Votre avis sur la baisse des prix annoncés par le conseil national de la consommation.
Il faut s’en féliciter. Le président de la République avait déjà promis de baisser le prix du riz. S’il y a d’autres produits qui s’ajoutent à cette baisse, je crois qu’on peut dire tant mieux. d’autant plus que le président a promis de faire de cette année, une année sociale qui sera essentiellement consacrée à la prise en charge des préoccupations de vie quotidienne des sénégalais. Vous savez, un pays, une économie, c’est tout un ensemble ; quand vous investissez dans les infrastructures routières, vous permettez au vendeur de « nanas » qui vient de Keur Massar d’écouler rapidement son produit, de rentrer et même de revenir avec un autre stock. Quand vous organisez le Fesman, vous permettez au chauffeur de taxi d’accroitre son chiffre d’affaire donc d’améliorer son niveau de vie. Mais il est clair qu’il y a certaines couches de la population qui ne se retrouvent pas dans ces retombées économiques. D’où la nécessité d’activer d’autres leviers pour permettre à ces populations de vivre décemment. C’est en cela que ces mesures de baisse, complémentaires de tout un panel de stratégies qui ont été dégagées par le président de la République, pourront permettre aux sénégalais de vivre dans de meilleures conditions.
Il ne faut pas perdre de vue la crise économique mondiale qui frappe de plein fouet tous les pays. Les manifestations que vous voyez partout dans le monde arabe sont inhérentes à cette crise. Le Sénégal n’est pas un ilot pouvant échapper aux conséquences de cette crise car nous sommes dépendants du pétrole et de la fluctuation des autres produits qui circulent dans le monde..
On note une floraison des structures de cadres au sein du Pds, quelle est la particularité de la votre ?
La première particularité de la CLESOPI c’est son dynamisme, la deuxième c’est le manque de moyens. Tout le monde a fait le constat que notre structure est à l’avant garde des activités des cadres au niveau de notre parti. Nous faisons régulièrement des rencontres thématiques dont toutes les conclusions sont transmises au président de la République. Nous faisons un travail énorme et les cadres adhèrent de façon massive à cette idée qu’il faut être aux cotés de Wade et le soutenir. Il y a d’autres structures de cadres qui sont nées avant la notre nous les respectons. C’est l’occasion de signaler que nous n’avons pas de problèmes personnels avec les frères et sœurs qui sont dans ces structures, bien au contraire. Cependant il y a un problème d’approche et de démarche. Au niveau de la CLESOPI, nous avons notre approche et nous restons ouverts.
Il s’est agi à un certain moment de fédérer toutes ces structures pour en faire une seule entité. Où en êtes-vous ?
Nous avons été convoqués par l’administrateur du Parti, Mr Abdoulaye Faye pour discuter de ces questions. En tout cas, au niveau de la CLESOPI, nous sommes d’accord pour un programme commun. Je ne cesse de donner l’exemple de l’AST (Alliance Sopi pour Toujours, mouvance présidentielle) et de la Cap 21. L’analyse que je fais de cette situation, c’est qu’à un moment donné, la Cap21 marchait très bien. L’AST, c’est noble parce que le président voulait que les gens se retrouvent dans une seule structure mais parfois en politique, la mayonnaise ne prend pas forcément, surtout quand il s’agit de regrouper des entités déjà existantes, ayant l’habitude de fonctionner chacune à sa façon. Aujourd’hui, je ne suis pas sûr qu’en voulant regrouper les structures de cadres en une seule qu’on puisse avoir les résultats escomptés. Nous avons la conviction qu’il y a lieu d’avoir plusieurs fronts pour faire face à l’opposition qui justement de par sa façon de faire, de par ses nombreuses ramifications qui lui permettent de s’attaquer à une seule cible ; le président Wade. Dans notre parti, nous avons intérêt à créer plusieurs axes d’offensives et de résistance. De ce point de vue les structures de cadres ont un rôle à jouer.
Souleymane Ndéné Ndiaye a été désigné comme le directeur de campagne de Me Wade mais des voix s’élèvent pour s’insurger contre les choix faits des coordonnateurs des comités électoraux faits par ce dernier. Qu’elle est votre position dans ce débat ?
