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Face à la levée de boucliers contre les mandats d’arrêts : Sarkozy isole le juge d’evry

Bête noire du pouvoir sénégalais, le juge Jean-Wilfried Noël, auteur des mandats d’arrêt contre Mame Madior Boye, Youba Sambou, Youssouf Sakho, le Général Babacar Gaye et d’autres gradés de l’Armée sénégalaise, vient d’être promu à Cherbourg, très loin de Paris. Cet éloignement qui ressemble bien à une décision politique, constitue une première victoire pour Me Wade dans la guérilla judiciaire qui l’oppose à un démembrement de la justice française. En attendant la prochaine étape, l’annulation pure et simple des neuf mandats d’arrêt.


Rédigé par leral.net le Lundi 27 Octobre 2008 à 06:23 | | 2 commentaire(s)|

Face à la levée de boucliers contre les mandats d’arrêts : Sarkozy isole le juge d’evry
n quoi une réunion du Conseil supérieur de la magistrature de France peut-elle intéresser un pays comme le Sénégal ? Celle qui s’est tenue ce jeudi 23 octobre à Paris, sous la présidence de la très controversée Garde des Sceaux Rachida Dati, a un parfum particulier pour notre pays. C’est en effet que, quelque part, les récents développements judiciaires liés au naufrage du bateau Le Joola y ont été abordés au détour d’une promotion. Mais quelle promotion !


ImageAinsi, le juge Jean-Wilfried Noël, vice-président chargé de l’instruction au Tribunal de grande instance d’Evry - le président étant Bruno Cathala, premier Greffier de la Cour pénale internationale entre juillet 2003 et avril 2005 - a été proposé pour exercer les fonctions de président du Tribunal de grande instance de Cherbourg en même temps que Conseiller à la Cour d’Appel de Caen. Ce magistrat devenu célèbre au Sénégal est celui par qui le «scandale» est arrivé lorsque, le 12 septembre dernier, il lança de manière spectaculaire neuf mandats d’arrêt internationaux contre des personnalités sénégalaises présumées impliquées dans ledit naufrage.


En raison du prestige reconnu au Tgi d’Evry, cette mutation du juge Noël vise bien un objectif. A défaut de lui faire abandonner les poursuites judiciaires entamées contre les personnalités sénégalaises citées plus haut, le pouvoir politique français se résout à le neutraliser en l’éloignant des lieux du «crime» dont, selon Dakar, il se serait rendu coupable. C’est pourquoi il serait surprenant que le Président Nicolas Sarkozy qui avait pris soin par lui-même d’annoncer à Me Wade la bonne (ou mauvaise, c’est selon) nouvelle des mandats d’arrêts lors de leur entretien du 10 septembre à l’Elysée, soit étranger à la promotion calculée et opportune d’un magistrat considérée comme dangereux. Très certainement, sont parvenues aux oreilles du chef de l’Etat français les fortes pressions exercées par le Sénégal, tant par la mobilisation d’avocats chargés de faire annuler les mandats d’arrêt internationaux que par la mission confiée au Procureur de la République de faire constater la responsabilité d’autorités françaises dans des infractions pénales impliquant des victimes sénégalaises résidant dans l’Hexagone.


A l’image du Conseil supérieur de la magistrature qui existe au Sénégal, le Csm français obéit également à la logique d’intervention du pouvoir politique. La réunion présidée par Rachida Dati le jeudi 23 octobre a fait prévaloir le souci de Nicolas Sarkozy de mettre un terme à la guérilla judiciaire qui prévaut entre les deux pays. En envoyant le juge Jean-Wilfried Noël servir dans une juridiction de la Basse Normandie, à cinq heures de train de Paris, mais en l’élevant au rang de président du Tribunal de grande instance de Cherbourg, la Chancellerie française semble vouloir casser la poire en deux : le magistrat a raison de poursuivre les autorités sénégalaises, mais il ne faut pas lui laisser la latitude de gangréner nos relations avec un pays ami.


