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Entretien avec le ministre, ancien porte-parole du président Wade:Me El Hadj Amadou Sall en toute liberté

Me El Hadj Amadou Sall a retrouvé la… parole. L’ancien porte-parole du président de la République retrouve la voix dans le débat public. Bien qu’il se défende d’avoir jamais perdu cette parole qui lui est chère en sa qualité d’homme libre, comme il le revendique, Me Sall qui nous a reçus à son domicile vendredi dernier explique son mutisme par la survenue d’un douloureux événement familial, par ses vacances et par un recul pour laisser à son successeur le soin d’imprimer son style. Dans l’entretien qu’il a accordé au «Quotidien» et dont nous livrons ici la première partie, le Pds, le Palais, les remaniements successifs, la «Génération du Concret», l’Anoci,… rien n’a été occulté. Mais des esquives, il y en a eues, au nom du devoir de réserve.


Rédigé par leral.net le Vendredi 9 Octobre 2009 à 14:46 | | 4 commentaire(s)|

Entretien avec le ministre, ancien porte-parole du président Wade:Me El Hadj Amadou Sall en toute liberté
Récemment vous avez soutenu qu’une suppression du deuxième tour à l’élection présidentielle serait un recul pour la démocratie. Position étonnante pour un proche de Wade, ayant travaillé pour et avec Wade.

C’est un débat. Ce qui fait la force d’un système démocratique quel qu’il soit, c’est la capacité de s’exprimer dans un débat libre. Jusqu’à preuve du contraire, ni le Pds, ni le président de la République, ni le gouvernement, ne se sont officiellement prononcés sur cette question. Le débat reste libre, citoyen. Etant un homme libre, j’y participe librement en exprimant mon point de vue.

Pensez-vous que ce soit un débat commandité par le Palais ?

Non, le Palais n’a pas besoin de commanditer un débat que je sache. Me Wade a, à la fois ses casquettes de président de la République et de Secrétaire général de parti. S’il voulait jauger l’opinion, il aurait pu en faire un débat interne libre au Pds. C’est mon ami et frère Aliou Sow dans le cadre de l’école du Wadisme qui pose un débat. Il a son point de vue, j’ai le mien et d’autres ont leur point de vue.

C’est quand même un projet qui pourrait arranger le Président !

Non je ne vois pas en quoi il pourrait l’arranger. Ce projet n’arrange personne ni Wade, ni l’opposition, ni le Sénégal.
Il pourrait lui permettre de gagner une élection en un tour.
Mais non, non, non. A un tour ou à deux tours, s’il a la majorité, il n’y a pas de problème. Nous avons notre propre expérience, notre cheminement, notre trajet. La démocratie sénégalaise a sa propre trajectoire qui est d’organiser une élection à deux tours, quel qu’en soit le coût. C’est cela qui correspond à l’essence même de notre démocratie. Par conséquent à la fois sur la forme, sur le fond, au plan politique, au plan institutionnel, le système tel qu’il est actuellement me semble être le meilleur système parce qu’il correspond à notre histoire et, quelque part, à notre culture. Sinon, à force de vouloir remettre en cause certains éléments essentiels de notre tradition démocratique, c’est la tradition démocratique elle-même qu’on tue.

Cette question est prise en charge par les libéraux et la récente déclaration du député Amadou Gallo Ndiaye laisse penser que le texte y afférent va bientôt se retrouver à l’Assemblée nationale.
C’est possible, moi je n’en sais rien. Le choix de la suppression du deuxième tour n’est pas pertinent. Ce débat n’est pas un bon débat pour le Sénégal, et ce n’est pas une bonne perspective pour le président de la République. Le Président a besoin de tirer sa légitimité d’une majorité établie à partir d’une élection qui, même si elle est contestée, ne peut être remise en cause dans la forme (ou dans le fonds). Le président de la République, dans un système comme le nôtre est à la fois l’incarnation de la volonté populaire et la clé de voûte des institutions. Moi, je n’ai pas envie que le président de la République du Sénégal, quel qu’il soit, perde sa légitimité parce qu’élu par une minorité. Nous sommes une démocratie majeure, c’est vrai qu’aujourd’hui nous traversons quelques difficultés mais je pense que nous avons parfaitement les moyens d’y faire face, de gagner et d’avancer.