Par rapport au choix du directeur de campagne en la personne de Souleymanne Ndéné Ndiaye, nous n’avons aucun souci à ce niveau. Dans le département de Kaolack, comme au niveau de la CLESOPI, nous avions évoqué la question en se félicitant de la confiance que le Président a placé en lui. C’est est un frère de parti qui mérite cette confiance.
En ce qui concerne les comités électoraux, je crois que tout choix répond à des critères. Officiellement, nous n’avons aucune information sur les critères qui ont permis le supposé choix de Daouda Faye au niveau de Kaolack.
Plusieurs paramètres peuvent guider des choix ; il y a l’aspect politique sur ce plan le principal élément qu’il faudrait prendre en compte, ce sont les dernières élections locales. Dans le département de Kaolack, il y a une seule localité gagnante, c’est la commune de Ndoffane. L’autre critère possible c’est l’argent : si cela faisait gagner, je ne serai jamais sorti victorieux de ces joutes électorales. Enfin le lobbying ou d’autres considérations que je ne maîtrise pas peuvent aussi guider des choix. En tout état de cause, depuis la fin des élections locales, je parcours le terrain politique à la base, aux cotés des populations. Au moment où je vous parle, j’ai bouclé sept collectivités locales où nous avons rencontré les populations, fait des meetings et discuté de leurs préoccupations. Ces mêmes populations sont prêtes aujourd’hui à travailler avec nous pour la réélection du président de la République. Mais pendant ce temps, certains sont cloîtrés dans leur bureau et aujourd’hui à l’heure des choix on veut considérer que tous les efforts consentis vains. Y a des choses intolérables !
Vous contestez le choix fait sur Daouda Faye ?
Clairement ! Sans équivoque ! Les populations l’ont dit publiquement et je le réitère ici. J’entends dire que je cherche un poste (rires). Mais nous n’avons pas ces problèmes là. Ceux qui ont des problèmes, ce sont ceux-là qui sont obligés de faire la politique parce que certainement ils ont fait par le passé des choses pas catholiques. Nous soutenons Wade librement et ça a toujours été comme ça. Nous continuerons à le faire de façon plus accentuée et visible. Mais la réorganisation du Parti Démocratique Sénégalais à Kaolack mérite des concertations. Les choses ne peuvent plus se faire de façon unilatérale, la configuration politique s’est métamorphosée sur le terrain. C’est à ce titre que nous pourrons réussir quelque chose.
Ne craignez-vous pas l’offensive de l’Opposition ?
Je vais régulièrement à la base mais je puis vous dire ça ne va pas être facile. Surtout qu’il n’y a pas un soutien consistant du Parti par rapport à tout ce que nous faisons. De toues les façons, il est clair qu’on a en face une opposition qui contrôle les collectivités locales, par conséquent qui détient les moyens. Mais je suis persuadé d’avoir la capacité et le potentiel pour participer grandement à faire gagner Wade dans la région de kaolack.
Donc choix ne peut être meilleur que Samba Ndiaye à la tête du directoire de campagne local ?
Les résultats que nous avons faits en 2009 et le travail qui s’en est suivi constituent des facteurs qui dénotent d’un certain potentiel. Les élections ne se gagnent pas à partir d’un hôtel ou d’un bureau. Non ! Ça se gagne sur le terrain surtout que les élections de 2012 sont cruciales. Malheureusement, dans notre département, il y a une spécificité, c’est que sur les 13 collectivités locales, nous en avons perdu 12. Vous vous rendez compte en terme de résultat ce que ça signifie ? Ca signifie que les populations ne sont pas avec nous de façon générale (sic). Pour faire basculer la tendance, il faut de nouveaux hommes ancrés localement, crédibles aux yeux des électeurs mais également disposés à les appuyer à tous points de vue. Aujourd’hui il y a bien un rejet d’une certaine classe politique. J’espère qu’on en tiendra compte pour éviter de se mordre le doigt après.
Mais Souleymane Ndéné Ndiaye n’a-t-il pas jeté son dévolu sur des hommes qui pourraient nourrir un complexe d’infériorité à son égard ?
