Les propos de Wade, fourmillant d’indécences sont vraiment condamnables. C’est encore plus regrettable que l’auteur de tels propos est un ancien Président de la République et, de surcroît octogénaire. Il est certain que s’il ne jouissait pas de « l’IMMUNITE» que le Président Sall lui avait accordée et réitérée à la vielle du sommet de la francophonie, on l’aurait arrêté et probablement inculpé d’offense au Chef de l’Etat et diffusion de fausses nouvelles comme de jeunes leaders politiques furent emprisonnés pour ces délits durant les régimes successifs.
Il est vrai que l’attitude de Wade est anormale et amorale, mais elle ne relève aucunement d’une démence « Wade nit ndiay la ». La démarche a été certainement mûrie qui procède d’une stratégie de provocation. Face au tournant décisif de l’Affaire Karim Wade, le père veut pousser le pouvoir à l’interpeller ou l’arrêter, ce qui provoquerait une plus forte mobilisation des sénégalais et de la communauté internationale à sa cause.
Une telle démarche est inélégante, maladroite, mesquine, sordide, donc blâmable. L’on est en mesure de comprendre le cri de désespoir d’un père dont le fils est écroué mais il est indigne d’user d’armes non conventionnelles et déstabilisantes des valeurs et principes fondateurs de notre République dans le but de diaboliser son adversaire. Avoir recours à des clichés, intégrés par les banalités de la société sénégalaise, qui ont longtemps vicié les relations au sein des communautés et, pour paraphraser Waltako, brisé des unions, ménages et amitiés jusqu’à ce que l’avènement de la République sacralise la dignité humaine, garantisse l’égalité de tous les citoyens, bannisse toute forme de discrimination et prône le respect de la personne humaine.
Permettez-moi, par moment, de m’adresser solennellement au Président Abdoulaye WADE.
Excellence, Maître, vous souvient-il que le préambule de la Constitution dont vous êtes l’inspirateur proclame le profond attachement du peuple du Sénégal souverain à ses valeurs culturelles fondamentales qui constituent le ciment de l'unité nationale ainsi que sa conscience de la nécessité d'affirmer et de consolider les fondements de la Nation et de l'Etat.
Au reste, Wade, insaisissable par ses multiples rôles et fonctions, se transforme tantôt en Doyen de la classe politique, Professeur émérite, Homme d’Etat ou ancien Président de la République, tantôt en Chef de parti, Opposant irréductible, Polémiste redoutable, Père de famille ou Avocat et Défenseur d’un détenu devenu trop encombrant. A force de se métamorphoser, dans ses multiples rôles, Wade a fini par s’identifier, de manière trop excessive, à l’un d’eux et frôler ainsi la dégénérescence à tel point qu’il veuille asservir tout un peuple devenu à ses yeux son esclave. Voilà le nouvel état d’esprit que les psychologues seraient à même de déceler et d’analyser.
Cette-fois, vous avez vraiment perdu le sens de la mesure, du compromis et des nuances du discours politique dont vous étiez pourtant le Maitre. Vos paroles sont si offensantes pour le Chef de l’Etat et le peuple sénégalais. Or vous devez leur rendre tout le respect, la gratitude et la considération qu’il vous accorde.
Non, Maître, refusez de faire de la calomnie et de la médisance vos dernières armes. Ces armes, vous le savez mieux que quiconque, ne sont guère acceptables encore moins redoutables ou rentables dans le champ politique. Vous devrez, comme vous le suggère Serigne Khadim Lo Gaydel, vous armer de la même patience qui vous a guidé pendant les longues et rudes années de quête du pouvoir.
Par ailleurs, la posture du Président Wade, à quelque semaines du verdit du procès l’enrichissement illicite, suscite quelques interrogations et révèle des failles dans les deux camps.
En émettant de sérieuses doutes sur le respect de la légalité et des principes de neutralité du système judiciaire en vigueur, et singulièrement sur l’indépendance de la justice à l’égard du pouvoir politique, Wade semble convaincu que cette justice, instrumentalisée, condamnera son fils. Dans ce cas, ne serait-il pas en train de poser des actes qui corseraient la sentence et bloqueraient toute possibilité dialogue ?
