Le pouvoir ne serait pas prêt de lâcher prise dans sa traque contre Macky Sall. Bien au contraire, nos investigations révèlent que le ministre de l’Intérieur, Cheikh Tidiane Sy et ses hommes de la Sûreté urbaine (SU) pensent détenir «une piste solide». En atteste, la poursuite des auditions dans l’entourage proche de l’ancien Premier ministre. Tout son réseau de relations nationales et internationales est, depuis longtemps, sous surveillance. Mais, les enquêteurs concentrent davantage leurs efforts sur ses relations avec le représentant de l’Alliance pour la République (Apr) au Gabon, Abdoulaye Sall. Ce Sénégalais résidant au Gabon, à qui l’on prête une grande richesse provenant du milieu diamantaire en Afrique centrale, fait figure de pièce maîtresse du réseau de l’ex-président de l’Assemblée nationale.
«Plus de 400 messages» à décrypter
Les limiers en sont d’autant plus convaincus qu’ils sont en train de décrypter «plus de 400 messages entrants et sortants» trouvés dans les téléphones portables d’Abdoulaye Sall et de sa femme. La police est aidée dans cette tâche par trois techniciens de la Sonatel mis à disposition, à la demande du commissaire de la SU. Les «experts» de la société de télécoms y travaillent «intensément avec la police», indique une de nos sources proches du dossier. Ces appareils téléphoniques, dont un Blackberry, ont été saisis lundi dernier dans l’après-midi, en même temps que des ordinateurs portables, chez Abdoulaye Sall. Ce jour, où tout semblait s’accélérer pour prendre à défaut Macky Sall, alors que les policiers partaient chez Abdoulaye Sall, le ministre de l’Intérieur a appelé pour donner l’ordre de confisquer ces appareils. C’est là une étape dans la détermination des enquêteurs à dénicher, chez lui, la «pièce à conviction» fatale au leader de l’Apr.
«Plusieurs millions à Bnp Paris»
Rien n’est écarté dans cet objectif. Notamment la piste bancaire. Selon nos sources, le commissaire de la SU a envoyé un ordre de réquisition aux fins d’une levée du secret bancaire visant des comptes d’Abdoulaye Sall ouvert à la SGBS, CBAO et au niveau d’autres banques de Dakar. Les banques ont livré toutes les informations sur les transactions financières avec précisions des montants et dates. Il ressort au niveau de la Bnp Parisbas de France, que les enquêteurs ont pu établir que l’intéressé y détient un compte crédité de «plusieurs millions de francs CFA».
Moments cruciaux d’une traque
Dans la matinée du 26 janvier, Abdoulaye Sall est arrêté pour une banale affaire de permis de conduire. Il serait pris en train de conduire une voiture avec un «permis gabonais». Dans l’après-midi, son domicile est perquisitionné. Les limiers fouillent ses trois véhicules, une Touareg appartenant à l’épouse d’Abdoulaye Sall, une 607 et une de marque GMC (voiture de luxe équipée de frigo-bar et télé). Les policiers saisissent aussi les chéquiers de la cible et de sa femme. Quelques jours plus tôt, dans la nuit du samedi 24 au dimanche 25 janvier dernier, en provenance du Gabon, M. Abdoulaye Sall est soumis à une fouille en règle à son arrivée à l’aéroport international Léopold Sédar Senghor de Dakar.
Vers 16 heures, ce lundi de mémoire pour les familles de Macky et Abdoulaye Sall, une équipe de la Sûreté urbaine se rend, vers 16 heures, chez le procureur de la République. Motif, récupérer «un pli où se trouve un formulaire de questionnaire» à soumettre à Macky Sall. La décision de son audition par la Police avait été déjà prise. L’affaire est pilotée par Cheikh Tidiane Sy lui-même.
18 heures, retour de l’équipe de la SU au commissariat central de Dakar. De là, un cortège de trois véhicules de police s’ébranle via la corniche Ouest vers la résidence de Abdoulaye Sall. Mais, au beau milieu du trajet, un coup de fil provenant de la haute hiérarchie change les données. Nos sources précisent que c’est un appel du ministre de l’Intérieur. Ce dernier ordonne d’éclater l’équipe de policiers en deux groupes. L’un est dirigé vers la destination initiale, l’autre réorienté vers chez Macky Sall. En réalité, des éléments des Renseignements généraux (Rg) et du Groupement d’intervention rapide (Gir) étaient déjà aux abords du domicile de l’ancien Premier ministre.
Concomitamment, le ministre Cheikh Tidiane Sy signe et publie un communiqué où il fait mention de "l'existence d'un réseau de blanchiment d'argent sale impliquant Macky Sall (...) et Abdoulaye Sall, de nationalité sénégalaise résidant au Gabon". L’accusation fait l’effet d’une bombe. C’est le branle-bas du côté de Macky Sall, qui a été lui-même ministre de l’Intérieur.
Le ballet des amis et sympathisants accourus soutenir le chef de l’Apr, gêne quelque peu le boulot des flics. «La consigne était de l’amener ce jour-là», confient nos sources. Cet accroc lié à la précipitation dans l’exécution du projet de mise à mort, rappelle les premiers moments de la convocation d’Idrissa Seck, en juillet 2005. L’histoire se répète, à des variantes près.
