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Filière avicole au Sénégal : Entre flambée des prix et demande croissante, cette crise qui secoue les acteurs

La filière avicole sénégalaise traverse une période difficile, marquée par une augmentation vertigineuse des prix des poussins. Initialement prévue pour le 1er janvier 2025, cette hausse a été appliquée bien avant la date fixée par les autorités. Actuellement, un poussin est vendu à 560 FCfa, contre 350 FCfa auparavant, soit une augmentation de 32%.


Rédigé par leral.net le Mercredi 22 Janvier 2025 à 10:32 | | 0 commentaire(s)|

La dépendance du Sénégal aux importations d'œufs accouvés, en provenance notamment d’Europe, du Brésil et du Maroc, expose le secteur avicole à des fluctuations internationales. Ces pays, affectés par des crises sanitaires telles que la grippe aviaire et des conditions climatiques défavorables, ont vu leur capacité d’exportation diminuer, selon "Sud Quotidien". Cette situation a directement impacté les coûts de production au Sénégal.

Un secteur en tension, mais résilient

Malgré ces contraintes, les acteurs de la filière avicole sénégalaise s’efforcent de préserver l’accessibilité de la volaille pour les ménages modestes, souligne Dr. Mamadou Bâ, Secrétaire général de l’Interprofession avicole. En absorbant volontairement une partie des coûts, ils permettent au poulet de rester compétitif face à la viande rouge, dont le prix dépasse souvent 4 000 FCfa le kilogramme.

Les œufs de table, entièrement produits localement, se démarquent en échappant aux fluctuations internationales. Vendus à 100 FCfa l’unité, ils constituent une source essentielle de protéines pour les ménages et un intrant clé pour l’industrie de transformation. Cependant, la demande excède régulièrement l’offre, notamment lors des fêtes comme Pâques et la Korité, accentuant la pression sur la filière.

Un hub avicole pour la sous-région

Selon Moussa Guèye, président de l’Interprofession avicole du Sénégal (IPAS), le pays est devenu un véritable hub avicole pour la sous-région, approvisionnant des marchés comme ceux du Mali et de la Guinée. Toutefois, il déplore que les marges bénéficiaires soient souvent captées par des intermédiaires peu scrupuleux, au détriment des producteurs. Abdoulaye Diallo, responsable du couvoir Avia, pointe également du doigt des pratiques douteuses, telles que la création artificielle de pénuries pour faire grimper les prix.

Les défis à relever pour pérenniser le secteur

Ismaila Ndong, aviculteur dans les Niayes, évoque les risques liés à l’instabilité du secteur, rappelant que seule la passion pousse de nombreux producteurs à persévérer. Dr. Ndiaye, du cabinet vétérinaire Niacoulrab, alerte sur des pratiques non conformes aux réglementations, notamment l’augmentation anticipée des prix par certains fournisseurs.

Pour renforcer la résilience de la filière, les acteurs appellent à une meilleure régulation, des incitations pour stimuler la production locale d’œufs accouvés et des investissements dans des infrastructures modernes. "Sud Quotidien" cite également l’importance de sensibiliser les professionnels aux bonnes pratiques, pour éviter les abus et garantir la pérennité du secteur.

Malgré les défis, le poulet reste une source de protéines abordable pour de nombreux ménages sénégalais. L’avenir de la filière avicole repose sur la capacité des autorités et des acteurs, à collaborer et à mettre en place des solutions durables, conclut "Sud Quotidien".