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INTERVIEW DR MALICK DIOP, MAIRE DE LA COMMUNE DE FANN-POINT E-AMITIE:"En 2012, Benno Siggil Senegaal sera au pouvoir"

Elu par 40 conseillers contre 4 pour son challenger de la même coalition, l’écologiste El Hadji Niang, le docteur Malick Diop, nouvel édile de la commune d’arrondissement de Fann-Point E-Amitié est convaincu que Benno Siggil Senegaal est obligé de consolider sa dynamique unitaire en perspective de l’élection présidentielle de 2012. Dans un entretien accordé à Nettali, le jeune maire issu des rangs de l’Alliance des forces de progrès a exposé les priorités de sa politique de gestion communale, ses convictions liées à l’unité de l’opposition, la cession des actions Sonatel de l’Etat à France Télécom entre autres sujets.


Rédigé par leral.net le Samedi 25 Avril 2009 à 19:05 | | 3 commentaire(s)|

INTERVIEW DR MALICK DIOP, MAIRE DE LA COMMUNE DE FANN-POINT E-AMITIE:"En 2012, Benno Siggil Senegaal sera au pouvoir"
Quelles sont les priorités de votre mandat à la tête de la mairie de Fann-Point E-Amitié ?

Les priorités de l’exercice de la mairie de Fann-Point E-Amitié sont liées exclusivement au programme que nous avons déroulé durant notre campagne électorale et qui a été élaboré de manière concertée avec les populations au moment de la pré campagne. Le socle de cette campagne, c’est les Assises nationales.

Le premier point du programme, c’est la transparence. Ainsi nous avions dit que nous allions démarrer par une déclaration de patrimoine des élus pour que l’on puisse savoir de manière claire et précise, si à la fin de l’exercice, il n’y a pas eu d’enrichissement illicite sur le dos des populations à la fin de l’exercice.

Le deuxième point, c’est la transparence dans la gestion qui suppose que tout ce qui est état financier soit accessible aux populations de Fann-Point-E-Amitié. Sur ce plan nous allons mettre sur pied un tableau qui va nous permettre d’avoir le budget prévisionnel, mais également l’état d’exécution budgétaire. Nous sommes en phase primaire d’informatisation, mais à coté nous aurons un site qui nous permettra d’avoir le budget sur internet.

Nous allons mettre sur pied, un comité d’experts qui sera différent des conseillers élus. Il va regrouper dans les différentes compétences transférées, les citoyens de la commune d’arrondissement qui ont une expertise avérée.

Dans quels autres secteurs allez-vous orienter votre politique de gestion ?

Nous allons insister sur l’emploi. Sur ce plan, des cartes citoyennes vont être confectionnées pour permettre à chaque citoyen de la commune d’arrondissement de s’identifier. Ces cartes vont également nous fournir une base de données communale des expertises qui nous permettra de savoir quels sont les métiers que nous avons au niveau de la commune, mais également les formations diplômantes qui ont permis aux citoyens d’avoir une expertise dans tel ou tel domaine. L’objectif c’est de discuter avec toutes les sociétés implantées dans la commune d’arrondissement et de faire un relais, un organe de facilitation avec ces sociétés pour permettre à compétence égale qu’on puisse recruter un citoyen de la commune plutôt que quelqu’un qui se déplace de manière très difficile venant d’un endroit très éloigné. Au bout de quelques mois, nous allons faire des bilans d’étape qui nous permettront de savoir combien de citoyens de la commune ont été employés via ce créneau.

Toujours sur cette base de données, nous allons passer à la phase santé. Nous avons déjà commencé à discuter avec les établissements de santé implantés dans la commune que ce soit l’hôpital Fann, le Suma, l’hôpital Gaspard Kamara pour qu’on puisse avoir l’urgence obligatoire. Toute personne détentrice d’une carte pourra, lorsqu’il y a une urgence (je ne parle pas d’hospitalisation ou de frais médicaux de manière spécifique), être soignée. Aujourd’hui, l’urgence obligatoire n’existe pas au Sénégal et nous allons commencer par Fann-Point E-Amitié.

