Les écrans explosent ! Soit de paroles obscènes, soit de clips impudiques. Pourtant, l’on a longtemps pensé qu’avec un pays à forte tradition religieuse, musulmane et chrétienne, la tendance devrait être tout autre. Que nenni ! Les danses, d’une obscénité qui frise l’insolence, sont le décor le plus courant de nos postes téléviseurs. L’affaire « Goudi town » du groupe de danse affilé à Ndèye Guèye, via le net, est encore chaude dans les esprits.
Marché « Sandaga ». Dans ses ruelles prises d’assaut par une clientèle hétéroclite, souffle un vent légèrement frais, sous un soleil à mi-chemin de sa course. Un groupe d’élèves déambule. Interrogée, Aïssatou Diouf, élève en classe de 4ème secondaire dans un établissement privé catholique de la place, pointe du doigt les responsables chargés de la programmation dans les chaînes de télévision. « Certains clips ne doivent pas être montrés à la télévision. Ce n’est pas bon à voir, car la jeunesse à tendance à imiter ce qu’elle voit, alors que nous parlons de l’éducation des enfants. La faute incombe aux responsables », indique-t-elle.
Gagner de l’argent en exhibant son corps
Maty Fall est du même avis, se désolant du spectacle ainsi offert aux jeunes! « Je n’ai pas vu dans ces clips de bonnes choses. C’est sale », peste notre interlocutrice. « Je constate qu’il n’y a rien d’intéressant », enchaîne une autre dame assise à côté de Maty. Quant à Ousmane Sylla, conservateur et plaidant pour l’orthodoxie islamique, il déclare : «Je ne suis pas au courant de ce qu’a dit le président Wade sur les danses obscènes. Mais moi, tout ce qui n’est pas conforme aux enseignements de l’Islam, je ne le supporte pas».
Des avis différents sont pourtant exprimés. Comme Ridial Niang, un commerçant installé non loin de Keur Serigne bi, sur l’avenue Blaise Diagne, qui soutient : « Il n’y a rien de grave avec ces images. Les danses sont belles à voir ». Prenant son contre pied, Mbacké Fall, en bon disciple mouride, laisse entendre qu’il ne regarde que les soirées religieuses. Adja Thiam, qui tient un magasin à côté du garage Petersen, déplore quant à elle l’indécence de certains clips montrés parfois à longueur de journée sur les différentes chaînes de télévisions. La dame Tola Dioum dit qu’il n’y a pas de quoi s’enflammer. « Les danses sont une sorte d’exutoire. Ceux qui n’ont pas d’argent ou sont tenaillés par les angoisses existentielles peuvent oublier un instant les épreuves qu’ils sont en train de subir en regardant ces clips», confie-t-elle.
« Même si d’aucuns font de la danse un métier, ce n’est point une raison d’exhiber leurs corps », lance un autre sous le couvert de l’anonymat. Alors que l’employé municipal El Hadji Malick Sembène affirme ne pas être intéressé par les programmes des autres rubriques. « Je ne suis que les activités sportives telles que le football », laisse-t-il entendre. Lorsqu’il a envie d’écouter de la musique, le volontaire de la mairie de la capitale ajoute : «J’allume mon poste radio ». Vendeur de produits cosmétiques établi à Sandaga, Bassirou Diba, trouvé en train de lire un journal sportif, avance que le fait de diffuser des images obscènes n’est pas acceptable. A quelques pas de lui, Amdy Moustapha Guèye demande aux responsables des télévisions de revoir les contenus de leurs programmes. « Il faut voir ce qui n’est pas bon et l’enlever », supplie-t-il. Pourtant, Godlove Kamwa, rédacteur en chef d’une chaîne de télévision privée de la place dit être préoccupé par le souci de l’information continue. « Nous faisons un volet divertissement très important qui va nous approcher de la population. La musique, nous la mettons juste au moment du jingle. Nous n’avons pas le temps de montrer de telles images », fait-t-il remarquer.
Par Serigne Mansour Sy CISSE, lesoleil.sn
Marché « Sandaga ». Dans ses ruelles prises d’assaut par une clientèle hétéroclite, souffle un vent légèrement frais, sous un soleil à mi-chemin de sa course. Un groupe d’élèves déambule. Interrogée, Aïssatou Diouf, élève en classe de 4ème secondaire dans un établissement privé catholique de la place, pointe du doigt les responsables chargés de la programmation dans les chaînes de télévision. « Certains clips ne doivent pas être montrés à la télévision. Ce n’est pas bon à voir, car la jeunesse à tendance à imiter ce qu’elle voit, alors que nous parlons de l’éducation des enfants. La faute incombe aux responsables », indique-t-elle.
Gagner de l’argent en exhibant son corps
Maty Fall est du même avis, se désolant du spectacle ainsi offert aux jeunes! « Je n’ai pas vu dans ces clips de bonnes choses. C’est sale », peste notre interlocutrice. « Je constate qu’il n’y a rien d’intéressant », enchaîne une autre dame assise à côté de Maty. Quant à Ousmane Sylla, conservateur et plaidant pour l’orthodoxie islamique, il déclare : «Je ne suis pas au courant de ce qu’a dit le président Wade sur les danses obscènes. Mais moi, tout ce qui n’est pas conforme aux enseignements de l’Islam, je ne le supporte pas».
Des avis différents sont pourtant exprimés. Comme Ridial Niang, un commerçant installé non loin de Keur Serigne bi, sur l’avenue Blaise Diagne, qui soutient : « Il n’y a rien de grave avec ces images. Les danses sont belles à voir ». Prenant son contre pied, Mbacké Fall, en bon disciple mouride, laisse entendre qu’il ne regarde que les soirées religieuses. Adja Thiam, qui tient un magasin à côté du garage Petersen, déplore quant à elle l’indécence de certains clips montrés parfois à longueur de journée sur les différentes chaînes de télévisions. La dame Tola Dioum dit qu’il n’y a pas de quoi s’enflammer. « Les danses sont une sorte d’exutoire. Ceux qui n’ont pas d’argent ou sont tenaillés par les angoisses existentielles peuvent oublier un instant les épreuves qu’ils sont en train de subir en regardant ces clips», confie-t-elle.
« Même si d’aucuns font de la danse un métier, ce n’est point une raison d’exhiber leurs corps », lance un autre sous le couvert de l’anonymat. Alors que l’employé municipal El Hadji Malick Sembène affirme ne pas être intéressé par les programmes des autres rubriques. « Je ne suis que les activités sportives telles que le football », laisse-t-il entendre. Lorsqu’il a envie d’écouter de la musique, le volontaire de la mairie de la capitale ajoute : «J’allume mon poste radio ». Vendeur de produits cosmétiques établi à Sandaga, Bassirou Diba, trouvé en train de lire un journal sportif, avance que le fait de diffuser des images obscènes n’est pas acceptable. A quelques pas de lui, Amdy Moustapha Guèye demande aux responsables des télévisions de revoir les contenus de leurs programmes. « Il faut voir ce qui n’est pas bon et l’enlever », supplie-t-il. Pourtant, Godlove Kamwa, rédacteur en chef d’une chaîne de télévision privée de la place dit être préoccupé par le souci de l’information continue. « Nous faisons un volet divertissement très important qui va nous approcher de la population. La musique, nous la mettons juste au moment du jingle. Nous n’avons pas le temps de montrer de telles images », fait-t-il remarquer.
Par Serigne Mansour Sy CISSE, lesoleil.sn