Il semble donc que la politique, dans cette affaire, soit en train de supplanter les considérations judiciaires dont les autorités françaises se sont toujours prévalu pour ne pas, disent-ils, intervenir comme Dakar l’a toujours souhaité. Et si elle est confirmée, la mutation de Noël serait une victoire personnelle pour le Président Abdoulaye Wade, à l’origine de la riposte judiciaire qui vient de faire reculer le très volontariste Nicolas Sarkozy. Ultime interrogation : quel sort sera réservé aux mandats d’arrêt internationaux dont le Sénégal exige l’annulation sans condition ?


source le quotidien

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1.Posté par birima le 27/10/2008 16:01 | Alerter
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LE MANDAT NE DEVAIT EN FAIT CONCERNER QUE GOLO WADE RESPONSABLE DE TOUTE CETTE BETISE.

2.Posté par fara fara le 28/10/2008 01:55 | Alerter
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Pour un égal accès des langues nationales à la Rts : Une centaine de Sénégalais manifestent devant l’Ambassade du Sénégal à Paris
‘Egal accès des langues nationales à la Rts’, ‘Non à la discrimination culturelle et linguistique au Sénégal’, tels sont les slogans scandés par une centaine de Sénégalais qui manifestaient, ce samedi 25 octobre, à Paris. Les manifestants ont marché du Pont d’Alma à l’ambassade du Sénégal à Paris où les responsables de l’Association pour l’égalité et la promotion des langues nationales à la Rts ont remis une lettre de protestation au gendarme sénégalais en faction.

(Correspondant permanent à Paris) - Une marche pour l’égal accès des langues nationales à la Radiotélévision sénégalaise (Rts) a été organisée, le samedi 25 octobre, à Paris. Une centaine de personnes ont marché du Pont Alma jusqu’à l’ambassade du Sénégal à Paris. La procession réclame un égal accès des différentes langues nationales sénégalaises à la Rts. Les marcheurs, encadrés par la police française, scandaient des slogans dénonçant la prédominance, selon eux, de la langue wolof dans les médias officiels. Des slogans parfois violents ont été inscrits sur des pancartes et des banderoles comme : ‘Non à la ségrégation culturelle et linguistique au Sénégal’. Les manifestants ont été parqués derrière l’ambassade du Sénégal, non loin des rives de la Seine. Pendant plus de deux heures, microphones en main, ils ont dénoncé le temps d’antenne ‘insuffisant’ réservé aux autres langues par rapport à celui accordé au wolof par la Rts, sous la surveillance de la police française qui a barré toutes les rues qui mènent aux alentours de la bâtisse diplomatique sénégalaise. Les forces de l’ordre ont mobilisé au moins cinq cars. Et les agents de la Compagnie républicaine de sécurité (Crs) s’étaient apparemment bien préparés, car ils avaient des gilets pare-balles.

L’ambassadeur étant absent, car c’est un jour férié, les manifestants ont remis une lettre de protestation au gendarme en faction, après la médiation de la police française. Dans un passage de la lettre, l’on peut lire : ‘Nous revendiquons l’égal accès aux médias de toutes les langues de notre pays. Nous resterons vigilants et mobilisés car, au-delà de cette revendication, c’est tout le problème de la démocratie et du respect de notre peuple que nous posons.’

Interrogé, le secrétaire général de l’Association pour l’égalité et la promotion des langues nationales, Demba Sow, souligne que ‘cette manifestation fait suite à de nombreux courriers envoyés aux responsables de la Rts pour les alerter sur le fait que nos concitoyens constatent - puisque les médias sénégalais sont accessibles à travers le monde - que beaucoup de langues de notre pays ne sont pas bien représentées dans le paysage audiovisuel sénégalais’. Pour l’illustrer, il estime qu’au niveau de la Rts, ‘quand un responsable sénégalais s’exprime en français, il le fait aussi automatiquement en wolof’. ‘Mais il y a d’autres langues nationales qui s’estiment lésées. Ils sont en droit de savoir ce que disent leurs autorités, leur président de la République, leurs ministres, leurs représentants. Ce n’est pas le cas. C’est pourquoi, nous revendiquons l’égal accès des langues nationales à la Rts’, explique-t-il.

Avant de poursuivre de plus belle : ‘Par rapport à la place du wolof à la Rts, les autres langues - je ne dirai même pas qu’elles ne sont pas représentées - mais elles sont quasi inexistantes. Le pulaar a une émission chaque jeudi. Les autres langues en ont également un jour de la semaine. Mais le wolof, c’est du 1er janvier au 31 décembre ; c’est du lundi au dimanche. C’est chaque jour, chaque heure, chaque mois, c’est chaque semaine. Mais toutes les langues doivent avoir la même programmation’.

