Le problème, c’est plutôt le fait que les latitudes offertes pour jouer d’autres cartes politiques ne pas trop larges. On ne peut plus substituer un autre dictateur à la place d’un autre comme auparavant. Ainsi, on assiste à des soulèvements contagieux dont la progression se fait à une vitesse exponentielle. Le caractère spontané des dits mouvements fait qu’ils ne sont pas maîtrisables. Il s’agit de nouveaux types de révoltes sans leaders, sans influences extérieures et sans encadrements. Jusqu’ici, la plupart des révolutions opérées dans le monde arabe avaient soit des « figures » soit, des mouvances idéologiques. C’est pourquoi, il est peu pertinent de comparer ces protestions populaires à ce qui s’est passé en Iran. Les Iraniens avaient un leader de plus ils s’identifiaient à un courant en l’occurrence, le chiisme. Ici, ce n’est ni la religion, ni un opposant charismatique encore moins une politique d’ingérence qui sont à l’origine des révoltes.
En revanche, l’ire des masses semble d’une certaine façon très complexe à apaiser. Un peuple qui se révolte est un peuple qui n’a plus peur. Ce qui laisse penser que l’ancienne option qui consistait à mettre en place un dictateur sanguinaire n’est plus à l’ordre du jour. L a seule et raisonnable solution en ce qui concerne ce problème est de mettre en place des processus d’accompagnements en vue d’instaurer des régimes démocratiques. Or, c’est justement là où le bâs blesse. Vraisemblablement, la démocratie dans l’univers arabe n’est pas du tout une bonne nouvelle pour Israël. Car, si aujourd’hui des élections libres et transparentes s’organisaient dans ces pays, il serait fort probable que les partis « islamistes » remportent largement la manche. Ce qui affecterait considérablement toutes les stratégies géopolitiques jusqu’ici envisagées à propos du Moyen-Orient. A tort ou à raison, on avance l’idée selon laquelle la politique américaine dans le monde arabe est téléguidée par Tel-Aviv, or, cette dite politique est actuellement à bout de souffle. L’heure du changement est arrivée. Dés lors, la question qui mérite d’être posée c’est : faut-il démocratiser le monde arabe au risque de provoquer un isolement total de l’Etat juif ?
La réponse à cette question semble un peu difficile; d’où le silence coupable de l’essentiel des intellectuels occidentaux tiers-mondistes qui n’hésitaient guère à monter au créneau dés que la « démocratie » se faisait menacée en Afrique noire, dans les pays asiatiques ou en Amérique latine. Ces « donneurs de leçon » n’ont apparemment pas de leçons à donner cette fois-ci. Or, c’est justement le moment de se prononcer si tant est que la démocratie est un principe non violable chez eux. Il est, à la limite, incompréhensible de vouloir défendre la liberté chez soi et de justifier son absence ailleurs. Selon toute vraisemblance, il apparaît nettement que le silence de certains intellectuels en Occident, s’inscrit dans cette dynamique.
En tout état de cause, la libération des peuples arabes aux mains de ces tyrans dinosaures peut s’effectuer sans menacer pour autant Israël. Il faut souligner le fait qu’aujourd’hui les jeunes qui habitent ces terres ne sont ni islamisés, ni endoctrinés. Au contraire, ils aspirent plutôt à évoluer selon le modèle occidental. Ils se sont révoltés donc pour des raisons de politiques sociales. D’ailleurs, l’argument par excellence des dictateurs qui consiste à dire que soit c’est « nous » soit c’est les « islamistes » est purement caduque. Les islamistes ne peuvent gagner du terrain que lorsqu’ils sont réprimandés voire opprimés. Et en bons stratèges, ils pourront avancer l’idée selon laquelle, Israël qui est plus ou moins responsable de leur misère et celle des peuples, attisant ainsi la colère des masses paupérisées contre l’Etat hébreux. C’est le cas de l’Iran. Or, l’intégration de ces groupes frustrés dans les affaires politiques et sociales semble la meilleure solution pour décolérer ces nouveaux types de révolutionnaires (propre au monde arabe) et pérenniser la stabilité sous- régionale.
Malao Kanté
Sociologue, Nice
Soumangourou1@yahoo.fr
En revanche, l’ire des masses semble d’une certaine façon très complexe à apaiser. Un peuple qui se révolte est un peuple qui n’a plus peur. Ce qui laisse penser que l’ancienne option qui consistait à mettre en place un dictateur sanguinaire n’est plus à l’ordre du jour. L a seule et raisonnable solution en ce qui concerne ce problème est de mettre en place des processus d’accompagnements en vue d’instaurer des régimes démocratiques. Or, c’est justement là où le bâs blesse. Vraisemblablement, la démocratie dans l’univers arabe n’est pas du tout une bonne nouvelle pour Israël. Car, si aujourd’hui des élections libres et transparentes s’organisaient dans ces pays, il serait fort probable que les partis « islamistes » remportent largement la manche. Ce qui affecterait considérablement toutes les stratégies géopolitiques jusqu’ici envisagées à propos du Moyen-Orient. A tort ou à raison, on avance l’idée selon laquelle la politique américaine dans le monde arabe est téléguidée par Tel-Aviv, or, cette dite politique est actuellement à bout de souffle. L’heure du changement est arrivée. Dés lors, la question qui mérite d’être posée c’est : faut-il démocratiser le monde arabe au risque de provoquer un isolement total de l’Etat juif ?
La réponse à cette question semble un peu difficile; d’où le silence coupable de l’essentiel des intellectuels occidentaux tiers-mondistes qui n’hésitaient guère à monter au créneau dés que la « démocratie » se faisait menacée en Afrique noire, dans les pays asiatiques ou en Amérique latine. Ces « donneurs de leçon » n’ont apparemment pas de leçons à donner cette fois-ci. Or, c’est justement le moment de se prononcer si tant est que la démocratie est un principe non violable chez eux. Il est, à la limite, incompréhensible de vouloir défendre la liberté chez soi et de justifier son absence ailleurs. Selon toute vraisemblance, il apparaît nettement que le silence de certains intellectuels en Occident, s’inscrit dans cette dynamique.
En tout état de cause, la libération des peuples arabes aux mains de ces tyrans dinosaures peut s’effectuer sans menacer pour autant Israël. Il faut souligner le fait qu’aujourd’hui les jeunes qui habitent ces terres ne sont ni islamisés, ni endoctrinés. Au contraire, ils aspirent plutôt à évoluer selon le modèle occidental. Ils se sont révoltés donc pour des raisons de politiques sociales. D’ailleurs, l’argument par excellence des dictateurs qui consiste à dire que soit c’est « nous » soit c’est les « islamistes » est purement caduque. Les islamistes ne peuvent gagner du terrain que lorsqu’ils sont réprimandés voire opprimés. Et en bons stratèges, ils pourront avancer l’idée selon laquelle, Israël qui est plus ou moins responsable de leur misère et celle des peuples, attisant ainsi la colère des masses paupérisées contre l’Etat hébreux. C’est le cas de l’Iran. Or, l’intégration de ces groupes frustrés dans les affaires politiques et sociales semble la meilleure solution pour décolérer ces nouveaux types de révolutionnaires (propre au monde arabe) et pérenniser la stabilité sous- régionale.
Malao Kanté
Sociologue, Nice
Soumangourou1@yahoo.fr