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Infrastructures : petits moyens et grands projets au Sénégal

Si la livraison du nouvel aéroport international et de la première autoroute est retardée, les travaux de ces chantiers prioritaires progressent.


Rédigé par leral.net le Lundi 4 Avril 2011 à 20:56 | | 7 commentaire(s)|

Infrastructures : petits moyens et grands projets au Sénégal
Le président Abdoulaye Wade veut graver dans la pierre l’empreinte de son passage aux affaires. Ce rêve – qu’il partage avec nombre de ses homologues – se lit dans les grands travaux qu’il a projetés et qui sont, pour les plus importants, en cours d’exécution.

La construction d’un nouvel aéroport, à Diass, à 45 km à l’est de Dakar, est l’un des plus grands défis de son second mandat. Complexe moderne à l’architecture futuriste, l’aéroport international Blaise-Diagne (AIBD), qui porte le nom du premier député africain à l’Assemblée nationale française, a une emprise de 2 600 hectares ; une immensité, comparée aux 800 ha de l’aéroport international Léopold-Sédar-Senghor (AILSS), l’infrastructure historique du pays, dont l’activité doit cesser une fois l’AIBD achevé.

Décalage horaire

L’AIBD est conçu pour ne souffrir aucune comparaison en Afrique subsaharienne. Il répondra aux standards européens et américains, sera doté de deux pistes de 4 000 m sur 45 m, qui pourront accueillir les gros-porteurs d’aujourd’hui comme ceux de la génération à venir, et abritera toutes les fonctions connexes (services commerciaux, maintenance des appareils, stockage et conservation de produits frais, etc.).

D’une capacité annuelle initiale de 3 millions de passagers et de 80 000 mouvements d’aéronefs, extensible par modules, le nouveau complexe devrait, selon les estimations, absorber un trafic de 54 000 tonnes de fret en 2020. Comparativement, en 2010, l’AILSS a enregistré un trafic d’un peu plus de 1,7 million de passagers, 24 000 t de fret et 44 000 mouvements d’appareils. L’ouvrage, d’un coût global de 350 millions d’euros, a pour concepteur et constructeur Saudi Bin Ladin Group, pour gestionnaire l’entreprise allemande Fraport AG (qui gère notamment les aéroports de Francfort, du Caire, de New Delhi et de Lima) ; la banque française BNP Paribas et la Banque marocaine du commerce extérieur (BMCE) conduisent la coordination bancaire finançant le projet. Le tout, bien entendu, sous l’égide de l’Agence nationale chargée de la promotion de l’investissement et des grands travaux (Apix).

Pour autofinancer partiellement le projet, l’État a créé une nouvelle taxe, la redevance de développement des infra­structures aéroportuaires (RDIA), qu’il perçoit depuis le 1er avril 2005.



Si le financement est officiellement bouclé, et alors que la livraison de l’aéroport était prévue pour la fin de 2011, il ne sera pas opérationnel avant l’échéance présidentielle de février 2012. Et le volontarisme du chef de l’État ne pourra rien y changer. En effet, selon un cadre expatrié du groupement Studi International-Sofreavia-Saci, sélectionné pour assurer la mission d’assistance à maîtrise d’ouvrage, « l’aéroport ne peut, au mieux, ouvrir ses portes que début 2014. D’ici l’année prochaine, il n’est possible que de terminer le mur de protection (un ouvrage sensible et délicat à ériger), et ce à condition que le chantier fonctionne en continu. Les travaux sur la tour de contrôle et les pistes ne peuvent être achevés avant 2013. Ensuite seulement, conformément aux normes de sécurité qui régissent la navigation aérienne, l’ouvrage accueillera des vols tests pendant un an avant de pouvoir être homologué ».

Le nouvel aéroport semble donc parti pour entrer en service dans trois ans. Au moment même où devraient s’achever les travaux de l’autoroute qui y mènera.

Présentée comme l’un des plus importants « grands projets du chef de l’État », l’autoroute à péage Dakar-Diamniadio est une vieille idée – des études d’exécution détaillées avaient déjà été élaborées en 1978. Aujourd’hui, alors qu’entrer et sortir de la capitale est devenu un véritable chemin de croix, il était temps d’exhumer une bonne fois pour toutes le projet des cartons.

L’objectif est triple. Il s’agit d’assurer un déplacement rapide des personnes et des marchandises vers et depuis Dakar en améliorant la mobilité dans l’agglomération, mais aussi de connecter le centre-ville, le futur aéroport de Diass et la future Cité des affaires (prévue sur le site de l’aéroport actuel). Enfin, l’autoroute aura pour effet de stimuler la mise en œuvre d’une politique de développement urbain à l’extérieur des zones saturées de la presqu’île du cap Vert, dont elle va devenir la colonne vertébrale.

Sur la bonne voie

Les travaux de cette route de deux fois trois voies, d’une longueur de 34 km – dotée de viaducs, ponts et échangeurs –, ont déjà bien avancé. Le premier tronçon (Malick Sy-Pikine, long de 12 km) est ouvert à la circulation depuis août 2009. Celui restant (Pikine-Diamniadio, 22 km) va être achevé en deux phases (Diamniadio-Keur Massar puis Keur Massar-Pikine) d’ici fin 2013 – au lieu de 2012.

Le coût global, estimé à 380,2 milliards de F CFA (580 millions d’euros), est entièrement mobilisé. L’essentiel du financement (319,2 milliards de F CFA) est fourni par l’État sénégalais et ses partenaires (Banque mondiale, Agence française de développement, Banque africaine de développement…). Le groupe français Eiffage, constructeur et concessionnaire du projet, a apporté quant à lui 61 milliards de F CFA – dont 40 milliards prêtés, entre autres, par la Société financière internationale, la Banque ouest-africaine de développement et la CBAO. En vertu de la concession BOT (build, operate and transfer) passée avec l’État, il assurera l’exploitation de l’ouvrage pendant trente ans.

