Mais à qui profite un tel silence ? Sans vouloir être son avocat, J.S.D est devenu actuellement non seulement la « voix de ceux qui n’ont point de voix » mais aussi et surtout une sorte de tribunal informel où s’adresse tout citoyen sénégalais en quête de justice. Il suffit qu’il se prononce sur un sujet, un dossier judicaire ou dénonce une pratique quelconque pour que des mesures (bonnes ou mauvaises) soient appliquées dans ce sens. Un simple témoignage de sa part peut crédibiliser ou déstabiliser un homme politique selon les circonstances. Les dernières élections locales justifient belle et bien cette affirmation. Ses prises de positions ont largement influencé le vote et ont eu des impacts sur beaucoup de candidats élus ou déchus.
Il faut dire que ce qui fait la notoriété et l’originalité de ce journaliste de renom ce n’est ni la véracité de ses propos (car il prolifère quelques fois des sottises), ni la ténacité de ses arguments encore moins la cohérence de ses idées mais c’est d’abord et avant tout le fait d’être fideles à ses principes. Dans un Sénégal rongé par des politiciens qui maraudent sans destinations sûres dans le paysage politique, un Sénégal où même les « religieux » adoptent le modèle de ces politiciens comme norme de vie, il est clair qu’un homme comme S.J.D, qui demeure inchangé dans ses postulats de base, séduit plus d’un.
Ce qui est inquiétant, dans une certaine mesure, c’est que depuis quelques temps l’homme est en proie à toutes sortes de menace : physique, mystique, financière, judicaire entre autre. Interdit de séjour dans son pays, lynché par ses pairs, traqué par les fanatiques de tous bords, le courage et l’engagement de cet homme ne sont indifférents à personne. A propos de courage, il a osé interrompre publiquement le président de la république à ses risques et périls. D’ailleurs, peu s’en est fallut qu’il ne soit tué n’eût été l’intervention de la police locale américaine. Ceci illustre encore une fois jusqu’où ce dernier est prêt à aller. Avec lui, désormais aucun politicien sénégalais ou homme public tout court n’est à l’abri (de ses critiques).
Pour certains, son rôle est jugé simple car s’agissant de fustiger à distance les autorités locales pendant que d’autres se battent sur le terrain. Pour d’autres, ses commentaires sont simplistes parce qu’il expose vaguement sur des sujets très complexes dont il maîtrise à peine les tenants et les aboutissants. Dans tous les cas, son éloignement des frontières du pays n’enlève en rien son implication dans les affaires politiques quotidiennes. Et puisque l’homme paraît ni corruptible, ni corrompu les quelques attaques dont il fait l’objet ne nuisent presque pas à sa popularité de plus en plus grandissante. Ainsi, face aux échéances de 2012 qui s’approchent, on se demande quelle sera sa position et jusqu’où peut aller son influence ; d’où la peur qu’il suscite dans les différentes mouvances politiques.
Toutefois, rien ne justifie les manœuvres macabres dirigées contre lui depuis quelque temps. En tout état de cause attenter contre sa personne, c’est attenter contre la démocratie. Et comme si son exil ne suffisait pas, d’aucun réclame sa mort tout bonnement. Nous sommes dans un pays de droit où la liberté d’expression est un fait garanti par la loi. On ne peut, on ne doit sous aucun prétexte aller à l’encontre d’un tel droit ce, quelque soit notre opinion ou conviction. Malheureusement, le Sénégal, depuis quelques années, régresse dans ce domaine. Les journalistes sont devenus les cibles par excellence des hommes politiques. Être journaliste signifie être potentiellement coupable. Et tout procès d’un journaliste « déviant » est un procès du journalisme essentiellement comme déviance en elle-même et ensuite comme source de déviance. Ce triste et regrettable constat est, en effet, ce qui est. Il est donc clair que le niveau de démocratie d’un régime se réside dans sa façon de traiter ses journalistes ou les journalistes en général.
MALAO KANTE
SOCIOLOGUE, NICE
Soumangourou1@yahoo.fr
Il faut dire que ce qui fait la notoriété et l’originalité de ce journaliste de renom ce n’est ni la véracité de ses propos (car il prolifère quelques fois des sottises), ni la ténacité de ses arguments encore moins la cohérence de ses idées mais c’est d’abord et avant tout le fait d’être fideles à ses principes. Dans un Sénégal rongé par des politiciens qui maraudent sans destinations sûres dans le paysage politique, un Sénégal où même les « religieux » adoptent le modèle de ces politiciens comme norme de vie, il est clair qu’un homme comme S.J.D, qui demeure inchangé dans ses postulats de base, séduit plus d’un.
Ce qui est inquiétant, dans une certaine mesure, c’est que depuis quelques temps l’homme est en proie à toutes sortes de menace : physique, mystique, financière, judicaire entre autre. Interdit de séjour dans son pays, lynché par ses pairs, traqué par les fanatiques de tous bords, le courage et l’engagement de cet homme ne sont indifférents à personne. A propos de courage, il a osé interrompre publiquement le président de la république à ses risques et périls. D’ailleurs, peu s’en est fallut qu’il ne soit tué n’eût été l’intervention de la police locale américaine. Ceci illustre encore une fois jusqu’où ce dernier est prêt à aller. Avec lui, désormais aucun politicien sénégalais ou homme public tout court n’est à l’abri (de ses critiques).
Pour certains, son rôle est jugé simple car s’agissant de fustiger à distance les autorités locales pendant que d’autres se battent sur le terrain. Pour d’autres, ses commentaires sont simplistes parce qu’il expose vaguement sur des sujets très complexes dont il maîtrise à peine les tenants et les aboutissants. Dans tous les cas, son éloignement des frontières du pays n’enlève en rien son implication dans les affaires politiques quotidiennes. Et puisque l’homme paraît ni corruptible, ni corrompu les quelques attaques dont il fait l’objet ne nuisent presque pas à sa popularité de plus en plus grandissante. Ainsi, face aux échéances de 2012 qui s’approchent, on se demande quelle sera sa position et jusqu’où peut aller son influence ; d’où la peur qu’il suscite dans les différentes mouvances politiques.
Toutefois, rien ne justifie les manœuvres macabres dirigées contre lui depuis quelque temps. En tout état de cause attenter contre sa personne, c’est attenter contre la démocratie. Et comme si son exil ne suffisait pas, d’aucun réclame sa mort tout bonnement. Nous sommes dans un pays de droit où la liberté d’expression est un fait garanti par la loi. On ne peut, on ne doit sous aucun prétexte aller à l’encontre d’un tel droit ce, quelque soit notre opinion ou conviction. Malheureusement, le Sénégal, depuis quelques années, régresse dans ce domaine. Les journalistes sont devenus les cibles par excellence des hommes politiques. Être journaliste signifie être potentiellement coupable. Et tout procès d’un journaliste « déviant » est un procès du journalisme essentiellement comme déviance en elle-même et ensuite comme source de déviance. Ce triste et regrettable constat est, en effet, ce qui est. Il est donc clair que le niveau de démocratie d’un régime se réside dans sa façon de traiter ses journalistes ou les journalistes en général.
MALAO KANTE
SOCIOLOGUE, NICE
Soumangourou1@yahoo.fr