Le Directeur général de la Senelec peut y aller à fond et tout casser avec Akilee. Non seulement il a le soutien des plus hautes autorités, mais le personnel et les syndicalistes de la société d’électricité, sont à fond derrière lui. Pour Habib Aïdara, Secrétaire général (Sg) du Syndicat unique des travailleurs de la Senelec (Sutelec), les gens ont même tardé à le faire. Au sujet des représailles avec une éventuelle contre-attaque d’Akilee, le syndicaliste rit sous cape, parce que, dit-il, Akilee reste leur devoir 300 millions de nos francs.
Les Echos: Quel commentaire vous inspire cette rupture de contrat intervenue dans le différend qui oppose Senelec à Akilee ?
Nous, depuis le début, nous avons toujours décrié le contrat. Nous avions dit que le contrat n’était pas bon et qu’il fallait le déchirer. Alors, depuis que le président de la République a tranché pour dire qu’il fallait rompre le contrat, nous avons applaudi des deux mains et nous pensons qu’aujourd’hui Senelec est dans la dynamique de formaliser cette rupture de contrat. Je pense donc qu’il n’y a rien de plus normal à cela et nous encourageons la Direction générale à continuer, à aller jusqu’au bout, parce que c’est dans l’intérêt des populations, c’est dans l’intérêt du Sénégal et dans l’intérêt de l’entreprise.
Dans cette affaire, on parle de défaillances graves, avérées et persistantes dans l’exécution des engagements d’Akilee. Pour le syndicaliste que vous êtes, est-ce là les seules raisons qui ont poussé la Direction à cette mesure radicale ?
Oui, parce qu’en réalité, Senelec a eu à verser à Akilee un acompte de deux milliards neuf cents millions. Pour, d’abord, une première livraison de 151.000 compteurs et que depuis lors, Akilee peine à livrer ces compteurs. Elle n’a livré que 2000 compteurs pour le moment. Ensuite, le système d’information qui est appelé «AMI» qui devrait accompagner l’exploitation de ces compteurs n’est pas encore disponible. Donc, aujourd’hui, c’est tout à fait normal que la Direction générale se fonde sur le fait qu’Akilee n’a pas respecté ses engagements pour rompre le contrat.
Il est aussi question de confier le contrat à des Chinois. Vous confirmez ?
Non, il n’en est rien, parce que nous, nous sommes des défenseurs de notre entreprise. Nous pensons que la bonne gouvernance doit être des règles de gestion au niveau de Senelec. Et, autant nous avons décrié le gré à gré qui a prévalu quand il a fallu signer avec Akilee, autant nous n’accepterons pas que l’on fasse un autre gré à gré. Donc, aujourd’hui, ce qui se dit pour les Chinois, ce n’est pas la vérité. C’est parce qu’on avait un contrat avec les Chinois à travers KAIFA, dans un contrat qui nous a liés pour la pose de compteurs intelligents. Alors, nous avons demandé à ces Chinois de voir dans quelle mesure ils peuvent étendre leur plateforme de sorte que la plateforme puisse prendre d’autres compteurs. Parce que, nous, on fait un appel d’offres international. CLO peut soumissionner et gagner, HEXING peut soumissionner et gagner…maintenant, si ces structures gagnent et qu’on n’arrive pas à exploiter leurs compteurs à travers la plateforme que nous avons déjà, ce sont des problèmes et on ne peut pas à chaque constructeur chercher une plateforme. Puisque nous avons déjà un contrat en bonne et due forme depuis 2015 avec KAIFA, on leur demande donc de réviser leur plateforme de sorte que demain, si on a de nouveaux compteurs, cette plateforme puisse prendre en compte tous ces compteurs. Sinon, aujourd’hui, il n’y a aucune commande de compteurs.
Comment ça ?
Tout à fait. C’est juste une extension du système d’exploitation des compteurs.
Selon des informations, Akilee va dans les prochains jours contre-attaquer…
Il a ce droit. J’ai même entendu à travers la presse que Akilee a cherché à faire bloquer les comptes de Senelec. Mais, ceci ne peut même pas avoir lieu. Pourquoi ? Parce que d’abord, Akilee nous doit deux milliards neuf cents millions. Nous, nous devons à Akilee deux milliards six cents millions. Quand on fait le différentiel, la balance, c’est Akilee qui reste nous devoir 300 millions. Akilee ne peut pas donc se prévaloir d’un manquement, d’autant plus qu’il nous doit de l’argent. Il faut vous poser la question de savoir pourquoi Akilee est en train de s’activer. Mais c’est parce qu’il avait un autre contrat dans ce qu’on appelle le Smart-système. Dans le Smart système, il y avait deux volets dans le système : il y avait un volet acquisition et pose de compteurs intelligents, pour deux milliards six cents millions. Mais ils ont proposé un autre volet dans le même contrat, pour que ces 5000 compteurs qu’ils vont livrer à travers le premier volet, ils puissent les gérer, les exploiter. Alors que nous, nous avons le système, nous avons des agents qui savent le faire. Donc, puisque nous avons refusé ce deuxième contrat, ils disent que voilà…ils ont commencé à crier.
En fin de compte, donc, vous vous félicitez de la mesure qui a été prise par le Directeur général de Senelec de rompre le contrat ?