Nous allons insister sur le désensablement qui est une compétence spécifique transférée aux communes d’arrondissement. Nous sommes en train de voir avec notre personnel, quelle est la meilleure manière pour réaliser ce désensablement. En relation avec la ville de Dakar, nous allons faire en sorte que les ordures ménagères soient régulièrement évacuées et que si jamais ce travail ne se fait pas, nous ferons tout pour influer au niveau de la ville pour que ce travail soit fait de manière efficiente. Nous étions ce matin en visite au niveau des centres d’états civils de Fann et d’Amitié. Dans ce domaine nous voulons accélérer le processus d’informatisation tout en construisant un autre bâtiment à Amitié.

Le poste de santé de Fann-Hock constitue une priorité dans notre programme, car Fann-Hock est le quartier le plus enclavé de la commune. Nous voulons vraiment mettre sur pied ce poste de santé le plus rapidement possible. D’après les études que nous avons réalisées, ce projet est faisable.

J’insisterai également sur l’éclairage public. La ville de Dakar a fait un éclairage sur les grandes artères, mais sur les artères internes que ce soient à Fann Hock, Point E, Rue 10 ou Amitié, nous avons constaté que des installations sont là mais les lampadaires sont cassés. L’entretien de ces installations est une compétence transférée à la commune d’arrondissement. Nous sommes en train de faire le décompte. Nous avons trouvé un compte administratif. Il n y a pas de passif, mais les caisses ne sont pas très fournies. Le recouvrement se fait de très mauvaise manière, nous n’avons que deux employés qui sont chargés de cela.

Vous venez de dérouler un programme très ambitieux. Comment comptez-vous vous y prendre ?

C’est à nous de chercher les moyens de notre politique. Si ce n’était pas à nous de le faire, les populations ne nous auraient pas fait confiance pour qu’on puisse jouer ce rôle là. Il y a une dynamique d’impulsion que le maire doit amener avec son équipe.

Quelle appréciation faites-vous de la gestion de votre prédécesseur ?

Globalement, c’est une mairie où les comptes administratifs sont corrects mais il n’y a pas de dynamisme dans l’exécution des taches qui incombent à une mairie d’arrondissement. Dans cet état de fait, il y a le problème des recettes municipales. C’est une mairie qui n’a pas de dettes, mais qui n’a pas non plus de recettes. Quand vous n’avez pas de dettes, vous ne pouvez pas exécuter un programme. Nous allons tout faire pour que ce système de collecte se fasse de la meilleure manière.

Que pensez-vous des tiraillements notés au sein de votre coalition lors de l’installation des maires dans les collectivités locales où vous êtes arrivés vainqueur, notamment à Kaffrine, Diourbel etc. ?

Moi je suis très dynamique Benno. J’y ai cru depuis le début. L’élément local a son importance, mais la dynamique nationale est arrivée à un niveau où des détails au niveau local ne peuvent pas logiquement générer un clash au niveau national. A un moment donné, les populations ont été très inquiètes pour savoir, si oui ou non on allait ensemble aux élections, etc. Nous étions sûrs de ce résultat là. C’est cet état d’esprit qui nous habite encore aujourd’hui. Nous sommes sûrs que nous irons ensemble aux élections de 2012. Peut-être qu’à un certain niveau, on maîtrise mieux ces questions là. Je ne peux pas m’exprimer sur Kaffrine, Abdoulaye Wilane et Mata Sy Diallo sont plus indiqués.

Vu toutes ces contradictions, pensez-vous que Benno Siggil Senegaal mérite toujours d’exister ?

Benno est obligé d’exister aujourd’hui. Les divergences sont beaucoup plus exacerbées au sein d’un même parti que constitue le Pds qu’au sein de Benno. On ne peut pas dire que le Pds existe jusqu’à présent. Il y a juste un secrétaire général et le désert. Ils ont pensé à la monarchisation avec le fils du président, ils ont pensé au fils putatif. Je pense qu’aujourd’hui, il y a une implosion au sein du Pds qui n’a rien à voir avec 32 partis dont les leaders se réunissent toutes les semaines depuis deux ans avec leurs convergences, leurs divergences etc. Ceci est extrêmement important dans une dynamique de fonctionnement d’une coalition. Les gens se disent des vérités à l’interne.

