En effet, « Le Témoin » est en mesure de vous révéler qu’International Commercial Bank (Icb) fait actuellement l’objet d’intenses tractations pour un rachat immédiat. Car il ne reste que quelques verrous juridiques et stratégiques à faire sauter pour que Icb-Sénégal tombe dans l’escarcelle du puissant groupe Bank of Nigeria. Un repreneur de taille ! Vraiment de taille puisque cette multinationale nigériane est la première banque du Nigeria. Mieux, Bank of Nigéria est l’une des plus grandes banques du continent africain dont le caractère particulièrement liquide, la solidité et la qualité de la gestion sont reconnues sur le plan international. La preuve, ce géant de l’Afrique est l’actionnaire majoritaire de la célèbre Banque internationale du Crédit (Bic). Elle dispose de nombreuses agences ou filiales aux Usa, à Pékin, à Paris, à Johannesburg, à Abu Dhabi, à Londres etc.
Rien que pour l’exercice 2013, elle a réalisé un total bilan de 10.500 milliards cfa ! Un bilan qui ne concerne que la maison-mère basée à Lagos puisque les autres filiales comme Ibc-Ghana, Icb-Gambie, Icb-Guinée et Icb-Sierra Leone que Bank of Nigeria vient de racheter, n’en font pas partie ! Donc, il ne restait que Icb-Sénégal pour que les Nigérians bouclent leur réseau sous-régional et consolident leurs positions africaines. A en croire un courtier proche du dossier, entre Bank of Nigéria et International Commercial Bank Sénégal (Icb), le mariage est presque scellé. Mariage d’amour ou de raison ? Ni l’un, ni l’autre puisque la crise que traverse Icb-Sénégal nous pousse à avancer qu’il s’agit plutôt d’un… mariage forcé !
Ibc-Sénégal est en effet contrainte de tomber dans les bras du puissant soupirant qu’est la Bank of Nigéria pour se développer ou disparaître du Sénégal. Car depuis son arrivée en 2010 à la tête de cet établissement très peu connu du public, le sieur Philiphe Kpenou, d’origine béninoise, plutôt que de marquer des points dans le classement annuel des banques, n’a fait qu’ouvrir des fronts syndicaux. D’où le long bras de fer qu’il a engagé avec les employés affiliés au Syndicat Unique des Travailleurs des Banques et Etablissements Financiers du Sénégal (Sutbefs). Outre les nombreuses plaintes et réclamations déposées à l’inspection du travail sans suite, plus de sept employés de Icb-Sénégal ont été licenciés dont deux cadres. Des licenciements jugés abusifs et arbitraires par les travailleurs. On peut difficilement leur donner tort puisque deux employés licenciés au moins, dont les affaires ont été jugées, ont gagné leurs procès contre Icb.
Hélas, la spirale des licenciements ne s’arrête pas puisque, pas plus tard que le vendredi 10 janvier dernier, un haut cadre de cette banque a été licencié. Cette victime de trop, c’est une brave dame dont la compétence, le professionnalisme et le sérieux ne sont plus à démontrer nous dit-on (nous y reviendrons). Toujours est-il que le climat délétère et la crise sociale ont contribué à plomber davantage la croissance de Icb-Sénégal. A ces licenciements viennent s’ajouter des batailles internes de positionnement sur fond de délations. Bref, plutôt que de consacrer les énergies à la conquête de parts de marchés, cadres et employés subalternes de Icb-Sénégal passent le plus clair de leur temps à parer les coups.
Conséquence : un manque de motivation s’est installé qui entrave la bonne marche de l’établissement. L’institution bancaire avait tout pourtant pour se tailler une bonne place aux cotés des mastodontes du secteur. Car, non seulement Icb-Sénégal s’est dotée de très bonnes infrastructures d’accueil, mais encore elle a un personnel expérimenté et qualifié. Hélas, certainement terrorisé, le personnel n’a plus le cœur à l’ouvrage. C’est ce qui explique les mauvais résultats obtenus par Icb-Sénégal dans le classement annuel des banques. « Nous sommes derrière les derniers, derniers, derniers, c’est-à-dire au tout bas du classement des banques… » ironise un cadre de Icb-Sénégal que nous avons rencontré.
En tout cas, l’éventuelle arrivée du mastodonte nigérian Bank of Nigeria suscite une lueur d’espoir chez les rares cadres de la Icb-Sénégal qui sont au courant de cette acquisition. « Moi, je voulais faire un départ négocié ou volontaire, mais lorsque l’on m’a mis au courant de l’arrivée des Nigerians, je suis revenu sur ma décision » nous confie ce haut cadre d’international Commercial Bank-Sénégal (Icb)
Forts de leur obésité financière, les Nigérians risquent de créer une grande panique chez certaines banques leaders de la place comme Attijariwafa, Sgbs, Bicis etc. Une chose est certaine, Bank Of Nigeria n’est pas un petit « talibé » financier migrant au Sénégal pour ramasser des jetons. Qui vivra verra !
