leral.net | S'informer en temps réel

HOMMES POLITIQUES, ARTISTES, SPORTIFS, ... LES 30 SENEGALAIS QUI ONT MARQUE L'ANNEE 2008

2008, une année bien fade. Les Sénégalais qui avaient l’habitude de se signaler dans les domaines de la Culture, du Sport etc, ont brillé à travers le monde par leur absence sur les grands podiums de l’excellence. Mais il n’en manque pas qui, dans leurs secteurs d’activités respectifs, à avoir tiré leur épingle du jeu. Nous en avons répertoriés quelques-uns, en nous fondant sur l’impact (négatif comme positif) que leur engagement a eu sur la marche du pays.


Rédigé par leral.net le Jeudi 1 Janvier 2009 à 13:29 | | 0 commentaire(s)|

HOMMES POLITIQUES, ARTISTES, SPORTIFS, ... LES 30 SENEGALAIS QUI ONT MARQUE L'ANNEE 2008
Amadou Mahtar Mbow : l’homme du consensus

Le 1ier juin de cette année a été ouverte dans la salle du Méridien président, l’une des plus grandes manifestations enregistrées dans l’histoire de la jeune République du Sénégal : Les Assises nationales. Une centaine de formations politiques, de la société civile, d’Ong, d’organisation patronales, des secteurs formel et informel, syndicats des travailleurs, organisations de paysans, travailleurs indépendants, organisations religieuses, personnalités diverses ayant marqué les esprits des sénégalais… se sont retrouvés pour réfléchir sur les maux dont souffre le Sénégal et proposer des remèdes. Pensant que ces personnes ont voulu organiser un coup d’Etat, le président de la République a orchestré une campagne d’intimidation et de dénigrement contre les initiateurs des Assises nationales. Ce qui n’a pourtant pas fait reculer les «cerveaux» des Assises, avec à leur tête une personnalité qui fait l’unanimité : Amadou Mahtar Mbow. Cet ancien ministre de l’Education nationale, ancien Directeur Général de l’Unesco, penseur original, libre et courageux a marqué incontestablement l’année 2008.



Karim Wade, au «Sommet» du mutisme

Tête de file de la «Génération du concret» (Gc) et président de l’Agence nationale de l’Organisation de la conférence islamique (Anoci), Karim Wade, fils et Conseiller spécial du chef de l’Etat, est au cœur du paysage politique sénégalais. En effet, ses moindres faits et gestes sont perçus comme des actes posés sur la «Route vers le Sommet». De l’Etat bien entendu. Jusque-là confinée dans une sorte de valse-hésitation, la Gc a fait tomber le masque en se dotant d’une Direction exécutive. Ce qui corrobore les appréhensions des «fils bannis» du Sopi, Idrissa Seck et Macky Sall, dont la conviction est faite que leur disgrâce ne résulte que de la volonté de Me Abdoulaye Wade de créer les conditions de l’accession au Pouvoir de son fils que la censure populaire annonce déjà à la mairie de Dakar. En attendant, Karim Wade, dont le mouvement serait traversé par des dissensions entre Abdoulaye Baldé et Hassane Bâ, dégarnit chaque jour les rangs du Pds. Mais de larges secteurs du corps social continuent de réclamer l’audit de l’Agence nationale de l’organisation de la conférence islamique (Anoci) qu’il a eu à driver en tant que Président. Mais Karim Wade est, lui, toujours enfermé dans un mutisme bavard quant à ses véritables intentions. Seuls ses seconds comme Hassane Bâ, dimanche dernier sur Walf Fm, devisent sur ses intentions politiques.



Amath Dansokho

Son domicile continue toujours à accueillir les leaders de l’opposition non parlementaire. Lui, c’est Amath Dansokho, leader du Parti de l’indépendance et du travail (Pit). Jouissant d’une bonne notoriété au sein de l’opposition, il a pu recevoir, sans coup férir Karim Wade à son domicile le jeudi 30 octobre 2008. De santé précaire, Dansokho a lancé le mot d’ordre «Fippu» qui s’est matérialisé à Kédougou. Il symbolise avec Abdoulaye Bathily la résistance populaire, face aux «agressions» multiples subies par le peuple.



Sada Ndiaye, l’exécuteur

S’il y a un homme qui est subitement sorti de l’ombre en 2008, c’est bien Sada Ndiaye. Toucouleur bon teint, comme celui qu’il aura servi à conduire à l’échafaud, l’ancien directeur du Centre des œuvres universitaires de Dakar (Coud) a renvoyé, durant ce qu’il est convenu d’appeler l’affaire Macky Sall, l’image d’un porteur d’eau. D’autres parleront, à juste titre, d’exécuteur de sale boulot. «Père» du projet de loi qui a, finalement, eu raison de Macky Sall, ce transhumant bon teint a fait les beaux jours du Ps du temps de sa splendeur. Comme nombre de ses camarades, il a migré vers les prairies bleues. Mais, à la différence des autres, il a bénéficié du parrainage de celui dont il fut le tombeur. Macky Sall, puisque c’est de lui qu’il s’agit, l’a fait nommer Directeur général de la Sicap. Avant de l’investire sur la liste de la Coalition Sopi aux dernières législatives. Mais, comme dans une tragi-comédie, il n’a pas hésité, un seul instant, à prêter ses services aux «frères ennemis» de son bienfaiteur. Ainsi va, désormais, le Sénégal. Un pays où l’on se plaît, volontiers, à brûler, sur l’autel d’une quête éhontée de sinécures, ce qu’on a adoré avec zèle.



Talla Sylla, l’hirondelle ?