On ne vous a pas tapé sur les doigts après votre sortie ?
On ne peut pas me taper sur les doigts, je suis un homme libre. Taper sur qui ? Je suis un homme libre, ce n’est pas possible.

Vous êtes devenu un homme libre !


J’ai toujours été un homme libre. Entendons-nous bien, le porte-parole du président de la République, il reste porte-parole du président de la République, il a une voix officielle. Je n’ai plus de voix officielle, je reste avec une voix personnelle que je n’ai jamais perdue. Ce sont des points de vue personnels en tant qu’être humain, intellectuel, militant et homme libre.
Admettons. Mais en soutenant que vous êtes devenu un homme libre, c’est tout simplement pour insinuer qu’il vous est sans doute arrivé de défendre des positions officielles que vous ne partagiez pas.
Ah oui, c’est arrivé plusieurs fois. Comment voulez-vous qu’un porte-parole ait un point de vue différent de celui dont il porte la parole ! Ce n’est pas possible. Comme disait Jean Pierre Chevènement : «Un ministre de la République ça ferme sa gueule ou ça démissionne.»

Mais finalement par rapport à la situation du pays, tous ces débats sur la suppression du second tour ne sont-ils pas de la diversion ?

Mais pourquoi voulez-vous que ce soit de la diversion ? C’est un point de vue sérieux qui tend à une modification du système électoral lui-même. C’est une question véritablement sérieuse qu’on n’utilise pas pour divertir les Sénégalais. Au contraire, on divertit les sénégalais sur des questions mineures. Donc je ne peux pas penser que ce soit de la diversion, mais juste de la spéculation intellectuelle.

Vous semblez revenir en forme car on ne vous avait pas entendu depuis votre départ du Palais. Qu’avez-vous eu à faire entre temps ? Votre dernière sortie était-elle un moyen de revenir sous les rampes de l’actualité ?

Non, non, non ! Je ne suis jamais sorti de l’actualité. Je n’étais dans rien, je n’étais non plus hors de rien, si je puis m’exprimer ainsi. J’ai quitté ces fonctions presque au moment des vacances. J’en ai profité pour prendre du repos. Malheureusement j’ai vécu un événement personnel assez douloureux qui m’a éloigné du champ politique.

C’était quoi, sans indiscrétion ?

J’ai perdu mon frère, il est décédé à l’étranger. Il fallait s’occuper de tout, et ensuite naturellement j’ai pris mes vacances. A quelques organes de presse j’avais confié que pendant au moins quatre à cinq mois, je ne pourrais pas m’exprimer. Pour une raison bien simple : je venais de quitter des fonctions exercées par une autre personne (Ndlr : Sitor Ndour qui l’a remplacé pendant quelques mois avant sa nomination à la direction du Coud) à qui il fallait laisser le temps de prendre ses marques. Je ne souhaitais pas la gêner ou favoriser une situation de confusion où l’on ne saurait plus qui parle au nom de qui et en quelle qualité.
Ce départ, c’était personnel ou un limogeage ?

Il ne s’agit pas de limogeage ou de démission, je ne réagis pas comme cela.

C’était l’un ou l’autre ?

Limoger suppose une faute, on limoge quelqu’un parce qu’il a commis une faute ou parce qu’il est incompétent. Le Président nomme ses collaborateurs en fonction de plusieurs critères et quand il les nomme, il ne demande l’avis de personne. Quand il leur fait cesser leurs fonctions, il ne demande l’avis de personne non plus. Le Président a mis fin à mes fonctions, m’a offert d’autres choix et personnellement j’ai préféré retourner à mon cabinet. Je pense que cette question est derrière nous et sans être arrogant, il n’y a pas lieu d’ergoter là-dessus. Il nomme, il enlève et puis la vie continue, ce n’est pas un problème.

