Derrière le lycée Hyacinthe Thiandoum, s’élèvent des immeubles de grand standing. La rue du Karting-Club est une galerie commerciale. Le rez-de-chaussée des maisons héberge des échoppes, des salons de coiffures et des vitrines. La rue est desserte et calme. Au bout, de celle-ci en allant vers l’établissement scolaire « les Pédagogues », se trouve une cantine de jeux vidéo. A l’intérieur, le tenancier, Mohamed Diallo est allongé sur un banc. Il attend des clients. Mohamed Diallo s’inquiète de la flambée des prix du loyer au cours de ces dernières années. « Tout le monde parle de la cherté du loyer. Je ne sais pas exactement pourquoi les tarifs augmentent », s’interroge Mohamed Diallo qui paie 30.000 francs Cfa pour la petite salle où se trouvent ses machines. En aval de cette rue, près de l’école, et tout autour du centre privé de santé, les constructions en hauteur s’accélèrent. C’est la course en hauteur. La nouvelle tendance est dictée par la rentabilité de la location. Ici, seules les villas 99 et 129 ont gardé l’architecture originelle des Hlm Grand Yoff. Comme dans ce coin, près du rond-point de la mairie, les ouvriers peignent un imposant immeuble. Sérigne Mbaké Diop, en pantalon jean et en T-shirt blanc, vient d’arriver. Il ouvre la porte de sa boutique d’alimentation. L’activité ne lui permet pas de satisfaire ses besoins. « Je paie 50.000 francs Cfa pour ce magasin. Il y a beaucoup de boutiques dans les parages. Notre bénéfice est très négligeable. Si l’on paie le loyer, il faut se battre pour avoir la dépense quotidienne. Le loyer est un fardeau social. Le moment est venu pour le gouvernement de prendre des mesures », s’exprime le boutiquier. Près de la pharmacie Selhimar, en remontant la ruelle, Abdou Faye sort d’une maison. Il tient dans sa main un magazine. Il marche à grosses enjambées. Il accepte de nous accorder des minutes. Il habite ce quartier depuis quelques années. Abdou Faye prend son temps. L’exaspération transperce son discours. « Il n’y a pas d’ordre dans le secteur de l’habitat. Les prix sont fixés de façon arbitraire. On trouve une chambre balcon qui coûte 50.000 francs Cfa, une chambre simple à 30.000 francs Cfa. Pour les appartements on n’en parle pas. Les tarifs tournent entre 180.000 francs Cfa et 200.000 francs Cfa. C’est trop dur », se désole Abdou Faye. Contrairement à ce dernier, un jeune homme trouvé à Tima couture casse le sucre sur le dos des clients. « Les propriétaires de maisons veulent rentabiliser vite leur investissement. Raison pour laquelle, ils fixent des prix élevés. Mais ce sont les clients qui l’acceptent. Je ne condamne pas trop les propriétaires », laisse entendre le bonhomme. Il appelle Sokhna Diagne. Cette femme voilée de châle vert rejette l’argument de son prédécesseur. Sokhna Diagne est formelle.
Un studio à 110.000 francs Cfa
« Les chambres sont très petites alors que leur prix est trop cher. Je paie 80.000 francs Cfa pour un studio . Il y a des studios de 100.000 francs Cfa. Nous pensons qu’il faut des prix selon la surface corrigée. Les locataires souffrent. Lorsque vous payez le loyer vous n’avez plus rien », fustige la dame. Elle prêche pour la suppression des intermédiaires. Elle nourrit l’espoir de voir les loyers chuter après le vote de la loi.
Mais la dame préconise un système social d’accès à l’habitat. « C’est bien de voter une loi. Il serait beaucoup plus intéressant que cette loi soit appliquée. Le gouvernement pourrait aussi construire des maisons pour les mettre en location vente même en dehors de Dakar » rajoute la dame.
Les plaques où l’on peut lire « appartements à louer » sont accrochées sur les fenêtres de plusieurs immeubles. Beaucoup de maisons sont en construction entre Hlm Grand-Yoff et la Foire. De l’autre côté de l’autoroute, et après le Lycée moderne de Dakar, nous voici au quartier Keur-Damel. Les bâtiments à plusieurs étages sont perchés sur un site élevé. Le quartier s’étend sur une petite superficie entre le centre de promotion de la santé et la pente abrupte qui le sépare avec la résidence de la paix. Keur-Damel est réputé pour sa quiétude. Le coin faisant face à Yengoulène est animé. Des jeunes jouent devant une agence immobilière Lame Torro. Ahmadou Dramé écoute de la musique avec son portable. Il semble s’évader de la réalité. Il ne se fait pas prier pour évaluer la grille tarifaire du loyer. « Une chambre est louée à 40.000 à 50.000 francs Cfa à Keur-Damel. J’ai même entendu qu’il y a une chambre avec toilette louée à 75.000 francs Cfa. Les studios sont loués entre 110.000 et 120.000 francs Cfa », rapporte Ahmadou Dramé.