Pour un opposant, il faut dire que Talla Sylla donne du fil à retordre à Me Wade. Président de l’Alliance Jëf-Jël, il a été violement pris à partie, dans la nuit du 5 au 6 octobre 2004, lors d’une agression restée mémorable. Même si une enquête, menée par la gendarmerie, avait fini de les identifier, il faut se désoler du fait que ses bourreaux courent toujours. Une situation qui met de l’eau dans le moulin de ceux qui, de plus en plus nombreux, croient que l’impunité est en passe d’être érigée en mode de gouvernance au Sénégal. D’ailleurs, Talla Sylla avait décidé en juin dernier, de se retirer de la vie politique publique, estimant qu’il est malade, épuisé et n’a plus la force de continuer ; « Aujourd’hui, je suis malade, épuisé et, je ne me sens plus la force de continuer. J’ai donc décidé de me retirer de la vie politique publique », avait-il écrit dans une « adresse aux Sénégalais ». Mais, le «combattant infatigable» revient, quelques temps après, sur ses pas. Et c’est pour intégrer, dans un contexte marqué par la tenue des «Assises Nationales», le Front Siggil Senegaal. Entre une opposition reprenant du poil de la bête et un Pouvoir qui croule sous le poids d’une demande sociale persistante, Talla Sylla a eu de la «baraka» pour marquer son retour. Même si une hirondelle ne fait pas le printemps, l’enfant terrible du paysage politique ne démord toujours pas de réaliser un projet qui lui tient à cœur : débarquer Me Wade. Reste à savoir comment et, surtout, avec qui ?



Farba Senghor, l’impunité en roue libre

Réputé proche de la famille présidentielle et personnalité de premier plan du Pds, dont il est le chargé de la propagande, Farba Senghor est un personnage atypique. Anticonformiste et iconoclaste, l’ancien ministre des Transports aériens a brillé durant l’année qui entonne son requiem par de déroutantes prises de position qui ont déteint négativement sur l’image du Sénégal à l’extérieur. C’est d’abord les atermoiements sur la position de notre pays par rapport à son maintien ou non à l’Asecna. Farba Senghor aura entouré ce dossier d’un flou artistique à nul autre pareil. Au finish, après moult péripéties, le Sénégal reste finalement à l’Asecna. Mais, notre pays aura perdu toute crédibilité au sein de cette institution transnationale où il bénéficiait, jusqu’ici, d’une très bonne réputation. Au niveau national, Farba Senghor s’est encore tristement illustré par ses diatribes contre la presse. Tel un éléphant dans un magasin de porcelaine, il a organisé une expédition punitive au niveau des journaux «L’As» et «24 Heures Chrono». Alors que les «gros bras» sont emprisonnés, le commanditaire vaque toujours à ses occupations. Ne voudrait-on pas faire passer sa forfaiture par pertes et profits qu’on ne s’y prendrait pas autrement ? Mais, comme le procureur de la République, Ousmane Diagne, a déclaré que «justice sera faite», on écarquille les yeux. Tout en regardant du côté de la Haute Cour de justice où les «choses sérieuses» vont se jouer.



Macky Sall, l’élan brisé

«L’homme politique sénégalais en exercice le plus capé». C’est ainsi que les politologues qualifient celui dont l’ascension politique a été on ne peut plus fulgurante. Tour à tour ministre des Mines, ministre d’Etat chargé de l’Intérieur, Premier ministre, Directeur de campagne du candidat Abdoulaye Wade à la présidentielle de février 2007, tête de liste de la Coalition Sopi aux législatives de juin de la même année, avant d’être propulsé président de l’Assemblée nationale, Macky Sall aura, incontestablement, marqué l’année qui s’achève. Aux avant-postes lorsqu’il s’était agi de creuser sa tombe à un certain Idrissa Seck, l’ex-maire de Fatick a vu, moins de deux ans après, la terre se dérober sous ses pieds. Dépeint sous les traits d’un ange, Macky Sall a commencé à déranger la galaxie «wadienne» quand il a eu «le toupet» de convoquer le «Prince héritier», comme les pince-sans-rire surnomment Karim Wade, pour qu’il fasse les comptes de l’Anoci. Crime de lèse-majesté, s’il en est, qui lui a coûté son bail au Perchoir. Sans parler de sa décoration par l’Ambassadeur de France, Jean Christophe Rufin en juillet dernier et son «invitation» au Sénat français que Me Wade a interprétées comme un défi ouvert. Dès lors, traqué et vilipendé, ses «frères» finiront par avoir sa peau. Tirant les conséquences d’une situation qu’on lui a imposée, il a claqué la porte du Pds le dimanche 9 novembre 2008 et a démissionné de tous les postes qu’il a eu à occuper grâce à l’électorat du parti de Wade. Il met en orbite l’Alliance pour la République (Apr/Yaakaar). Reste à savoir s’il aura assez de courage et de ressources politiques pour ne pas dévier de la voie qu’il s’est tracée.



Mamadou Diop : grandeur et décadence

Le grand et tout puissant maire de Dakar et ancien membre du bureau politique du Parti socialiste est tombé très bas. Le lundi 6 octobre 2008, le maire de Yoff a été arrêté, gardé à vue puis déféré au parquet pour escroquerie foncière. Suite à une médiation pénale, avec les autres mis en cause, ils doivent verser en trois tranches, 15 millions, puis la même somme, enfin 19 millions. Diop le maire a contesté les actes servis par la plaignante soutenant qu’il y a une différence entre sa signature et celle apposée sur les documents fournis par la partie civile. Le maire de Yoff a aussi fait savoir que sa signature a été scannée. Malgré tout, il a subi l’humiliation. Quarante-huit heures après sa libération, il est revenu sur ses conditions de détention dans la chambre de sûreté de la gendarmerie. Même s’il soutient que tout ce qu’il a subi entre dans le cadre d’une campagne de déstabilisation, M. Diop a quant même franchi ce pas. Ce pas…si menu… qui sépare la grandeur et de la décadence.



