Devant les syndicalistes, dirigeants de partis, membres du gouvernement renversé, société civile, une foule nombreuse de Guinéens et de Guinéennes, des journalistes de la presse nationale et internationale, le chef de l’Etat autoproclamé guinéen s’en est pris à ceux qui, selon lui, détournent les biens publics, les narcotrafiquants et tous les ennemis du peuple à qui il a promis poursuites et châtiments.
Le capitaine Moussa Dadis Camara a tenu samedi 27 décembre dernier, au Camp militaire Alfa Yaya Diallo de Conakry sous un soleil de plomb, sa première sortie publique. Prés d’un millier de guinéens composés des représentants de partis politiques, des syndicats, de la société civile, et des notabilités religieuses et communs citoyens étaient venus en masse recueillir le premier discours du chef de la junte au pouvoir. Sous forme de réquisitoire, le chef de la junte militaire a d’emblée invité ses compatriotes à un sursaut national pour apporter des solutions d’urgence à la crise dont souffrent les populations. En fustigeant le comportement des institutions du pays et des membres du gouvernement de l’ancien régime il a lancé un appel aux acteurs politiques qu’il a invité à discuter entre eux et lui proposer un calendrier d’organisation des élections législatives. Concernant les ressources minières de la Guinée, le chef de la junte militaire s’est montré déterminé à revoir les termes de leurs exploitations. Sur cette question, il a affirmé sa volonté de réviser tous les contrats miniers. Car selon lui, son pays est resté pauvre alors que son sous-sol récèle plus du tiers des réserves mondiales de bauxite, et d’importantes réserves d’or, de diamant, de fer et de nickel. « Il n’y aura plus d’extraction d’or jusqu’à nouvel ordre ». a décrété le chef de l’état qui a également dit mettre en place une commission d’expert pour la révision à court terme du contrat de l’extension du port de Conakry.
Sur la question de la drogue, le capitaine Camara a assuré à l’assistance de mener une lutte sans merci contre les narcotrafiquants, les vendeurs de drogue et les consommateurs. « Si un individu participe à la vente de drogue où est impliqué dans le trafic de drogue, il sera puni » a-t-il menacé.
Le capitaine, chef proclamé de l’Etat guinéen a été surtout virulent à l’endroit de ceux qui, à ses yeux, détournent les deniers de l’état. Il s’est voulu mordant contre la corruption qui gangrène son pays. A ceux qui ont pris les biens publics, il a promis les sanctions les plus sévères, a-t-il déclaré sous les ovations d’une foule déchaînée. Dans sa lancée, il a annoncé des audits de la gestion de l’Etat par le régime sortant en lançant sur un ton ferme que ceux qui ont pris des centaines de millions de les remettre à leurs places avant qu’ils ne soient audités et punis. A ceux qui ont construit des buildings et ouvert des comptes un peu partout au moment où le président était malade et se sont empressés de remplir les poches, il leur a demandé de restituer l’argent qu’ils ont pris avant qu’il ne soit trop tard. C’est d’ailleurs pourquoi a révélé le nouveau président guinéen, des mesures ont été prises au niveau des frontières pour éviter toutes fuites. « Dans l’avenir toute personne qui détournera le bien de l’Etat sera jugée devant le peuple, et même peut être exécutée. »
Le ton passionné et la voix forte du capitaine Dadis Camara se feront ensuite plus conciliants pour lancer un appel au patriotisme dans la gestion des affaires de l’Etat en se débarrassant de tout esprit régionaliste, sectaire ou tribaliste. Aux acteurs politiques, à la société civile et aux syndicalistes, il a demandé de proposer des programmes à court terme à la nouvelle équipe dirigée par le Conseil national pour le développement et la démocratie (CNDD). Les projets seront examinés avant d’être validés a-t-t-il précisé.
Quid maintenant de la gestion des affaires de l’Etat et du choix du Premier ministre ? Le capitaine Camara a déclaré que les responsables syndicaux et l’opposition pourront contribuer au choix du Premier ministre.
