Fodé Baro se fait plus présent sur les scènes, les concerts et les spectacles ici à Dakar. Qu’est ce qui explique que vous ayez jeté votre dévolu sur le Sénégal ?
C’est un immense plaisir et un grand honneur pour moi de pratiquer plus souvent les scènes et les spectacles ici au Sénégal. Car j’avoue que j’ai trouvé dans ce pays, quelque chose qu’on ne trouve pas partout. Le Sénégal est une terre accueillante et ouverte. Le Sénégal est l’un des pays qui honore l’Afrique sur plusieurs plans et dans beaucoup de domaines. Donc rien que pour cette image, je respecte beaucoup le Sénégal et cela explique également les raisons pour lesquelles je suis souvent ici au Sénégal, plutôt qu’en Guinée ou ailleurs.
Le Sénégal contribue-t-il à vous donner d’autres chances et d’autres possibilités pour votre carrière d’artiste ?
(Hésitant) Oui. Il y a peut être un peu cela. C’est vrai que le Sénégal a apporté beaucoup de choses à ma carrière. Je peux dire que le Sénégal a su me présenter au reste du monde. J’avais déjà une notoriété. On me connaissait déjà. Mais le Sénégal a su m’apporter ce qui me manquait. C’est-à-dire une certaine ouverture sur le reste du monde. C’est une situation qui m’a tellement marqué qu’aujourd’hui, je ne me considère plus comme un citoyen guinéen, mais plutôt comme un Sénégalais. D’ailleurs, si on remonte le temps, à l’origine, je suis Sénégalais. Parce que mes arrières-parents ont quitté le Sénégal pour s’installer en Guinée. Nous sommes des Toucouleurs. Donc, je suis simplement revenu à mes racines. Car, le sang appelle toujours le sang. Et je sais que le Sénégal m’apportera encore beaucoup dans ma carrière… Je rêve de faire des featuring avec Youssou Ndour, Omar Pène, Ismael Lô… tous ces grands artistes du Sénégal qui m’impressionnent par la qualité de leur travail et leur dévouement à la cause de la musique.
Vous avez récemment sorti un album sur Katoucha Niane. Qu’est-ce qui explique cet hommage à la défunte styliste ?
Katoucha Niane est une grande figure de la culture africaine. C’est une grande femme qui nous a quittés à un moment où l’on s’y attendait le moins. Et en tant que Guinéen, je me suis dit qu’il était normal de lui rendre hommage. C’était un devoir qui s’imposait à moi. Il est vrai qu’il faut rendre hommage aux personnes vivantes. Mais c’est aussi bien de penser à nos morts. Surtout lorsqu’il s’agit des personnes qui nous ont vraiment marqués. J’ai voulu à travers cette chanson marquer les esprits pour que Katoucha Niane reste dans les esprits des gens. Dans cette vie, quand tu fais de grandes choses, les hommes vont parler de toi même après ta mort. Et c’est ce qu’a fait Katoucha Niane. Raison pour laquelle, j’ai voulu cette chanson surtout pour que l’Afrique ne l’oublie pas.
Vous dites que cette femme vous a marqué. Est-ce que vous aviez précédemment eu de relations particulières avec elle ?
Non. Pas du tout. Je ne l’ai d’ailleurs jamais fréquentée. Je la connais juste par son travail. J’ai eu juste des contacts avec son image. Elle a véhiculé une bonne image en tant que femme africaine. Et c’est ce qui m’a inspiré. Mais aussi, je n’ai pas voulu lui rendre hommage seul. C’est ce qui explique que ce featuring soit fait avec Philipp Montéro et Nix. Un peu pour montrer non seulement le côté à la fois guinéen et sénégalais de Katoucha, mais beaucoup plus, marquer dans cette réunion de voix d’Afrique qu’elle était une grande femme… Nous avons vraiment touché les gens avec ce featuring et c’était notre souhait.
Peut-on en savoir un peu plus sur votre prochain album Foufafou acte II, que le public attend avec impatience ?