Oui ! Non seulement nous le félicitons, mais nous l’accompagnons, l’encourageons et nous assumons cette responsabilité, cet engagement qu’il a pris.
Madou MBODJ
Les Echos: Quel commentaire vous inspire cette rupture de contrat intervenue dans le différend qui oppose Senelec à Akilee ?
Nous, depuis le début, nous avons toujours décrié le contrat. Nous avions dit que le contrat n’était pas bon et qu’il fallait le déchirer. Alors, depuis que le président de la République a tranché pour dire qu’il fallait rompre le contrat, nous avons applaudi des deux mains et nous pensons qu’aujourd’hui Senelec est dans la dynamique de formaliser cette rupture de contrat. Je pense donc qu’il n’y a rien de plus normal à cela et nous encourageons la Direction générale à continuer, à aller jusqu’au bout, parce que c’est dans l’intérêt des populations, c’est dans l’intérêt du Sénégal et dans l’intérêt de l’entreprise.
Dans cette affaire, on parle de défaillances graves, avérées et persistantes dans l’exécution des engagements d’Akilee. Pour le syndicaliste que vous êtes, est-ce là les seules raisons qui ont poussé la Direction à cette mesure radicale ?
Oui, parce qu’en réalité, Senelec a eu à verser à Akilee un acompte de deux milliards neuf cents millions. Pour, d’abord, une première livraison de 151.000 compteurs et que depuis lors, Akilee peine à livrer ces compteurs. Elle n’a livré que 2000 compteurs pour le moment. Ensuite, le système d’information qui est appelé «AMI» qui devrait accompagner l’exploitation de ces compteurs n’est pas encore disponible. Donc, aujourd’hui, c’est tout à fait normal que la Direction générale se fonde sur le fait qu’Akilee n’a pas respecté ses engagements pour rompre le contrat.
Il est aussi question de confier le contrat à des Chinois. Vous confirmez ?
Non, il n’en est rien, parce que nous, nous sommes des défenseurs de notre entreprise. Nous pensons que la bonne gouvernance doit être des règles de gestion au niveau de Senelec. Et, autant nous avons décrié le gré à gré qui a prévalu quand il a fallu signer avec Akilee, autant nous n’accepterons pas que l’on fasse un autre gré à gré. Donc, aujourd’hui, ce qui se dit pour les Chinois, ce n’est pas la vérité. C’est parce qu’on avait un contrat avec les Chinois à travers KAIFA, dans un contrat qui nous a liés pour la pose de compteurs intelligents. Alors, nous avons demandé à ces Chinois de voir dans quelle mesure ils peuvent étendre leur plateforme de sorte que la plateforme puisse prendre d’autres compteurs. Parce que, nous, on fait un appel d’offres international. CLO peut soumissionner et gagner, HEXING peut soumissionner et gagner…maintenant, si ces structures gagnent et qu’on n’arrive pas à exploiter leurs compteurs à travers la plateforme que nous avons déjà, ce sont des problèmes et on ne peut pas à chaque constructeur chercher une plateforme. Puisque nous avons déjà un contrat en bonne et due forme depuis 2015 avec KAIFA, on leur demande donc de réviser leur plateforme de sorte que demain, si on a de nouveaux compteurs, cette plateforme puisse prendre en compte tous ces compteurs. Sinon, aujourd’hui, il n’y a aucune commande de compteurs.
Comment ça ?
Tout à fait. C’est juste une extension du système d’exploitation des compteurs.
Selon des informations, Akilee va dans les prochains jours contre-attaquer…
Il a ce droit. J’ai même entendu à travers la presse que Akilee a cherché à faire bloquer les comptes de Senelec. Mais, ceci ne peut même pas avoir lieu. Pourquoi ? Parce que d’abord, Akilee nous doit deux milliards neuf cents millions. Nous, nous devons à Akilee deux milliards six cents millions. Quand on fait le différentiel, la balance, c’est Akilee qui reste nous devoir 300 millions. Akilee ne peut pas donc se prévaloir d’un manquement, d’autant plus qu’il nous doit de l’argent. Il faut vous poser la question de savoir pourquoi Akilee est en train de s’activer. Mais c’est parce qu’il avait un autre contrat dans ce qu’on appelle le Smart-système. Dans le Smart système, il y avait deux volets dans le système : il y avait un volet acquisition et pose de compteurs intelligents, pour deux milliards six cents millions. Mais ils ont proposé un autre volet dans le même contrat, pour que ces 5000 compteurs qu’ils vont livrer à travers le premier volet, ils puissent les gérer, les exploiter. Alors que nous, nous avons le système, nous avons des agents qui savent le faire. Donc, puisque nous avons refusé ce deuxième contrat, ils disent que voilà…ils ont commencé à crier.
En fin de compte, donc, vous vous félicitez de la mesure qui a été prise par le Directeur général de Senelec de rompre le contrat ?
Oui ! Non seulement nous le félicitons, mais nous l’accompagnons, l’encourageons et nous assumons cette responsabilité, cet engagement qu’il a pris.
Madou MBODJ
Source : https://www.jotaay.net/HABIB-AIDARA-sur-la-rupture...