Hier, jusqu'à 16h, il était impossible de confirmer ou d'infirmer l'information rapportée par l'agence de presse française à propos de la mort, dans le désert algérien, de 12 migrants africains qui auraient tenté de rejoindre clandestinement la ville de Tamanrasset à partir du Mali. A part deux uniques survivants du groupe, qui ont pu regagner, on ne sait comment, la ville de Kidal, leur point de départ, les 12 malheureux candidats à l'immigration seraient morts de faim et de soif. Le camion qui les transportait est tombé en panne «entre la frontière algérienne et la ville de Tamanrasset», selon le témoignage du chauffeur. Le chauffeur, connu à Kidal pour exercer le métier de transporteur clandestin, ne donne pas d'autres indications qui pourraient corroborer ses propos et par là même aider les services de sécurité algériens à repérer les corps des victimes. On ne sait d'ailleurs par quel moyen il a pu rentrer à Kidal en compagnie de l'autre survivant, un jeune du nom d'Etienne qui, comme le reste du groupe, voulait tenter sa chance en Europe.
Black-out à Tam
A Tamanrasset, aucune autorité n'était en mesure de nous donner la moindre information sur ce tragique événement. A la wilaya, on nous affirme que le poste de chargé de la communication n'existe pas et qu'il vaut mieux s'adresser à la radio locale. A la direction générale de la protection civile, on nous informe
que le responsable en charge des statistiques et de l'information est «en réunion» et qu'il faut plutôt s'adresser à l'unité d'intervention. Un responsable au niveau de cette dernière structure dit tout ignorer de cette affaire et nous suggère de nous adresser de préférence… à la direction générale.
Parmi les rares interlocuteurs qui ont aimé apporter quelques réponses, un guide chargé de la reconduite à la frontière des immigrants clandestins : «Nous ne sommes pas au courant de cette affaire», nous dit-il, en ajoutant que «ce genre de drame est courant dans le Sahara». Le guide nous explique qu'«il ne se passe pas un jour sans qu'il n'y ait découverte de corps pétrifiés en plein reg».
Selon notre interlocuteur, il existe des réseaux de passeurs clandestins qui empruntent des itinéraires où il n'existe aucun point d'eau et aucun campement nomade. «Il est difficile de survivre dans certaines régions même si on dispose d'assez d'eau et de nourriture», précise le guide.
La nouvelle de la mort des 12 clandestins n'a pas provoqué de surprise particulière chez les transporteurs habitués à sillonner la route entre l'Algérie et le Mali. Cependant, aucun d'entre eux ne semble au fait du drame. «Dans quelque temps, la nouvelle se saura», nous rassure une source qui nous promet un supplément d'informations dans les heures à venir.
La cellule de communication centrale de la Gendarmerie nationale n'est pas non plus au courant du drame rapporté par le média français. «Nous n'avons pas eu connaissance de cette affaire», s'est-on contenté de nous dire.
Zones d'ombre
Les bribes d'informations diffusées sur cette affaire laissent les gens de Tamanrasset perplexes. Où s'est passé exactement le drame et quand ? Combien de temps a duré l'agonie des victimes ? Comment les deux rescapés ont-ils survécu et par quel moyen ont-ils pu revenir au Mali ? Pourquoi les autorités maliennes n'ont-elles pas réagi à la nouvelle ?
Des questions qui ne trouveront pas sitôt de réponse et qui compliquent davantage l'identification des victimes, si victimes il y a. Selon l'un des survivants, les personnes décédées seraient 3 Camerounais, 3 Maliens, 2 Ivoiriens, 2 Sénégalais, 1 Gambien et 1 Guinéen. Une précision qui en dit long sur l'incroyable trafic humain qui se pratique de l'autre côté de nos frontières avec le Sahel.
Ali Laïb letempsdz.com
Black-out à Tam
A Tamanrasset, aucune autorité n'était en mesure de nous donner la moindre information sur ce tragique événement. A la wilaya, on nous affirme que le poste de chargé de la communication n'existe pas et qu'il vaut mieux s'adresser à la radio locale. A la direction générale de la protection civile, on nous informe
que le responsable en charge des statistiques et de l'information est «en réunion» et qu'il faut plutôt s'adresser à l'unité d'intervention. Un responsable au niveau de cette dernière structure dit tout ignorer de cette affaire et nous suggère de nous adresser de préférence… à la direction générale.
Parmi les rares interlocuteurs qui ont aimé apporter quelques réponses, un guide chargé de la reconduite à la frontière des immigrants clandestins : «Nous ne sommes pas au courant de cette affaire», nous dit-il, en ajoutant que «ce genre de drame est courant dans le Sahara». Le guide nous explique qu'«il ne se passe pas un jour sans qu'il n'y ait découverte de corps pétrifiés en plein reg».
Selon notre interlocuteur, il existe des réseaux de passeurs clandestins qui empruntent des itinéraires où il n'existe aucun point d'eau et aucun campement nomade. «Il est difficile de survivre dans certaines régions même si on dispose d'assez d'eau et de nourriture», précise le guide.
La nouvelle de la mort des 12 clandestins n'a pas provoqué de surprise particulière chez les transporteurs habitués à sillonner la route entre l'Algérie et le Mali. Cependant, aucun d'entre eux ne semble au fait du drame. «Dans quelque temps, la nouvelle se saura», nous rassure une source qui nous promet un supplément d'informations dans les heures à venir.
La cellule de communication centrale de la Gendarmerie nationale n'est pas non plus au courant du drame rapporté par le média français. «Nous n'avons pas eu connaissance de cette affaire», s'est-on contenté de nous dire.
Zones d'ombre
Les bribes d'informations diffusées sur cette affaire laissent les gens de Tamanrasset perplexes. Où s'est passé exactement le drame et quand ? Combien de temps a duré l'agonie des victimes ? Comment les deux rescapés ont-ils survécu et par quel moyen ont-ils pu revenir au Mali ? Pourquoi les autorités maliennes n'ont-elles pas réagi à la nouvelle ?
Des questions qui ne trouveront pas sitôt de réponse et qui compliquent davantage l'identification des victimes, si victimes il y a. Selon l'un des survivants, les personnes décédées seraient 3 Camerounais, 3 Maliens, 2 Ivoiriens, 2 Sénégalais, 1 Gambien et 1 Guinéen. Une précision qui en dit long sur l'incroyable trafic humain qui se pratique de l'autre côté de nos frontières avec le Sahel.
Ali Laïb letempsdz.com