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GETRAN SA en crise : Les employés crient leur détresse après 11 mois sans salaire

La situation des travailleurs de GETRAN SA atteint un niveau critique. En proie à une crise interne depuis plusieurs années, l’entreprise fait aujourd’hui face à la colère de ses employés, qui dénoncent des conditions de vie devenues intenables, en raison d’arriérés de salaires impayés.


Rédigé par leral.net le Mercredi 9 Avril 2025 à 10:43 | | 0 commentaire(s)|

A travers un communiqué, les employés de GETRAN SA, société fondée par Mar Thiam et actuellement dirigée par son fils Falla Thiam, affirment n’avoir perçu aucun salaire depuis onze mois. À cela, s’ajoute l’absence de versement de leurs cotisations sociales à l’IPRES et à la CSS, compromettant leur droit à la couverture sociale.

Des promesses non tenues et des représailles internes

Malgré les nombreuses réunions engagées avec la direction dans un esprit de conciliation, les engagements pris n’ont jamais été respectés. « Même lorsque nous recevions un mois de salaire, des retenues injustifiées étaient appliquées, sous prétexte d’absences », déplorent les travailleurs. Pis encore, ceux qui osaient réclamer leurs droits étaient sanctionnés, mutés ou mis à l’écart, dans un environnement dépourvu de représentation syndicale.

Un redressement judiciaire opaque

Suite à une décision du Tribunal de Commerce de Dakar en avril 2023, GETRAN SA a été placée sous redressement judiciaire. Un syndic, M. Saliou Dièye du cabinet Fiddex, a été désigné pour conduire la procédure. Mais selon les employés, leurs créances salariales n’ont même pas été mentionnées dans le rapport initial du syndic.

« Nous avons appris par voie de presse que le redressement avait été acté en mars 2025, sans que les représentants du personnel ne soient informés ni associés au processus », dénonce Ousmane Cissé Touré, employé et représentant du personnel.

Silence total du syndic malgré les relances

Les travailleurs affirment avoir interpellé le syndic à plusieurs reprises, notamment par courrier en novembre 2023, puis en mai et en mars 2025, pour réclamer leur dû, conformément à l’article 95 de l’Acte uniforme de l’OHADA, qui place les salariés au rang de créanciers super-privilégiés. Une réunion tenue en octobre dernier avait pourtant donné de l’espoir, mais aucun engagement n’a été tenu depuis.

Une détresse humaine profonde

La détresse est palpable : expulsions locatives, enfants déscolarisés, impossibilité de se nourrir ou de se soigner. « Nous avons passé le Ramadan et la Korité sans salaire. Cela en dit long sur le mépris dont nous faisons l’objet », ajoutent les employés.

Vers une action en justice

Face au silence persistant du syndic et à l’absence de solution concrète, les travailleurs annoncent avoir saisi un avocat pour porter l’affaire devant la justice. Ils envisagent également de contester le concordat validé par le tribunal, afin de défendre leurs droits et exiger le paiement immédiat de leurs arriérés de salaire.