925 millions de personnes ont souffert de la faim en 2010 (1). Chaque jour, c’est l’équivalent d’une cinquantaine de journaux qu’il faudrait pour dresser la nécrologie des 25 000 personnes mortes de faim. La faim, tsunami silencieux et impitoyable, prend toutes les 5 secondes la vie d’un enfant et rend un homme aveugle toutes les 4 minutes. Dans notre indifférence, nous pouvons nous demander si ce n’est pas l’occident qui souffre de cécité.
Selon le Programme Alimentaire Mondial 56 % des personnes souffrant de malnutrition sont des agriculteurs, soit 508 millions de fermiers des pays en voie de développement. Les pays où la malnutrition touche le plus d’agriculteurs sont ceux qui sous la pression du FMI et de la Banque mondiale ont violemment ouvert leur commerce agricole dans les années 1970. Le modèle jusqu’ici promu par l’Occident d’un passage rapide à une agriculture d’exportation a échoué dans les Pays les Moins Avancés (PMA) Cette libéralisation aujourd’hui dénoncée a orienté la plupart des paysans vers une agriculture de haute valeur, destinée à l’exportation : café, coton, thé... Pour les promesses des marchés internationaux, les paysans délaissèrent leurs petites cultures vivrières, contraignant paradoxalement de nombreux pays exportateurs à l’importation des denrées alimentaires de base.
Avoir accès aux crédits
Le problème de la faim dans les PMA ne peut seulement se résoudre par des politiques de libéralisation. La reconstruction simultanée d’une agriculture de subsistance traditionnelle adoucit la transition agricole de ces pays fragiles. En Afrique, les petites exploitations agricoles ont prouvé qu’elles pouvaient être aussi productives que les grandes exploitations si elles ont accès aux mêmes crédits, engrais, semences et marchés. Avec l’augmentation de la production de ces petites exploitations, les salaires augmentent, le marché est mieux alimenté et les prix agricoles diminuent. L’impact d’une telle politique n’est pas négligeable puisqu’une hausse de la productivité africaine de 1%, donnerait à 6 millions d’individus supplémentaires la possibilité de gagner plus d’un 1$ US par jour (2). Face à ce constat et à la flambée des prix de l’alimentation de base, l’Union Européenne a réuni en décembre 2008 un milliard d’euros, à dépenser sur trois ans au sein de l’initiative "Facilité alimentaire". Ce programme est révolutionnaire car il vise l’augmentation du rendement de chaque petit agriculteur, au lieu de promouvoir de grandes exploitations à l’occidentale. Par le biais des agences d’exécution internationales et régionales, l’aide de l’Union atteint directement les coopératives paysannes. Le programme "Facilité alimentaire" Aujourd’hui, presque deux ans après sa mise en place et avec 97% des fonds déjà dépensés, la Facilité alimentaire de l’UE a prouvé son efficacité et sa réactivité à la crise alimentaire. ‘‘La Commission a tenu ses promesses en veillant à ce que l’aide apportée aux pays en difficulté ait un impact élevé. Nous touchons actuellement plus de 50 millions de personnes, notamment de nombreux petits agriculteurs, et nous en toucherons de plus en plus", explique M. Andris Piebalgs, commissaire responsable du Développement.
Des aides adaptées
L’aide aux petits agriculteurs se traduit par un accès facile aux intrants (engrais et semences) et aux services agricoles, tout en tenant compte des ressources locales. Dans une moindre mesure, elle travaille à améliorer le tissu économique dans son ensemble. Elle finance ainsi des microcrédits, la construction d’infrastructures et de capacités de stockage, mais également la formation agricole des paysans. La Facilité alimentaire finance et assure le suivi de 222 projets qui luttent contre la faim : Au Zimbabwe, 26 000 tonnes de semences et d’engrais ont été distribuées à 176 000 petits agriculteurs (10 à 15% de l’agriculture de subsistance du pays). Un climat favorable et une bonne mise en oeuvre du programme, devraient doubler la production des agriculteurs dans les régions concernées. Au Guatemala, l’initiative soulage financièrement les femmes enceintes et allaitantes en développant les cultures vivrières et l’accès aux marchés locaux. Au Bangladesh, la Facilité alimentaire agit pour améliorer les compétences des 40 000 travailleurs agricoles et journaliers, et enseigne l’esprit d’entreprise, la production diversifiée des récoltes et autres techniques attachées aux activités agricoles de petite échelle (3).
Associer les petits agriculteurs
Par le passé, l’idée dominante était que les petits producteurs ne voulaient pas changer leurs techniques traditionnelles. Aujourd’hui de nombreuses études démontrent qu’ils sont prêts à les modifier lorsqu’ils y sont associés et lorsque ces mesures prennent en compte leurs connaissances agroécologiques de la terre, souvent acquises après des décennies d’observation. Par son approche innovante, la Facilité alimentaire obtient donc des résultats encourageants. Il ne s’agit bien sûr pas de remettre l’ensemble de la population agricole au travail dans les exploitations familiales traditionnelles. Mais l’étude du terrain révèle que la subsistance d’une agriculture vivrière stable, en complément de cultures d’exportations lucratives mais volatiles, contribue à stabiliser l’autonomie alimentaire des PMA. Avec la Facilité alimentaire, l’Union Européenne s’est ainsi dotée d’un outil de valeur dans sa lutte contre la faim.