Comme il a fait avec Gadio ?

Oui. C’est la vie normale. Le seul problème qui se pose maintenant, c’est qu’il faut qu’on ait le courage de le dire. Le président de la République est libre de nommer ou de prendre qui il veut, ce sont ses prérogatives constitutionnelles. Mais à force d’enlever, de remettre, d’enlever encore, cela a pu faire dire à certains que nous sommes dans le domaine de la mauvaise gouvernance. Participe de la mauvaise gouvernance cette instabilité dans les fonctions administratives et politiques, c’est évident. Je n’ai pas besoin d’insister là-dessus.
Apparemment c’est un discours nouveau chez vous.

Mais pourquoi serait-ce un discours nouveau ?

Avez-vous eu à le dire au Président ? Car cette instabilité dans le management des hommes par Wade est loin d’être une nouveauté.

La nouveauté se situe où ? Dans le discours lui-même ou dans la personne qui porte le discours ? Le discours que je tiens en privé au président de la République reste plutôt privé. Au moins, je reconnais à Abdoulaye Wade une qualité essentielle, contrairement à ce qu’on dit en public, il a l’habitude de le dire : «Je ne punis personne pour les idées qu’il exprime» et cela, je pus attester que c’est l’image que j’ai de lui. Donc sur toutes les questions qui sont agitées, ne vous faites aucune illusion. Le Président écoute ses collaborateurs pour peu qu’ils acceptent de parler. J’agis en homme libre, en collaborateur loyal, parce que la loyauté à l’égard de quelqu’un comme le président de la République, c’est le moment venu de lui donner des conseils, de le faire.

Est-ce que les gens donnent des conseils à Wade ?

Ah oui ! Je suis témoin de ce que des collaborateurs proches du président de la République, dans un débat libre et loyal, disent ce qu’ils pensent.

Vous semblez dire que le Président serait victime de collaborateurs qui ne lui disent pas la vérité souvent.

Je n’ai jamais dit ça, je n’ai jamais dit que le Président est victime de ses collaborateurs. J’ai dit que j’étais collaborateur officiel du Président et je reste toujours son collaborateur en tant que membre d’une organisation politique qu’il dirige. Et cela est loin d’être une nouveauté pour moi car j’ai cette liberté de ton et j’estime que je ne suis pas le seul. Mais vous savez que partout il y a des gens qui n’ont pas suffisamment de courage et d’autres qui en ont suffisamment. De Gaulle disait dans de pareilles circonstances : ma décision est prise, je délibère. Et le Président lui-même le dit toujours : il faut que les gens sachent leur place qui est de donner des conseils. Une fois ce conseil donné, la seule chose qu’il reste à un conseiller, c’est de voir si effectivement le conseil est bien compris. Quant à la décision, c’est au Président de la prendre et une fois connue, il n’appartient pas à la personne qui donne ces conseils de dire que cette décision ne correspond pas aux conseils donnés. C’est manquer de loyauté. Donc en tant que collaborateur du Président, j’assume les décisions qu’il prend. Maintenant en tant que membre d’un parti, en tant qu’homme libre, j’ai le droit d’avoir une distance intellectuelle qui me permet de me prononcer librement. Je ne vois pas où est le problème.

Qu’est-ce qui est à l’origine, selon vous, de l’instabilité du management des hommes que vous avez semblé critiquer ?

