En véritable maître de cérémonie, c’est le président de la section Ps de Marseille, Lamine Diakhaté, qui s’est distingué en premier. Tout heureux d’avoir réussi sa mobilisation, il a littéralement chauffé une salle déjà surexcitée. «Y’en a marre d’un Président qui donne 50 milliards à sa fille pour préparer une fête ! Y’en a marre que les Sénégalais soient toujours dans le noir ! Y’en a marre d’un Président qui se soucie uniquement d’installer son fils à sa place !», a chargé M. Diakhaté sous un tonnerre d’applaudissements. Ensuite, prévient-il, «les Sénégalais de Marseille ne sont pas là pour voir des hommes politiques en costume et cravate, mais ils sont là pour écouter des propositions concrètes de la part de quelqu‘un qui veut diriger le Sénégal». Et pour se faire, les organisateurs ont adopté une formule différente de ce qu’on a l’habitude de voir à Paris notamment. En effet, la parole a été directement donnée au public qui a posé ses questions et autres suggestions et doléances. Ousmane Tanor Dieng passera plus tard pour y répondre puisque, entre temps, ce sont les invités locaux, à savoir les autorités marseillaises et les représentants de différents partis politiques français qui sont intervenus.
Si Madame Mendelson a plaidé pour la nécessité de «mener ensemble le combat contre les institutions financières», Robert Bismick de la Fédération Ps des Bouches-du-Rhône et membre du Conseil général de Marseille insistera, quant à lui, sur «cet espoir qu’on a dans le Ps pour un futur plus juste, plus harmonieux». Et c’est dans ce sens qu’abondera sa camarade, Arlette Carlotti, qui représentait François Hollande, le candidat aux Primaires socialistes en France : «Vous portez tout l’espoir du Sénégal.» Mais elle ne s’arrêtera pas sans faire allusion à l’actualité sénégalaise. «Le 23 juin dernier, le peuple sénégalais a bougé pour faire un premier blocage ; maintenant, il faut regarder vers l’avenir», suggérera-t-elle sous des ovations. Ensuite, c’est une «sénégalaise locale» qui aura droit à ces mêmes ovations. Elisabeth Sèye a d’abord dit sa fierté d’être la première personne issue de l’immigration à siéger au Conseil municipal de Marseille. Et, c’est pour ensuite encourager «tout le monde au Sénégal à se battre pour le changement, à se battre pour arracher cette victoire». Pour elle, «il ne doit pas y avoir de frontières entre Marseille et le Sénégal». Et le maire du 1er arrondissement de Marseille de renchérir : «Il y a un lien très fort entre Marseille et le Sénégal, et à chaque fois que c’est possible, nous aiderons nos frères sénégalais dans leur bataille pour le changement.»
ECHANGES AVEC LE PUBLIC
Après les invités français, la parole a été donnée au reste de la salle. Des quarante ans de règne du Parti socialiste aux évènements du «jeudi noir», en passant par la stratégie de Bennoo, la crise énergétique, la gestion libérale, les mesures en cas de victoire socialiste l’an prochain, les questions ont fusé des quatre coins de la salle. Mais, parfois, ce sont les membres de la délégation venue de Paris (Cheikhna Camara, Doro Sy, Mbengué Ndiaye, El Hadj Diop, Ousmane Faye) qui monteront au créneau pour suggérer des voies à suivre. «Vous les jeunes de Marseille, vous devez suivre l’exemple de Paris en vous érigeant en garde-fous de la Constitution», conseillera notamment Ousmane Faye qui a participé au saccage du consulat de Paris, il y a une dizaine de jours.
C’est en tout début de soirée que Jacques Baudin et Tanor Dieng entreront en scène pour répondre aux nombreuses questions et suggestions. Le maire de Diourbel invitera surtout ses camarades phocéens à faire des propositions consignées dans un mémorandum pour aider la direction de leur parti dans l’élaboration de son programme. Et non sans faire remarquer que pour «changer le Sénégal», il faut nécessairement «changer son visage», et faire partir d’abord le régime en place. Pour sa part, le Premier secrétaire du Ps, Ousmane Tanor Dieng, laissera entendre à l’endroit de ceux qui ont fustigé la gestion passée de son parti, que «seuls ceux qui ont été aux affaires se trompent, ceux dont le rôle n’a été que d’accompagner ou d’observer ne se trompent pas». Pour lui, en effet, si certes il était au cœur du pouvoir pendant le long bail du Ps, il n’en demeure pas moins qu’il n’a encore jamais été aux commandes du pouvoir. Même s’il a admis qu’en étant aux côtés de «gens aussi intelligents que Senghor et Diouf, on ne peut en tirer que de l’expérience».
