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Fausse spoliation de terres dans son village de Singhère : L’ancien ministre Mamadou Lamine Keïta rétablit la vérité !

Dans une déformation ubuesque des faits, un journal de la place révèle que des habitants du village de Singhère, commune de Djirédji, département de Sédhiou, accuse l’ex ministre Mamadou Lamine Keïta d’avoir fait main basse sur 185 hectares. Faux, rétorque l’ex maire de Bignona, originaire du village, étonné de la superficie de 185 hectares avancée, volontairement, alors qu’il n’exploite que 48 hectares. Des terres en friche, jamais exploitées et qui a nécessité des moyens colossaux pour le défrichage et la mise en valeur… Dans cet entretien accordé à "Kritik", il revient sur toutes les péripéties de ce projet entamé en 2011 et qui a positivement impacté l’économie locale. Entretien


Rédigé par leral.net le Mercredi 29 Janvier 2025 à 21:09 | | 0 commentaire(s)|

Non seulement les femmes et les jeunes travaillent pour la ferme, mais pour la présente campagne agricole, en dehors de quelques grands producteurs du département de Bounkiling, Mamadou Lamine Keïta est un des rares à avoir fait 20 hectares d’arachide dans toute la région de Sédhiou. Aux gus qui s’activent pour le dénigrer, Mamadou Lamine Keïta qui les méprise, menace toutefois d’ester en justice. Bref, dans cet entretien accordé à "Kritik", il revient sur toutes les péripéties de ce projet entamé en 2011 et qui a positivement impacté l’économie locale. Entretien !


Monsieur Keïta, êtes-vous du village de Singhère ou de Bignona ?

Je voudrais faire quelques précisions, d’abord. En général, lorsqu’on parle de question de terres impliquant une personnalité, les gens ont tendance à penser que c’est une personne étrangère à la localité qui est allé trouver des villageois pour jouer de son influence et s’accaparer de leurs terres. Me concernant, ce n’est pas le cas. Je suis originaire de ce village. Mon père, mon grand-père et mon arrière-grand-père, y sont nés. Ma famille est une des toutes premières à habiter le village de Boudié Singhère. La deuxième précision, c’est que le maître-chanteur qui est à l’origine de cette cabale, a fait exprès de parler de 185 hectares pour impressionner, alors que mon exploitation fait 48 hectares.

Le village avait décidé de mettre à ma disposition beaucoup plus d’espace mais, tenant compte des difficultés à exploiter une grande superficie, j’ai moi-même déterminé ce que je pouvais maîtriser et, après évaluation du géomètre, cela fait 48 hectares et tout le monde le sait au village, y compris celui qui s’agite et ses deux acolytes.

Le reste a été restitué et d’autres personnes l’exploitent, depuis des années. J’ai depuis longtemps informé la collectivité territoriale, en sollicitant la désaffectation en mon nom des parties se trouvant en dehors de ma clôture. Si j’avais les moyens, je me serais engagé sur toute la surface initiale car, il est temps, qu’en Casamance, certains qui connaissent l’agriculture, puissent y aller.

J’ai visité des fermes de plusieurs centaines d’hectares dans le Walo, pourquoi nous ne pouvons pas faire la même chose pour améliorer la contribution de la Casamance à la performance agricole du pays.

Cette année, le DRDR de Sédhiou m’a confirmé, qu’en dehors de quelques grands producteurs du département de Bounkiling, je suis un des rares à avoir fait 20 hectares d’arachide dans toute la région de Sédhiou. Ce n’est pas normal, au regard du potentiel de la région. Mais, c’est un autre débat sur lequel nous pourrions revenir une autre fois.

Depuis quand vous avez acquis ces terres que vous exploitez ?

Il y a 14 ans, donc en 2011, j’ai eu l’idée d’entreprendre des activités agricoles, puisque je suis fils de paysan, j’aime et je connais le travail de la terre que j’ai pratiqué très jeune, à la main, dans ce même village de Singhère. Il faut préciser que nous sommes nés à Bignona et nous nous réclamons de Bignona, mais les parents ont tout fait pour que nous gardions des liens étroits avec le village d’origine.

C’est pourquoi, pour donner suite à mon idée de projet, j’ai discuté avec le patriarche de ma famille qui, après avoir exprimé sa fierté de me voir revenir vers le village avec un tel projet, s’en est ouvert au chef de village. Celui-ci, très content, a convoqué tout le village sur la place publique, pour partager l’information et solliciter des prières. Car, disait-il, un tel projet allait créer des emplois et attirer d’autres opportunités pour la localité et ses environs. Tout le village s’était entendu pour me proposer une zone en friche, qui n’a jamais été labouré. J’insiste sur le« jamais » car, ceux qui ne savent pas, pourraient penser qu’on m’a attribué des champs où des personnes tiraient leurs moyens de subsistance.

Ce n’est pas le cas. C’était une forêt jamais défrichée et il fallait beaucoup d’efforts pour faire le terrassement. D’ailleurs, j’ai dû payer des millions auprès du service des Eaux et Forêts, pour l’abatage des arbres et j’ai les quitus de paiement avec moi. Vous savez, qu’après l’autorisation de défrichement délivrée par le Conseil Départemental, les Eaux et Forêts doivent évaluer les arbres du site et vous payez une taxe. Je reconnais que dans nos villages, même une terre jamais exploitée est traditionnellement rattachée à une famille.

Est-ce que le Chef de village a respecté toutes les procédures ?