Abdoulaye Wade s’est déjà prononcé là-dessus. Il a dit qu’il n’hésite pas à changer jusqu’à ce qu’il trouve le bon cheval. Il l’a toujours dit donc j’estime qu’il change parce qu’il n’est pas satisfait. Et quand on dit qu’il n’est pas satisfait, c’est qu’au moment où il change les gens qu’il a cessé d’être satisfait, ou alors il estime que les gens ont atteint leur point d’incompétence et qu’il faut amener du sang neuf (...) Mais la perception qu’on peut en avoir de l’extérieur, c’est de dire qu’il y a une grande instabilité car il n’y a pas de continuité ou de permanence tant au niveau des hommes qu’à celui de l’administration. C’est pour cela qu’il est dit que cela ne participe pas de la bonne gouvernance. Dans certains ministères, j’ai entendu des usagers, particulièrement des syndicalistes, dire que les changements fréquents d’interlocuteurs rendent la situation absolument instable.

Vous pensez comme les syndicalistes qu’il y a une certaine mauvaise gouvernance ?

Non je ne dis pas ça, je dis que c’est ça qui a fait dire à d’autres…

Mais vous, homme libre, quelle est votre position là-dessus ?

Je suis un homme libre et j’aurais préféré pour ce qui me concerne que les choses ne se passent pas ainsi. Que si le Président choisit, qu’il choisisse quelqu’un qui est là pour la durée, c’est tout, c’est cela mon point de vue. Il n’y a aucune raison que les hommes changent souvent. J’aurais souhaité que Me Wade ait beaucoup plus de constance et de permanence dans l’administration de certains ministères.

Aimeriez-vous retourner au Palais ?

La question ne se pose pas, j’ai quitté et il ne s’agit pas de revenir. Moi je suis dans mon cabinet.
Mais le poste est vacant.
Non, le poste n’est pas vacant pour moi. Votre question est biaisée parce que si vous me dites que le poste est vacant, c’est le poste de porte-parole, et sur cette question je suis absolument formel, j’ai quitté, j’ai exercé ces fonctions pendant trois ans je pense les avoir exercées en toute dignité et loyauté, en tout cas avec la conscience d’avoir donné le meilleur de moi-même. Je n’ai aucune envie de retourner, c’est clair et précis. J’ai atteint un niveau où je ne pouvais rien donner de plus, je le pense très sincèrement, je retourne à mon cabinet. Et pourquoi voulez-vous que je quitte mon cabinet ? Je viens d’y retourner ! Laissez-moi le temps de prendre mes marques en y restant un peu.
On dit que c’est un poste que vous avez eu à théoriser, à mettre en pratique au tout début de l’Alternance, pour le proposer au Président.
Cela ne change rien, je ne rentre pas dans ce débat. La seule chose qui compte est que je pense avoir donné une dimension au poste de porte-parole du président de la République. Je pense très sincèrement avoir créé une dynamique et avoir créé une perspective à ce poste. Aujourd’hui, on peut trouver un responsable du Pds qui pourrait parfaitement avoir les compétences pour donner une autre perspective ou un autre niveau, au poste de porte parole.

Est-ce qu’il est vrai qu’avant d’être nommé ministre porte-parole, vous aviez exigé de siéger au Conseil des ministres ?

Non ! On n’exige pas d’un président de la République. Je n’ai rien exigé de lui, il m’a appelé et m’a dit qu’il souhaite que je sois son porte-parole. C’est lui-même qui a donné le profil du poste et tous les aspects qui y sont attachés. J’ai donné mon accord. Mais je n’ai formulé ni de réserve, ni d’exigence particulières. C’est cela la stricte vérité.

Vous parliez tout à l’heure du Pds. En tant que militant historique, où se trouve le mal dans votre parti ?