C’est aux environs de 20h 45mn que Ousmane Tanor Dieng clôturera son discours. Aussitôt après, il s’est empressé avec la délégation vers la gare où ils devaient prendre le train à 21h 20mn en direction de Paris où il tient une conférence de presse cet après-midi.
FRANÇOIS HOLLANDE, ANCIEN PREMIER SECRETAIRE DU PS FRANÇAIS : «De la victoire du 23 juin
est née une nouvelle exigence»
Le candidat aux Primaires socialistes en France aurait prévu de faire une surprise à son camarade sénégalais en s’invitant dans son meeting à Marseille. Mais empêché, il a chargé l’un de ses relais locaux, Arlette Carlotti, de venir le représenter. Dans le message adressé à Tanor Dieng et lu par Mme Carlotti, il fut essentiellement question des évènements du 23 juin dernier, c’est-à-dire la manifestation grandiose ayant obligé le Président Wade à retirer in-extremis son projet de loi relatif à un ticket présidentiel. Comme quoi les échos de ce fait politique inédit au Sénégal ont largement résonné au-delà de nos frontières. «Il y a quelques jours, les partis d’opposition, la société civile, tous ceux qui représentent les forces démocratiques ont permis, par leur mobilisation, le rejet d’une réforme constitutionnelle qui risquait d’affaiblir les institutions démocratiques du Sénégal», fera remarquer François Hollande. Avant de clamer que, «de cette victoire est née une nouvelle exigence, celle de l’alternance nécessaire à la lutte contre la pauvreté, la corruption et le gaspillage des ressources». Et d’encourager son ami socialiste : «A l’heure où l’affaire du ticket présidentiel a provoqué la colère du peuple, où plusieurs milliers de personnes, jeunes, syndicalistes, militants de l’opposition ou simples citoyens ont manifesté pour empêcher un hold-up électoral et pour réclamer des conditions de vie plus décentes, tu as décidé de t’engager dans l’élection présidentielle de février 2012. Je t’adresse tous mes encouragements.» François Hollande de conclure : «Je souhaite de toutes mes forces que cette élection permette au Sénégal de continuer le chemin que lui ont tracé Léopold Sédar Senghor, puis Abdou Diouf, celui de la démocratie et du développement.»
Par Thierno DIALLO (Lequotidien.sn)
Si Madame Mendelson a plaidé pour la nécessité de «mener ensemble le combat contre les institutions financières», Robert Bismick de la Fédération Ps des Bouches-du-Rhône et membre du Conseil général de Marseille insistera, quant à lui, sur «cet espoir qu’on a dans le Ps pour un futur plus juste, plus harmonieux». Et c’est dans ce sens qu’abondera sa camarade, Arlette Carlotti, qui représentait François Hollande, le candidat aux Primaires socialistes en France : «Vous portez tout l’espoir du Sénégal.» Mais elle ne s’arrêtera pas sans faire allusion à l’actualité sénégalaise. «Le 23 juin dernier, le peuple sénégalais a bougé pour faire un premier blocage ; maintenant, il faut regarder vers l’avenir», suggérera-t-elle sous des ovations. Ensuite, c’est une «sénégalaise locale» qui aura droit à ces mêmes ovations. Elisabeth Sèye a d’abord dit sa fierté d’être la première personne issue de l’immigration à siéger au Conseil municipal de Marseille. Et, c’est pour ensuite encourager «tout le monde au Sénégal à se battre pour le changement, à se battre pour arracher cette victoire». Pour elle, «il ne doit pas y avoir de frontières entre Marseille et le Sénégal». Et le maire du 1er arrondissement de Marseille de renchérir : «Il y a un lien très fort entre Marseille et le Sénégal, et à chaque fois que c’est possible, nous aiderons nos frères sénégalais dans leur bataille pour le changement.»
