FATOU YOUNOUS AIDARA, DEPUTEE DE LA MAJORITE LIBERALE : « J’ai dit à Me El Hadj Diouf qu’il est un âne »

Mme, pouvez-vous revenir sur ce qui vous a opposé au député Me El Hadj Diouf ?

L’incident avec Me El Hadj Diouf remonte à lundi dernier. On avait une réunion de groupe parlementaire pour choisir ceux qui devaient prendre la parole. On avait que 60 minutes, on ne voulait pas donner 3 mn de temps de parole. On a préféré donner 5 mn aux 12 orateurs. On a demandé au président du groupe, Doudou Wade, de choisir les gens qui peuvent défendre notre cause. Quand on a décidé de cela, Me El Hadj Diouf a dit qu’on ne peut pas recevoir Karim Wade tant qu’il ne présente pas de rapport. J’ai alors pris la parole pour rappeler que quand on recevait l’Apix et Dakar Dem Dik, leurs responsables ne nous avaient pas présenté de rapport, j’ai demandé qu’on procède de la même manière. Mes collègues m’ont appuyée. Ils ont demandé de laisser Doudou Wade coordonner le travail. Mais Me El Hadj Diouf a estimé qu’il n’est ni un chien, ni un esclave, encore moins un voyou. Qu’il est un intellectuel et que seuls les ânes acceptent qu’on laisse à Doudou Wade le soin de coordonner le travail. Il ajouté que celui-ci n’est pas notre père, ni notre mère. Je lui ai répondu qu’il a l’habitude, à chaque fois qu’il vient en réunion, de lancer des quolibets et injurier les gens. J’ai ajouté que c’est plutôt lui l’esclave et l’âne. Il m’a précisé qu’il ne s’adressait pas à moi.

Quelle a été alors votre réaction ?

Je lui ai répondu que c’est moi qui ai proposé Doudou Wade et, donc ses injures m’étaient destinées. Il m’a demandé ensuite de foutre le camp. J’ai répliqué. Je lui ai fait remarquer qu’il est le pire des avocats. Me Diouf est revenu à la charge pour avancer que je ne l’intéresse pas, arguant que les femmes qui sont derrière lui sont plus grandes, plus belles et plus intéressantes que moi. Je lui ai souligné que je ne ferais pas partie de ces femmes-là. Je ne connais qu’un seul homme dans ma vie. (...) Après je lui ai dit tout ce qui me passait par la tête. Il s’est levé, j’ai fait pareil, et les gens se sont interposés. Je lui ai fait savoir que si on ne m’avait pas arrêtée, j’allais lui casser la gueule.

Est-ce que cela est digne d’un député ?

Il m’a traitée d’analphabète. Si celui qui se proclame intellectuel, avocat, député, n’a pas honte de m’insulter à l’Assemblée nationale, moi je lui apporte la réplique.

Par HAROUNA FALL L'observateur