Cinq ans en fait ont suffi au natif de Pikine pour monter à tout le monde que le vrai artiste c’est celui qui innove, qui s’inspire de toutes les situations, avec lui on a appris que ce n’est pas suffisant d’avoir une belle voix mais il était aussi essentiel de la coupler à une inspiration, une intelligence sans faille. Donc l’artiste avait le rare don de disposer de fond et de forme dans ses œuvres ; car nul ne doute de la beauté de sa voix ni de l’extrême rareté de ses thèmes.
Ndongo, par les thèmes qu’il développait vivait au-delà de son temps et l’on avait l’impression par la pertinence de ses arguments d’être en face d’un adulte de plus de quarante ans tellement son niveau de discours tranchait carrément d’avec ce que les artistes de son temps avait l’habitude de développer. Lui, tout en étant moderne (un look vestimentaire qui était propre à lui) avait un pied posé de manière décisive sur les valeurs traditionnelles qui font la beauté de la société africaine en général et sénégalaise en particulier.
S’il y a quelqu’un qui a rempli son contrat en un temps record, c’est le fils de Gorgui Mbagnick car d’entrée de jeu il a montré de façon explicite son attachement à deux êtres qui sont : sa maman Adjia Marietou Fall et son guide son « fassila », Cheikh Mohamadou Fadel Mbackè . En fait qui connait l’homme ou bien qui a tout simplement suivi son parcours se rendra facilement compte de son amour indéfectible pour ces deux êtres. D’emblée il a ouvert le bal en dédiant une chanson inédite au Cheikh, Elhadji Fallou et comme cela ne suffisait pas il déclara « damalaay waay baa baamay sango sofsi » je te chanterai jusqu’à la fin de mes jours. A sa mère aussi il a dédié l’un des plus beaux titres de son cursus et nul ne doutait ni n’ignorait l’amour qu’il nourrissait à son endroit. Toutes les occasions étaient bonnes pour chanter sa chère maman.
Outre son marabout et sa chère mère, l’artiste a eu au cours de son bref séjour à montrer son attachement à un lieu, la banlieue particulièrement Pikine sa ville natale ; il se dit fier d’être né et d’avoir grandi dans cette partie de la capitale. « munuloo rey ba gene rey fanga judo.lumu gudi gudi lumu lundum lundum pikine lay fanaan ».
Outre ces thèmes, l’homme a eu à magnifier les mélomanes du monde de tubes comme :Nabi, sey, rewmi, doumala bayi, barkè baay, diegou pousso, xarit, marchands ambulants etc..
L’artiste durant cette courte période qu’aura duré sa carrière a réussi à révéler une autre facette de lui, il a en effet montré au monde entier ses talents qui ont fini de le porter à la plus haute marche du podium des experts du live. Si l’on réécoute quelques morceaux que l’artiste a reproduits en live, l’on serait tenté d’affirmer sans risque de se tromper que le jeune pékinois était mieux en live, il était plus à l’aise quand il se produit en live. Pour s’en convaincre il suffit de se conférer à des morceaux comme « tatafu, diegou poussso, tarkhiss, nabi ou encore borom ndindi… ».
Sa maitrise de la langue wolof et ses qualités de grand orateur qui selon moi auraient quelque chose à voir avec ses origines griottes d’abord, mais aussi de petit fils de Sidy Fall, qui avec feu Abdoulaye Niang chantait les louanges de Mame Cheikh Ahmadou Bamba, font de lui un artiste pas comme les autres.
Avant de boucler la boucle, le pikinois décida de solder ses comptes avec ses amis et tous ceux qui lui ont donné un coup de main dans la vie (Petit Mbaye, Papa Diop, ses amis d’enfance : Djily, Cheikh Beye, Papa Thiam, Ndiamè, Momar Gueye…) mais aussi avec ses détracteurs qui n’ont rien trouvé de plus beau que tirer à boulets rouges sur un serviteur qui se trouvait entre le marteau de la maladie et l’enclume de l’envie de servir ses fans. A ces détracteurs il décida de pardonner car affirma –t-il du haut du podium du Ravin « sama papa dafnima Ndongo lo mani Niang munima wèdi du ragaal setaal sa deerla, kuu munul yaax daay wax lu gnaw, booleen di deglu doo deem waanlèn guinaw reek deem » « yeen gni ma beug di xulo gudi ak becek yeen laay waxal buleen di xulo buleen di xeex ndax yonentbi maka la judo wayè wotewufa ndax noon… » .
Pour lui le temps pressait et l’urgence du moment était moins se livrer dans une polémique stérile ou une séance d’explication que de servir aux milliers de gens qui l’aimaient des produits consommables ; pour lui l’urgence était de laisser aux sénégalais un héritage qui servirait de livre de chevet à tout un chacun. Les œuvres posthumes (fataliku demb, sey ou encore borom ndindi) par le niveau de discours ou par la beauté ders textes en disent long sur le caractère spécial du défunt artiste qui inspire encore beaucoup d’artistes de la scene musicale sénégalaise. Par si on jette un regard attentif à ce que nous servent les artistes actuels, on voit que beaucoup d’entre eux nous servent du Ndongo Lo soit par le comportement vestimentaire soit tout simplement par des termes que l’artiste a employés avec tact et à d’autres occasions.
Ce qui est à retenir en dernière analyse, sera une assertion de lui-même « ndanan buu danno jefja du nul ndax netaliga » donc tout artiste ou mieux toute personne ou qu’il puisse être doit jouer pleinement sa partition pour que, ultérieurement, quand il ne sera plus de ce monde, qu’on puisse revisiter ses œuvres avec fierté.
