Certains internautes roublards adoptent une stratégie pour entraver la traque dont ils font l'objet sur internet : ils ne s'enregistrent pas sur Facebook. Futé. En théorie, les voilà abrités des algorithmes intrusifs mis en place par le géant de la Silicon Valley, notoirement connu pour puiser dans nos données privées, scruter, collecter et analyser nos comportements en ligne...
Mais l'entreprise de Mark Zuckerberg est bien plus retorse qu'elle n'y paraît de prime abord. Car même si vous n'êtes pas inscrit sur Facebook, le site dépose à votre insu un "cookie" sur votre machine dès que vous consultez une page publique (événement, page fan…). Ce discret petit fichier peut suivre à la trace votre navigation internet, et relever des informations propres à votre identité (localisation, langue, machine utilisée...).
Face à cet abus connu de longue date, la Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil) tente de répliquer. Dans une décision rendue mardi 26 janvier, l'autorité met "Facebook Inc." en demeure, jusqu'à ce que la société se mette en conformité avec la loi informatique et liberté de 1987. Elle l'accuse de "collecte déloyale" de données. Facebook dispose désormais de trois mois pour remédier à cette illégalité.
De nombreux manquements
"Cette mise en demeure est tout à fait normale et traduit certainement un certain ras-le-bol des utilisateurs", corrobore Jean-Baptiste Soufron, avocat spécialisé dans les questions numériques.
Car c'est au terme d'une enquête amorcée en mars, après que Facebook ait annoncé avoir modifié sa politique de confidentialité, et au cours de laquelle la Cnil a (...) Lire la suite sur Le Nouvel Observateur