Interrogé sur le déficit budgétaire et la croissance, l’ancien ministre indique : « C’est la qualité des dépenses qui importe le plus. L’augmentation des recettes n’est pas nécessairement un facteur de croissance à long terme. Prenons l’exemple des droits de douane sur les importations qui rendent la balance commerciale déficitaire. Le taux de croissance ne signifie pas nécessairement le bien être. Pour une bonne gestion de la croissance, il est important de faire des dépenses prioritaires. » Pour une relance durable du secteur économique, Mamoudou Touré préconise : « il faut une série de phénomènes sectoriels dont l’ensemble contribue à développer l’économie nationale. » En ce qui concerne le secteur énergétique et ses couacs habituels, « un taux d’élévation des produits n’est pas la solution. Entre une augmentation de l’ordre de 17, 50 et 60% le consommateur se trouve un peu paumé. Il n’y a pas une justification valable » a-t-il dit Il ajoute ensuite : « l’énergie ce n’est pas seulement le pétrole. Les autres types d’énergie devraient être utilisés pour atténuer les difficultés des consommateurs. Sinon avec le pétrole seulement, nous risquons d’avoir des problèmes plus difficile à résoudre. » Interpellé sur la dette intérieure et l’inexactitude des chiffres avancés de part et d’autre, il juge : « il y a quand même une différence énorme entre les deux chiffres. Où se situe la vérité ? » Quid d’éponger cette dette en janvier 2009 ? Il analyse : « si elle est de 174 milliards je ne sais pas mais si elle est de 500 milliards c’est irréalisable. » Sur le projet de gage des actions Sonatel détenues par l’Etat, l’ancien ministre de l’économie et des finances livre ses impressions : « il faudrait que ce soit l’extrême limite. La vente des bijoux de famille est toujours un aveu puissant de détresse. Si ce projet de gage des actions sonatel s’avère exact, la situation s’avère plus grave que je ne le pensais » « Quand il n’y a pas de croissance, il ne peut y avoir d’augmentation des emplois. Dans ces conditions on ne peut pas créer d’emplois. Il y a quelque chose qui cloche » répond-il relativement à une question sur la promesse de création d’emploi faite par le président Wade. Sur la succession, Mamoudou Touré indique : « elle doit épouser les règles établies par la constitution. Tous les candidats doivent avoir des chances égales. Il n’est pas admissible que les ressources de l’Etat soient utilisées pour un promouvoir un candidat ».
source nettali
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