Le Néo-Zélandais de 51 ans, qui ne parle pas français, a pendant 300 coups consécutifs joué à chaque fois le meilleur mot possible, établi à l'avance par un ordinateur.
Le dictionnaire francophone appris en 9 semaines
Le triple champion du monde anglophone de Scrabble (2007, 2011 et 2013), qui a aussi remporté 11 fois la plus prestigieuse des compétitions, l'International de Thaïlande, prenait de moins en moins de plaisir à gagner dans sa langue natale. Il s'est donc lancé le défi d'apprendre le dictionnaire francophone du Scrabble en 9 semaines, comme l'explique Jean-Baptiste Morel, rédacteur en chef à Normandie-Actu, qui a suivi la compétition sur Twitter.
Ce Monsieur au regard filou s'appelle Nigel Richards. Au #Scrabble anglophone, c'est LA star. 3 fois champion du monde, il a remporté à 11 reprises le plus prestigieux des tournois mondiaux, l'International de Thaïlande.
Il remporte après cet apprentissage intensif et exceptionnel son premier titre de champion du monde francophone en 2015, en Scrabble classique. Ce mode de jeu traditionnel en face-à-face est le plus connu et le plus pratiqué.
Aussi fort qu'un ordinateur
En 2017, il est sacré trois fois champion du monde francophone dans les catégories "duplicate", une variante du Scrabble dans laquelle le but est de se rapprocher à chaque coup du meilleur coup possible, calculé en direct par un ordinateur. Il gagne dans les catégories "parties rapides", "par paires" et "élite" (la plus prestigieuse).
Sa performance de vendredi est historique, car il remporte à la fois le titre classique mais aussi les titres en "duplicate", un quadruplé jamais réalisé auparavant.
Il l’a (re)fait !
Le Néozélandais Nigel Richards conserve son titre mondial Élite Duplicate au top en 7 manches, 1 point devant le Congolais Arnaud Mulonda, vice-champion du monde. Le Québécois Francis Desjardin termine 3e à -5 !
Pendant 35 parties, il réalise les meilleurs coups prévus à l'avance par un ordinateur, sans le moindre faux pas et pendant 300 coups consécutifs d'après Jean-Baptiste Morel, de quoi faire tourner la tête de ses adversaires francophones.
Pour vous rendre compte de l'exploit, je vous invite à tenter, juste, de trouver la meilleure solution possible sur UN coup. Lui, il l'a fait sur plus de 300 coups consécutifs.
J'ai vu la vidéo, lui a trouvé ce coup-ci en 14 secondes. Alors top chrono.
Un seul point faible
Le Néo-Zélandais rend jaloux bon nombre de ses adversaires francophones. A part "bonjour", "merci" et les nombres, pour pouvoir compter les scores, Nigel Richards ne parle pas un mot de français. Certains sont fans, d'autres blasés voire sceptiques, allant jusqu'à l'accuser de s'aider d'une oreillette.
Les spécialistes précisent en tout cas qu'il ne triche pas. Nigel Richards avoue néanmoins un seul point faible : les mots en français de plus de 10 lettres. Compte tenu de la rareté de ces mots lors d'une partie, le Néo-Zélandais a encore de belles victoires devant lui.
L'Est Républicain