Les Imams de Guédiawaye, la voix des démunis

La nature ayant horreur du vide, un groupe d’imams, venus de la banlieue, plus précisément de Guédiawaye, a pris à bras le corps les préoccupations des populations (renchérissement des prix des denrées de première nécessité, cherté des factures de la Senelec…). Perçue comme l’amorce d’une nouvelle citoyenneté, la révolte des Imams - qui a débuté par une marche, le samedi 22 novembre dernier - est en train de faire des émules un peu partout à travers le pays, notamment à Fatick. Hasard ou coïncidence, c’est dans le sillage de ce mouvement d’humeur «encadré» par l’Imam Youssoufa Sarr que le Directeur général de la Senelec, Latsoukabé Fall, a été limogé. Mieux, sept (7) mesures devant servir à «alléger» les factures d’électricité ont été annoncées par le gouvernement. En attendant les grandes décisions, le mot d’ordre des Imams est de ne pas payer les factures. Ce mouvement fait suite à ce d’aucuns ont appelé, un peu rapidement, la faillite des politiques et des marabouts. Au sens confrérique s’entend. Ceci expliquerait-il le regain de sursaut des hommes politiques en cette fin d’année ?





Kambel Dieng et Kara Thioune, les injustement réprimés

Boubacar Kambel Dieng, chef du Desk Sport de la Rfm et Karamokho Thioune de West African Democracy Radio. Deux noms qui ont marqué l’année 2008. Suite à l’agression sauvage dont ils ont été victimes, le samedi 21 juin 2008, à la fin du match de football (Sénégal-Libéria), de la part de policiers de la Brigade d’intervention polyvalente (Bip). Les journalistes s’organisent sans délai pour défendre ses confrères. Un Comité pour la défense et la protection des journalistes est mis en place. Des communiqués fracassants à la journée presse morte, en passant par des marches, les journalistes mettent en œuvre plusieurs plans pour réclamer la lumière sur cette affaire. Six (6) mois après cet événement, qui a tenu en haleine l’opinion public national et international, les auteurs de cette agression n’ont toujours pas été sanctionnés.



Abdou Aziz Sow : l’auteur du mensonge de l’année !

Pendant toute l’année 2008, aucune déclaration n’a été aussi choquante que celle dont le ministre de l’information, des télécommunications, des Tics, du Nepad, des relations avec les institutions et non moins porte-parole du gouvernement, a été l’auteur. C’est la grande édition du journal télévisé de 20h de la Rts, suivie par tous les Sénégalais d’ici et d’ailleurs, que M. Sow a utilisée comme tribune, pour se prononcer sur les violentes manifestations des jeunes de Kédougou survenues le mardi 23 décembre 2008. Au micro de Minielle Barro, le ministre a déclaré que ; « le jeune homme qui est mort lors des évènements a été bousculé et piétiné par des manifestants. Et que ce ne sont pas les balles de l’armée qui l’ont tué.» Alors que le même jour, durant la journée les journalistes qui étaient sur les lieux des évènements ont relayé l’information selon laquelle le jeune homme a été tué par balle. Ce que l’autopsie va confirmer le lendemain. Cette sortie a soulevé l’ire de beaucoup de citoyens qui ont réclamé sa démission. Mais depuis, Abdoul Aziz Sow est devenu… aphone.



Barthélemy Dias : «hueur en série !»

Il est le fils de Jean Paul Dias, proche collaborateur de Me Abdoulaye Wade alors leader de l’opposition Sénégalaise. Il a choisi le Parti socialiste (Ps) pour entrer dans la politique. Il gravit rapidement les échelons au sein de ce parti et devient le responsable des jeunes de ce parti que son père a combattu pendant des années. Il est d’abord emprisonné alors qu’il est à la tête de Convergence Socialiste, une organisation de jeunes socialistes. Il se déplace ensuite aux Usa précisément à Washington Dc pour huer Me Abdoulaye Wade, président de la République du Sénégal qui participait à la réunion annuelle du Black Caucus, en septembre dernier, à laquelle il a été invité pour livrer un message. En 2008, il a voulu réitérer son acte suite à une visite de Wade aux Usa, mais la manifestation a été finalement annulée pour cause de décès enregistré au sein de la communauté sénégalaise vivant aux Usa. Mais ce n’est que partie remise. Cette fois c’est au Sénégal que le jeune Dias se manifeste. Le vendredi 31 octobre, à l’occasion d’une cérémonie de bénédiction du cimetière Saint-Lazarre de Béthanie de Dakar, Karim Wade et ses collaborateurs de la Génération du concret sont invités. Le « hueur en série » récidive au cimetière. Et c’est le fils du président, Karim Wade, qui a évité de justesse l’humiliation.



Souleymane Jules Diop : seul dans son combat

Le vendredi 25 juillet 2008, M. Souleymane Jules Diop a franchi un autre pas dans son combat contre Me Wade et son régime. Un combat qu’il mène depuis qu’il a quitté le Sénégal. Mais ce jour-là, Souleymane Jules Diop a fait le déplacement depuis le Canada où il vit pour assister à la communication de Me Abdoulaye Wade, suivie d’une conférence de presse. Il a attendu que Me Wade prenne la parole pour se lever et délivrer un message contre le président de la République. Il a ensuite été attaqué par Alioune Diop, conseiller du chef de l’Etat. Et c’est au tour des gardes du corps du chef de l’Etat de s’en prendre violemment à lui en le tabassant. La police de Chicago a dû intervenir pour l’extraire des mains de ses agresseurs qui ont commis leur «forfaiture» devant la presse américaine. Ce qui a permis à l’ancien conseiller en communication du Premier ministre Idrissa Seck de marquer un grand coup dans ce combat qu’il mène contre Wade et son régime. Souleymane Jules Diop, fidèle à son tempérament d’homme du sud (sa mère est originaire de Ziguinchor) anime par ailleurs une chronique très lue sur un site web. Il a publié en pleine campagne américaine un ouvrage sur la vie et l’œuvre du Président Barack Obama.



