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Familles menacées d’expropriation : Un drame social plane sur Khar Yalla

Des familles dans le désarroi ont tenu un sit-in avant-hier à Khar Yalla, pour exposer les menaces d’expropriation dont elles font l’objet. Sommation leur a été faite de quitter le quartier, du fait d’un litige foncier portant sur vingt-deux parcelles acquises auprès de feu Babacar Mbaye, au début des années 70. Depuis lors, des maisons et immeubles ont été érigés sur cet espace viabilisé.


Rédigé par leral.net le Vendredi 8 Juillet 2022 à 11:18 | | 0 commentaire(s)|

Le lot fait en partie face à la route du Front de Terre et s’étend sur 7322 mètres carrés, bordé par des ruelles adjacentes. «Il n’y a pas de squatteurs ici. Nous avons dûment payé ce lot-là, d’une manière très régulière. Un beau jour, un des héritiers de Babacar Mbaye est venu avec un état de droit réel, disant que ce site leur appartient et que nous sommes ici de manière illégale», déplore Mody Tamsir Touré, porte-parole du collectif des habitants menacés d’expropriation.

Enième litige foncier

Précisant que l’affaire est pendante devant la justice qui doit statuer le 25 juillet prochain, il alerte face au risque de drame social que pose cet énième risque foncier.

«Cet héritier nous accuse de squatter le titre foncier qui appartenait à son père, mais des squatteurs ne peuvent pas avoir des actes de vente signés, les cachets faisant foi. Les attestations de vente existent, des actes notariés existent, les plans de masse existent. Le propriétaire à l’époque avait donné pour chaque parcelle, un acte de vente et un plan de masse. Il l’avait morcelé, et chaque lot portait le nom du propriétaire sur le lot. Le procès devait se tenir lundi dernier, le juge a estimé qu’on n’avait pas encore tous les éléments du dossier et il nous a donné rendez-vous le 25 juillet pour que notre avocat ait le temps de bien l’étudier», souligne Mody Tamsir Touré.

Disant avoir foi en la justice, le porte-parole dénonce cependant les procédés utilisés par le plaignant. «Il a commencé à diffuser des publicités concernant ce lot de 7 322 mètres carrés et l’a mis en vente à 350.000 francs Cfa le mètre carré, alors que le dossier est pendant devant la justice. L’affaire n’est pas encore vidée. De plus, il dit nous avoir adressé maintes sommations en vain, alors que nous ne le connaissons même pas et on nous a donné du jour au lendemain, un délai de huit jours pour quitter les lieux et détruire ce lot. C’est absurde», ajoute-t-il.

Risques d’affrontements

Les habitants menacés d’expulsion alertent l’opinion et les autorités pour ne pas que l’irréparable se produise.

«Nous sommes prêts à riposter de manière physique. Tout courtier qu’on verra dans le quartier, passera un mauvais quart d’heure. Il y a quelqu’un qui était là samedi, mais je pense qu’il ne va pas le refaire et je pense qu’il va dire à ses collègues courtiers ce qui se passe à Khar Yalla. Nous les attendons de pied ferme, nous sommes en train, avec nos avocats, de livrer le combat au niveau de la justice et quoi qu’il en soit, ils vont nous trouver sur leur chemin», prévient leur porte-parole.







Tribune