«On se retrouve avec deux crocodiles qui veulent s’abreuver à la même mare»
«Khalifa Sall appartient au Parti socialiste, un vieux parti très expérimenté et bien implanté dans le pays, et qui cherche légitimement à revenir au pouvoir. Macky Sall est avec un jeune parti, pas encore bien implanté en termes de structures. Khalifa Sall est maire de Dakar à la faveur d’une élection en 2009 qui a été favorable à la coalition à laquelle il appartenait, aux côtés de Macky Sall. La gestion des relations à l’intérieur de la coalition a évolué dans la bonne entente, mais à un moment donné, chacun commence à se peser. Macky Sall continue dans la coalition Bby avec le Ps dont Khalifa Sall est membre. On arrive à un moment où, à la veille des Locales, chaque parti commence à se compter. L’Apr a besoin de s’implanter, le Ps a besoin de consolider les choses. Etre au pouvoir et ne pas contrôler politiquement la capitale, ce n’est pas très commode, je ne peux pas dire que c’est dangereux, mais ce n’est pas commode pour un Président et un parti présidentiel de laisser le contrôle de la capitale à quelqu’un qui n’est pas très ami-ami en termes de relations politiques. Donc l’Apr voulait la mairie de Dakar et c’est légitime, mais Khalifa Sall avait fait un travail qui lui avait donné une certaine popularité et une certaine image. Macky Sall se rendant compte qu’il vaut mieux avoir Khalifa Sall à ses côtés que l’inverse, a peut-être cherché à le récupérer en passant par Tanor Dieng, mais en oubliant que Khalifa Sall est peut-être très respectueux de Tanor, mais a aussi besoin de se positionner en tant que futur candidat du parti. Ce qui arrange Khalifa Sall, c’est de ne pas être le porteur d’eau de quelqu’un d’autre. On se retrouve avec deux crocodiles qui veulent s’abreuver à la même mare.
«Khalifa Sall est très fort à Dakar, mais n’en faisons pas un homme très fort au Sénégal»
Ils sont tous les deux dans la coalition Bby, mais j’ai toujours dit que les membres de cette coalition ‘’bokougnou lignou yaakaar’’. Khalifa Sall a ses propres ambitions et ses propres calculs, il se dit qu’il ne voit pas pourquoi il se mettrait derrière Macky Sall. Il ne le dit peut-être pas de manière ouverte, mais il est obligé de faire ses calculs en se disant qu’il peut aller chercher les choses en dehors de Bby. Il ne peut pas avoir de chances devant Macky à l’intérieur de Bby. A la veille d’une Présidentielle à venir, Macky Sall a besoin de consolider ses bases, et il peut penser que la meilleure coalition c’est Bby et il fait tout pour qu’elle ne se disloque pas. Et Khalifa Sall fait tout pour que le Ps ne perde pas son identité et ses intérêts à l’intérieur d’une coalition hétéroclite. Donc, il y aura forcément des oppositions. De mon point de vue, Bby est plus proche aujourd’hui d’une rupture entre le Ps et l’Apr, sauf si l’un ou l’autre des partis se rend compte qu’on ne peut pas aller séparément. Khalifa Sall est très fort à Dakar, mais n’en faisons pas un homme très fort au Sénégal. Et Khalifa Sall ne peut pas trahir le Ps, c’est un socialiste pur et dur.»
L'Observateur
«Khalifa Sall appartient au Parti socialiste, un vieux parti très expérimenté et bien implanté dans le pays, et qui cherche légitimement à revenir au pouvoir. Macky Sall est avec un jeune parti, pas encore bien implanté en termes de structures. Khalifa Sall est maire de Dakar à la faveur d’une élection en 2009 qui a été favorable à la coalition à laquelle il appartenait, aux côtés de Macky Sall. La gestion des relations à l’intérieur de la coalition a évolué dans la bonne entente, mais à un moment donné, chacun commence à se peser. Macky Sall continue dans la coalition Bby avec le Ps dont Khalifa Sall est membre. On arrive à un moment où, à la veille des Locales, chaque parti commence à se compter. L’Apr a besoin de s’implanter, le Ps a besoin de consolider les choses. Etre au pouvoir et ne pas contrôler politiquement la capitale, ce n’est pas très commode, je ne peux pas dire que c’est dangereux, mais ce n’est pas commode pour un Président et un parti présidentiel de laisser le contrôle de la capitale à quelqu’un qui n’est pas très ami-ami en termes de relations politiques. Donc l’Apr voulait la mairie de Dakar et c’est légitime, mais Khalifa Sall avait fait un travail qui lui avait donné une certaine popularité et une certaine image. Macky Sall se rendant compte qu’il vaut mieux avoir Khalifa Sall à ses côtés que l’inverse, a peut-être cherché à le récupérer en passant par Tanor Dieng, mais en oubliant que Khalifa Sall est peut-être très respectueux de Tanor, mais a aussi besoin de se positionner en tant que futur candidat du parti. Ce qui arrange Khalifa Sall, c’est de ne pas être le porteur d’eau de quelqu’un d’autre. On se retrouve avec deux crocodiles qui veulent s’abreuver à la même mare.
«Khalifa Sall est très fort à Dakar, mais n’en faisons pas un homme très fort au Sénégal»
Ils sont tous les deux dans la coalition Bby, mais j’ai toujours dit que les membres de cette coalition ‘’bokougnou lignou yaakaar’’. Khalifa Sall a ses propres ambitions et ses propres calculs, il se dit qu’il ne voit pas pourquoi il se mettrait derrière Macky Sall. Il ne le dit peut-être pas de manière ouverte, mais il est obligé de faire ses calculs en se disant qu’il peut aller chercher les choses en dehors de Bby. Il ne peut pas avoir de chances devant Macky à l’intérieur de Bby. A la veille d’une Présidentielle à venir, Macky Sall a besoin de consolider ses bases, et il peut penser que la meilleure coalition c’est Bby et il fait tout pour qu’elle ne se disloque pas. Et Khalifa Sall fait tout pour que le Ps ne perde pas son identité et ses intérêts à l’intérieur d’une coalition hétéroclite. Donc, il y aura forcément des oppositions. De mon point de vue, Bby est plus proche aujourd’hui d’une rupture entre le Ps et l’Apr, sauf si l’un ou l’autre des partis se rend compte qu’on ne peut pas aller séparément. Khalifa Sall est très fort à Dakar, mais n’en faisons pas un homme très fort au Sénégal. Et Khalifa Sall ne peut pas trahir le Ps, c’est un socialiste pur et dur.»
L'Observateur