Celle qui a d’abord été présentée à tort comme la «première femme kamikaze de France» a vite suscité une curiosité exacerbée des médias et du grand public. Vendredi 20 novembre, son nom était plus recherché sur Google que ceux d’Abaaoud ou d’Abdeslam.
La presse s’est rapidement interrogée sur le profil de cette jeune fille «entre vodka et niqab», son chapeau de cow-girl et ses états d’âmes.
Au passage, certains publieront de fausses photos de la défunte, en niqab ou dans un bain moussant. Ces photos représentent en fait Nabila, une jeune monitrice d’auto-école qui habite au Maroc et qui n’a rien à voir avec les attentats de Paris.
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Pourquoi un tel emballement autour de la seule figure féminine au tableau? «D’abord parce qu’elle avait été présentée comme kamikaze», estime Elodie Mandel, responsable éditoriale de Closer.fr, qui a multiplié les articles sur la jeune femme:
Notre perception de la «femme terroriste» n’est pas neutre, dit cependant Amel Boubekeur, chercheuse associée au Centre Jacques Berque à Rabat, spécialiste de l’islam politique:
«Il y a eu une espèce d’onde de choc autour de cette femme qui est très intéressante», ajoute Céline Bardet, juriste spécialisée dans les questions de crimes de guerre.
Amel Boubekeur acquiesce:
Pour en revenir au terrorisme, voire une femme mêlée à des attentats est peu courant en France, maisbeaucoup moins rare dans le monde, rappelle la juriste Céline Bardet:
La question de l’influence d’un tiers ou de «l’emprise» d’une drogue n’est pas illégitime, mais elle peut se poser aussi pour les terroristes de sexe masculin. En témoigne l’utilisation de drogues comme le Captagon.
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