Selon le Programme Alimentaire Mondial 56 % des personnes souffrant de malnutrition sont des agriculteurs, soit 508 millions de fermiers des pays en voie de développement. Les pays où la malnutrition touche le plus d’agriculteurs sont ceux qui sous la pression du FMI et de la Banque mondiale ont violemment ouvert leur commerce agricole dans les années 1970. Le modèle jusqu’ici promu par l’Occident d’un passage rapide à une agriculture d’exportation a échoué dans les Pays les Moins Avancés (PMA) Cette libéralisation aujourd’hui dénoncée a orienté la plupart des paysans vers une agriculture de haute valeur, destinée à l’exportation : café, coton, thé... Pour les promesses des marchés internationaux, les paysans délaissèrent leurs petites cultures vivrières, contraignant paradoxalement de nombreux pays exportateurs à l’importation des denrées alimentaires de base.
Avoir accès aux crédits
Le problème de la faim dans les PMA ne peut seulement se résoudre par des politiques de libéralisation. La reconstruction simultanée d’une agriculture de subsistance traditionnelle adoucit la transition agricole de ces pays fragiles. En Afrique, les petites exploitations agricoles ont prouvé qu’elles pouvaient être aussi productives que les grandes exploitations si elles ont accès aux mêmes crédits, engrais, semences et marchés. Avec l’augmentation de la production de ces petites exploitations, les salaires augmentent, le marché est mieux alimenté et les prix agricoles diminuent. L’impact d’une telle politique n’est pas négligeable puisqu’une hausse de la productivité africaine de 1%, donnerait à 6 millions d’individus supplémentaires la possibilité de gagner plus d’un 1$ US par jour (2). Face à ce constat et à la flambée des prix de l’alimentation de base, l’Union Européenne a réuni en décembre 2008 un milliard d’euros, à dépenser sur trois ans au sein de l’initiative "Facilité alimentaire". Ce programme est révolutionnaire car il vise l’augmentation du rendement de chaque petit agriculteur, au lieu de promouvoir de grandes exploitations à l’occidentale. Par le biais des agences d’exécution internationales et régionales, l’aide de l’Union atteint directement les coopératives paysannes. Le programme "Facilité alimentaire" Aujourd’hui, presque deux ans après sa mise en place et avec 97% des fonds déjà dépensés, la Facilité alimentaire de l’UE a prouvé son efficacité et sa réactivité à la crise alimentaire. ‘‘La Commission a tenu ses promesses en veillant à ce que l’aide apportée aux pays en difficulté ait un impact élevé. Nous touchons actuellement plus de 50 millions de personnes, notamment de nombreux petits agriculteurs, et nous en toucherons de plus en plus", explique M. Andris Piebalgs, commissaire responsable du Développement.
Des aides adaptées
L’aide aux petits agriculteurs se traduit par un accès facile aux intrants (engrais et semences) et aux services agricoles, tout en tenant compte des ressources locales. Dans une moindre mesure, elle travaille à améliorer le tissu économique dans son ensemble. Elle finance ainsi des microcrédits, la construction d’infrastructures et de capacités de stockage, mais également la formation agricole des paysans. La Facilité alimentaire finance et assure le suivi de 222 projets qui luttent contre la faim : Au Zimbabwe, 26 000 tonnes de semences et d’engrais ont été distribuées à 176 000 petits agriculteurs (10 à 15% de l’agriculture de subsistance du pays). Un climat favorable et une bonne mise en oeuvre du programme, devraient doubler la production des agriculteurs dans les régions concernées. Au Guatemala, l’initiative soulage financièrement les femmes enceintes et allaitantes en développant les cultures vivrières et l’accès aux marchés locaux. Au Bangladesh, la Facilité alimentaire agit pour améliorer les compétences des 40 000 travailleurs agricoles et journaliers, et enseigne l’esprit d’entreprise, la production diversifiée des récoltes et autres techniques attachées aux activités agricoles de petite échelle (3).
Associer les petits agriculteurs
Par le passé, l’idée dominante était que les petits producteurs ne voulaient pas changer leurs techniques traditionnelles. Aujourd’hui de nombreuses études démontrent qu’ils sont prêts à les modifier lorsqu’ils y sont associés et lorsque ces mesures prennent en compte leurs connaissances agroécologiques de la terre, souvent acquises après des décennies d’observation. Par son approche innovante, la Facilité alimentaire obtient donc des résultats encourageants. Il ne s’agit bien sûr pas de remettre l’ensemble de la population agricole au travail dans les exploitations familiales traditionnelles. Mais l’étude du terrain révèle que la subsistance d’une agriculture vivrière stable, en complément de cultures d’exportations lucratives mais volatiles, contribue à stabiliser l’autonomie alimentaire des PMA. Avec la Facilité alimentaire, l’Union Européenne s’est ainsi dotée d’un outil de valeur dans sa lutte contre la faim.