Effectivement je suis en train de finaliser l’Acte II de l’album Foufafou. Et je crois qu’en novembre prochain, je le sortirai. Cela n’a pas été facile certes. Mais là, tout est presque prêt. Après l’Acte I de Foufafou, nous avions laissé le temps aux mélomanes de le savourer correctement. Mais là, nous sortirons l’acte II, pour le bonheur des mélomanes. C’était une dette que j’avais à l’endroit de mes fans. Quand on s’endette, il faut bien payer. Et c’est ce que je ferai en novembre prochain.
Doit-on s’attendre aux mêmes genres de rythmes que vos précédents albums et quels sont les thèmes que vous évoquez sur ce prochain album ?
Ce sera le même style de musique avec quelques surprises. Maintenant, les thèmes que j’aborde sur Foufafou II, touchent beaucoup plus les couches sociales. J’ai chanté les femmes, pour rendre hommage à nos mamans. Car, une mère ne se remplace pas. J’ai aussi parlé de la maltraitance des enfants pour inviter les sociétés africaines à changer de pratique par rapport à l’éducation de nos enfants. Ces enfants qui sont le futur. En somme, c’est un album qui critique les tares de la société telles que l’injustice, la cupidité etc.
Fodé Barro au lendemain de la prise du pouvoir en Guinée a sorti un morceau pour rendre hommage à la junte militaire au pouvoir, le Cndd. Mais aujourd’hui, en tant qu’artiste et leader d’opinion, quel regard portez-vous sur la classe politique guinéenne et sa gestion du pays ?
Je dois d’abord souligner que je n’ai pas chanté pour le Cndd. J’ai chanté pour la Guinée. J’ai chanté pour saluer le mérite des fils de la Guinée. Ces fils qui ont eu la bravoure de prendre le pouvoir dans la paix et sans effusion de sang, pour conduire le pays vers les élections présidentielles crédibles et démocratiques. J’ai chanté pour reconnaître leur dignité d’œuvrer pour la paix et la démocratie que ce pays a perdues depuis longtemps. Voilà pourquoi, j’ai encouragé et salué leur accession au pouvoir. Et je le pense encore. Daddis Camara est un homme qui a du mérite. Car, il est un jeune courageux qui a une belle vision pour la Guinée.
Vous croyez donc fermement que le Cndd est la meilleure chose qui soit arrivée à la Guinée ?
Sincèrement, je crois en eux. Je crois aussi en l’avenir de la Guinée. Et je reste persuadé qu’avec eux, les choses iront de l’avant. Le monde doit croire en eux. Car, ce ne sont pas des gens qui sont assoiffés de pouvoir. Ils sont venus juste pour régler les problèmes qui existent en Guinée et qui empêchent la démocratie et la paix de prendre corps dans notre pays. Les Guinéens croient en eux, je crois aussi en eux et la communauté internationale doit faire de même pour le salut de la Guinée.
Vous avez émis récemment l’idée de la création d’une Fondation Fodé Barro. Cette fondation va œuvrer spécifiquement dans quel domaine ?
La Fondation en soit est déjà créée. Maintenant, à moi tout seul, je ne peux rien réussir avec mes maigres moyens. Nous sommes donc en négociation avec des bailleurs de fonds. Et cette fondation devra œuvrer dans le sens de ce que j’ai entamé déjà, c’est-à-dire construire des écoles dans des villages où les gens n’ont pas les moyens et les possibilités de s’offrir l’instruction. Cela permettra à des enfants de ces villages d’aller à l’école. Nous voulons aussi construire des maternités, des sanitaires et pleins d’autres choses. Car, la Guinée est pauvre en infrastructures. Et si j’ai fait cette fondation, ce n’est pas pour m’enrichir. Mais plutôt pour aider mon pays et mes concitoyens. Puisque je suis aujourd’hui un ambassadeur de mon pays et que je ne le serai certainement pas éternellement, il est normal que je donne cet exemple aux autres qui viendront après moi. A travers mon action, je veux que les gens comprennent qu’il ne s’agit pas juste pour moi de chanter et me faire de l’argent, mais aussi utiliser une partie de cet argent pour apporter quelque chose à la Nation. Et je suis persuadé qu’en construisant des écoles, des hôpitaux, des maternités, des terrains de sport et autres, demain, cela restera, même si je meurs. Et c’est l’essentiel de mes ambitions.