Le chef de village, après avoir répertorié toutes les familles qui se disaient propriétaires dans la zone, leur a demandé de bien vouloir céder une partie de leurs terres et tout le monde a donné son accord publiquement car, c’était à la place du village. Ce jour-là, j’ai fait exprès de ne pas être présent, pour que les gens puissent décider librement. Après la réunion, le chef de village m’a rendu compte que, non seulement tout le monde était d’accord, mais le village serait prêt à me proposer d’autres terres si j’en voulais plus ; c’est vous dire l’enthousiasme des populations et cet enthousiasme est plus fort, aujourd’hui, car des jeunes et des femmes travaillent avec moi et en tirent des revenus.

Après avoir obtenu l’accord du village, j’ai adressé une demande à la communauté rurale d’alors car, c’était en 2011. Celle-ci a dépêché sa commission domaniale qui est venue rencontrer les populations et ce jour-là, également, le chef de village a convoqué tout le monde sur la place publique. Après avoir visité le site, les membres de la commission domaniale ont interrogé à nouveau le chef du village et toute la population. Ils ont été unanimes à dire que je suis un fils du village et que j’ai toujours été là quand les populations ont eu besoin de moi, par conséquent, ce serait un plaisir pour eux de me voir réaliser un projet qui me lierait davantage à la localité. La commission domaniale a rédigé un procès-verbal qui a été lu et traduit devant tout le monde, les gens ont applaudi pour exprimer leur approbation.

Le président de la commission domaniale a demandé aux familles ayant cédé une partie de leurs terres, de désigner chacune un plénipotentiaire qui va signer le procès-verbal en même temps que lui et le chef de village. C’est sur la base de ce procès-verbal et de ma demande, que le Conseil de la communauté rurale avait délibéré et fait approuver par l’autorité compétente.

Depuis cette date, je me bats petit à petit. J’ai fait des prêts bancaires vérifiables pour me lancer dans ce projet agricole qui emploie des jeunes du village et des villages environnants, depuis la phase de défrichage. Aujourd’hui, en plus des emplois directs, des groupements de femmes sont régulièrement mobilisés pour de courtes périodes et gagnent des revenus. C’est après plus de dix ans de labeur, qu’un maïtre-chanteur et sa bande veulent jeter le discrédit sur ma personne et ce que je suis en train de faire. Heureusement que tout le village est avec moi, d’ailleurs, les jeunes dont je suis le parrain des activités depuis des années, m’attendent pour la finale de leur tournoi de football.

Pourquoi vos détracteurs parlent alors d’accaparement des terres ?

Tout a commencé, il y a trois ans, lorsqu’un partisan de ce que les jeunes appellent « togmouydox » qui, par ailleurs, est mon cousin- au village tout le monde est parent - est venu me dire qu’il a une parcelle à usage d’habitation au quartier Tenghory de Bignona et il attendait mon soutien pour y construire une maison. Je lui ai dit que je n’avais pas d’argent et c’était vrai car, les travaux de la ferme m’ont beaucoup coûté. Il s’est fâché contre moi, considérant que j’ai refusé de l’aider.

C’est un jour que le maire de la commune où se trouve le village m’a appelé, pour me dire avoir reçu deux personnes, dont l’un déclare avoir signé le procès-verbal de la commission domaniale, mais il a décidé de revenir sur sa décision et l’autre, le vrai instigateur de la cabale contre moi, déclare que le plénipotentiaire qui a signé au nom de leur famille, n’avait pas consulté tout le monde et que lui n’est pas d’accord.

Le maire leur a dit, mais c’est plus de dix ans après que vous venez nous dire ça. Ensuite, il s’agit du domaine national et s’appuyant sur la demande du requérant et le procès-verbal de non opposition dressé par la commission domaniale, nous avons délibéré et fait approuver par l’autorité compétente depuis 2011. Aujourd’hui que Keïta a investi et, est en train de mettre en valeur, sur quoi allons-nous baser pour annuler l’attribution ?

C’est donc à la suite du refus du refus de la commune de revenir sur les délibérations que les attaques contre votre projet ont commencées ?

Effectivement, depuis cette date, les deux messieurs et un des frères de l’instigateur basé à Dakar, ont créé un groupe de pression essayant de me soutirer de l’argent, en vain. Le monsieur est un partisan du moindre effort. A l’approche de chaque hivernage, au lieu de cultiver, il met deux grands boubous et un long chapelet dans une valise, pour venir louer une chambrette dans la banlieue de Dakar et se dire marabout. En vérité, il fait partie de ces charlatans « door kat » qui exploitent la détresse de certains désespérés. Je lui ai plusieurs fois répété que c’est dans l’agriculture que se trouve la vérité et les terres ne manquent pas au village.

Malheureusement, quand on est paresseux, c’est pour la vie. Ils ont commencé ce sabotage, il y a trois ans, et le village a tenu une réunion pour les sermonner devant le sous-préfet et le maire représenté par son premier adjoint. Tout le monde croyait qu’ils ont abandonné, mais semble-t-il, ils auraient dit à certains qu’ils ont des amis parmi les nouvelles autorités, dont un député, donc ils vont reprendre les attaques contre moi et ils espèrent avoir gain de cause.

En termes clairs, ils pensent pouvoir tromper les autorités, ce qui relève de la prétention car, l’autorité a toujours des moyens fiables pour s’informer. Aussi, pour exagérer, ils ont parlé de risque de mort d’homme. Cela n’arrivera jamais. Il est vrai que les jeunes étaient prêts à leur faire la fête, mais je leur en ai dissuadé. J’ai cependant transmis toute la documentation à mon avocat et s’ils tentent d’entraver la bonne marche des activités de la ferme, nous irons devant les tribunaux car, nous sommes dans un pays de droit.