Abdoulaye Wade : partout et nulle part

L’incontournable Me Abdoulaye Wade, président de la République et secrétaire général national du parti a multiplié les voyages à l’étranger, posant des actes diplomatiques (au Zimbabwé, au Soudan, dans les Territoires occupés, récemment en Guinée…) fortement médiatisés par la presse internationale. En l’absence de bons fusibles, il est devenu la cible directe des attaques, venant des habitants de la banlieue sinistrée par des inondations, des jeunes, et même des déficients mentaux. Me Wade critique la Fao, dirigée par Jacques Diouf, en expliquant que l’aide destinée aux pays pauvres n’arrive pas à destination. Me Wade accuse les organisateurs des Assises nationales de ne pas reconnaître son autorité. Ce qui a été interprété comme un signe de monarchisation de son Pouvoir. On lui reproche d’avoir coupé les ponts avec son opposition. Pour faire face à l’émigration clandestine, Me Wade lance la Goana en promettant des lendemains meilleurs. Après ses grands projets, Me Wade a lancé ses Très Grands Projets (Tgp)…qualifiés encore une fois d’éléphants blancs par une partie de l’opposition et de la société civile. Il est aussi vu, dans les milieux informés comme celui qui est à l’origine des dépassements budgétaires estimés à 109 milliards de francs Cfa. Soupçonné de vouloir se faire succéder par son fils, Me Abdoulaye Wade, dont la cote de popularité a bien baissé au sein de l’opinion, est considéré comme un des derniers Mohicans de la politique au Sénégal. Même ses pourfendeurs craignent une instabilisation de la scène politique sénégalaise, à l’image de la Côte d’Ivoire, après la disparition d’Houphoët Boigny.



Yérim Sow, l’homme de l’ombre

Fils de Alioune Sow, de la Compagnie sénégalaise d’entreprises (CSE), Yérim Sow a bâti sa fortune dans le secteur de la téléphonie mobile à partir de 1994. Il est notamment le patron du groupe Teylium, qui possède Teylium Telecom. Il vient de lancer un projet de construction au Cap-Vert d’un réseau de téléphonie mobile GSM d’un coût total de 9,5 millions d’euros à travers la société cap-verdienne T+Telecomunicacoes S.A., dont Teylium Telecom a acquis 70% des actions. Il a soumissionné pour des licences d’exploitation en Sierra Leone et au Liberia. Il est également présent au Mali, en Guinée, en Guinée-Bissau, au Cap-Vert, en Côte d’Ivoire et au Sénégal. Il envisage de fonder un opérateur mobile panafricain. Le groupe Teylium est aussi présent dans la finance, dans l’hôtellerie, dans le transport aérien ainsi que dans l’immobilier. Yérim Sow a acquis le 12 février dernier un immeuble à New York pour 10,299 millions d’euros, et devait bénéficier, cette année, d’un financement de la Société financière internationale (SFI), du groupe de la Banque mondiale, d’un montant de 23 millions d’euros pour la construction d’un hôtel cinq étoiles à Dakar



Souleymane Bachir Diagne,

Lycée Louis-le-Grand, Université de la Sorbonne, Ecole normale supérieure de la Rue d’Ulm. Et, comme professeurs, Louis Althusser et Jacques Derrida. On ne sort pas de cet univers sans être une tête bien pleine et bien faite. Ce qu’est Souleymane Bachir Diagne. On est rarement une tête pleine et bien faite sans enseigner dans les universités américaines. Ce que fait S. B. Diagne à l’Université Northwestern d’Evanston, dans l’Etat de l’Illinois. Puis, le philosophe sénégalais passe une année à l’université américaine de Harvard. Actuellement, il enseigne à l’Université Columbia de New York. Né en 1955 à Saint-Louis du Sénégal, vice-doyen de la faculté des lettres et sciences humaines de l’Université de Dakar, il est, de 1993 à 1999, conseiller pour l’éducation et la culture du président Abdou Diouf. Histoire de la logique, des mathématiques et de l’épistémologie, traditions philosophiques de l’Afrique et du monde islamique structurent la démarche de S. B. Diagne. Il a dernièrement été sélectionné dans la liste des « cerveaux » du monde pour le journal français Nouvel Observateur. Souleymane Bachir Diagne est considéré comme un penseur à la fois profond et original. (Source, Les Afriques)



Latif Coulibaly, tel Zorro

Son ouvrage fétiche, «Wade, un opposant au pouvoir : l’alternance piégée», a eu le mérite, selon beaucoup d’observateurs, d’avoir attiré, très tôt, l’attention de l’opinion publique sur les «dérives» du régime de Me Abdoulaye Wade. Grand Reporter et journaliste d’investigation, Abdou Latif Coulibaly ne laisse personne indifférent. Pédant et suffisant, selon ses détracteurs, ce natif de Sokone passe pour un empêcheur de tourner en rond. Est-ce la raison pour laquelle l’Alternance ne le porte pas trop dans son cœur ? On peut le penser. Surtout qu’il a récidivé avec un autre brûlot, «Lonase : Chronique d’un pillage organisé», qui a mis à l’index les «écarts» de gestion au niveau de la Lonase par son actuel directeur Baïla Wane. Résultat, il a récolté d’un procès qui tarde à livrer son verdict. Bombardé président du Comité départemental de pilotage des Assises nationales de Foundiougne, Latif Coulibaly ne cache pas du tout ses penchants politiques. Il continue, avec détermination et courage, à jouer un rôle de … sentinelle.