Le mardi 27 janvier, vers 12 heures et demi, après le départ d’Amath Dansokho du PIT, une dame inspecteur de police remet à Macky Sall une convocation pour 16 heures. Ce dernier s’y rend, et sort des locaux de la SU trois après son interrogatoire. Ce n’est qu’un répit pour lui et ses proches…
«Plus de 400 messages» à décrypter
Les limiers en sont d’autant plus convaincus qu’ils sont en train de décrypter «plus de 400 messages entrants et sortants» trouvés dans les téléphones portables d’Abdoulaye Sall et de sa femme. La police est aidée dans cette tâche par trois techniciens de la Sonatel mis à disposition, à la demande du commissaire de la SU. Les «experts» de la société de télécoms y travaillent «intensément avec la police», indique une de nos sources proches du dossier. Ces appareils téléphoniques, dont un Blackberry, ont été saisis lundi dernier dans l’après-midi, en même temps que des ordinateurs portables, chez Abdoulaye Sall. Ce jour, où tout semblait s’accélérer pour prendre à défaut Macky Sall, alors que les policiers partaient chez Abdoulaye Sall, le ministre de l’Intérieur a appelé pour donner l’ordre de confisquer ces appareils. C’est là une étape dans la détermination des enquêteurs à dénicher, chez lui, la «pièce à conviction» fatale au leader de l’Apr.
«Plusieurs millions à Bnp Paris»
Rien n’est écarté dans cet objectif. Notamment la piste bancaire. Selon nos sources, le commissaire de la SU a envoyé un ordre de réquisition aux fins d’une levée du secret bancaire visant des comptes d’Abdoulaye Sall ouvert à la SGBS, CBAO et au niveau d’autres banques de Dakar. Les banques ont livré toutes les informations sur les transactions financières avec précisions des montants et dates. Il ressort au niveau de la Bnp Parisbas de France, que les enquêteurs ont pu établir que l’intéressé y détient un compte crédité de «plusieurs millions de francs CFA».
Moments cruciaux d’une traque
Dans la matinée du 26 janvier, Abdoulaye Sall est arrêté pour une banale affaire de permis de conduire. Il serait pris en train de conduire une voiture avec un «permis gabonais». Dans l’après-midi, son domicile est perquisitionné. Les limiers fouillent ses trois véhicules, une Touareg appartenant à l’épouse d’Abdoulaye Sall, une 607 et une de marque GMC (voiture de luxe équipée de frigo-bar et télé). Les policiers saisissent aussi les chéquiers de la cible et de sa femme. Quelques jours plus tôt, dans la nuit du samedi 24 au dimanche 25 janvier dernier, en provenance du Gabon, M. Abdoulaye Sall est soumis à une fouille en règle à son arrivée à l’aéroport international Léopold Sédar Senghor de Dakar.
Vers 16 heures, ce lundi de mémoire pour les familles de Macky et Abdoulaye Sall, une équipe de la Sûreté urbaine se rend, vers 16 heures, chez le procureur de la République. Motif, récupérer «un pli où se trouve un formulaire de questionnaire» à soumettre à Macky Sall. La décision de son audition par la Police avait été déjà prise. L’affaire est pilotée par Cheikh Tidiane Sy lui-même.
18 heures, retour de l’équipe de la SU au commissariat central de Dakar. De là, un cortège de trois véhicules de police s’ébranle via la corniche Ouest vers la résidence de Abdoulaye Sall. Mais, au beau milieu du trajet, un coup de fil provenant de la haute hiérarchie change les données. Nos sources précisent que c’est un appel du ministre de l’Intérieur. Ce dernier ordonne d’éclater l’équipe de policiers en deux groupes. L’un est dirigé vers la destination initiale, l’autre réorienté vers chez Macky Sall. En réalité, des éléments des Renseignements généraux (Rg) et du Groupement d’intervention rapide (Gir) étaient déjà aux abords du domicile de l’ancien Premier ministre.
Concomitamment, le ministre Cheikh Tidiane Sy signe et publie un communiqué où il fait mention de "l'existence d'un réseau de blanchiment d'argent sale impliquant Macky Sall (...) et Abdoulaye Sall, de nationalité sénégalaise résidant au Gabon". L’accusation fait l’effet d’une bombe. C’est le branle-bas du côté de Macky Sall, qui a été lui-même ministre de l’Intérieur.
Le ballet des amis et sympathisants accourus soutenir le chef de l’Apr, gêne quelque peu le boulot des flics. «La consigne était de l’amener ce jour-là», confient nos sources. Cet accroc lié à la précipitation dans l’exécution du projet de mise à mort, rappelle les premiers moments de la convocation d’Idrissa Seck, en juillet 2005. L’histoire se répète, à des variantes près.
Le mardi 27 janvier, vers 12 heures et demi, après le départ d’Amath Dansokho du PIT, une dame inspecteur de police remet à Macky Sall une convocation pour 16 heures. Ce dernier s’y rend, et sort des locaux de la SU trois après son interrogatoire. Ce n’est qu’un répit pour lui et ses proches…