LES PREMIERS PAS DE SOUTIEN DE WADE
Ahmed Khalifa Niass, Envoyé spécial
Auparavant, le chef de la junte a reçu dans son bureau au Camp Alpha Yaya Diallo le ministre conseiller Ahmed Khalifa Niasse envoyé spécial du chef de l’Etat du Sénégal. Les deux hommes se sont entretenus avant que le chef de la junte aille prononcer son premier discours devant un auditoire. A sa descente d’aéroport le chef de la délégation sénégalaise a été accueilli par le général Mohamadou Camara 1er Vice président du Comité national de démocratie et du développement. Ils se sont entretenus sur le soutien du Sénégal à la junte après la mort du président Condé. Le ministre conseiller Ahmed Khalifa Niasse qui s’est particulièrement réjoui des résultats de sa brève mission et a déclaré que le Sénégal, encore moins tout autre voisin de la sous région, ne s’immiscera pas aux affaires guinéennes internes.
Il faut signaler que le président Abdoulaye Wade a eu vendredi 26 dernier une conversation de trois quarts d’heure avec le capitaine Dadis Camara. Il a estimé sur Rfi que les militaires au pouvoir « méritent d’être soutenus… » Un message apprécié par la junte militaire.
Réussir le nouveau départ
La ville de Conakry avec ses trois millions d’habitants sur une population de 9 millions semble vivre dans l’indifférence totale au coup d’Etat orchestré par la junte militaire. De l’aéroport à l’intérieur de la ville, aucun signe particulier n’est décelé dans les rues. Tout semble « militer » pour la légitimation des putschistes. La population paraît même pousser un ouf de soulagement avec ce qu’elle considère et espère être l’enterrement de première classe des 24 ans de pouvoir sans partage de Lansana Conté. Si on y ajoute les 23 ans de règne du régime Sékou Touré, la Guinée aura totalisé 47 ans de dictatures successives et le pays affecté par la stagnation économique. Pourtant la Guinée présente tous les atouts pour assurer son décollage économique et sa stabilité : bauxite, or, diamant et un climat favorable à l’agriculture. Aujourd’hui la Guinée, considérée comme l’un des grands pays d’Afrique de l’Ouest avec ses richesses minières, a du plomb dans l’aile.
Le pays à vrai dire souffre de ses dirigeants. En mal de démocratie depuis bientôt un demi-siècle, la Guinée fut pendant longtemps le fief de la violation flagrante des droits de l’homme avec des arrestations répétées de leaders politiques. Le pays n’a cessé de reculer, malgré le fait qu’une quarantaine de formations politiques animent la vie publique. Ce qui fait que les élections législatives de 2002 et présidentielle de 2003 sous le régime de Condé ont été massivement boycottées à cause du non respect du jeu démocratique. Les difficultés majeures que traverse la Guinée aujourd’hui font que la plupart de ses cadres ont fui le pays pour échapper à la prison et à la misère. D’autres sont obligés d’émigrer en masse dans les pays voisins comme le Sénégal où il y a une forte communauté guinéenne qui s’active dans tous les secteurs. Avec l’accroissement des difficultés économiques et le durcissement de la crise dans le monde, les nouveaux dirigeants de ce pays devront tout faire pour redresser la barre. Il urge surtout aux nouvelles autorités qui se sont autoproclamés après la mort de Conté de se concerter tous les acteurs politiques, la société civile, les religieux et toutes les couches sociales pour réfléchir ensemble sur l’avenir.
REACTIONS… REACTIONS…REACTIONS…
RABIATOU SERAH DIALLO, SYNDICALISTE
Sortir la Guinée de la misère
Considérée comme la figure de la résistance au régime de Lansana Conté Rabiatou Séra Diallo, syndicaliste rappelle avoir enregistré le même discours lorsque Lansana Conté arrivait au pouvoir. C’est pourquoi elle a lancé un appel au CNDD en leur demandant d’aller jusqu’au bout de leur déclaration. Car aujourd’hui : « le peuple guinéen s’est réveillé. Si le CNDD dévie de cette voie, ils nous retrouveront sur leur chemin. Pour le moment, nous allons accompagner le capitaine Camara. Il faut que chaque Guinéen l’accompagne et que les richesses du pays soient partagées entre les pauvres et les riches. La Guinée n’est pas pauvre, on l’a rendue pauvre. » Parlant du capitaine Dadis Camara, elle dira vouloir qu’il fût à l’image d’un Jerry Rawlings du Ghana qui a poussé la lutte contre la corruption jusqu’à sacrifier l’unique fils de sa sœur parce qu’il avait détourné l’argent du peuple. Selon Rabiatou Sera Diallo, « il faut que ceux qui ont détourné l’argent du pays soient punis, que la lutte contre l’impunité soit une réalité en Guinée ainsi que la lutte contre la drogue » a fait remarquer la secrétaire générale de la Confédération nationale des travailleurs de Guinée (Cntg) qui a par ailleurs indiqué que l’armée doit promouvoir le dialogue et le comité élargi pour une concertation à large échelle sur le plan national. S’agissant des élections, elle a fait savoir que les syndicalistes se sont déjà prononcés en soutenant que la transition ne doit pas durer deux ans. Toutefois, elle a fait savoir il faut que tous les acteurs se concertent pour fixer ensemble une date. Elle avoue enfin ne pas avoir des relations personnelles avec le nouvel homme fort de la Guinée. Toutefois, l’objectif à atteindre étant de sortir la Guinée de la misère, les syndicalistes doivent se retrouvent dans le programme qui est défini a-t-elle conclut.