Latif Guèye, l’étoile filante

Emporté dans un tragique accident de la circulation, sur la route de Kaffrine, le Secrétaire général du Rassemblement démocratique sénégalais (Rds), Président de l’Ong Jamra et vice-président de l’Assemblée nationale, Abdou Latif Guèye fut un précurseur dans la lutte contre la dépravation des mœurs. Et ce n’est pas un hasard si le Destin a voulu que la loi corsant la peine contre le trafic de drogue porte son nom. Latif Guèye a été condamné au motif qu’il aurait trempé dans une affaire de détournement de médicaments antirétroviraux destinés aux malades du Sida. Malade et blessé dans sa chair, il a finalement été blanchi au bout d’un long feuilleton politico-judiciaire. Investi sur la liste de la Coalition Sopi, il est élu député lors des élections législatives de juin 2007. D’aucuns lui prédisaient, un grand destin national. La « grande faucheuse » en décida, hélas, autrement. En se mettant, dans la nuit du samedi 5 au dimanche 6 avril 2008, au travers de son chemin. Comme dans un conte de fée, il s’enfonça, sans crier gare, dans «Le Tunnel de lumière»…



RETRO SOCIETE ET PEOPLE



LES PEOPLES DE L’ANNÉE : Entre sorties musicales et potins



Ils se sont illustrés à leur manière, en bien comme en mal. Les acteurs culturels du Sénégal ont aussi joué leur partition durant cette année à bien des égards. De Akon à Titi en passant par Thione Seck et Youssou Ndour, ils ont fait couler beaucoup d’encre et de salive. Que dire donc du couple d’artistes Fatou Guéweul et Mapenda Seck et de celui qui les a poursuivis en justice et qui n’est autre que l’ex-mari de la diva du «Sopey Noreyni», Petit La ? Un petit rétro s’impose…



Alioune Badara Thiam alias Akon : le mécène

On pourrait bien le qualifier de faiseur de miracles pour avoir sorti des pénombres l’illustre chanteur américain Michael Jackson, en le mettant en vedette dans un single qu’ils ont réalisé en duo, au mois de mai. Ressuscitant et offrant une seconde jeunesse ainsi à l’artiste aux yeux de ses fans, il a aussi confirmé son génie créateur. La fin d’année a surtout été marquée par la sortie dans les bacs de son dernier opus «Freedom» qui a fini de faire un tabac dans le monde entier. Akon a aussi fait parler de lui après avoir balancé de la scène un de ses fans qui a atterri sur une autre. Celle-ci ne s’est pas fait prier pour porter plainte affirmant qu’elle souffrait d’une légère commotion cérébrale. L’affaire s’ est terminée devant le tribunal où le chanteur de Rn’B a plaidé coupable ,le l3 Décembre dernier. Néanmoins, il ne sera pas emprisonné, mais devra exécuter 65 heures de travaux d’intérêts généraux, en plus d’une amende de 250 dollars.



Titi: une «façon» de faire danser les Sénégalais

Elle aura surpris les Sénégalais, en particulier ses fans de par le monde entier. Ndèye Fatou Tine plus connu sous le sobriquet de Titi a enflammé les ondes radiophoniques depuis la sortie de son opus «Façon» le vendredi 11 Juin courant, qui a marqué d’une belle manière son retour sur la scène sénégalaise. Avec des titres comme «Music», «Tayoumako» ou encore «Titiller» qui ont fait et qui continuent de faire bouger les mélomanes. Cependant tout n’a pas été rose pour l’égérie du Jololi durant cette année. En effet, son «Aladji Ass» (mari) avec qui elle avait rompu pour ensuite renouer avec lui, va épouser une autre femme. Une «bombe» qui a été annoncée dans la presse, le 6 Novembre de cette année et qui affectivement déstabilisé l’artiste.



Thione Seck: les retrouvailles avec You

Après des années de brouille, le leader du Raam Daam, Thione Seck s’est enfin retrouvé avec le Roi du Mbalax ,Youssou Ndour. Des retrouvailles en grande pompe qui se sont célébrées au Palais Omnisports de Berçy le 05 Avril 2008 devant un public déchaîné qui n’attendait que cela. Récemment encore au Méridien, le 08 Novembre passé lors de la première soirée de la fondation Youssou Ndour, les deux artistes, main dans la main, ont arboré la toge de l’unité, pour récolter des fonds pour les enfants défavorisés. Les larmes et les témoignages de Thione à l’endroit de son cadet avaient fini d’émouvoir l’assistance. Thione Seck a aussi marqué l’année d’une autre manière. La sortie de son tube «Yow» qui a fait un tabac. Il a été le principal acteur dans la tentative de réconcilier Sidy Lamine Niasse et son ex-employé Koutia. Et enfin, le chanteur sénégalais a récemment fait mentir tous ceux qui doutaient de son sens des affaires, en investissant dans la réfection de l’ancienne salle de cinéma El Hadj de la Médina, pour en faire une salle de spectacles.