arsene@lequotidien.sn
C’est un immense plaisir et un grand honneur pour moi de pratiquer plus souvent les scènes et les spectacles ici au Sénégal. Car j’avoue que j’ai trouvé dans ce pays, quelque chose qu’on ne trouve pas partout. Le Sénégal est une terre accueillante et ouverte. Le Sénégal est l’un des pays qui honore l’Afrique sur plusieurs plans et dans beaucoup de domaines. Donc rien que pour cette image, je respecte beaucoup le Sénégal et cela explique également les raisons pour lesquelles je suis souvent ici au Sénégal, plutôt qu’en Guinée ou ailleurs.
Le Sénégal contribue-t-il à vous donner d’autres chances et d’autres possibilités pour votre carrière d’artiste ?
(Hésitant) Oui. Il y a peut être un peu cela. C’est vrai que le Sénégal a apporté beaucoup de choses à ma carrière. Je peux dire que le Sénégal a su me présenter au reste du monde. J’avais déjà une notoriété. On me connaissait déjà. Mais le Sénégal a su m’apporter ce qui me manquait. C’est-à-dire une certaine ouverture sur le reste du monde. C’est une situation qui m’a tellement marqué qu’aujourd’hui, je ne me considère plus comme un citoyen guinéen, mais plutôt comme un Sénégalais. D’ailleurs, si on remonte le temps, à l’origine, je suis Sénégalais. Parce que mes arrières-parents ont quitté le Sénégal pour s’installer en Guinée. Nous sommes des Toucouleurs. Donc, je suis simplement revenu à mes racines. Car, le sang appelle toujours le sang. Et je sais que le Sénégal m’apportera encore beaucoup dans ma carrière… Je rêve de faire des featuring avec Youssou Ndour, Omar Pène, Ismael Lô… tous ces grands artistes du Sénégal qui m’impressionnent par la qualité de leur travail et leur dévouement à la cause de la musique.
Vous avez récemment sorti un album sur Katoucha Niane. Qu’est-ce qui explique cet hommage à la défunte styliste ?
Katoucha Niane est une grande figure de la culture africaine. C’est une grande femme qui nous a quittés à un moment où l’on s’y attendait le moins. Et en tant que Guinéen, je me suis dit qu’il était normal de lui rendre hommage. C’était un devoir qui s’imposait à moi. Il est vrai qu’il faut rendre hommage aux personnes vivantes. Mais c’est aussi bien de penser à nos morts. Surtout lorsqu’il s’agit des personnes qui nous ont vraiment marqués. J’ai voulu à travers cette chanson marquer les esprits pour que Katoucha Niane reste dans les esprits des gens. Dans cette vie, quand tu fais de grandes choses, les hommes vont parler de toi même après ta mort. Et c’est ce qu’a fait Katoucha Niane. Raison pour laquelle, j’ai voulu cette chanson surtout pour que l’Afrique ne l’oublie pas.
Vous dites que cette femme vous a marqué. Est-ce que vous aviez précédemment eu de relations particulières avec elle ?
Non. Pas du tout. Je ne l’ai d’ailleurs jamais fréquentée. Je la connais juste par son travail. J’ai eu juste des contacts avec son image. Elle a véhiculé une bonne image en tant que femme africaine. Et c’est ce qui m’a inspiré. Mais aussi, je n’ai pas voulu lui rendre hommage seul. C’est ce qui explique que ce featuring soit fait avec Philipp Montéro et Nix. Un peu pour montrer non seulement le côté à la fois guinéen et sénégalais de Katoucha, mais beaucoup plus, marquer dans cette réunion de voix d’Afrique qu’elle était une grande femme… Nous avons vraiment touché les gens avec ce featuring et c’était notre souhait.
Peut-on en savoir un peu plus sur votre prochain album Foufafou acte II, que le public attend avec impatience ?