ALPHA CONDE SECRETAIRE GENERAL DU RPG
Des élections avant juin 2009
Farouche opposant de Lansana Condé qui a marqué l’histoire politique récente de la Guinée, Alpha Condé accueille les propos du nouvel homme fort de Conakry avec sagesse. « En 1984 nous avions fait une erreur avec les militaires qui avaient pris le pouvoir et qui se sont réclamés en CMRN. Donc pour cette fois, il ne faudra pas que l’histoire se répète. C’est pourquoi nous réclamons l’organisation rapide des élections et voir ensuite l’armée retourner dans les casernes. Il faut que les élections se déroulent en juin 2009 ou avant la fin de l’année 2009. Les dirigeants choisis par le peuple se mettront au travail. Ceci est une volonté populaire et le souhait de tous les bailleurs de fonds. » Alpha Condé dit vouloir pour son pays la démocratie, la paix et le développement et que seule l’organisation des élections libres et transparentes en est la voie. D’ailleurs, a-t-il fait observé, le refus du gouvernement d’organiser des élections libres et transparentes est à la base du coup d’Etat après la mort de Condé. « Le parlement est illégitime depuis juin 2007 et le gouvernement n’avait pas voulu organiser des élections. En Afrique n’est plus acceptable un pouvoir militaire mais un pouvoir sorti des urnes. Je pense que les militaires sont des patriotes et ils savent que le rôle de l’armée est de défendre le pays et de se mettre à la disposition des dirigeants élus par le peuple. Beaucoup de pays en Afrique de l’Ouest ont organisé des élections démocratiques et fait diminuer le nombre de dictateurs. Seules la Guinée de Condé et la Mauritanie de Maouya restaient anachroniques dans le contexte de l’Afrique de l’Ouest. »
Le capitaine Moussa Dadis Camara a tenu samedi 27 décembre dernier, au Camp militaire Alfa Yaya Diallo de Conakry sous un soleil de plomb, sa première sortie publique. Prés d’un millier de guinéens composés des représentants de partis politiques, des syndicats, de la société civile, et des notabilités religieuses et communs citoyens étaient venus en masse recueillir le premier discours du chef de la junte au pouvoir. Sous forme de réquisitoire, le chef de la junte militaire a d’emblée invité ses compatriotes à un sursaut national pour apporter des solutions d’urgence à la crise dont souffrent les populations. En fustigeant le comportement des institutions du pays et des membres du gouvernement de l’ancien régime il a lancé un appel aux acteurs politiques qu’il a invité à discuter entre eux et lui proposer un calendrier d’organisation des élections législatives. Concernant les ressources minières de la Guinée, le chef de la junte militaire s’est montré déterminé à revoir les termes de leurs exploitations. Sur cette question, il a affirmé sa volonté de réviser tous les contrats miniers. Car selon lui, son pays est resté pauvre alors que son sous-sol récèle plus du tiers des réserves mondiales de bauxite, et d’importantes réserves d’or, de diamant, de fer et de nickel. « Il n’y aura plus d’extraction d’or jusqu’à nouvel ordre ». a décrété le chef de l’état qui a également dit mettre en place une commission d’expert pour la révision à court terme du contrat de l’extension du port de Conakry.
Sur la question de la drogue, le capitaine Camara a assuré à l’assistance de mener une lutte sans merci contre les narcotrafiquants, les vendeurs de drogue et les consommateurs. « Si un individu participe à la vente de drogue où est impliqué dans le trafic de drogue, il sera puni » a-t-il menacé.