Youssou Ndour: la générosité au service des bonnes causes

Sa renommée est d’autant plus grande que sa prédisposition à développer des projets dans le souci de venir en aide à ses concitoyens. Cela s’est illustré cette année avec la mise sur pied le 19 Février dernier, d’une mutuelle d’épargne et de crédit «Birima» qui accorde des prêts aux couches défavorisées de la société. Menuisiers, éleveurs, agriculteurs, marchands…, ont tous la possibilité de se voir accorder un crédit sans garantie. Une grande première au Sénégal. Aussi, sensible aux nobles causes, le roi du Mbalax a organisé une soirée de gala pour venir en aide aux enfants démunis. Et pour une première, c’était une réussite. You a fait pleuvoir des millions au profit des tout petits en revisitant le répertoire du Super Étoile, le 08 Novembre 2008. Toujours en faveur des enfants, le Petit Bal à Noël qui est désormais une tradition où il communie chaleureusement avec les petits garnements. Côté distinction, il a été nominé aux Grammy Awards dans la catégorie du meilleur album contemporain. Également le film documentaire «Youssou Ndour: I bring what I love» qui relate sa vie et celle du Super Étoile, a remporté le prix spécial du jury, lors de la deuxième édition du Festival international du film du Moyen –Orient du 10 au 19 Octobre 2008.



Fatou Guéweul, Mapenda Seck et Petit La: le trio de choc

Ils n’ont cessé de faire couler de la salive mais surtout de l’encre tout au long de cette année. La chanteuse sénégalaise, Fatou Guéweul, son ex- mari Mbaye Guèye alias Petit La et Mapenda Seck son nouveau compagnon de cœur ont été en un moment donné l’attraction du public. Tout est parti du divorce de la diva du «Sopey Noreyni» et de Petit La occasionnant des déballages à travers presses interposées qui ont commencé à pleuvoir. Cerise sur le gâteau, l’union inopinée dans les liens sacrés du mariage entre Fatou Guéweul et Mapenda Seck. Une citation leur a été servie par l’ex-mari qui réclame l’annulation du mariage pour bigamie et adultère, en sus d’une demande de dommages et intérêts à hauteur de 50 millions de nos francs. Le procès qui s’est déroulé à huis- clos le 05 Février, aura duré 7 tours d’horloge, pendant lesquelles, Petit La avait révélé qu’il était toujours épris de sa femme. Même s’il la perdra pour ensuite gagner 1 million de dommages et intérêts, suite à la condamnation de son ex-femme pour bigamie le 10 Mars 2008. Ce qui lui a fait d’ailleurs exécuter des pas de danse dans la cour du tribunal où le verdict avait été prononcé. Quelque temps après le feuilleton judiciaire, la diva va encore s’illustrer, cette fois en fêtant son anniversaire le samedi 08 Juin. Une cérémonie où elle avait été couverte de cadeaux, une voiture 4x4 et un sac rempli d’argent qu’elle a déversé sur son mari en signe d’affection. Et comme pour finir l’année en désastre, elle a été victime d’un cambriolage de sa maison située aux Etats Unis. Des bijoux de valeur estimés à 60, 100 millions et 50.000 dollars avaient été emportés par les malfaiteurs.



LES ATTRACTIONS JUDICIAIRES DE L'ANNÉE : Ils ont bien alimenté la rubrique «Faits divers»



L'affaire Mathiou & Cie, le mariage des homosexuels à Mbao, l'affaire Petit Mbaye ou encore El Malick Seck, la session spéciale des Assises de Dakar. Tant de faits qui ont animé la rubrique «Faits divers» des quotidiens nationaux comme internationaux dans bien des cas. Ceci à un moment donné de cette année 2008 qui représente un tournant décisif dans la vie de ces hommes et de leurs patronymes à jamais inscrits dans les annales judiciaires.



Pape Mbaye: le plus célèbre des homos

Il ne saurait passer inaperçu. Un enflammé des réceptions mondaines, il est constamment paré de bijoux en or. L'épisode du mariage d'homosexuels à Mbao publié par le magazine people Icône dans sa livraison du mois de Février, l'a rendu encore plus célèbre. Arrêté puis placé en garde en vue pendant des jours dans le cadre de cette affaire et qui avait fini d'occuper une grande partie des journaux du pays, il sera relâché par la suite. D'aucuns ont vu par là, la main puissante de certaines autorités que le chouchou des grandes «driankés» et ses compagnons avait dénoncé comme devant les enquêteurs. En tout état de cause, Pape Mbaye lui, avait réussi la prouesse de se faire un nom, mais surtout de se hisser au rang de l'homosexuel le plus riche de Dakar. Craillant pour sa vie, il a décidé de se réfugier aux États- Unies. Là-bas, il devient un autre ou plutôt une autre. Stéphanie, c'est sa nouvelle identité. Il n'a pas peur d'afficher sa féminité et naturellement son penchant pour les mâles.



Alioune Petit Mbaye: Malheureux à bien des égards

Le candidat malheureux à l'élection présidentielle 2007 est malheureux à tout point de vue. Cette année aura été pour lui un enchaînement de malheurs qui l'ont poussé à plier ses baluchons et disparaître complètement de la circulation. Laissant derrière lui sa femme, ses enfants, ses proches parents, mais surtout des plaintes et des affaires pendantes devant la justice. En effet, le promoteur de lutte ayant bénéficié d'une liberté provisoire au début du mois d'Août suite à une condamnation pour faux et usage de faux poursuivi par des responsables de la Caisse nationale de crédit agricole (Cnca). La somme objet du contentieux s'évaluait à hauteur de plus de 100 millions de nos francs et ses créanciers avaient donné leur accord pour le remboursement de la somme en plusieurs échéances. Avant cet épisode, il avait frôlé la prison de justesse après une plainte pour émission de chèque sans provision d'un montant de 17 millions. Par la suite, deux mois après sa sortie de Rebeuss, le patron d'Action 2000 a été rattrapé par une troisième plainte par l'Agence de voyages Elaf une filiale de Saudia Airlines. Le préjudice s'élève cette fois à 70 millions.