Le mal du Pds, je l’ai dit il y a à peu près quatre ans avant d’exercer le métier de porte-parole ; c’est que c’est un parti poussif, incapable de se transformer en un appareil de propagande. Il peut être un véritable lion qui dort et un appareil électoral le moment venu. Mais comme un appareil de propagande, capable de faire face à l’opposition, le Pds a toujours péché. C’est lié à son mode de fonctionnement. La direction, à la fois sous Senghor comme sous Abdou Diouf, a toujours été démantelée. On va à des élections, le Pds se retrouve avec 20 à 35% des voix, avec 10, 15 ou 20 députés. Au bout de cinq mois, il n’a plus un nombre de députés qui lui permet d’avoir un groupe parlementaire. A l’époque, Jean Collin ou Ousmane Tanor Dieng qui étaient des coffres-forts ambulants ont pu corrompre les gens, les intimider et les faire démissionner d’un groupe. Pour éviter que le parti ne sombre, un congrès a alors habilité le Secrétaire général national à nommer les responsables de la direction. Et depuis, c’est cela qui est en vigueur. Ce mode de fonctionnement qui s’expliquait par l’environnement de l’époque n’est plus de mise parce qu’au fond, le parti étant au pouvoir, le président de la République subit tant d’influences que, souvent, il peut prendre une décision aujourd’hui et la remettre en cause le lendemain. Cela crée énormément de perturbations dans l’administration du parti. De sorte qu’on n’éprouve même pas le besoin de procéder à des renouvellements, puisqu’il suffit au Secrétaire général de nommer, d’enlever et de convoquer.
On demande souvent à Wade de reprendre en main le Pds.
Le poser ainsi, c’est mal le poser puisque c’est lui qui nomme au niveau des instances de direction, c’est lui qui nomme à tous les postes. Il nomme ou enlève qui il veut au moment où il le juge opportun. C’est lui qui convoque les réunions, et s’il ne les convoque pas, le parti ne se réunit pas. Aujourd’hui, osons le dire, le Pds est la seule formation politique qui ne s’est pas réunie en direction des élections du 22 mars. On y est allé en portant cette rupture entre le parti et les élites car les classes moyennes représentées au fond par le milieu urbain ont voté contre nous. Et depuis, on ne s’est même pas réuni pour apprécier le cette situation car tout dépend du Président. Aujourd’hui, il ne s’agit pas de reprendre le parti en main parce que Wade en a déjà la maîtrise. Il faut faire en sorte que le parti soit démocratique, qu’il fonctionne et qu’il devienne un levier à la fois politique comme appareil électoral mais en même temps un appareil politique capable de mener le débat politique et d’avoir l’initiative politique.

Mais pourquoi le Président ne peut pas comprendre ce que vous dites là ?

Ce n’est pas qu’il ne puisse pas le comprendre, certainement il le comprend. Vous savez, je le dis et j’assume ce que je dis, Wade est aux confins de plusieurs influences. Vous entendez d’ailleurs parler d’un Pdsl. Pdsl, Pdsr, Pdsc, cela ne change absolument rien, il ne s’agit pas pour le Secrétaire général du parti d’avoir une maîtrise sur le parti, il faut laisser le parti s’exprimer librement, il faut laisser le parti être en mesure de faire face à l’opposition. Mais je suis désolé, même à propos des Assises nationales, aucun débat n’a été mené par le Pds. Je rends hommage à certains grands leaders comme Iba Der Thiam qui ont fait preuve de beaucoup de volontarisme, de compétence, de rigueur et d’abnégation dans cette lutte pour faire face à l’opposition sur cette question bien précise. Le parti en tant que tel, et la Cap 21 en tant que composante de la majorité présidentielle n’ont pas été capables comme un bloc de pouvoir faire face, d’être autonomes pour porter un discours pertinent.

Mais au fond est-ce que le Président maîtrise réellement le parti ? N’y a-t-il pas certains leaders qui exercent leurs influences ?