Le capitaine, chef proclamé de l’Etat guinéen a été surtout virulent à l’endroit de ceux qui, à ses yeux, détournent les deniers de l’état. Il s’est voulu mordant contre la corruption qui gangrène son pays. A ceux qui ont pris les biens publics, il a promis les sanctions les plus sévères, a-t-il déclaré sous les ovations d’une foule déchaînée. Dans sa lancée, il a annoncé des audits de la gestion de l’Etat par le régime sortant en lançant sur un ton ferme que ceux qui ont pris des centaines de millions de les remettre à leurs places avant qu’ils ne soient audités et punis. A ceux qui ont construit des buildings et ouvert des comptes un peu partout au moment où le président était malade et se sont empressés de remplir les poches, il leur a demandé de restituer l’argent qu’ils ont pris avant qu’il ne soit trop tard. C’est d’ailleurs pourquoi a révélé le nouveau président guinéen, des mesures ont été prises au niveau des frontières pour éviter toutes fuites. « Dans l’avenir toute personne qui détournera le bien de l’Etat sera jugée devant le peuple, et même peut être exécutée. »
Le ton passionné et la voix forte du capitaine Dadis Camara se feront ensuite plus conciliants pour lancer un appel au patriotisme dans la gestion des affaires de l’Etat en se débarrassant de tout esprit régionaliste, sectaire ou tribaliste. Aux acteurs politiques, à la société civile et aux syndicalistes, il a demandé de proposer des programmes à court terme à la nouvelle équipe dirigée par le Conseil national pour le développement et la démocratie (CNDD). Les projets seront examinés avant d’être validés a-t-t-il précisé.
Quid maintenant de la gestion des affaires de l’Etat et du choix du Premier ministre ? Le capitaine Camara a déclaré que les responsables syndicaux et l’opposition pourront contribuer au choix du Premier ministre.
LES PREMIERS PAS DE SOUTIEN DE WADE
Ahmed Khalifa Niass, Envoyé spécial
Auparavant, le chef de la junte a reçu dans son bureau au Camp Alpha Yaya Diallo le ministre conseiller Ahmed Khalifa Niasse envoyé spécial du chef de l’Etat du Sénégal. Les deux hommes se sont entretenus avant que le chef de la junte aille prononcer son premier discours devant un auditoire. A sa descente d’aéroport le chef de la délégation sénégalaise a été accueilli par le général Mohamadou Camara 1er Vice président du Comité national de démocratie et du développement. Ils se sont entretenus sur le soutien du Sénégal à la junte après la mort du président Condé. Le ministre conseiller Ahmed Khalifa Niasse qui s’est particulièrement réjoui des résultats de sa brève mission et a déclaré que le Sénégal, encore moins tout autre voisin de la sous région, ne s’immiscera pas aux affaires guinéennes internes.
Il faut signaler que le président Abdoulaye Wade a eu vendredi 26 dernier une conversation de trois quarts d’heure avec le capitaine Dadis Camara. Il a estimé sur Rfi que les militaires au pouvoir « méritent d’être soutenus… » Un message apprécié par la junte militaire.
Réussir le nouveau départ
La ville de Conakry avec ses trois millions d’habitants sur une population de 9 millions semble vivre dans l’indifférence totale au coup d’Etat orchestré par la junte militaire. De l’aéroport à l’intérieur de la ville, aucun signe particulier n’est décelé dans les rues. Tout semble « militer » pour la légitimation des putschistes. La population paraît même pousser un ouf de soulagement avec ce qu’elle considère et espère être l’enterrement de première classe des 24 ans de pouvoir sans partage de Lansana Conté. Si on y ajoute les 23 ans de règne du régime Sékou Touré, la Guinée aura totalisé 47 ans de dictatures successives et le pays affecté par la stagnation économique. Pourtant la Guinée présente tous les atouts pour assurer son décollage économique et sa stabilité : bauxite, or, diamant et un climat favorable à l’agriculture. Aujourd’hui la Guinée, considérée comme l’un des grands pays d’Afrique de l’Ouest avec ses richesses minières, a du plomb dans l’aile.
Le pays à vrai dire souffre de ses dirigeants. En mal de démocratie depuis bientôt un demi-siècle, la Guinée fut pendant longtemps le fief de la violation flagrante des droits de l’homme avec des arrestations répétées de leaders politiques. Le pays n’a cessé de reculer, malgré le fait qu’une quarantaine de formations politiques animent la vie publique. Ce qui fait que les élections législatives de 2002 et présidentielle de 2003 sous le régime de Condé ont été massivement boycottées à cause du non respect du jeu démocratique. Les difficultés majeures que traverse la Guinée aujourd’hui font que la plupart de ses cadres ont fui le pays pour échapper à la prison et à la misère. D’autres sont obligés d’émigrer en masse dans les pays voisins comme le Sénégal où il y a une forte communauté guinéenne qui s’active dans tous les secteurs. Avec l’accroissement des difficultés économiques et le durcissement de la crise dans le monde, les nouveaux dirigeants de ce pays devront tout faire pour redresser la barre. Il urge surtout aux nouvelles autorités qui se sont autoproclamés après la mort de Conté de se concerter tous les acteurs politiques, la société civile, les religieux et toutes les couches sociales pour réfléchir ensemble sur l’avenir.