El Malick Seck: traqué à mort

2008 aura été une bien sombre année pour le journaliste sénégalais El Malick Seck et non moins Directeur de publication du quotidien d'informations générales 24 Heures Chrono. Ses soucis ont commencé quand il a été convoqué par la Brigade des affaires générales (Bag) de la Dic, le mercredi 13 Août dernier suite à la parution dans son canard d'une interview que leur a accordée l'ex- épouse de l'ancien ministre Farba Senghor. Cette fois, le natif de la capitale du rail s'en est sorti sans incidents majeurs. Toutefois, la seconde fois lui sera chère payée. Une condamnation à 3 ans ferme le 12 Septembre 2008 pour avoir publié un article mettant en cause le Chef de l'Etat et son fils dans une affaire de sous. Il était poursuivi pour diffusion de fausses nouvelles, injures publiques, offense au chef de l'Etat, actes et manœuvres de nature à troubler l'ordre public et recel de documents administratifs. Son conseil en attendant le jugement en appel qu'il a interjeté pour contester la décision du tribunal a introduit une demande de liberté provisoire qui a été tout simplement rejetée par la Cour d'appel le 1er Décembre. Et comme un malheur ne vient jamais seul, le 23 Décembre dernier, le dirpub de 24 Heures Chrono et son journaliste Maké Dagnokho ont été condamnés à une peine assortie du sursis pour diffamation sur la personne de Pape Masséne Séne, secrétaire général du ministère de la Culture. En outre, sur les intérêts civils, ils devront verser la somme de 20 millions à titre de réparation, en plus d'une amende de 250 mille francs Cfa dont le journal 24 Heures Chrono civilement responsable devra s'acquitter. Également poursuivi par le ministre de l'Intérieur, M. Cheikh Tidiane Sy pour le même délit, le journaliste va écoper d'une peine de six mois ferme sus des 3 ans qu'il a commencés à purger. À noter, les 30 millions de dommages et intérêts qu'il devra verser au plaignant, sans compter les 250 000 Fcfa d'amende.



Ismaël Fall dit Mathiou: le jet setteur dans la galère

Son nom est entré à jamais dans l'histoire des anales judiciaires du Sénégal. On l'avait découvert 1998 dans un célèbre tube de Thione Seck, Ismaël Fall surnommé Mathiou. Icône et jet setteur hors pair, il a fait la une des pages de faits divers des quotidiens pour avoir été cité dans une rocambolesque histoire de viols sur une mineure âgée de 16 ans qui pourrait être sa fille. Étant donné que le plus âgé parmi ses 5 enfants a 30 berges. Sa notoriété sera d'autant puisque d'aucuns pensaient que l'affaire serait étouffée. Que nenni! Toutefois, lors de son jugement, il a encore fait étalage de sa réputation en constituant un pool d'avocats, parmi les meilleurs spécialistes du Droit. Toutefois rien n'y fit puisqu'il sera condamné à 2 ans ferme le 30 Juin 2008. Aujourd'hui, il attend d'être jugé à nouveau en appel.



Katoucha Niane, la princesse Peule sous la … Seine

Portée disparue dans la nuit du 1er au 2 février 2008, alors qu’elle rejoint son domicile, une péniche amarrée en bord de Seine à Paris, son corps a été découvert, le 28 février, dans la Seine, à environ cinq kilomètres de sa péniche. Les enquêteurs ont conclu à une mort accidentelle. Elle a été inhumée le 14 mars 2008 à Conakry. En septembre 2007, elle publie un livre «Dans ma chair», co-écrit avec Sylvia Deutsch, dans lequel elle fait un témoignage sur son excision. Fille de l’historien et écrivain Djibril Tamsir Niane, elle débute sa carrière de mannequin en France, en défilant pour Thierry Mugler. Surnommée «la princesse peule» dans le milieu de la mode, Katoucha Niane est l’égérie d’Yves Saint Laurent.



RETRO SPORT



CES HOMMES QUI ONT MARQUÉ 2008 : Ils nous ont fait vivre toutes sortes d’émotions !


2008. Année de galère pour le sport sénégalais. Cette impression pourrait bien être partagée par une majorité des observateurs et des non-initiés du sport, dans la mesure où la principale vitrine s’est cassée, emportant dans son élan, une grande partie de ceux qui auraient pu (et dû) figurer dans ces colonnes. Vagues de départs entraînant cascade d’arrivées, le football sénégalais n’a finalement pas beaucoup perdu au change en étant encore composé d’hommes qui savent, eux aussi, occuper le devant de la scène. De Diagna Ndiaye à Issiar Dia, en passant par Mamadou Niang et Lamine Ndiaye, le football a alterné entre sa face hideuse et la lumière de l’espoir. Espoir incarné à merveille par la lutte qui continue son essor. Dans une arène entre confirmation d’un roi, Yékini, et révélation d’un futur prétendant, Modou Lô, il n’y a plus de place pour les aventuriers du genre El Hadji Ndiaye Rose. Car pour 2009, il faut que force reste à l’excellence, à l’image de Ndiss Kaba, de Malick Fall ou encore de Mohamed Ali Ndiaye. Tel était, sans doute, le vœu de Abdoul Wahab Bâ. Tel est certainement le souhait de Lamine Diack. Notre souhait ? Bonne année à tous ! Sportivement vôtre !

FOOTBALL
Diagna Ndiaye, le normalisateur

L’arrivée de Diagna Ndiaye à la tête du sport le plus populaire, après le départ exigé et obtenu du comité directeur de la Fsf à la suite des piètres prestations des Lions au Ghana, peut être vue comme une véritable intrusion. Le célèbre administrateur de banque, bien introduit dans le management du sport mondial à travers le tennis, est pourtant un parfait inconnu dans les cercles du football où il n’a aucune autre attache que son ami Louis Lamotte, dont il fera le coordonnateur général du Cnf. Après sa nomination à la tête du Comité de normalisation du football, le 31 mars, par arrêté ministériel, il ne prend d’ailleurs pas de gants pour dire qu’il ne s’y connaît pas en football et ne vient certainement pas en messie. Toutefois, Diagna s’empressait d’ajouter qu’il chercherait des collaborateurs «à l’expertise établie et connus pour leur probité morale et intellectuelle.» Si le choix de ces collaborateurs a beaucoup tardé à se dégager, le président du Cnf sous-entendra finalement que l’attente en valait la peine, car il a trouvé «des hommes qui n’ont ni faim ni soif» pour réussir sa mission de 12 mois. Le décor est planté.