Non. Nous sommes d’accord que c’est le Président qui nomme les membres du Comité directeur, en convoque les réunions et que c’est le Cd qui dirige le parti. Maintenant sur le terrain, les instances ne sont pas renouvelées et le parti a grandi. Ceux qu’on appelle les Pds de lait et qui sont là depuis 1974 n’ont jamais été en mesure de prendre le pouvoir. Je fais partie de ce groupe-là, ceux qui étaient là avant 1974 et qui ont continué jusqu’en 2000. Il a fallu l’apport d’autres personnes pour arriver au pouvoir. Une fois au pouvoir, il n’y a pas eu de renouvellements. Il y a la présence de ceux qui étaient là, qui ont la légitimité historique et les nouveaux qui sont là qui ont une certaine légitimité électorale, en tout cas démocratique. Il y a des confrontations souvent parce que c’est un parti au pouvoir dont les instances sont restées figées. Cependant, si on fixe les règles du jeu, il n’y aura pas de problème. D’une manière générale, il n’y a pas de groupe à proprement parler. Mais si vous voulez qu’on discute de certains groupes, moi, je n’ai pas d’appréhension particulière si vous voulez parler de la Génération du concret...

La Gc a été accusée comme étant une des causes de la débâcle de la Coalition «Sopi» aux élections locales.

Honnêtement, je n’ai jamais vu une idée aussi saugrenue et spéculative. C’est de la spéculation et de la pure spéculation parce qu’aucun élément quantitatif ne permet de le dire. Nous sommes allés à une élection locale, nous avons en tant que parti perdu certaines grandes villes. Alors, il faut qu’on s’arrête et qu’on s’interroge sur les raisons pour lesquelles nous avons perdu. J’ai mon opinion sur cette question, mais je ne pense pas qu’on puisse incriminer la Génération du concret. Il y a une perception négative que les Sénégalais ont de l’Alternance liée à plusieurs choses et cette perception négative est surtout développée au niveau des classes moyennes. Je pense qu’en termes de réalisations, de gestion de l’économie et de perspectives offertes aux Sénégalais, le Sénégal n’est jamais allé aussi loin. Abdoulaye Wade et ses Premiers ministres successifs ont très bien travaillé, c’est incontestable. C’est cela la difficulté, on travaille et après avoir bien travaillé, on commet quelques erreurs notamment dans la gouvernance des choses qui ont pu créer une perception négative de notre régime.

Les populations semblent plus intéressées par leurs conditions de vie. N’est-ce pas votre talon d’Achille ?

Oui et non. Aujourd’hui, incontestablement nous avons fait d’énormes efforts en matière de production d’électricité, par exemple. On a augmenté la capacité de production, on a augmenté le confort des Sénégalais. Soyons honnête, il y a dix ans, dans certaines maisons, la consommation d’électricité se résumait pour l’essentiel à la lumière et peut-être à la télévision. Aujourd’hui, il y a des ventilateurs, pour certains il y a des climatiseurs et dans la plupart des maisons en tout cas en ville, il y a le frigo ou le congélateur. Donc le confort des Sénégalais a augmenté. Mais pour mille et une raisons liées à la conjoncture, à un appareil de propagande totalement obsolète, on dit toujours : oui mais il y a encore des délestages. Vous savez parfaitement tous les énormes efforts qui ont été faits en matière de santé, de création d’hôpitaux, de centres de santé, au point que l’Oms dise que le Sénégal est capable d’atteindre les Objectifs du millénaire pour le développement. Qu’est-ce qu’on nous dit ? La santé coûte toujours cher (…) Il y a un ou deux ans, le gouvernement a mis plus de 50 milliards de francs en subvention pour maintenir les produits alimentaires à un niveau de prix acceptable. Malgré tout, on dit toujours oui vous l’avez fait mais les produits coûtent toujours cher. Malgré toutes les réalisations qui ont été faites en matière d’infrastructures, la réponse est : oui vous l’avez fait, mais on ne mange pas les routes. Quelque part, il y a eu cette rupture entre le régime et les classes moyennes. Voilà la difficulté que nous avons, c’est un peu tout cela qui fait que nous avons été battus dans les villes.

Comment analysez-vous l’évolution de la Génération du concret hors du Pds ?