REACTIONS… REACTIONS…REACTIONS…
RABIATOU SERAH DIALLO, SYNDICALISTE
Sortir la Guinée de la misère
Considérée comme la figure de la résistance au régime de Lansana Conté Rabiatou Séra Diallo, syndicaliste rappelle avoir enregistré le même discours lorsque Lansana Conté arrivait au pouvoir. C’est pourquoi elle a lancé un appel au CNDD en leur demandant d’aller jusqu’au bout de leur déclaration. Car aujourd’hui : « le peuple guinéen s’est réveillé. Si le CNDD dévie de cette voie, ils nous retrouveront sur leur chemin. Pour le moment, nous allons accompagner le capitaine Camara. Il faut que chaque Guinéen l’accompagne et que les richesses du pays soient partagées entre les pauvres et les riches. La Guinée n’est pas pauvre, on l’a rendue pauvre. » Parlant du capitaine Dadis Camara, elle dira vouloir qu’il fût à l’image d’un Jerry Rawlings du Ghana qui a poussé la lutte contre la corruption jusqu’à sacrifier l’unique fils de sa sœur parce qu’il avait détourné l’argent du peuple. Selon Rabiatou Sera Diallo, « il faut que ceux qui ont détourné l’argent du pays soient punis, que la lutte contre l’impunité soit une réalité en Guinée ainsi que la lutte contre la drogue » a fait remarquer la secrétaire générale de la Confédération nationale des travailleurs de Guinée (Cntg) qui a par ailleurs indiqué que l’armée doit promouvoir le dialogue et le comité élargi pour une concertation à large échelle sur le plan national. S’agissant des élections, elle a fait savoir que les syndicalistes se sont déjà prononcés en soutenant que la transition ne doit pas durer deux ans. Toutefois, elle a fait savoir il faut que tous les acteurs se concertent pour fixer ensemble une date. Elle avoue enfin ne pas avoir des relations personnelles avec le nouvel homme fort de la Guinée. Toutefois, l’objectif à atteindre étant de sortir la Guinée de la misère, les syndicalistes doivent se retrouvent dans le programme qui est défini a-t-elle conclut.
ALPHA CONDE SECRETAIRE GENERAL DU RPG
Des élections avant juin 2009
Farouche opposant de Lansana Condé qui a marqué l’histoire politique récente de la Guinée, Alpha Condé accueille les propos du nouvel homme fort de Conakry avec sagesse. « En 1984 nous avions fait une erreur avec les militaires qui avaient pris le pouvoir et qui se sont réclamés en CMRN. Donc pour cette fois, il ne faudra pas que l’histoire se répète. C’est pourquoi nous réclamons l’organisation rapide des élections et voir ensuite l’armée retourner dans les casernes. Il faut que les élections se déroulent en juin 2009 ou avant la fin de l’année 2009. Les dirigeants choisis par le peuple se mettront au travail. Ceci est une volonté populaire et le souhait de tous les bailleurs de fonds. » Alpha Condé dit vouloir pour son pays la démocratie, la paix et le développement et que seule l’organisation des élections libres et transparentes en est la voie. D’ailleurs, a-t-il fait observé, le refus du gouvernement d’organiser des élections libres et transparentes est à la base du coup d’Etat après la mort de Condé. « Le parlement est illégitime depuis juin 2007 et le gouvernement n’avait pas voulu organiser des élections. En Afrique n’est plus acceptable un pouvoir militaire mais un pouvoir sorti des urnes. Je pense que les militaires sont des patriotes et ils savent que le rôle de l’armée est de défendre le pays et de se mettre à la disposition des dirigeants élus par le peuple. Beaucoup de pays en Afrique de l’Ouest ont organisé des élections démocratiques et fait diminuer le nombre de dictateurs. Seules la Guinée de Condé et la Mauritanie de Maouya restaient anachroniques dans le contexte de l’Afrique de l’Ouest. »