ECHANGES AVEC LE PUBLIC
Après les invités français, la parole a été donnée au reste de la salle. Des quarante ans de règne du Parti socialiste aux évènements du «jeudi noir», en passant par la stratégie de Bennoo, la crise énergétique, la gestion libérale, les mesures en cas de victoire socialiste l’an prochain, les questions ont fusé des quatre coins de la salle. Mais, parfois, ce sont les membres de la délégation venue de Paris (Cheikhna Camara, Doro Sy, Mbengué Ndiaye, El Hadj Diop, Ousmane Faye) qui monteront au créneau pour suggérer des voies à suivre. «Vous les jeunes de Marseille, vous devez suivre l’exemple de Paris en vous érigeant en garde-fous de la Constitution», conseillera notamment Ousmane Faye qui a participé au saccage du consulat de Paris, il y a une dizaine de jours.
C’est en tout début de soirée que Jacques Baudin et Tanor Dieng entreront en scène pour répondre aux nombreuses questions et suggestions. Le maire de Diourbel invitera surtout ses camarades phocéens à faire des propositions consignées dans un mémorandum pour aider la direction de leur parti dans l’élaboration de son programme. Et non sans faire remarquer que pour «changer le Sénégal», il faut nécessairement «changer son visage», et faire partir d’abord le régime en place. Pour sa part, le Premier secrétaire du Ps, Ousmane Tanor Dieng, laissera entendre à l’endroit de ceux qui ont fustigé la gestion passée de son parti, que «seuls ceux qui ont été aux affaires se trompent, ceux dont le rôle n’a été que d’accompagner ou d’observer ne se trompent pas». Pour lui, en effet, si certes il était au cœur du pouvoir pendant le long bail du Ps, il n’en demeure pas moins qu’il n’a encore jamais été aux commandes du pouvoir. Même s’il a admis qu’en étant aux côtés de «gens aussi intelligents que Senghor et Diouf, on ne peut en tirer que de l’expérience».
C’est aux environs de 20h 45mn que Ousmane Tanor Dieng clôturera son discours. Aussitôt après, il s’est empressé avec la délégation vers la gare où ils devaient prendre le train à 21h 20mn en direction de Paris où il tient une conférence de presse cet après-midi.
FRANÇOIS HOLLANDE, ANCIEN PREMIER SECRETAIRE DU PS FRANÇAIS : «De la victoire du 23 juin
est née une nouvelle exigence»
Le candidat aux Primaires socialistes en France aurait prévu de faire une surprise à son camarade sénégalais en s’invitant dans son meeting à Marseille. Mais empêché, il a chargé l’un de ses relais locaux, Arlette Carlotti, de venir le représenter. Dans le message adressé à Tanor Dieng et lu par Mme Carlotti, il fut essentiellement question des évènements du 23 juin dernier, c’est-à-dire la manifestation grandiose ayant obligé le Président Wade à retirer in-extremis son projet de loi relatif à un ticket présidentiel. Comme quoi les échos de ce fait politique inédit au Sénégal ont largement résonné au-delà de nos frontières. «Il y a quelques jours, les partis d’opposition, la société civile, tous ceux qui représentent les forces démocratiques ont permis, par leur mobilisation, le rejet d’une réforme constitutionnelle qui risquait d’affaiblir les institutions démocratiques du Sénégal», fera remarquer François Hollande. Avant de clamer que, «de cette victoire est née une nouvelle exigence, celle de l’alternance nécessaire à la lutte contre la pauvreté, la corruption et le gaspillage des ressources». Et d’encourager son ami socialiste : «A l’heure où l’affaire du ticket présidentiel a provoqué la colère du peuple, où plusieurs milliers de personnes, jeunes, syndicalistes, militants de l’opposition ou simples citoyens ont manifesté pour empêcher un hold-up électoral et pour réclamer des conditions de vie plus décentes, tu as décidé de t’engager dans l’élection présidentielle de février 2012. Je t’adresse tous mes encouragements.» François Hollande de conclure : «Je souhaite de toutes mes forces que cette élection permette au Sénégal de continuer le chemin que lui ont tracé Léopold Sédar Senghor, puis Abdou Diouf, celui de la démocratie et du développement.»
Par Thierno DIALLO (Lequotidien.sn)