Je vous ai dit tantôt qu’il y a beaucoup de paramètres qui peuvent avoir poussé le Premier Ministre à faire ces supposés choix. Maintenant, il n’y a pas mieux placé que Souleymane Ndéné pour vous dire réellement ce qu’il a fait. C’est extrêmement difficile pour moi d’apprécier la question sous l’angle d’un quelconque complexe d’infériorité que ces personnes pourraient nourrir vis-à-vis du Directeur de campagne Souleymane Ndéné Ndiaye. Mais je n’ose pas croire que ce soit un problème de personne. C’est vrai que j’ai gagné ma localité et je suis élu maire mais Souleymane Ndéné Ndiaye ne peut pas avoir de complexe d’infériorité à mon égard, lui qui est maire et Premier ministre du Sénégal. Il a eu ses propres critères qu’il a mis en avant. Seulement ceux-ci ne permettront pas à Wade de gagner dans la région de Kaolack. Nous lui conseillons de prendre langue avec toutes les composantes de la région pour faire les choix les plus appropriés.
Quelle est l’astuce de Samba Ndiaye pour remporter sa localité au moment où tous les caciques du Pds ont connu un revers mémorable dans leurs zones ?
En toute chose, il n’y a pas de secret, seul le travail paie. Je vais vous faire une anecdote : à la veille des locales une pléthore de responsables du parti est venue soutenir mon adversaire en organisant un méga meeting à Ndoffane. Il y avait entre autres, Salif Ba, feu Abdoulaye Diack, mon ami El Hadji Malick Guèye, Farba Senghor. Mais ce déploiement impressionnant de personnalités ne m’a pas empêché de gagner tous les bureaux de vote. Moralité : les populations se sont affranchies, elles seules décident de leurs choix électoraux, on ne peut plus leur imposer un responsable dans leurs localités. Pourtant à l’époque, quand j’ai appris que ce meeting devait se tenir, j’avais essayé de rencontrer les responsables pour les mettre en garde contre de tels actes aussi bien à Ndoffane qu’ailleurs, mais rien n’y fit et les conséquences sont connues de tous.
Maintenant, si on ne prend garde, on risque gros. C’est un avertissement que nous sommes entrain de lancer pour prévenir les hauts responsables du parti. Le travail sur le terrain et les résultats qu’on en tire doivent constituer les plateaux essentiels de la balance pour peser politiquement les uns et les autres. En ce 21e siècle, les élections se gagnent au Sénégal par la persuasion et les réalisations au profit des populations. Il s’y ajoute un facteur qu’il ne faudrait pas perdre de vue, c’est le facteur sociologique. Dans nos différentes localités, ça joue. Par exemple, dans le Saloum le simple fait d’être le neveu de Valdiodio Ndiaye me permet d’engranger des voix, c’est une réalité, on n’y peut rien.
En tant que maire de Ndoffane, qu’est ce que vous avez fait de concret pour la localité qui vous a fait édile ?
Je vais vous dire une chose : j’ai tellement ancré la confiance chez les gens que cette année, notre équipe est championne régionale de football. En fait, je cultive en permanence l’idée qu’il faut se départir de tout complexe d’infériorité et prétendre jouer les grands rôles dans la région. C’est ce qui a emmené nos braves femmes à convoiter et à occuper des postes sociopolitiques au niveau de la région de Kaolack.
Sur le plan des réalisations, on a notre programme d’investissement qui est en cours et qui se déroule bien. Des difficultés ont été notées en ce qui concerne l’extension du réseau d’eau. Mais, cette année les crédits sont disponibles et ces travaux seront effectués. Tous les autres secteurs connaissent des avancées considérables et d’ici 2014 Inch Allah, on pense pouvoir changer le visage de Ndoffane. Actuellement, ne serait-ce qu’en traversant la ville, vous vous rendez compte que notre commune Ndoffane est la ville la mieux éclairée de la zone.
Le Maghreb est secoué par un vent de démocratisation qui si on n’y prend garde risque de gagner beaucoup d’autres pays. Pensez-vous que le Sénégal est à l’abri de ces soulèvements qui semblent être érigés en règle dans ces pays de l’Afrique du nord ?
Je dois reconnaître en même temps que vous, que la seule voie du salut, est celle de la démocratie. Si le Sénégal a pu résister à autant d’années de contestation comme ce qui se fait ailleurs, c’est parce que il y a une spécificité sénégalaise. Dans notre pays, il y a cette culture de la liberté. Chaque individu ressent le besoin de s’exprimer librement ; ça c’est culturel. On peut dire que c’est même historique, en ce sens que nos royaumes ou provinces avaient la possibilité de mener leur politique de façon autonome. Et cela a glissé dans la vie moderne pour donner le multipartisme. Même au temps de Senghor, quand ce multipartisme ne revêtait pas son caractère démocratique d’aujourd’hui, il était vécu dans la clandestinité. Il y a en dehors de cette liberté naturelle que nous tirons de l’organisation de notre société, les décisions qui ont été prises ça et là par les hommes politiques qui ont eu à diriger ce pays. En effet, après Senghor qui avait autorisé trois courants, il y a Diouf qui a ouvert la voie pour multipartisme intégral, malgré les fraudes en tout genre qu’il y avait pendant les élections.