Effectivement je suis en train de finaliser l’Acte II de l’album Foufafou. Et je crois qu’en novembre prochain, je le sortirai. Cela n’a pas été facile certes. Mais là, tout est presque prêt. Après l’Acte I de Foufafou, nous avions laissé le temps aux mélomanes de le savourer correctement. Mais là, nous sortirons l’acte II, pour le bonheur des mélomanes. C’était une dette que j’avais à l’endroit de mes fans. Quand on s’endette, il faut bien payer. Et c’est ce que je ferai en novembre prochain.
Doit-on s’attendre aux mêmes genres de rythmes que vos précédents albums et quels sont les thèmes que vous évoquez sur ce prochain album ?
Ce sera le même style de musique avec quelques surprises. Maintenant, les thèmes que j’aborde sur Foufafou II, touchent beaucoup plus les couches sociales. J’ai chanté les femmes, pour rendre hommage à nos mamans. Car, une mère ne se remplace pas. J’ai aussi parlé de la maltraitance des enfants pour inviter les sociétés africaines à changer de pratique par rapport à l’éducation de nos enfants. Ces enfants qui sont le futur. En somme, c’est un album qui critique les tares de la société telles que l’injustice, la cupidité etc.
Fodé Barro au lendemain de la prise du pouvoir en Guinée a sorti un morceau pour rendre hommage à la junte militaire au pouvoir, le Cndd. Mais aujourd’hui, en tant qu’artiste et leader d’opinion, quel regard portez-vous sur la classe politique guinéenne et sa gestion du pays ?
Je dois d’abord souligner que je n’ai pas chanté pour le Cndd. J’ai chanté pour la Guinée. J’ai chanté pour saluer le mérite des fils de la Guinée. Ces fils qui ont eu la bravoure de prendre le pouvoir dans la paix et sans effusion de sang, pour conduire le pays vers les élections présidentielles crédibles et démocratiques. J’ai chanté pour reconnaître leur dignité d’œuvrer pour la paix et la démocratie que ce pays a perdues depuis longtemps. Voilà pourquoi, j’ai encouragé et salué leur accession au pouvoir. Et je le pense encore. Daddis Camara est un homme qui a du mérite. Car, il est un jeune courageux qui a une belle vision pour la Guinée.
Vous croyez donc fermement que le Cndd est la meilleure chose qui soit arrivée à la Guinée ?
Sincèrement, je crois en eux. Je crois aussi en l’avenir de la Guinée. Et je reste persuadé qu’avec eux, les choses iront de l’avant. Le monde doit croire en eux. Car, ce ne sont pas des gens qui sont assoiffés de pouvoir. Ils sont venus juste pour régler les problèmes qui existent en Guinée et qui empêchent la démocratie et la paix de prendre corps dans notre pays. Les Guinéens croient en eux, je crois aussi en eux et la communauté internationale doit faire de même pour le salut de la Guinée.
Vous avez émis récemment l’idée de la création d’une Fondation Fodé Barro. Cette fondation va œuvrer spécifiquement dans quel domaine ?
La Fondation en soit est déjà créée. Maintenant, à moi tout seul, je ne peux rien réussir avec mes maigres moyens. Nous sommes donc en négociation avec des bailleurs de fonds. Et cette fondation devra œuvrer dans le sens de ce que j’ai entamé déjà, c’est-à-dire construire des écoles dans des villages où les gens n’ont pas les moyens et les possibilités de s’offrir l’instruction. Cela permettra à des enfants de ces villages d’aller à l’école. Nous voulons aussi construire des maternités, des sanitaires et pleins d’autres choses. Car, la Guinée est pauvre en infrastructures. Et si j’ai fait cette fondation, ce n’est pas pour m’enrichir. Mais plutôt pour aider mon pays et mes concitoyens. Puisque je suis aujourd’hui un ambassadeur de mon pays et que je ne le serai certainement pas éternellement, il est normal que je donne cet exemple aux autres qui viendront après moi. A travers mon action, je veux que les gens comprennent qu’il ne s’agit pas juste pour moi de chanter et me faire de l’argent, mais aussi utiliser une partie de cet argent pour apporter quelque chose à la Nation. Et je suis persuadé qu’en construisant des écoles, des hôpitaux, des maternités, des terrains de sport et autres, demain, cela restera, même si je meurs. Et c’est l’essentiel de mes ambitions.
arsene@lequotidien.sn