Je ne suis pas membre de la Génération du concret, ils sont là dans les marges du Pds et de toutes les façons, aujourd’hui, me semble-t-il, le débat est rééquilibré parce que le président de la République, en déclarant qu’il est candidat à l’élection présidentielle de 2012, a mis un terme à cette spéculation-là. Il lui reste à avoir la capacité de créer les conditions d’une plus grande unité de son parti. S’il n’y parvient pas, il peut y avoir beaucoup de petits problèmes. Je suis d’accord avec Mouhamadou Lamine Keita quand il dit que la candidature annoncée de Wade à l’élection de 2012 participe du renforcement de l’unité du Pds. Tous les partis au pouvoir sont traversés par des courants contradictoires. Je me souviens, il y a une trentaine d’années, c’était déjà le débat sur la double appartenance dans le Rnd. Le Pds est un parti extrêmement ouvert où des gens d’horizons divers sont présents. Que la Génération du concret fasse partie de ces courants contradictoires évoluant aux marges du parti ne me dérange pas, car il y a d’autres courants, me semble-t-il. Même si l’expression «courant» n’est peut-être pas la bonne, et même si le parti n’en reconnaît officiellement aucun, nous savons parfaitement qu’il y a des leaderships éclatés qui représentent parfois des courants, en tout cas des méthodes tout à fait différentes. Et c’est normal !

Vous avez des amis qui ont quitté le Pds et on pense à Moustapha Diakhaté et compagnie. C’est quelque chose de compréhensible ?

Ah non, je vais dire une chose : c’est naturel, c’est normal. Dans n’importe quel parti politique au monde, on voit des leaders qui partent. C’est à la fois pénible et quelques fois, cela affaiblit naturellement. Mais je demeure convaincu que le Pds est sur la bonne voie. Pour ceux qui sont partis et avec qui je continue d’avoir de très bonnes relations, je leur dis : vous avez tort de quitter, vous auriez dû rester car nous pouvions ensemble, de l’intérieur, mener le combat pour faire que notre parti reste au pouvoir. J’accepte leur point de vue mais j’estime que la meilleure chose qu’ils auraient pu faire était de rester. A suivre

Pape Alé Niang


1.Posté par kiki le 09/10/2009 19:03 | Alerter
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CES ANCIENS MINISTRONS DE GORGUI UNE FOIS LIMOGES DEVIENNENT ACCESSIBLES ET COMMENCENT A POLEMIQUER SUR L'ENTOURAGE ET LES INFLUENCES DU PRESIDNET DE LA REPUBLIQUE.

LORSQU'IL ETAIT MINISTRE PORTE PAROLE IL N'OSAIT SEXPRIMER QUA LA RTS.

CE QUI PROUVE QUE GORGUI EST MAL ENTOURE. ETANT MINISTRES ILS ACCEPTENT TOUTES LES TARES DE LEUR GORGUI. UNE FOIS LIMOGES ILS DENONCENT CES TARES ET NOUS PARLENT DE MAL GOUVERNANCE.

2.Posté par boy pikine le 10/10/2009 01:50 | Alerter
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2012 le choix peuple est deja porte sur IDY
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3.Posté par sengenis le 10/10/2009 12:35 | Alerter
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Macky rek mo woor
le peuple ne peut pas choisir un voleur comme idy qui est devenu milliardaire en l'espace de 3 ans dont lui même a avoué avoir pris l'argent que le président lui confié.
le choix et surtout le meilleur choix pour le sénégal reste le président Macky sall
vive la republique vive apr yakaar

4.Posté par Talibé le 10/10/2009 14:00 | Alerter
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Si vous croyez que vous êtes plus intelligents que les sénégalais on le saura sous peu. Ce gars était pédant, arrogant, quand il mangeait à la sauce des Wade, maintenant qu'il est viré il veut proner une ligne de conduite dont il n'est pas convaincue, cela dit que ce soit Idrissa seck le tortueux, Macky à qui je ne pardonnerai jamais d'avoir insulté feu Mamadou Dia, soyez tous surs qu'au soir de 2012 le verdict des goorgorlu sera sans appel inch Allah.

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