Avec l’avènement de Wade les libertés se sont accrues de façon exponentielle à travers la libéralisation de l’espace audiovisuel. Il y a lieu de rappeler que quand Wade venait au pouvoir, il n’y avait que la RTS comme télévision, certaines radios et toutes les autres télévisions sont nées après l’Alternance. Donc Wade a apporté sa pierre à l’édifice de construction de notre démocratie. Mais une démocratie ne se décrète pas à partir du pouvoir central. Il incombe aussi à l’opposition de jouer pleinement son rôle. Certes, nous avons une opposition contestataire à souhait, mais qui joue le jeu. Des dérapages ne peuvent pas manquer, mais il faut mettre tout cela dans l’empressement de certains caciques de l’opposition de vouloir prendre ou reprendre rapidement le pouvoir. Mais ils doivent savoir que le pouvoir ne s’acquiert que par la voie des urnes. Je considère que les phénomènes qui sont vécues ailleurs et qui sont condamnables du fait que des innocents en sont souvent les victimes, ne sont pas forcément transposables au Sénégal. Les libertés sont bafouées dans ces pays où les chefs d’Etat totalisent 30 ans de pouvoir sans partage. Les dictateurs intelligents plus intelligents mettent en place un système parlementaire qui permet aux populations de s’exprimer par l’intermédiaire d’élus. Mais il y a des pays où c’est le président qui fait et défait tout le système. Maintenant, il arrivera un moment où l’usure du pouvoir ou la lassitude des populations fera qu’il se produira forcément un clash. Et c’est exactement ce à quoi nous assistons dans ces pays dirigés par des dictateurs.
Propos recueillis par Sékou D. Diatta(Politicosn.com) et Abdou Khadir Cissé (Leral.net)
Il faut s’en féliciter. Le président de la République avait déjà promis de baisser le prix du riz. S’il y a d’autres produits qui s’ajoutent à cette baisse, je crois qu’on peut dire tant mieux. d’autant plus que le président a promis de faire de cette année, une année sociale qui sera essentiellement consacrée à la prise en charge des préoccupations de vie quotidienne des sénégalais. Vous savez, un pays, une économie, c’est tout un ensemble ; quand vous investissez dans les infrastructures routières, vous permettez au vendeur de « nanas » qui vient de Keur Massar d’écouler rapidement son produit, de rentrer et même de revenir avec un autre stock. Quand vous organisez le Fesman, vous permettez au chauffeur de taxi d’accroitre son chiffre d’affaire donc d’améliorer son niveau de vie. Mais il est clair qu’il y a certaines couches de la population qui ne se retrouvent pas dans ces retombées économiques. D’où la nécessité d’activer d’autres leviers pour permettre à ces populations de vivre décemment. C’est en cela que ces mesures de baisse, complémentaires de tout un panel de stratégies qui ont été dégagées par le président de la République, pourront permettre aux sénégalais de vivre dans de meilleures conditions.
Il ne faut pas perdre de vue la crise économique mondiale qui frappe de plein fouet tous les pays. Les manifestations que vous voyez partout dans le monde arabe sont inhérentes à cette crise. Le Sénégal n’est pas un ilot pouvant échapper aux conséquences de cette crise car nous sommes dépendants du pétrole et de la fluctuation des autres produits qui circulent dans le monde..
On note une floraison des structures de cadres au sein du Pds, quelle est la particularité de la votre ?
La première particularité de la CLESOPI c’est son dynamisme, la deuxième c’est le manque de moyens. Tout le monde a fait le constat que notre structure est à l’avant garde des activités des cadres au niveau de notre parti. Nous faisons régulièrement des rencontres thématiques dont toutes les conclusions sont transmises au président de la République. Nous faisons un travail énorme et les cadres adhèrent de façon massive à cette idée qu’il faut être aux cotés de Wade et le soutenir. Il y a d’autres structures de cadres qui sont nées avant la notre nous les respectons. C’est l’occasion de signaler que nous n’avons pas de problèmes personnels avec les frères et sœurs qui sont dans ces structures, bien au contraire. Cependant il y a un problème d’approche et de démarche. Au niveau de la CLESOPI, nous avons notre approche et nous restons ouverts.