Nous sommes dans une phase où nous allons arriver ensemble en 2012. La dynamique Benno au niveau national est obligé d’aller jusqu’à 2012. Ce sont les sénégalais qui vont nous obliger à aller aux élections ensemble. Avec les Assises nationales, c’est la première fois qu’au Sénégal aussi bien national que participatif. L’exécution de ce programme est dévolue à ceux qui concourent aux suffrages des sénégalais. Nous avons l’obligation de mener à bien ce projet.

Ce projet comporte un volet juridique important, car nous ne voulons plus du régime présidentiel. Nous voulons un régime parlementaire avec un président qui ne puisse pas avoir les pouvoirs que Wade a aujourd’hui. Des chambres qui joueront leur rôle. Un gouvernement qui va jouer son rôle. Et pour cela, toutes les franges de Bennoo Siggil Senegaal devront se retrouver dans ce que nous allons proposer en 2012. En 2012, ce ne sera pas une personne qui va gagner, mais une coalition. En 2012, Benno sera au pouvoir.

En 2000, c’est une coalition qui avait porté Me Wade à la tête du Sénégal et cela ne vous a pas empêcher de basculer dans l’opposition ?

Nous n’avions pas de programme en 2000. Les sénégalais ont voté pour des individus. D’ailleurs, la Coalition qui a amené Wade au pouvoir en 2000 est une coalition post premier tour. Il y a eu la coalition entre Moustapha Niasse et Abdoulaye Wade. Nous ne sommes plus à ce niveau là. Nous irons à ces élections avec un programme qui inclut le changement des institutions de la République par voie référendaire.

Avez-vous une idée sur l’identité de cet homme consensuel de 2012 ?

Si je vous dis que j’ai une idée, ça voudra dire que je suis extraordinaire. Je ne pense pas qu’à part Dieu quelqu’un puisse vous dire qui sera ce président. Au niveau de Benno Siggil Senegaal, nous mettrons sur pied l’équipe qui va gérer le Sénégal en fonction des éléments institutionnels issus des Assises.

Comment comprenez-vous les contestations suscitées par la mainmise du Ps et de l’Afp sur la majorité des mairies gagnées par Benno Siggil Senegaal ?

Ce n’est pas ça le sujet aujourd’hui. Aux Hlm, le maire des Hlm s’appelle Aly Diouf. Lors des investitures, il était le seul membre du mouvement Tekki sur les listes. Des conseillers de l’Afp, du Ps et d’autres partis du Benno l’ont soutenu pour qu’il soit élu. Son élection démontre aux populations que Benno Siggil Senegaal a la possibilité de tirer les citoyens du guêpier dans lequel les libéraux les ont mis. Autant, nous avons mis Aly Diouf à la tête des Hlm, autant, au niveau des leaders, nous pourrons mettre un leader dont le parti ne compte pas plus de deux militants s’il est la personne qu’il faut pour diriger le Sénégal en 2012. Je pense que c’est cet état d’esprit que nous avons et nous allons y arriver en 2012.

Vous êtes jeune et vous venez d’être porté à la tête d’une mairie d’arrondissement. Ne pensez-vous pas qu’il soit temps de mettre en pratique l’alternance générationnelle au sein des partis politiques ?

Je n’ai jamais cru en l’alternance générationnelle. J’ai toujours cru à la théorie de l’homme qu’il faut à la place qu’il faut. S’il ne s’agissait que de l’alternance générationnelle, le Pds en a fait une parce que la plupart de ses responsables sont jeunes. Mais quels jeunes ? Des jeunes qui n’ont pas la capacité de gérer, des jeunes qui n’ont pas de compétences. Il ne faut pas au nom de l’alternance générationnelle mettre des gens dont la seule chance est d’avoir moins de quarante ans. Il faut privilégier la compétence. Si dans un patelin, il n’y a aucun jeune valable, il n’ y a aucun mal à mettre un grabataire. Alors pour toutes ces raisons, je ne peux pas être en faveur de l’alternance générationnelle.

