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Football - Saër, l’enfant prodigue d’ Oumar Guèye Sène

Rédigé par leral.net le Mercredi 10 Avril 2013 à 21:38 | | 0 commentaire(s)|

Passé par la France, le Sénégal et l’Allemagne sans jamais jouer en professionnel, le fils d’Oumar Guèye Sène a été l’une des révélations de l’année 2012 en Major League Soccer. L’attaquant franco-sénégalais du New England Revolution a trouvé outre-Atlantique le terrain de jeu idéal pour son épanouissement sportif et personnel. Ce jour-là, Saër Sène a déboulé, l’air de rien, dans un centre commercial de Boston.


Football - Saër, l’enfant prodigue d’ Oumar Guèye Sène
À peine débarqué dans le Massachusetts, l’attaquant franco-sénégalais pensait pouvoir s’adonner à une session shopping en toute tranquillité. Raté ! «C’était le lendemain de mon premier match à domicile. J’avais inscrit le seul but de la rencontre. Dès que je suis rentré dans le centre commercial, je me suis fait attaquer ! (Rire). C’était amusant, mais j’étais surpris parce qu’il y a beaucoup de sports aux Etats-Unis et je ne m’attendais pas à être reconnu aussi rapidement». Il faut dire qu’en plus d’avoir marqué dès la première minute de son premier match au Gillette Stadium avec le maillot du New England Revolution, Sène ne risquait pas de passer inaperçu avec sa crête blonde peroxydée.



Associé à ses performances sur le terrain, son style capillaire particulier l’a vite sorti de l’anonymat. «Dès que les gens me croisent en ville et que j’ai un bonnet ou une casquette, ils me disent : ‘’Tu ressembles à quelqu’un, ta tête me dit quelque chose…". Quand je cache la crête, je suis presque incognito». Incognito, le joueur de vingt-six ans l’a d’ailleurs longtemps été avant de rejoindre la MLS et d’attirer les projecteurs. Car ce neuf et demi au puissant pied gauche a suivi un parcours aussi atypique que sa coupe de cheveux. Passé par Dakar, Étampes et …le Bayern.



Fils de l’ancien international sénégalais, joueur de Laval et du Paris-Saint-Germain Oumar, Guèye Sène, Saër n’avait jamais joué la moindre minute en pro avant d’arriver aux Etats-Unis. Passé par les équipes de jeunes du Psg ou du Paris Fc durant son adolescence, il a ensuite joué un an à Dakar (où vivait sa mère), puis deux à Étampes, en District, sous la direction de son père, avant de tenter un pari fou en Quatrième Division allemande, plus précisément à Sonnenhof-Grossaspach.



Un choix surprenant mais payant, puisque Sène y a tapé dans l’œil du VfB Stuttgart et, surtout, du Bayern Munich, dont il a porté les couleurs de l’équipe réserve entre juillet 2009 et décembre 2011. «Trois semaines après mon arrivée, je m’entraînais déjà avec l’équipe première, se remémore-t-il. C’était impressionnant, du très, très haut niveau. Je n’avais pas encore eu l’occasion d’évoluer dans une équipe professionnelle et, du jour au lendemain, je me retrouvais à m’entraîner avec Ribéry, Schweinsteiger, Van Bommel… J’apprenais tous les jours.» Mais la théorie a ses limites, et Saër Sène avait faim de pratique lorsque Nice, Monaco et West Ham se sont penchés sur son profil à l’été 2011. Sans suite puisque le Bayern réclamait alors un million d’euros (655 millions FCFA) pour laisser filer son attaquant… qui a fini par quitter la Bavière libre six mois plus tard.



LUI ET LES AUTRES. Direction l’Amérique, donc, et une Major League Soccer qui l’a vite adopté. Au sein d’une formation très moyenne (neuf victoires en trente-quatre matches, avant-dernier bilan de la Conférence Est), Sène s’est illustré avec onze buts et trois passes décisives en vingt-cinq matches de la saison régulière, devenant le chouchou du public et, symbole de sa réussite, hissant son maillot floqué du numéro 39 parmi les vingt-cinq meilleures ventes de la Ligue. «Dans son équipe, il y avait clairement lui et les autres, estime Mathias van Halst, journaliste pour le site officiel de la MLS. Lorsqu’il est arrivé, le public ne le connaissait pas, n’attendait rien de spécial de sa part et, au final, il s’est montré opportuniste, profitant de la moindre erreur défensive adverse. Il devait faire tout le boulot en attaque et s’est débrouillé seul pour marquer.»



THIERRY HENRY, L’IDOLE. En revanche, Saër Sène n’a pas eu beaucoup d’heures à tuer ces dernières semaines. Après avoir dû mettre un terme prématuré à sa saison dès le début du mois de septembre en raison d’une intervention chirurgicale au genou droit, il redouble depuis d’efforts à l’entraînement afin de retrouver sa place, alors que le Championnat nord-américain a repris depuis cinq semaines. Il n’a pas de temps à perdre puisque son entraîneur, Jay Heaps, attend de lui qu’il atteigne la barre des vingt unités cette saison. Pas de quoi inquiéter Sène («Marquer, je sais faire…»), qui s’est lui-même fixé de nouveaux objectifs. Parmi eux, titiller le New-Yorkais Thierry Henry au classement des buteurs de MLS. Depuis leur première rencontre en pré-saison, il y a un an, les deux hommes sont devenus amis.



«On était en stage en Arizona dans le même hôtel. C’était mon idole, donc j’avais prévenu mes coéquipiers : c’est lui que je voulais voir ! Quand j’étais petit, j’avais des posters de lui, je lisais tout ce qui se rapportait à lui… Et aujourd’hui on est potes, on s’appelle, on rigole, on parle de tout et de rien, il me donne des conseils, c’est magnifique…» Saër Sène caresse également un rêve encore plus fou, celui de revêtir le maillot du Sénégal. «On a parlé de moi dans les journaux là-bas, mais je n’ai pas eu de contact direct. Je suis prêt, j’attends ma chance. Le jour où on me la donnera, je la saisirai. La carrière d’un footballeur est pleine de surprises. J’espère que je ne suis pas au bout des miennes…».



Source : L’Observateur