Le Premier ministre Amadou Bâ s’initie au discours radical. C’est le moins qu’on puisse, sans doute, dire, à écouter son discours du haut de la tribune de la 7e édition du Salon international des mines (SIM), tenue au Centre international de conférences Abdou Diouf (CICAD). « Les entreprises minières doivent comprendre qu’il est inacceptable de les voir prospérer, alors que les communautés environnantes sont appauvries », a martelé le Premier ministre devant une assistance visiblement hébétée.
Le PM Amadou Bâ n’avait, en effet, jamais soutenu un discours à l’allure contestataire. Généralement modéré et calme, Amadou Bâ n’était pas jusque-là porté vers l’emportement et il n’est pas, non plus, connu comme un tribun. Ses propos sont ceux du modèle classique des fonctionnaires cloués au sol par la loyauté et l’obligation de réserve. Administrateur et fonctionnaire des Impôts et Domaines, le PM Amadou Bâ a, jusqu’à sa désignation comme candidat de Benno Bokk Yakaar, adopté le profil bas partout où les positions sont tranchées et enfiévrées. Cherche-t-il à faire la cour à la jeunesse généralement portée vers une posture souverainiste ? D’aucuns commencent à le croire.
A l’occasion de cette 7e édition du SIM, un autre Amadou Bâ s’est révélé au public. « i[Nous exhortons davantage l’industrie minière au respect des meilleures normes d’exploitation, en contribuant à la viabilité de nos territoires, à travers la valorisation des ressources, de façon à générer une croissance économique [prenant] en compte le bien-être des populations et la protection de l’environnement ]i», a-t-il poursuivi. Un propos qui a arraché Demba Seydi, Coordonnateur Afrique de l'Ouest Francophone de PWYP (Publiez ce que vous payez), de sa réserve. Interrogé par la radio privée RFM, Demba Seydi a affirmé que le Premier ministre Amadou a tenu le discours du maire, de la société civile et des populations.
Seydi ajoute, au cours de cet entretien avec la RFM, ne pas comprendre qu’Amadou Bâ, tour à tour, auparavant, Directeur général des Impôts et des Domaines, ministre de l’Economie et des Finances, campe sur un discours contestataire. Toutes les positions qu’il a occupées lui permettaient, en effet, de prendre les mesures qui s’imposent face aux sociétés minières. A la place, le PM affiche plutôt un discours propre à l’opposition.
D’abord, le président de Pastef Ousmane qui, dans un discours virulent lors de la dernière campagne électorale, a avancé qu’en dépit des potentialités économiques de cette région, Kédougou est toujours plongée dans la pauvreté. « Sur 125 permis de recherches et d’exploitation minières, les 47 sont dans la région de Kédougou », indiquait-t-il, pour amener à mesurer le potentiel minier de cette localité. « Comment une région peut avoir tout ce potentiel et être l’une des régions les plus pauvres du Sénégal, si ce n’est la plus pauvre ? Kédougou est le symbole de l’injustice et du déséquilibre dans la répartition de la richesse », faisait remarquer le candidat de la coalition « Sonko Président ».
« Nous avons décidé d’inverser totalement et radicalement, la tendance », prévenait le président de Pastef, qui a dénoncé les contrats qui ne profitent pas à la population de cette localité. « 60% de ceux qui s’activent dans les mines, sont des étrangers. Au même moment, les fils de Kédougou sont étrangers chez eux et ne bénéficient pas de cette richesse. Cent milliards FCfa partent à l'étranger chaque année, alors que les villages environnants n’ont même pas d’électricité », se désolait Ousmane Sonko, qui a promis de renégocier les contrats pétroliers, miniers, gaziers et les contrats de pêche.
D'après le journal "Point Actu", au lendemain des manifestations tragiques qui ont eudeuillé Khossanto, dans la région de Kolda, Bougane Guèye, président de Gueum sa Bopp, a révélé que 19 200 kg d’or ont été extraits en 2022 de la région de Kédougou, de quoi lever 6 000 milliards de francs sur le marché financier. « Pourtant, la pauvreté dans cette partie du pays est tout simplement indescriptible », avait-il dit. « L’année dernière, c’était la même situation à Mako, situé à quelques kilomètres plus loin, aucun engagement n’a été respecté jusque-là. Il est grand temps que les richesses profitent aux Sénégalais. Les impérialistes ne peuvent pas continuer à accaparer nos ressources naturelles et nos autorités, complices, ordonnent aux FDS de nous bastonner en plus, pour qu’on laisse faire. Le Sénégal et ses richesses, aux Sénégalais d’abord », avait-il conclu son propos.
