L’attribution des marchés et la gestion de l’assainissement dans la ville de Saint-Louis n’ont pas été faites dans les règles de l’art, conclut le dernier rapport d’audit fait sur la gestion du maire Cheikh Bamba Dièye. Le rapport final stipule que l’attribution des marchés publics dans la capitale n’a pas été faite dans les règles de l’art. Le texte parcouru révèle de graves collisions d’intérêts sur pratiquement tous les types d’acquisitions effectuées par la mairie. Les entreprises concernées sont au nombre de cinq. Elles ont toutes été épinglées dans le rapport qui note également des irrégularités dans l’établissement des factures pro forma. En tout cas, pour la totalité des factures qui ont été présentées aux auditeurs, l’essentiel a été rédigé à la main, de surcroit par la même personne, et comporte les mêmes fautes. En conséquence, les visiteurs ont conclu à une situation qui ne laisse subsister aucune équivoque sur le caractère frauduleux de ces factures faites en demandes de renseignement de prix. Déjà qu’en 2009, un rapport publié par le cabinet BSC faisait état de procès-verbaux de dépouillement d’offres de soumissionnaires différents de leur contenu, induisant, de fait, des confusions lors de l’exploitation des dossiers de passation de marché. Il n’y a pas que cela pour prouver la gestion nébuleuse de la commune de Saint-Louis. Outre ces irrégularités, des violations des règles de procédures prévues par l’article 14 du nouveau code des marchés publics sur la durée des contrats ont été notées dans les contrats de nettoiement signés avec le Gie Saint-Louis et le Gie Setal Ndar. De tels contrats sont bizarrement renouvelés depuis des années par tacite reconduction. Ces constats interviennent au moment où la plupart des élus ont été épinglés dans le dernier rapport d’audit de l’Armp. A Saint-Louis, la gestion de la commune, passée des mains des libéraux à celles de Cheikh Bamba Dièye, au nom de Benno siggil Sénégal, n’a pas permis à la ville de décoller. En effet, la ville ploie sous le poids des ordures et les infrastructures ne connaissent pas encore un développement digne de ce nom. Au même moment, les populations de Ndar listent leurs problèmes. La solution proviendrait peut-être du conseil interministériel décentralisé qui s’est tenu dans cette ville dont les besoins en investissement tous genres ont été évalués à 300 milliards de francs Cfa. Ces révélations interviennent dans une atmosphère tendue entre Cheikh Bamba Dièye et ses partisans qui ne comprennent pas son choix de devenir ministre à la place de sa charge de maire.
Source:Le Pays
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