ARTICLE PARU DANS « LE TEMOIN » N°1149 - HEBDOMADAIRE SENEGALAIS / JANVIER 2014
Rien que pour l’exercice 2013, elle a réalisé un total bilan de 10.500 milliards cfa ! Un bilan qui ne concerne que la maison-mère basée à Lagos puisque les autres filiales comme Ibc-Ghana, Icb-Gambie, Icb-Guinée et Icb-Sierra Leone que Bank of Nigeria vient de racheter, n’en font pas partie ! Donc, il ne restait que Icb-Sénégal pour que les Nigérians bouclent leur réseau sous-régional et consolident leurs positions africaines. A en croire un courtier proche du dossier, entre Bank of Nigéria et International Commercial Bank Sénégal (Icb), le mariage est presque scellé. Mariage d’amour ou de raison ? Ni l’un, ni l’autre puisque la crise que traverse Icb-Sénégal nous pousse à avancer qu’il s’agit plutôt d’un… mariage forcé !
Ibc-Sénégal est en effet contrainte de tomber dans les bras du puissant soupirant qu’est la Bank of Nigéria pour se développer ou disparaître du Sénégal. Car depuis son arrivée en 2010 à la tête de cet établissement très peu connu du public, le sieur Philiphe Kpenou, d’origine béninoise, plutôt que de marquer des points dans le classement annuel des banques, n’a fait qu’ouvrir des fronts syndicaux. D’où le long bras de fer qu’il a engagé avec les employés affiliés au Syndicat Unique des Travailleurs des Banques et Etablissements Financiers du Sénégal (Sutbefs). Outre les nombreuses plaintes et réclamations déposées à l’inspection du travail sans suite, plus de sept employés de Icb-Sénégal ont été licenciés dont deux cadres. Des licenciements jugés abusifs et arbitraires par les travailleurs. On peut difficilement leur donner tort puisque deux employés licenciés au moins, dont les affaires ont été jugées, ont gagné leurs procès contre Icb.
Hélas, la spirale des licenciements ne s’arrête pas puisque, pas plus tard que le vendredi 10 janvier dernier, un haut cadre de cette banque a été licencié. Cette victime de trop, c’est une brave dame dont la compétence, le professionnalisme et le sérieux ne sont plus à démontrer nous dit-on (nous y reviendrons). Toujours est-il que le climat délétère et la crise sociale ont contribué à plomber davantage la croissance de Icb-Sénégal. A ces licenciements viennent s’ajouter des batailles internes de positionnement sur fond de délations. Bref, plutôt que de consacrer les énergies à la conquête de parts de marchés, cadres et employés subalternes de Icb-Sénégal passent le plus clair de leur temps à parer les coups.
Conséquence : un manque de motivation s’est installé qui entrave la bonne marche de l’établissement. L’institution bancaire avait tout pourtant pour se tailler une bonne place aux cotés des mastodontes du secteur. Car, non seulement Icb-Sénégal s’est dotée de très bonnes infrastructures d’accueil, mais encore elle a un personnel expérimenté et qualifié. Hélas, certainement terrorisé, le personnel n’a plus le cœur à l’ouvrage. C’est ce qui explique les mauvais résultats obtenus par Icb-Sénégal dans le classement annuel des banques. « Nous sommes derrière les derniers, derniers, derniers, c’est-à-dire au tout bas du classement des banques… » ironise un cadre de Icb-Sénégal que nous avons rencontré.
En tout cas, l’éventuelle arrivée du mastodonte nigérian Bank of Nigeria suscite une lueur d’espoir chez les rares cadres de la Icb-Sénégal qui sont au courant de cette acquisition. « Moi, je voulais faire un départ négocié ou volontaire, mais lorsque l’on m’a mis au courant de l’arrivée des Nigerians, je suis revenu sur ma décision » nous confie ce haut cadre d’international Commercial Bank-Sénégal (Icb)
Forts de leur obésité financière, les Nigérians risquent de créer une grande panique chez certaines banques leaders de la place comme Attijariwafa, Sgbs, Bicis etc. Une chose est certaine, Bank Of Nigeria n’est pas un petit « talibé » financier migrant au Sénégal pour ramasser des jetons. Qui vivra verra !
ARTICLE PARU DANS « LE TEMOIN » N°1149 - HEBDOMADAIRE SENEGALAIS / JANVIER 2014