Il s’est agi à un certain moment de fédérer toutes ces structures pour en faire une seule entité. Où en êtes-vous ?
Nous avons été convoqués par l’administrateur du Parti, Mr Abdoulaye Faye pour discuter de ces questions. En tout cas, au niveau de la CLESOPI, nous sommes d’accord pour un programme commun. Je ne cesse de donner l’exemple de l’AST (Alliance Sopi pour Toujours, mouvance présidentielle) et de la Cap 21. L’analyse que je fais de cette situation, c’est qu’à un moment donné, la Cap21 marchait très bien. L’AST, c’est noble parce que le président voulait que les gens se retrouvent dans une seule structure mais parfois en politique, la mayonnaise ne prend pas forcément, surtout quand il s’agit de regrouper des entités déjà existantes, ayant l’habitude de fonctionner chacune à sa façon. Aujourd’hui, je ne suis pas sûr qu’en voulant regrouper les structures de cadres en une seule qu’on puisse avoir les résultats escomptés. Nous avons la conviction qu’il y a lieu d’avoir plusieurs fronts pour faire face à l’opposition qui justement de par sa façon de faire, de par ses nombreuses ramifications qui lui permettent de s’attaquer à une seule cible ; le président Wade. Dans notre parti, nous avons intérêt à créer plusieurs axes d’offensives et de résistance. De ce point de vue les structures de cadres ont un rôle à jouer.
Souleymane Ndéné Ndiaye a été désigné comme le directeur de campagne de Me Wade mais des voix s’élèvent pour s’insurger contre les choix faits des coordonnateurs des comités électoraux faits par ce dernier. Qu’elle est votre position dans ce débat ?
Par rapport au choix du directeur de campagne en la personne de Souleymanne Ndéné Ndiaye, nous n’avons aucun souci à ce niveau. Dans le département de Kaolack, comme au niveau de la CLESOPI, nous avions évoqué la question en se félicitant de la confiance que le Président a placé en lui. C’est est un frère de parti qui mérite cette confiance.
En ce qui concerne les comités électoraux, je crois que tout choix répond à des critères. Officiellement, nous n’avons aucune information sur les critères qui ont permis le supposé choix de Daouda Faye au niveau de Kaolack.
Plusieurs paramètres peuvent guider des choix ; il y a l’aspect politique sur ce plan le principal élément qu’il faudrait prendre en compte, ce sont les dernières élections locales. Dans le département de Kaolack, il y a une seule localité gagnante, c’est la commune de Ndoffane. L’autre critère possible c’est l’argent : si cela faisait gagner, je ne serai jamais sorti victorieux de ces joutes électorales. Enfin le lobbying ou d’autres considérations que je ne maîtrise pas peuvent aussi guider des choix. En tout état de cause, depuis la fin des élections locales, je parcours le terrain politique à la base, aux cotés des populations. Au moment où je vous parle, j’ai bouclé sept collectivités locales où nous avons rencontré les populations, fait des meetings et discuté de leurs préoccupations. Ces mêmes populations sont prêtes aujourd’hui à travailler avec nous pour la réélection du président de la République. Mais pendant ce temps, certains sont cloîtrés dans leur bureau et aujourd’hui à l’heure des choix on veut considérer que tous les efforts consentis vains. Y a des choses intolérables !
Vous contestez le choix fait sur Daouda Faye ?
Clairement ! Sans équivoque ! Les populations l’ont dit publiquement et je le réitère ici. J’entends dire que je cherche un poste (rires). Mais nous n’avons pas ces problèmes là. Ceux qui ont des problèmes, ce sont ceux-là qui sont obligés de faire la politique parce que certainement ils ont fait par le passé des choses pas catholiques. Nous soutenons Wade librement et ça a toujours été comme ça. Nous continuerons à le faire de façon plus accentuée et visible. Mais la réorganisation du Parti Démocratique Sénégalais à Kaolack mérite des concertations. Les choses ne peuvent plus se faire de façon unilatérale, la configuration politique s’est métamorphosée sur le terrain. C’est à ce titre que nous pourrons réussir quelque chose.
