‘’La décision du président Wade de solliciter un troisième mandat pourrait mettre en péril la démocratie, le développement démocratique et la stabilité politique que le Sénégal a bâtis au cours des décennies’’, a dit M. Burns.
Selon lui, les Américains respectent le processus politique et légal au Sénégal, mais, a-t-il ajouté, son gouvernement a dit ses réserves sur ‘’le fait qu’Abdoulaye Wade est autorisé à briguer un nouveau mandat’’.
‘’Mais le message que nous lui adressons reste le même : l’attitude digne d’un chef d’Etat serait de céder la place à la prochaine génération.’’
De son côté, la France a promis d’étudier avec attention les observations de la mission de l’Union européenne (UE) sur le processus de validation de ces candidatures, regrettant toutefois que ‘’toutes les sensibilités politiques ne puissent être représentées’’.
Le Conseil constitutionnel du Sénégal a validé dimanche soir la liste des 14 candidats à la présidentielle, du 26 février 2012, qu’il avait publiée vendredi, confirmant aussi le rejet de trois candidatures, dont celle du chanteur Youssou Ndour et des financiers Abdourahmane Sar et Kéba Keïnde.
‘’Face aux multiples arrestations, la France rappelle son attachement au respect des procédures judiciaires et des droits de la défense. Nous condamnons, par principe, toute instrumentalisation de la justice à des fins politiques’’, ajoute le communiqué de l’ambassade de France.
‘’La campagne électorale à venir (à partir du 5 février prochain) doit se dérouler dans le calme et la pluralité. Les autorités sénégalaises en sont les garantes. Nous appelons l’ensemble des acteurs à la responsabilité’’, poursuit la même source.
Vendredi soir, ce mouvement a organisé un rassemblement de protestation à l’issue de laquelle un policier est décédé. Deux personnes sont été tuées lundi à Podor (nord) à l’occasion de violentes manifestations contre la candidature du chef de l’Etat sortant.
‘’Nous ne pouvons pas recevoir d’injonction de la part de qui que se soit. Les Américains et les Français sont très mal placés pour nous dire la conduite à tenir car le Sénégal est un pays libre et souverain’’, a martelé le ministre d’Etat Ousmane Ngom.
‘’Ce ne sont pas les Américains ou les Français qui votent au Sénégal, ce n’est pas à eux de nous dicter ce que nous devons faire’’, a-t-il dit avant d’ajouter : ‘’Notre pays dispose d’institutions libres qui fonctionnement normalement’’.
‘’Ce que je dis pour les Américains est valable pour les Français : ils n’ont pas à s’immiscer dans les affaires intérieures d’un Etat’’, a-t-il insisté. ‘’Aucun citoyen non-Américain n’ose parler ou commenter une décision rendue par une juridiction américaine ou le Congrès américain.’’