Dans cet entretien exclusif accordé à Financial Afrik, le secrétaire exécutif de l’Agence du nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (Nepad), Ibrahim Assane Mayaki, évoque les énormes chantiers de l’agence qui facilite la mise en œuvre de projets régionaux intégrateurs comme le corridor Lagos-Abidjan.
Le Président en exercice de l’Union africaine, Alpha Condé, a récemment critiqué le fonctionnement du comité d’orientation du Nepad. Qu’en est-il exactement ?
Le président Condé n’a pas critiqué le fonctionnement du comité d’orientation des chefs d’états; un projet de décision relatif à la résiliation du comité a été proposé à l’assemblée de l’Union africaine, mais il n’a pas été adopté. L’Agence du Nepad, quant à elle, continue de fonctionner à la satisfaction de nos Etats membres.
Une rencontre entre votre agence et ses principaux donateurs s’est récemment tenue à Abidjan en Côte d’Ivoire. Quels sont les engagements majeurs pris par les bailleurs de fonds ?
Le Nepad ne s’est pas réuni avec des bailleurs de fonds à Abidjan, il s’agit plutôt d’une réunion entre la Banque africaine de développement (BAD) et des bailleurs par rapport à une initiative logée à la banque, et qui concerne le financement d’études de faisabilité de projets Nepad. Cette initiative nommée Nepad Ippf est également abondée par des pays africains.
Depuis sa création en 2001, le Nepad s’est déployé à travers le continent. Quel bilan retenir pour une première évaluation?
L’agence du Nepad agit actuellement comme l’agence de développement du continent africain, et est présente dans cinquante-deux (52) pays dans des domaines qui vont du changement climatique à l’énergie, en passant par les nouvelles technologies, le secteur des pêches et de l’aquaculture, l’emploi des jeunes, l’agro-industrie, les biotechnologies, la recherche génétique, la restauration des terres dégradées, etc.
Votre structure a listé plusieurs projets prioritaires, notamment en termes d’infrastructures. Nombre d’observateurs croient qu’il s’agit d’éléphants blancs. Qu’en est-il réellement ?
Il n’y a pas d’éléphants blancs; tout simplement parce que nous ne construisons pas d’infrastructures. Nous facilitons leur mise en œuvre par des groupes de pays ou des communautés économiques régionales comme la route transsaharienne Alger Lagos, le corridor Lagos Abidjan, l’interconnexion Zambie-Tanzanie-Kenya, le barrage de Ruzizi, etc.
Propos recueillis par Albert SAVANA (Financialafrik)