Est-ce que cela ne s’explique pas par le fait que la plupart des Sénégalais comprennent wolof ? ‘Je suis d’accord qu’elle est la langue qui est comprise par la majorité des Sénégalais. Ici en France, la majorité des Sénégalais ne comprennent pas majoritairement le wolof. (…). Ils comprennent le français et leurs langues maternelles. Elles ont droit maintenant à la télévision sénégalaise qu’elles regardent tous les jours, alors que 98 % des programmes de la télévision sénégalaise sont en wolof. Elles se demandent ce qui se dit dans cette télévision. Nos enfants nés ici, en France, ne comprennent pas le wolof, mais leur langue maternelle. Ils nous demandent ce que l’on dit à la télévision’, répond Demba Sow, très en verve. Avant de dénoncer : ‘Même si le président Wade ou son ministre vont au fin fond du Fouta, il parle systématiquement en français et en wolof. Si le Peul parle en peul, on lui dit : ‘Wax ko ci wolof’. Mais si le wolof parle à Fatick ou Foundiougne, on ne lui dit pas : ‘Wax ko ci sérère’. C’est un fait. Je n’ai rien inventé. Et nous ne le comprenons pas et ne l’acceptons pas. C’est pourquoi nous demandons l’égal accès des langues nationales à la télévision et à la radio nationales’.

D’autres questions se posent encore à cause de l’écrasante majorité de la communauté peule parmi les manifestants. Cela ne donne-t-il pas l’impression qu’il s’agit d’un combat d’une communauté cotre une autre ? Ou d’une langue contre une autre ? ‘Je ne suis pas ethniciste (…), mais je constate que le wolof a une place quasi impérialiste au niveau des médias du Sénégal. Je n’en veux pas aux Wolofs. Tous ceux qui sont là ne sont pas contre les Wolofs et les Wolofs ne sont pas contre les Peuls. J’ai même des amis wolofs qui sont d’accord avec moi. Ils me disent qu’ils ne comprennent pas pourquoi quand un ministre parle français, on lui dit tout suite de parler wolof’, explique-t-il. Tout étant conscient que c’est un combat ‘difficile parce que cela peut paraître comme un combat ethniciste ou ségrégationniste, une population contre une autre, une langue contre une autre. Je l’admets en tant que démocrate. Je suis pour l’unité de mon peuple. C’est l’unité de mon peuple qui fait la force de mon pays. Nous sommes pour l’unité du peuple sénégalais et l’égal accès de toutes les langues nationales. On ne nous fera pas dévier de ce combat. (…)’, souligne Demba Sow. Pour se dédouaner, il indiquera que toutes les autres communautés sénégalaises en France ont été informées de la manifestation. Il soutient que son association a fait ‘tous les foyers, toutes les maisons et contacté toutes les associations’. Au final ? ‘C’est vrai qu’ici, il y a 98 % de Peuls, admet-il, mais ce n’est pas de notre fait si les autres composantes de la population sénégalaise ne sont pas là. Nous les avons contactées pour mener un combat unitaire. Ce n’est pas un combat entre Wolofs et Peuls, mais un combat pour la démocratie au Sénégal’, insiste le secrétaire général de l’association.

Les protestataires ne se suffisent pas de cette manifestation. Ils envisagent une autre ‘d’une plus grande ampleur’. ‘Nous voulons faire une manifestation concomitante au Sénégal, en France, en Belgique, en Italie, dans les pays d’Afrique’, avance Demba Sow. Et cela ‘même s’il y aura quatre ou dix personnes devant les différentes ambassades du Sénégal dans le monde’. M. Sow estime que son association va au-delà de la France parce qu’elle est représentée dans tous les pays d’immigration des Sénégalais. ‘Puisque la télévision sénégalaise est présente dans ces pays-là, cela fait que les gens se disent : ‘Je regarde cette télévision, mais je ne m’y reconnais pas parce que je n’y suis pas représenté. Il n’y a que le français et le wolof’. Cette manifestation sera organisée dans deux mois. ‘Parce qu’une manifestation se prépare. Il faut avoir l’autorisation de la préfecture. Il faut que les gens soient disponibles puisque ce sont des travailleurs. Il faut s’organiser pour être libre le jour de la manifestation’, se justifie-t-il.

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