D’entrée, Moustapha Niasse et ses camarades diront qu’avec la nouvelle donne, la suppression du Sénat, exemple de monstruosité juridique et d’impertinence politique, outre sa nature de gouffre financier, ne peut pas être négociable. Autre fait, défendent-ils, que l’Assemblée nationale qui est le rejeton d’élections nébuleuses avec un taux de participation autour de 20 % n’est guère représentative dans notre pays. Une raison particulière qui les pousse encore à aborder un point essentiel concernant un imminent remaniement. À ce propos, pour les progressistes, « le remaniement ministériel agité depuis un certain temps, comme un chiffon rouge, n’est qu’un non-évènement de plus qui n’intéresse que ceux qui sont incapables de vivre les choses de la Cité en dehors d’une approche politicienne enrobée de ruse et de calculs sans perspectives ». Sur le même registre, ils reviendront à la charge pour tirer à boulet rouge sur Wade et son régime, s’offusquant de la libération des 12 nervis qui ont saccagé les journaux l’AS et 24 heures chrono. « Après l’adresse à la Nation du 3 avril, qui est un modèle de refus de voir la réalité en face, voilà que le Secrétaire général national du PDS, arborant son manteau de chef de l’Etat, gracie les douze nervis qui ont effectué le saccage des locaux d’organes de presse en agressant physiquement des journalistes et autres membres du personnel », ont-ils dit. Poursuivant leurs propos, ils additionneront, « au même moment, le commanditaire identifié vaque tranquillement à ses occupations, se prévalant avec arrogance de la protection dont il bénéficie au sommet de l’Etat ». Pour eux, malgré le séisme du 22 mars 2009, le gouvernement de Me Wade, dans le discours comme dans les actes posés, s’obstine à poursuivre sa fuite en avant insensée, en ignorant les messages pourtant clairs du peuple sénégalais. Et de clamer, « cet acte caricatural ne saurait occulter la pertinence des choix du peuple, lors des élections locales du mois dernier ». Car, il reste et demeure clair toujours pour les progressistes qu’en donnant un coup d’arrêt net au projet de dévolution monarchique du pouvoir, les populations ont voulu, par la même occasion, dénoncer une mal gouvernance chronique désastreuse, aussi bien pour l’économie nationale que pour le quotidien des ménages. Sur le même fil, à la veille de la célébration du 1 er mai, le Sénégal se trouve dans un contexte qui met plus que jamais à nu le fossé qui sépare les tenants du pouvoir et le peuple sénégalais, ont encore soutenu Moustapha Niasse et ses camarades. Parlant de mal gouvernance, pour eux encore une fois, cela a provoqué l’effondrement de plusieurs unités industrielles et entreprises qui ont accusé le contrecoup de choix nébuleux, aux antipodes de l’intérêt national et de toute logique économique. Il en est ainsi de la SONACOS, des ICS, de la SENELEC, de la SAR, de TRANSRAIL, du Port Autonome de Dakar, d’Air Sénégal International et de la SONATEL qui fait depuis un certain temps l’objet de convoitises inqualifiables, à travers le projet de vente d’une partie des actions de l’Etat du Sénégal à France Télécom. (…).
Abdoulaye Mbow
Source L'Office
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