Des appartements inoccupés
Les chiffres ne sont pas contestés par l’agence immobilière Lame Tooro. Le gérant regarde tranquillement la télévision. Il n’en est pas moins inquiété par le coût du loyer qui devient de plus en plus insupportable au fil des années. « Notre travail ne marche pas. Parce que les clients visitent les appartements ou les chambres. Mais ils disent en général que c’est très cher. Ils ont raison. Une chambre est louée à 30.000 francs Cfa, 35.000 francs Cfa, et à 40.000 francs Cfa. L’appartement le plus cher est à 200.000 francs Cfa », atteste le gérant de l’agence immobilière Lame Tooro, Demba Hann. Ici, les appartements libres ne se comptent plus.
L’inscription « appartement à louer » est visible sur les maisons près du Restaurant chez Margo jouxtant le centre de promotion de la santé du Cardinal Hyacinthe Thiandoum. « Beaucoup d’appartements sont inoccupés parce qu’ils sont chers. Les personnes ne veulent plus s’aventurer. Déjà, il y a des clients qui ne peuvent pas payer de façon régulière », rapporte Demba Hann. Il rejette l’idée selon laquelle ce sont les agenciers qui sont à l’origine de la flambée des prix du loyer.
Idrissa Sané
Un studio à 110.000 francs Cfa
« Les chambres sont très petites alors que leur prix est trop cher. Je paie 80.000 francs Cfa pour un studio . Il y a des studios de 100.000 francs Cfa. Nous pensons qu’il faut des prix selon la surface corrigée. Les locataires souffrent. Lorsque vous payez le loyer vous n’avez plus rien », fustige la dame. Elle prêche pour la suppression des intermédiaires. Elle nourrit l’espoir de voir les loyers chuter après le vote de la loi.
Mais la dame préconise un système social d’accès à l’habitat. « C’est bien de voter une loi. Il serait beaucoup plus intéressant que cette loi soit appliquée. Le gouvernement pourrait aussi construire des maisons pour les mettre en location vente même en dehors de Dakar » rajoute la dame.
Les plaques où l’on peut lire « appartements à louer » sont accrochées sur les fenêtres de plusieurs immeubles. Beaucoup de maisons sont en construction entre Hlm Grand-Yoff et la Foire. De l’autre côté de l’autoroute, et après le Lycée moderne de Dakar, nous voici au quartier Keur-Damel. Les bâtiments à plusieurs étages sont perchés sur un site élevé. Le quartier s’étend sur une petite superficie entre le centre de promotion de la santé et la pente abrupte qui le sépare avec la résidence de la paix. Keur-Damel est réputé pour sa quiétude. Le coin faisant face à Yengoulène est animé. Des jeunes jouent devant une agence immobilière Lame Torro. Ahmadou Dramé écoute de la musique avec son portable. Il semble s’évader de la réalité. Il ne se fait pas prier pour évaluer la grille tarifaire du loyer. « Une chambre est louée à 40.000 à 50.000 francs Cfa à Keur-Damel. J’ai même entendu qu’il y a une chambre avec toilette louée à 75.000 francs Cfa. Les studios sont loués entre 110.000 et 120.000 francs Cfa », rapporte Ahmadou Dramé.
Des appartements inoccupés
Les chiffres ne sont pas contestés par l’agence immobilière Lame Tooro. Le gérant regarde tranquillement la télévision. Il n’en est pas moins inquiété par le coût du loyer qui devient de plus en plus insupportable au fil des années. « Notre travail ne marche pas. Parce que les clients visitent les appartements ou les chambres. Mais ils disent en général que c’est très cher. Ils ont raison. Une chambre est louée à 30.000 francs Cfa, 35.000 francs Cfa, et à 40.000 francs Cfa. L’appartement le plus cher est à 200.000 francs Cfa », atteste le gérant de l’agence immobilière Lame Tooro, Demba Hann. Ici, les appartements libres ne se comptent plus.
L’inscription « appartement à louer » est visible sur les maisons près du Restaurant chez Margo jouxtant le centre de promotion de la santé du Cardinal Hyacinthe Thiandoum. « Beaucoup d’appartements sont inoccupés parce qu’ils sont chers. Les personnes ne veulent plus s’aventurer. Déjà, il y a des clients qui ne peuvent pas payer de façon régulière », rapporte Demba Hann. Il rejette l’idée selon laquelle ce sont les agenciers qui sont à l’origine de la flambée des prix du loyer.
Idrissa Sané