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Hommage à El Hadj Barro Diène (Pape Madické Diop)


Rédigé par leral.net le Mardi 25 Mars 2025 à 17:54 | | 0 commentaire(s)|

Hommage à El Hadj Barro Diène (Pape Madické Diop)
C’est avec une vive émotion et une profonde tristesse, que j’ai appris le rappel à Dieu de tonton Barro Diène, un homme de son temps, un homme de synthèse, qui aimait profondément les gens.
Un homme qui s’était confondu avec le Sénégal. Il n’eut que des amis.

Homme de fidélité à ses convictions et de sincérité dans l’action, Il était de ceux qui ont incarné les valeurs du Sénégal, lorsqu’il était en proie au doute et au renoncement. Il s’était dressé, à sa façon, face à l’injustice. Il était le symbole de la fraternité.

La fraternité pour la condition humaine.

Toute sa vie, tonton Barro s’est employé à être au service de ses concitoyens. Il s’est enrichi à leur contact. Il les a écoutés et accompagnés, sans jamais se lasser. Il n’ignorait rien de leurs craintes, de leurs interrogations, de leurs souffrances, mais aussi, de leur volonté de s’en sortir et de réussir. Il a toujours appelé à l’essentiel de la vie.

Il était un homme de combats utiles. Combats pour la cohésion sociale et la réduction des inégalités. Combats contre la précarité des situations et l’exclusion sous toutes ses formes.

Combats pour la justice sociale, l’égalité des chances, la primauté de l’Etat de droit, la promotion du mérite et la protection de ceux qui se battent, qu’ils soient faibles ou puissants. Combats pour un Sénégal retrouvé, rassemblé et confiant.

Militant d’une chaîne de solidarité qui doit rester le dernier rempart contre la stigmatisation, le mépris et l’exclusion. Défenseur de la protection de la dignité des individus, mais aussi, de l’amélioration de la condition humaine, dans le respect de nos traditions et de notre africanité. Homme de parole et de partage, il n’a jamais trahi la promesse sociale.

Sa vie fut guidée et tendue par l’idée de solidarité et l’exigence de paix sociale. Il savait que seuls comptent, en définitive, ce que l’on est dans sa vérité et ce que l’on peut faire pour son prochain.

Telle fut sa vie, inscrite dans une fidélité absolue aux idéaux et aux engagements de sa jeunesse. Une fidélité tenace, qui demeure l’honneur le plus authentique des hommes de valeur. Il aura su jusqu’au bout, puiser en lui-même la force nécessaire pour assumer le poids de sa responsabilité. C’est la marque des grands hommes.

Par son exemple et son sacrifice, il est entré au Panthéon de l’histoire de notre pays. Depuis l’annonce de sa disparition, les hommages sont unanimes. De la Médina et d’ailleurs. De partout. Tous honorent un homme d’équilibre, un patriote intégral, qui avait compris très tôt « la nécessité de faire humanité ensemble et, ensemble, habiter le Sénégal », pour reprendre le propos du professeur Souleymane Bachir Diagne.

De l’Au-delà, il entend les voix du peuple du Sénégal. Les voix de compatriotes connus ou inconnus, de citoyens croisés quelque part dans le pays.

Ces voix témoignent. Elles expriment un combat assumé ensemble, un compagnonnage exigeant, une amitié sincère, une assistance désintéressée, un moment de convivialité, un accompagnement quasi paternel ; bref, une certaine idée du Sénégal et de l’Afrique dans ce qu’ils ont de fraternel, de pluriel et d’éternel.

Les patrimoines nationaux que sont El Hadj Mansour Mbaye, Adja Khar Mbaye Madiaga, sont témoins de ses amitiés et de ses fraternités : Ameth Diène et Adja Arame Diène bien sûr, mais aussi, Amadou Racine Ndiaye, Mbaye Jacques Diop, Ousmane Sène Blay, Elimane Ndour, Atoumane Ndiaye, Amadou Sam Wagne, Gallo Nguer, Guirane Ndoye, Babacar Touré et tant d’autres. Ils ont tout partagé. Dans le respect et l’estime de l’autre. Dans l’honneur et la dignité. Le Président Senghor avait raison : « ils ne sont pas morts gratuits. Ils sont les témoins de l’Afrique immortelle, ils sont les témoins du monde nouveau qui sera demain ».

El Hadj Doudou Diène, Assane Masson Diop, Adja Awa Gaye et Adja Seynabou Ndoukoubar, sont aujourd’hui, les continuateurs de cette fraternité. Compagnon et frère de Me Mbaye Jacques Diop, dont il croisa le chemin en 1948, à Rufisque, chez sa grand-mère Adja Aminata Guèye (amie de ma grand-mère Adja Thiaba Diop), j’ai eu le privilège de son affection et de recevoir ses leçons de vie.

En ce moment de recueillement, et au nom de tous les miens, j’exprime ma profonde compassion à son épouse Adja Marième Ndiaye, à ses enfants et aux parents qui l’ont entouré de leur affection.

A tous, je présente les condoléances émues et attristées de la famille et des amis de Me Mbaye Jacques Diop.






Dr. Pape Madické Diop

Mame Fatou Kébé