Excellence, Maître, agissez plus en homme d’Etat et de Droit, Grand-père de la nation qu’en simple père de famille ou chef de clan. Tout de votre formation, votre parcours politique et votre expérience vous prédestine à rester un vrai démocrate et humaniste.
De plus, les sorties désobligeantes et quelquefois injurieuses de certains caciques du régime démontrent, d’une part, un manque de sérénité dans le camp présidentiel. En effet, il existe toujours dans l’entourage du Président de la République, tous régimes confondus, des va-t-en-guerre qui optent, en tout temps, pour la confrontation. L’on se rappelle que des partisans du Président A. Diouf, voulant confisquer la victoire du peuple, n’ont jamais digéré son coup de fil passer à Wade pour accepter le verdit des urnes. Sous le règne des Wade, des faucons, partagés entre combines et manipulations, s’évertuaient à faire les vilaines besognes.
D’autre part, les modérés de chaque camp, plus réalistes et conciliants, à la dimension de Souleymane Ndéné Ndiaye ou Alioune Badara CISSE pour ce cas-ci auront la difficile mission d’imposer la sérénité, la tolérance, la réconciliation et la concorde nationale. C’est le lieu de saluer l’attitude du Président SALL empreinte de lucidité et de l’esprit dépassement qui sans nul doute contribuera à baisser la tension.
Toujours est-il est encore urgence d’œuvrer au dialogue dépassionné et constructif avant que le Sénégal n’inaugure un cycle de violences plus dévastatrices. C’est tout le sens de notre dernier appel à la médiation pour préserver la paix sociale qui constitue un gage de la stabilité et du développement. Parce que les grandes réformes institutionnelles, économiques et sociales devront être engagées de manière inclusive et consensuelle dans un climat apaisé.
Veuillez donc attendre, Maître, sereinement avec le peuple sénégalais, le verdict ! L’analyse du procès à l’aune des principes généraux du procès pénal et de la jurisprudence internationale sur le procès équitable et les restrictions aux droits civils et politiques, édifiera sur l’indépendance et la crédibilité de la justice sénégalaise déjà mises à rude épreuve.
Et demain, il va falloir engager l’autre bataille, celle de la Réhabilitation…
« Une médisance anonyme est peut-être plus honteuse qu'une calomnie signée. »
Hugo, Littérature et Philosophie mêlées, p. 32.
Ndiaga SYLLA
Il est vrai que l’attitude de Wade est anormale et amorale, mais elle ne relève aucunement d’une démence « Wade nit ndiay la ». La démarche a été certainement mûrie qui procède d’une stratégie de provocation. Face au tournant décisif de l’Affaire Karim Wade, le père veut pousser le pouvoir à l’interpeller ou l’arrêter, ce qui provoquerait une plus forte mobilisation des sénégalais et de la communauté internationale à sa cause.
Une telle démarche est inélégante, maladroite, mesquine, sordide, donc blâmable. L’on est en mesure de comprendre le cri de désespoir d’un père dont le fils est écroué mais il est indigne d’user d’armes non conventionnelles et déstabilisantes des valeurs et principes fondateurs de notre République dans le but de diaboliser son adversaire. Avoir recours à des clichés, intégrés par les banalités de la société sénégalaise, qui ont longtemps vicié les relations au sein des communautés et, pour paraphraser Waltako, brisé des unions, ménages et amitiés jusqu’à ce que l’avènement de la République sacralise la dignité humaine, garantisse l’égalité de tous les citoyens, bannisse toute forme de discrimination et prône le respect de la personne humaine.
Permettez-moi, par moment, de m’adresser solennellement au Président Abdoulaye WADE.
Excellence, Maître, vous souvient-il que le préambule de la Constitution dont vous êtes l’inspirateur proclame le profond attachement du peuple du Sénégal souverain à ses valeurs culturelles fondamentales qui constituent le ciment de l'unité nationale ainsi que sa conscience de la nécessité d'affirmer et de consolider les fondements de la Nation et de l'Etat.