Ne craignez-vous pas l’offensive de l’Opposition ?
Je vais régulièrement à la base mais je puis vous dire ça ne va pas être facile. Surtout qu’il n’y a pas un soutien consistant du Parti par rapport à tout ce que nous faisons. De toues les façons, il est clair qu’on a en face une opposition qui contrôle les collectivités locales, par conséquent qui détient les moyens. Mais je suis persuadé d’avoir la capacité et le potentiel pour participer grandement à faire gagner Wade dans la région de kaolack.
Donc choix ne peut être meilleur que Samba Ndiaye à la tête du directoire de campagne local ?
Les résultats que nous avons faits en 2009 et le travail qui s’en est suivi constituent des facteurs qui dénotent d’un certain potentiel. Les élections ne se gagnent pas à partir d’un hôtel ou d’un bureau. Non ! Ça se gagne sur le terrain surtout que les élections de 2012 sont cruciales. Malheureusement, dans notre département, il y a une spécificité, c’est que sur les 13 collectivités locales, nous en avons perdu 12. Vous vous rendez compte en terme de résultat ce que ça signifie ? Ca signifie que les populations ne sont pas avec nous de façon générale (sic). Pour faire basculer la tendance, il faut de nouveaux hommes ancrés localement, crédibles aux yeux des électeurs mais également disposés à les appuyer à tous points de vue. Aujourd’hui il y a bien un rejet d’une certaine classe politique. J’espère qu’on en tiendra compte pour éviter de se mordre le doigt après.
Mais Souleymane Ndéné Ndiaye n’a-t-il pas jeté son dévolu sur des hommes qui pourraient nourrir un complexe d’infériorité à son égard ?
Je vous ai dit tantôt qu’il y a beaucoup de paramètres qui peuvent avoir poussé le Premier Ministre à faire ces supposés choix. Maintenant, il n’y a pas mieux placé que Souleymane Ndéné pour vous dire réellement ce qu’il a fait. C’est extrêmement difficile pour moi d’apprécier la question sous l’angle d’un quelconque complexe d’infériorité que ces personnes pourraient nourrir vis-à-vis du Directeur de campagne Souleymane Ndéné Ndiaye. Mais je n’ose pas croire que ce soit un problème de personne. C’est vrai que j’ai gagné ma localité et je suis élu maire mais Souleymane Ndéné Ndiaye ne peut pas avoir de complexe d’infériorité à mon égard, lui qui est maire et Premier ministre du Sénégal. Il a eu ses propres critères qu’il a mis en avant. Seulement ceux-ci ne permettront pas à Wade de gagner dans la région de Kaolack. Nous lui conseillons de prendre langue avec toutes les composantes de la région pour faire les choix les plus appropriés.
Quelle est l’astuce de Samba Ndiaye pour remporter sa localité au moment où tous les caciques du Pds ont connu un revers mémorable dans leurs zones ?
En toute chose, il n’y a pas de secret, seul le travail paie. Je vais vous faire une anecdote : à la veille des locales une pléthore de responsables du parti est venue soutenir mon adversaire en organisant un méga meeting à Ndoffane. Il y avait entre autres, Salif Ba, feu Abdoulaye Diack, mon ami El Hadji Malick Guèye, Farba Senghor. Mais ce déploiement impressionnant de personnalités ne m’a pas empêché de gagner tous les bureaux de vote. Moralité : les populations se sont affranchies, elles seules décident de leurs choix électoraux, on ne peut plus leur imposer un responsable dans leurs localités. Pourtant à l’époque, quand j’ai appris que ce meeting devait se tenir, j’avais essayé de rencontrer les responsables pour les mettre en garde contre de tels actes aussi bien à Ndoffane qu’ailleurs, mais rien n’y fit et les conséquences sont connues de tous.
Maintenant, si on ne prend garde, on risque gros. C’est un avertissement que nous sommes entrain de lancer pour prévenir les hauts responsables du parti. Le travail sur le terrain et les résultats qu’on en tire doivent constituer les plateaux essentiels de la balance pour peser politiquement les uns et les autres. En ce 21e siècle, les élections se gagnent au Sénégal par la persuasion et les réalisations au profit des populations. Il s’y ajoute un facteur qu’il ne faudrait pas perdre de vue, c’est le facteur sociologique. Dans nos différentes localités, ça joue. Par exemple, dans le Saloum le simple fait d’être le neveu de Valdiodio Ndiaye me permet d’engranger des voix, c’est une réalité, on n’y peut rien.