Ce discours-là est bien connu de l’opposition. Mais qu’Amadou Bâ fasse usage de la même tonalité protestataire, donne à réfléchir sur ce brutal changement d’attitude.
Le PM Amadou Bâ n’avait, en effet, jamais soutenu un discours à l’allure contestataire. Généralement modéré et calme, Amadou Bâ n’était pas jusque-là porté vers l’emportement et il n’est pas, non plus, connu comme un tribun. Ses propos sont ceux du modèle classique des fonctionnaires cloués au sol par la loyauté et l’obligation de réserve. Administrateur et fonctionnaire des Impôts et Domaines, le PM Amadou Bâ a, jusqu’à sa désignation comme candidat de Benno Bokk Yakaar, adopté le profil bas partout où les positions sont tranchées et enfiévrées. Cherche-t-il à faire la cour à la jeunesse généralement portée vers une posture souverainiste ? D’aucuns commencent à le croire.
A l’occasion de cette 7e édition du SIM, un autre Amadou Bâ s’est révélé au public. « i[Nous exhortons davantage l’industrie minière au respect des meilleures normes d’exploitation, en contribuant à la viabilité de nos territoires, à travers la valorisation des ressources, de façon à générer une croissance économique [prenant] en compte le bien-être des populations et la protection de l’environnement ]i», a-t-il poursuivi. Un propos qui a arraché Demba Seydi, Coordonnateur Afrique de l'Ouest Francophone de PWYP (Publiez ce que vous payez), de sa réserve. Interrogé par la radio privée RFM, Demba Seydi a affirmé que le Premier ministre Amadou a tenu le discours du maire, de la société civile et des populations.
Seydi ajoute, au cours de cet entretien avec la RFM, ne pas comprendre qu’Amadou Bâ, tour à tour, auparavant, Directeur général des Impôts et des Domaines, ministre de l’Economie et des Finances, campe sur un discours contestataire. Toutes les positions qu’il a occupées lui permettaient, en effet, de prendre les mesures qui s’imposent face aux sociétés minières. A la place, le PM affiche plutôt un discours propre à l’opposition.
D’abord, le président de Pastef Ousmane qui, dans un discours virulent lors de la dernière campagne électorale, a avancé qu’en dépit des potentialités économiques de cette région, Kédougou est toujours plongée dans la pauvreté. « Sur 125 permis de recherches et d’exploitation minières, les 47 sont dans la région de Kédougou », indiquait-t-il, pour amener à mesurer le potentiel minier de cette localité. « Comment une région peut avoir tout ce potentiel et être l’une des régions les plus pauvres du Sénégal, si ce n’est la plus pauvre ? Kédougou est le symbole de l’injustice et du déséquilibre dans la répartition de la richesse », faisait remarquer le candidat de la coalition « Sonko Président ».
« Nous avons décidé d’inverser totalement et radicalement, la tendance », prévenait le président de Pastef, qui a dénoncé les contrats qui ne profitent pas à la population de cette localité. « 60% de ceux qui s’activent dans les mines, sont des étrangers. Au même moment, les fils de Kédougou sont étrangers chez eux et ne bénéficient pas de cette richesse. Cent milliards FCfa partent à l'étranger chaque année, alors que les villages environnants n’ont même pas d’électricité », se désolait Ousmane Sonko, qui a promis de renégocier les contrats pétroliers, miniers, gaziers et les contrats de pêche.
D'après le journal "Point Actu", au lendemain des manifestations tragiques qui ont eudeuillé Khossanto, dans la région de Kolda, Bougane Guèye, président de Gueum sa Bopp, a révélé que 19 200 kg d’or ont été extraits en 2022 de la région de Kédougou, de quoi lever 6 000 milliards de francs sur le marché financier. « Pourtant, la pauvreté dans cette partie du pays est tout simplement indescriptible », avait-il dit. « L’année dernière, c’était la même situation à Mako, situé à quelques kilomètres plus loin, aucun engagement n’a été respecté jusque-là. Il est grand temps que les richesses profitent aux Sénégalais. Les impérialistes ne peuvent pas continuer à accaparer nos ressources naturelles et nos autorités, complices, ordonnent aux FDS de nous bastonner en plus, pour qu’on laisse faire. Le Sénégal et ses richesses, aux Sénégalais d’abord », avait-il conclu son propos.
Ce discours-là est bien connu de l’opposition. Mais qu’Amadou Bâ fasse usage de la même tonalité protestataire, donne à réfléchir sur ce brutal changement d’attitude.