Au reste, Wade, insaisissable par ses multiples rôles et fonctions, se transforme tantôt en Doyen de la classe politique, Professeur émérite, Homme d’Etat ou ancien Président de la République, tantôt en Chef de parti, Opposant irréductible, Polémiste redoutable, Père de famille ou Avocat et Défenseur d’un détenu devenu trop encombrant. A force de se métamorphoser, dans ses multiples rôles, Wade a fini par s’identifier, de manière trop excessive, à l’un d’eux et frôler ainsi la dégénérescence à tel point qu’il veuille asservir tout un peuple devenu à ses yeux son esclave. Voilà le nouvel état d’esprit que les psychologues seraient à même de déceler et d’analyser.
Cette-fois, vous avez vraiment perdu le sens de la mesure, du compromis et des nuances du discours politique dont vous étiez pourtant le Maitre. Vos paroles sont si offensantes pour le Chef de l’Etat et le peuple sénégalais. Or vous devez leur rendre tout le respect, la gratitude et la considération qu’il vous accorde.
Non, Maître, refusez de faire de la calomnie et de la médisance vos dernières armes. Ces armes, vous le savez mieux que quiconque, ne sont guère acceptables encore moins redoutables ou rentables dans le champ politique. Vous devrez, comme vous le suggère Serigne Khadim Lo Gaydel, vous armer de la même patience qui vous a guidé pendant les longues et rudes années de quête du pouvoir.
Par ailleurs, la posture du Président Wade, à quelque semaines du verdit du procès l’enrichissement illicite, suscite quelques interrogations et révèle des failles dans les deux camps.
En émettant de sérieuses doutes sur le respect de la légalité et des principes de neutralité du système judiciaire en vigueur, et singulièrement sur l’indépendance de la justice à l’égard du pouvoir politique, Wade semble convaincu que cette justice, instrumentalisée, condamnera son fils. Dans ce cas, ne serait-il pas en train de poser des actes qui corseraient la sentence et bloqueraient toute possibilité dialogue ?
Excellence, Maître, agissez plus en homme d’Etat et de Droit, Grand-père de la nation qu’en simple père de famille ou chef de clan. Tout de votre formation, votre parcours politique et votre expérience vous prédestine à rester un vrai démocrate et humaniste.
De plus, les sorties désobligeantes et quelquefois injurieuses de certains caciques du régime démontrent, d’une part, un manque de sérénité dans le camp présidentiel. En effet, il existe toujours dans l’entourage du Président de la République, tous régimes confondus, des va-t-en-guerre qui optent, en tout temps, pour la confrontation. L’on se rappelle que des partisans du Président A. Diouf, voulant confisquer la victoire du peuple, n’ont jamais digéré son coup de fil passer à Wade pour accepter le verdit des urnes. Sous le règne des Wade, des faucons, partagés entre combines et manipulations, s’évertuaient à faire les vilaines besognes.
D’autre part, les modérés de chaque camp, plus réalistes et conciliants, à la dimension de Souleymane Ndéné Ndiaye ou Alioune Badara CISSE pour ce cas-ci auront la difficile mission d’imposer la sérénité, la tolérance, la réconciliation et la concorde nationale. C’est le lieu de saluer l’attitude du Président SALL empreinte de lucidité et de l’esprit dépassement qui sans nul doute contribuera à baisser la tension.
Toujours est-il est encore urgence d’œuvrer au dialogue dépassionné et constructif avant que le Sénégal n’inaugure un cycle de violences plus dévastatrices. C’est tout le sens de notre dernier appel à la médiation pour préserver la paix sociale qui constitue un gage de la stabilité et du développement. Parce que les grandes réformes institutionnelles, économiques et sociales devront être engagées de manière inclusive et consensuelle dans un climat apaisé.
Veuillez donc attendre, Maître, sereinement avec le peuple sénégalais, le verdict ! L’analyse du procès à l’aune des principes généraux du procès pénal et de la jurisprudence internationale sur le procès équitable et les restrictions aux droits civils et politiques, édifiera sur l’indépendance et la crédibilité de la justice sénégalaise déjà mises à rude épreuve.
Et demain, il va falloir engager l’autre bataille, celle de la Réhabilitation…
« Une médisance anonyme est peut-être plus honteuse qu'une calomnie signée. »
Hugo, Littérature et Philosophie mêlées, p. 32.
Ndiaga SYLLA