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HOMMAGE DE LA FILLE DU « PETIT BERGER PEULH »


Rédigé par leral.net le Jeudi 3 Septembre 2020 à 17:16 | | 0 commentaire(s)|

« Un homme politique de dimension exceptionnelle » « La patience est la première vertu qu’apprend le berger… » Paolo Coelho-Le Guerrier de la Lumière
HOMMAGE DE LA FILLE DU « PETIT BERGER PEULH »
Djibo Leïty Ka est né en 1948 à Thiargny, notre village familial dans le département de Linguère. Il fait ses études supérieures au Lycée Van Vollenhoven (actuel Lamine Gueye) et obtient une Licence en Sciences Economiques à l’Université de Dakar (UCAD) pour finir à l’Ecole Nationale d’Administration (ENA). Très ambitieux, il attaque assez tôt le champ politique du Sénégal. En effet, sa carrière tant sur le plan des responsabilités gouvernementales et politiques, a fait de lui un homme « unique » par la force de sa foi et bien sûr de son engagement envers son pays et de ses capacités indiscutables.

Djibo Leïty Kâ a réellement débuté la pratique de la politique à une période où un parti hégémonique, le Parti Socialiste (PS), à défaut d’être unique, régnait sans partage sur la vie politique sénégalaise. Dernier directeur de cabinet du président Léopold Sédar Senghor, il fut ensuite l’un des dauphins de son successeur, Abdou Diouf. Il a été plusieurs fois ministre à des postes clés : Information, Communication (Création de la SONATEL), Plan & Coopération, Education Nationale, Intérieur, Affaires Etrangères, Economie Maritime, Environnement (Création de la muraille verte). Administrateur Civil de métier et économiste de formation, il a par ailleurs fondé son propre parti, porteur d’idées et d’ambition pour son peuple, Union pour le Renouveau Démocratique (URD).

En 1991, lorsqu’il est nommé à la tête du ministère des Affaires Etrangères, la diplomatie sénégalaise suscite respect et admiration malgré ses relations difficiles avec la Mauritanie et la Guinée Conacry. Il devient ainsi, un des maîtres d’œuvre du rétablissement des relations diplomatiques entre le Sénégal et la Mauritanie à la suite des événements de 1989.

Un grand serviteur de l’État s’en est allé en emportant autant de secrets sur les évènements auxquels il a été impliqué directement ou indirectement. Ce culte du secret qui constitue même le socle de la République. C’était un Jeudi 14 Septembre, en pleine session d'ouverture de la 13e législature, que les députés ont appris le décès de notre défunt père. Un homme politique autant respecté que craint, le « socialiste » qui a marqué l'histoire politique en travaillant avec tous les chefs d'Etat de Senghor à Macky Sall.
 
 3 ans déjà, je ne cesserai de le répéter : « un grand vide est depuis ressenti parmi sa famille, mais aussi au sein de la République, car certes un véritable Homme d’Etat s’en est allé… ». C’est à ce moment que nous avons compris que les choses de la vie peuvent basculer en une fraction de seconde et que les deux mondes sont simplement séparés par une faible lueur d’espoir. Nous avons ce jour-là fait face au destin cruel de la vie, nous avions perdu un père, un ami, un confident, un modèle, un leader et maître à penser et surtout un Héro.

Toujours accueillant, avec une phrase au bout des lèvres pour détendre l’atmosphère, il avait le sens de l’écoute, car selon lui l’épanouissement de son prochain était plus qu’une responsabilité, une qualité donc que seul un véritable Homme d’Etat peut avoir. « Le petit berger peulh » était un homme déterminé, qui a très vite appris depuis l’université, à se mettre au service de la communauté en restant attaché à sa cohésion et à l’équité au sein de ses membres, à croire que c’était inné dans son cas. Tout cela constituait le fondement de sa vision, de la mission de l’homme politique, il souhaitait être compris comme le Guerrier de la Lumière de Paolo Coelho qui « parce qu’il est passé par toutes les expériences n’a pas perdu l’espoir de devenir meilleur ». Un de ses écrivains préférés.

Djibo Leïty Ka, un nom qui doit figurer dans l’histoire du Sénégal et être encré dans les livres pour informer les futures générations sur tout ce qu’il a eu à accomplir envers sa patrie. En outre, un véritable Homme d’Etat par ses qualités, un personnage historique que toutes les sénégalaises et tous les sénégalais, je dirai même les africains en général doivent connaître.

Nous sommes fiers aujourd’hui que son nom soit intimement lié à l’histoire politique du Sénégal de ces 50 dernières années. Un Grand Homme ayant assumé, avec constance et passion positive, parmi les plus hautes charges de l’État.

Cet honorable Homme Politique, ne l’oublions pas était aussi un père extraordinaire, très proche de sa famille et prêt à tout ne serait-ce que pour les rendre heureux et de voir apparaître un sourire sur leur visage. Ses « trésors », comme ils les appelaient, son épouse, ses enfants, ses petits-enfants…Il a été un véritable pilier dans notre vie, toujours l’homme de la situation : sensible, aimant, tendre, généreux et fort à la fois.
Nous n’étions pas préparés à son départ mais comme dirait l’adage « la mort est le seul événement biologique auquel le vivant ne s'adapte jamais ». Il laisse certes un immense vide dans nos cœurs. Les mots qu’il nous répétait sans cesse : Discipline, Foi, Intégrité, Intelligence, qui sont désormais notre devise et leitmotiv.
 
Djibo Leïty Ka était sans aucun doute un Grand Homme et au nom de toute la famille Ka nous lui réitérons notre reconnaissance et rendons grâce à Dieu de l’avoir eu à nos côtés durant toute ces années et d’avoir été témoins tout ce qu’il a pu réaliser.
Nul ne peut échapper au destin cruel de la vie, nous avons perdu un père, un guide, un leader, un poète à l’esprit ouvert, un maître à penser d’une générosité immesurable et par-dessus tout un homme de conviction. Tu étais un grand homme Papa Kâ, comme tu étais surnommé, ta grande ouverture d’esprit et ton humour manquerons à tout ton entourage.
A notre tour désormais de te rendre fier et d’honorer ta mémoire et tes combats pour ce pays…
 
« Qu'il est grand, plus grand encore mort que vivant ! » Henry III
Dioumel KA Wone
Extrait de son livre « Le petit berger au service de la République » 

La rédaction