Si la livraison de l’aéroport et de l’autoroute est quelque peu retardée, leurs chantiers sont bien avancés. Ce qui n’est pas le cas d’autres grands travaux, comme le chemin de fer à écartement standard, censé désenclaver le pays et faciliter les exportations vers les marchés de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), qui reste à l’état de projet. Ou la Cité des affaires, qui attend l’ouverture de l’aéroport de Diass pour que sa construction sur le site de l’aéroport Léopold-Sédar-Senghor redevienne d’actualité – ou pas.

Cheikh Yérim Seck Jeune afrique

(Plus d'informations demain sur leral .net)


1.Posté par schwarzeraal le 04/04/2011 21:15 | Alerter
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électricité wade yowe ammo go auto ngaye ndieunde klaxon comme disait ma grand mére , paix á son ame

2.Posté par waw le 04/04/2011 21:48 | Alerter
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Pour ceux qui ne le savaient pas Yèrime Seck est journaliste de metier, mais aussi un militant du ps.on comprend bien qu'il ne souhaite pas l'achèvement de ces travaux avant les elections, de 2012.Mais nak c'est une victoire pour ceux qui qualifiaient ces projets de reves.

3.Posté par boypanam le 04/04/2011 22:04 | Alerter
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Latif gagnerait à s'inspirer de l'exemple de C. Yerim Seck. Tu critiques et en même tu
soulignes ce qui a été bien fait par Wade. Moi les gens qui sont tout le temps négatifs,
je doute à un moment donné de leur objectivité. A moins qu'il soit un politicien. Il faut
être politicien pour ne voir que du mal chez l'autre (son adversaire).

Pour moi le plus idiot des présidents c'est Sarkozy mais je n'ai pas encore vu un journaliste
Français à l'instar de Latif Coulibaly le critiquer à tout bout de champ. J'ai déjà vu des journalistes
être très durs avec Sarkozy, et qui lui reconnaissent plus tard des mérites. Mais taper sur un
régime sans arrêt, il faut être un politicien opposant pour en faire son jeu favoris.

4.Posté par boypanam le 05/04/2011 01:08 | Alerter
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@waw ,
Arrêtez de voir des politiciens partout. Yerim Seck n'a fait que dire que la vérité.
Et puis les autres (opposants) pourraient dire que c'est un prétexte de
Wade pour rester au pouvoir au delà de 2012.
Parce que si ce sont les socialistes qui reviennent aux affaires, je ne vous
dis pas en 2014 mais même en 2020, l'aéroport ne sera pas livré !

5.Posté par samba le 05/04/2011 09:29 | Alerter
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BOYPANAM

Tu as quelque part raison sur les hommes politiques africains. Dès que celui qui avait un projet de grande envergure quitte (le parti qui gouverne), le remplaçant (le parti opposant) fait tout pour négliger le projet en y opposant un autre grand projet qui fera plus ou moins oublier l'autre projet...C'est comme si chaque projet réalisé ou entrain de l'être porte la marque territoriale ou emblématique d'un parti donné. Ceci est triste et retarde l'Afrique. Nous avons toujours eu de grands chefs africains, mais malheureusement beaucoup d'autres ne pensent pas mieux qu'un enfant de dix ans. Vive ceux qui travaillent et reconnaissent les réalisations des autres car ce sont ceux là même qui terminent tous les projets en cours sans distinction politique. Pour conclure, je ne pense pas qu'il devrait y avoir de journaliste politicien car cela risque de travestir l'information vers le peuple.

6.Posté par ndiaye le 05/04/2011 10:35 | Alerter
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Si Wade quitte lepouvoir tous ces projet iront a l' eau c' est sur a moins qu' il ne soit remplacer par karim wade

7.Posté par Expert en Aéro... le 05/04/2011 19:57 | Alerter
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Cet article est bien écrit . Chapeau !
Cheikh Yerim Seck n´écrit que ce que j´ai déjà dit aux sénégalais qui m´ ont demandé mon avis sur cette question. Avec ce rythme de travail, les chantiers que j´ai visités ne peuvent être acheminés avant Avril 2012. Construire un aéroport international de qualité ne va pas avec la précipitation. La Piste, la Tour de contrôle et les Bâtiments (Halles d´embarquement de débarquement, services techniques, administratifs, médicaux, sapeurs pompiers, police, douane, le réseau de telecommunication et Informatique, la Fourniture en ELECTRICITÉ, ….) Les équipements de navigation et météorologiques ne peuvent pas être bâclés en 2 ans.
Pour les pistes: Il faut décaper, faire des chainages..et construire sur une épaisseur d´au moins 100 cm !!! Avec un réseau de drainage des eaux de pluie et de la lumière pour éclairer les pistes toute la nuit. Ces des lampes qui éclairent les pistes d´en bas (pas d´en haut!) Pour que les pilotes puissent voir les pistes à une certaine altitude.
La plupart des routes que j´ai vu au sénégal ont une couche latéritique et 2 a 3 cm de goudron! Donc pourquoi s´étonner s´il y a des fissures dus au poid des véhicules et si à la prochaine pluie les trous apparaissent.
Je ne suis pas politicien mais reste persuadé que le projet de construction de l´Aéroport de Diass est une trés bonne chose. Ce qui ont eu la chance de voyager dans des pays développés et ont vus des aéroports internationaux de renommés comme Chicago, N.Y, Washington DC, London Heatrow, Paris CDG, Orly, Frankfurt a.M, Tokyo, Pekin, …. Savent de quoi de je parle.
LSS mome poukhoussou guinaar la rek !!!

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