En tant que maire de Ndoffane, qu’est ce que vous avez fait de concret pour la localité qui vous a fait édile ?
Je vais vous dire une chose : j’ai tellement ancré la confiance chez les gens que cette année, notre équipe est championne régionale de football. En fait, je cultive en permanence l’idée qu’il faut se départir de tout complexe d’infériorité et prétendre jouer les grands rôles dans la région. C’est ce qui a emmené nos braves femmes à convoiter et à occuper des postes sociopolitiques au niveau de la région de Kaolack.
Sur le plan des réalisations, on a notre programme d’investissement qui est en cours et qui se déroule bien. Des difficultés ont été notées en ce qui concerne l’extension du réseau d’eau. Mais, cette année les crédits sont disponibles et ces travaux seront effectués. Tous les autres secteurs connaissent des avancées considérables et d’ici 2014 Inch Allah, on pense pouvoir changer le visage de Ndoffane. Actuellement, ne serait-ce qu’en traversant la ville, vous vous rendez compte que notre commune Ndoffane est la ville la mieux éclairée de la zone.
Le Maghreb est secoué par un vent de démocratisation qui si on n’y prend garde risque de gagner beaucoup d’autres pays. Pensez-vous que le Sénégal est à l’abri de ces soulèvements qui semblent être érigés en règle dans ces pays de l’Afrique du nord ?
Je dois reconnaître en même temps que vous, que la seule voie du salut, est celle de la démocratie. Si le Sénégal a pu résister à autant d’années de contestation comme ce qui se fait ailleurs, c’est parce que il y a une spécificité sénégalaise. Dans notre pays, il y a cette culture de la liberté. Chaque individu ressent le besoin de s’exprimer librement ; ça c’est culturel. On peut dire que c’est même historique, en ce sens que nos royaumes ou provinces avaient la possibilité de mener leur politique de façon autonome. Et cela a glissé dans la vie moderne pour donner le multipartisme. Même au temps de Senghor, quand ce multipartisme ne revêtait pas son caractère démocratique d’aujourd’hui, il était vécu dans la clandestinité. Il y a en dehors de cette liberté naturelle que nous tirons de l’organisation de notre société, les décisions qui ont été prises ça et là par les hommes politiques qui ont eu à diriger ce pays. En effet, après Senghor qui avait autorisé trois courants, il y a Diouf qui a ouvert la voie pour multipartisme intégral, malgré les fraudes en tout genre qu’il y avait pendant les élections.
Avec l’avènement de Wade les libertés se sont accrues de façon exponentielle à travers la libéralisation de l’espace audiovisuel. Il y a lieu de rappeler que quand Wade venait au pouvoir, il n’y avait que la RTS comme télévision, certaines radios et toutes les autres télévisions sont nées après l’Alternance. Donc Wade a apporté sa pierre à l’édifice de construction de notre démocratie. Mais une démocratie ne se décrète pas à partir du pouvoir central. Il incombe aussi à l’opposition de jouer pleinement son rôle. Certes, nous avons une opposition contestataire à souhait, mais qui joue le jeu. Des dérapages ne peuvent pas manquer, mais il faut mettre tout cela dans l’empressement de certains caciques de l’opposition de vouloir prendre ou reprendre rapidement le pouvoir. Mais ils doivent savoir que le pouvoir ne s’acquiert que par la voie des urnes. Je considère que les phénomènes qui sont vécues ailleurs et qui sont condamnables du fait que des innocents en sont souvent les victimes, ne sont pas forcément transposables au Sénégal. Les libertés sont bafouées dans ces pays où les chefs d’Etat totalisent 30 ans de pouvoir sans partage. Les dictateurs intelligents plus intelligents mettent en place un système parlementaire qui permet aux populations de s’exprimer par l’intermédiaire d’élus. Mais il y a des pays où c’est le président qui fait et défait tout le système. Maintenant, il arrivera un moment où l’usure du pouvoir ou la lassitude des populations fera qu’il se produira forcément un clash. Et c’est exactement ce à quoi nous assistons dans ces pays dirigés par des dictateurs.
Propos recueillis par Sékou D. Diatta(Politicosn.com) et Abdou Khadir Cissé (Leral.net)