Maître dans l’art de manier la parole et expert capable d’user de toutes les subtilités du verbe pour planter des piques acerbes dans le dos de ses contempteurs, il ne se laissera pas marcher sur les pieds. Il le fera savoir dans sa démarche, dans son discours et dans ses décisions tout au long de l’année. À travers ses longues absences, même lors des moments-clé de la vie du football national. À travers ses choix et décisions catégoriques (comme lorsqu’il impose des hommes d’affaires dans l’attelage du Cnf ou quand il décide de verser les recettes d’un match au Trésor contre l’assentiment de la tutelle). Ou encore à travers ses passes d’armes par presse interposée, à l’instar du vif échange verbal qui l’opposa à l’ancien président de la fédération, El Hadji Malick Sy «Souris».



Lamine Ndiaye, des éloges à la guillotine

Prolongation de contrat, renforcement du staff technique, arriérés de salaire, primes de logement, choix des hommes, le prétexte n’a pas manqué durant l’année 2008 pour parler de Lamine Ndiaye. Entraîneur intérimaire, après la démission de Kasperczak en pleine coupe d’Afrique des nations, il a très tôt imprimé ses marques. Première sortie, première décision importante ; pour avoir transgressé les normes en se payant le luxe d’une partie de billard à des heures où la sortie est interdite, Diouf, Tony et Ousmane Ndoye sont virés du groupe. S’en est suivi le retrait de brassard de capitaine au numéro 11. Mieux, l’entraîneur, confirmé au poste, édicte ses 11 commandements inspirés du mot SENEGAL qui ont fait office de code de conduite. Bref, les premiers actes de Lamine Ndiaye ont été fortement salués et appréciés au point que le peuple s’est ligué contre le ministre des sports quand il s’est agi de renforcer le staff technique ou de pousser l’entraîneur à la démission. Cependant, la sainte alliance n’a pas duré. Le divorce a été prononcé lorsque le coach s’est entêté à se passer des services de Mamadou Niang et de Souleymane Diawara au moment où l’attaque des Lions était stérile et la défense d’une fébrilité inquiétante. Ces carences qui ont coûté à la bande à Henri Camara une place qualificative au deuxième tour des éliminatoires combinées Can-Mondial 2010 ont généré aussi des conséquences énormes. Le match nul contre la Gambie du 11 octobre a replongé le Sénégal dans un débat d’éternel recommencement et de reconstruction. Aussi bien du foot que des édifices. Les rues étaient investies par les supporteurs, des minibus incendiés, la fédération et le stade mis à sac, les Lions obligés de rester dans les vestiaires pendant plus quatre heures avant de sortir sous escorte, la maison de Lamine Ndiaye - débarqué le lundi 13 octobre - sous forte surveillance. Dakar était sous tension et la frayeur au paroxysme chez les Lions. «On a quitté la pelouse sous un déluge de bâtons, de pierres, de bouteilles et de cailloux. On est restés enfermés plus de deux tours d’horloge dans les vestiaires, le temps que les forces de l’ordre repoussent les émeutiers. J’ai eu la peur de ma vie», avait reconnu Rémy Gomis. Babacar Guèye, lui, déclarait ceci : «pour la première fois de ma carrière, j’ai eu peur».



Mamadou Niang, le frondeur

Dans une interview, datée du dimanche 13 avril 2008, accordée au journal algérien le Buteur, Mamadou Niang affirmait ceci : «après la CAN-2008, j’ai décidé de prendre du recul par rapport à la sélection, le temps d’y voir plus clair. J’ai vu au Ghana des choses qui ne m’ont pas plu du tout et que je ne cautionne pas. L’équipe nationale est une cause sacrée et on ne doit pas s’amuser avec. Donc, j’ai décidé de ne plus répondre à l’appel de la sélection tant que je n’aurai pas discuté avec les dirigeants de la Fédération sénégalaise de football et avec le sélectionneur». Pour d’aucuns, y compris des coéquipiers, «il a préféré partir en vacances que de venir défendre les couleurs nationales, il n’est pas un patriote». Pour d’autres, le Marseillais «pose un débat de fond». Bref, la fronde de Mamadou Niang appuyée par Souleymane Diawara et matérialisée par des lettres demandant de ne pas être sélectionné pour le reste de la saison 2008, a été diversement appréciée. L’attaquant international sénégalais, deuxième meilleur buteur de la ligue 1, muet en coupe d’Afrique des nations est certes revenu sur sa décision, mais son retour n’a pas été cautionné par certains cadres parmi lesquels El Hadji Diouf. «Si le coach les avait convoqués, j’allais prendre mes bagages et partir. Un mec qui passe ses vacances plutôt que de venir en équipe nationale et qui l’a fait deux ou trois fois, il n’a rien à faire dans la même équipe que moi», nous avait confié, dans une interview datée du vendredi 17 octobre, l’actuel sociétaire de Sunderland.



Issiar Dia, la recrue

Né le 8 juin 1987 à Sèvres, Issiar Dia n’était, à ses débuts, en rien proche de revêtir la tunique des Lions. Très tôt classé dans la génération des grands espoirs du football français (G87), en compagnie des Nasri, Benzema et autre Ménez, Issiar D

Source: L'observateur

leral .net