Vous avez également été élu 11ème adjoint au maire de la ville de Dakar. Comment jugez-vous le bilan de l’équipe sortante dirigée par Pape Diop ?

On va faire un état des lieux d’abords. Je ne pense pas aux supputations et aux jugements de valeurs. La subjectivité n’a jamais réglé le problème. On ne peut pas encore juger le programme qui a été exécuté par l’équipe sortante.

Est-ce que les tiraillements notés dans Benno ne sont pas en contradictions avec les poncifs sur la bonne gouvernance que vous développiez durant la campagne électorale ?

Nous avons un objectif commun qui est de changer les choses. Pour les élections locales, le mode de scrutin est particulier. Les conseillers qui sont sur les différentes listes défendent leur programme. Après l’élection du maire, ils gèret ensemble. Il peut arriver que parmi les conseillers, plusieurs aient l’ambition de briguer le poste de maire, car pensant qu’ils sont les plus aptes à s’acquitter de cette mission. C’est ça qui amène quelques tiraillements. Mais dans une coalition de trente deux partis, c’est tout à fait normal. Dans le Pds il y a beaucoup plus de problèmes que dans Bennoo.

Comment analysez-vous la volonté de l’Etat de céder le tiers de ses actions détenues dans le capital de la Sonatel à France Télécom ?

C’est anormal parce que la dissolution du Sénat règlerait les problèmes d’argent invoqués par le ministre de l’Economie et des Finances. Et au niveau de la conférence des leaders, nous sommes en train de dénoncer. En tant que opposition, nous allons prendre contact avec les organismes internationaux pour fustiger cette transaction. Après notre intervention, les organismes internationaux ont fait une injonction pour bloquer le processus.

On n’a pas trop senti l’opposition dans la lutte pour la préservation des intérêts des travailleurs de la Sonatel que mène l’Intersyndical de la même société. Est-ce que ce silence est lié à l’euphorie de la victoire lors des locales ?

Ce n’est pas l’euphorie de la victoire. C’est juste que, nous sommes en train d’installer les conseils municipaux. Nous n’avons pas le don d’ubiquité. Vous nous concéderez d’être intervenus. Nous n’avons pas fait de marche. Le système sénégalais est tel que comme l’Etat est à la rue, tant qu’il n’y a pas de marche on dit qu’il n’y a pas d’actions.
nettali

Pape Alé Niang


1.Posté par cybernet le 26/04/2009 01:11 | Alerter
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vraiment monsieur le MAIRE c'est de l'utopie pour dire que BEENOO sera au pouvoir.BEENOO c'est du leurre et qui vivra verra.

2.Posté par le solitaire le 26/04/2009 19:26 | Alerter
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le jardin de la rue dix a été " vendu" par l'ancienne équipe à des barbouzes venus d'europe. ce patrimoine sera t il rendu à la commune ou, puisu'il y aura transparence, saura t on le revenu tiré par la commune de l'exploitation de ce site? ensuite, on parle de 50 millions vers le restaurant térrou-bi. le maire va t-il hériter ce dossier dans la transparence obscurcissante ou va t il déballer ce dossier au grand jour?
combien le journaliste a t il reçu pour cet article. des hommes sont partis mais les habitudes restent. le changement, c'était le sopi du pds qui l'avait fait miroiter. l'unité pour relever le sénégal est promise par benno siggil sénégal, pour 2012!!!! en attendant, bon appétit!

3.Posté par la girouette le 26/04/2009 19:33 | Alerter
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le peuple, le bon peuple que l'on dit mûr et éveillé, a choisi l'âne pour sanctionner le baudet. sans avoir mis sa charge au dos, que déja, hi han, hi han, ces ânes sanctionnés en 2000, parlent d'une accession au pouvoir en 2010. mais, la mairie, le conseil régional ne sont ils pas des pouvoirs? montrez nous donc ce que vous savez faire de ces pouvoirs locaux avant de se bomber le torse et d'annoner hi han, hi han à tout vent. allez ouste, au boulot!!

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