Le cas précis de Ndongo nous pousse à donner raison à Jean Cocteau qui affirmait « le vrai tombeau des morts c’est le cœur des vivants » l’artiste sera à jamais dans nos cœurs.
Qu’il repose en paix 11likhlass.
Malick Sakho (Italie)
Ndongo, par les thèmes qu’il développait vivait au-delà de son temps et l’on avait l’impression par la pertinence de ses arguments d’être en face d’un adulte de plus de quarante ans tellement son niveau de discours tranchait carrément d’avec ce que les artistes de son temps avait l’habitude de développer. Lui, tout en étant moderne (un look vestimentaire qui était propre à lui) avait un pied posé de manière décisive sur les valeurs traditionnelles qui font la beauté de la société africaine en général et sénégalaise en particulier.
S’il y a quelqu’un qui a rempli son contrat en un temps record, c’est le fils de Gorgui Mbagnick car d’entrée de jeu il a montré de façon explicite son attachement à deux êtres qui sont : sa maman Adjia Marietou Fall et son guide son « fassila », Cheikh Mohamadou Fadel Mbackè . En fait qui connait l’homme ou bien qui a tout simplement suivi son parcours se rendra facilement compte de son amour indéfectible pour ces deux êtres. D’emblée il a ouvert le bal en dédiant une chanson inédite au Cheikh, Elhadji Fallou et comme cela ne suffisait pas il déclara « damalaay waay baa baamay sango sofsi » je te chanterai jusqu’à la fin de mes jours. A sa mère aussi il a dédié l’un des plus beaux titres de son cursus et nul ne doutait ni n’ignorait l’amour qu’il nourrissait à son endroit. Toutes les occasions étaient bonnes pour chanter sa chère maman.
Outre son marabout et sa chère mère, l’artiste a eu au cours de son bref séjour à montrer son attachement à un lieu, la banlieue particulièrement Pikine sa ville natale ; il se dit fier d’être né et d’avoir grandi dans cette partie de la capitale. « munuloo rey ba gene rey fanga judo.lumu gudi gudi lumu lundum lundum pikine lay fanaan ».
Outre ces thèmes, l’homme a eu à magnifier les mélomanes du monde de tubes comme :Nabi, sey, rewmi, doumala bayi, barkè baay, diegou pousso, xarit, marchands ambulants etc..
L’artiste durant cette courte période qu’aura duré sa carrière a réussi à révéler une autre facette de lui, il a en effet montré au monde entier ses talents qui ont fini de le porter à la plus haute marche du podium des experts du live. Si l’on réécoute quelques morceaux que l’artiste a reproduits en live, l’on serait tenté d’affirmer sans risque de se tromper que le jeune pékinois était mieux en live, il était plus à l’aise quand il se produit en live. Pour s’en convaincre il suffit de se conférer à des morceaux comme « tatafu, diegou poussso, tarkhiss, nabi ou encore borom ndindi… ».
Sa maitrise de la langue wolof et ses qualités de grand orateur qui selon moi auraient quelque chose à voir avec ses origines griottes d’abord, mais aussi de petit fils de Sidy Fall, qui avec feu Abdoulaye Niang chantait les louanges de Mame Cheikh Ahmadou Bamba, font de lui un artiste pas comme les autres.
Avant de boucler la boucle, le pikinois décida de solder ses comptes avec ses amis et tous ceux qui lui ont donné un coup de main dans la vie (Petit Mbaye, Papa Diop, ses amis d’enfance : Djily, Cheikh Beye, Papa Thiam, Ndiamè, Momar Gueye…) mais aussi avec ses détracteurs qui n’ont rien trouvé de plus beau que tirer à boulets rouges sur un serviteur qui se trouvait entre le marteau de la maladie et l’enclume de l’envie de servir ses fans. A ces détracteurs il décida de pardonner car affirma –t-il du haut du podium du Ravin « sama papa dafnima Ndongo lo mani Niang munima wèdi du ragaal setaal sa deerla, kuu munul yaax daay wax lu gnaw, booleen di deglu doo deem waanlèn guinaw reek deem » « yeen gni ma beug di xulo gudi ak becek yeen laay waxal buleen di xulo buleen di xeex ndax yonentbi maka la judo wayè wotewufa ndax noon… » .
Pour lui le temps pressait et l’urgence du moment était moins se livrer dans une polémique stérile ou une séance d’explication que de servir aux milliers de gens qui l’aimaient des produits consommables ; pour lui l’urgence était de laisser aux sénégalais un héritage qui servirait de livre de chevet à tout un chacun. Les œuvres posthumes (fataliku demb, sey ou encore borom ndindi) par le niveau de discours ou par la beauté ders textes en disent long sur le caractère spécial du défunt artiste qui inspire encore beaucoup d’artistes de la scene musicale sénégalaise. Par si on jette un regard attentif à ce que nous servent les artistes actuels, on voit que beaucoup d’entre eux nous servent du Ndongo Lo soit par le comportement vestimentaire soit tout simplement par des termes que l’artiste a employés avec tact et à d’autres occasions.
Ce qui est à retenir en dernière analyse, sera une assertion de lui-même « ndanan buu danno jefja du nul ndax netaliga » donc tout artiste ou mieux toute personne ou qu’il puisse être doit jouer pleinement sa partition pour que, ultérieurement, quand il ne sera plus de ce monde, qu’on puisse revisiter ses œuvres avec fierté.
Le cas précis de Ndongo nous pousse à donner raison à Jean Cocteau qui affirmait « le vrai tombeau des morts c’est le cœur des vivants » l’artiste sera à jamais dans nos cœurs.
Qu’il repose en paix 11likhlass.
Malick Sakho (Italie)