Le procès intenté contre vous par Karim Wade et Sindiely Wade s’est terminé depuis ce matin, qu’est-ce qui en est ressorti ?
Je suis quelque part libéré, je dois avouer. C’est l’aboutissement de quatre années de procédures, d’interrogatoires, de dépenses en temps et en moyens. Ce procès m’a pris beaucoup de mon temps, de mon énergie, parce que je tenais à ce que nous le fassions. Je pense qu’un des aspects positifs, c’est que Karim Wade est venu s’expliquer devant des juridictions qui ne sont pas des juridictions sénégalaises. Même si tout son argumentaire a consisté à dire que le Sénégal est un pays organisé, un pays de démocratie, de liberté de la presse, il s’est quand même expliqué. La plupart des choses qu’il a avancées sont d’une grossièreté inouïe, mais il a répondu à des interrogatoires. J’ai relevé certaines de ses incohérences, et je pense que les gens qui étaient là ont pu se faire leur propre idée.
Et pour Sindiely Wade, que s’est-il passé ?
Pour ce qui concerne Sindiely, nous avons trouvé une entente. Je m’en félicite. Elle a écouté mon émission Degg degg. A la suite de ça, elle a demandé à ses avocats de me contacter à travers mon avocat, pour trouver une entente. Je dois dire que j’ai tout le temps regretté d’avoir tenu des propos sur elle, concernant sa vie privée. Ma mère, je l’avoue, s’en était offusquée, en me faisant remarquer qu’il s’agissait d’une femme. Je pense qu’elle est restée très distante de la gestion du pays, malgré quelques maladresses qu’on peut critiquer, par exemple sa participation à grands frais au rallye Paris Dakar. Je dois dire qu’elle a été très correcte, en me disant qu’elle me comprenait, qu’elle me croit sincère. Je pense que si elle a réagi à la suite de mon émission, c’est qu’elle a senti un fond sincère dans ce que je dis. Je lui ai présenté mes excuses. Je précise que l’initiative est venue d’elle. Mais je ne voulais pas, dans un procès, discuter de la vie privée d’une femme. Voilà ce qui s’est passé. J’ai entendu toutes sortes de commentaires. Il n’y a jamais eu ce qu’on appelle un deal. Jamais.
Et pourquoi vous n’avez pas fait la même chose pour Karim Wade ?
Mais ça n’aurait aucun sens. Si je voulais un traitement à l’amiable avec Karim Wade, je lui aurais évité le déplacement. Il n’en est pas question. Il profite d’énormes privilèges de rang, de position, de famille avec les impôts payés à la sueur de notre front. Il doit être critiquable, attaquable, ses mauvaises gestions et son comportement délinquant dénoncés s’il y a lieu. Je ne varierai jamais sur cette question. J’ai eu écho de nombreux commentaires. Le juge m’a demandé pourquoi j’ai utilisé certains mots très durs, même dans la défense des intérêts de mon pays. Je rappelle le contexte dans lequel nous nous battions. Puisque la situation du pays a empiré depuis, nous allons continuer à nous battre. Je n’ai aucune animosité vis-à-vis de Karim, je le répète. Il a été courtois. Il est venu me dire bonjour quand il est arrivé. Je lui ai serré la main. A aucun moment, je ne suis allé le voir sur son banc. Cela n’est même pas permis. Cela dit, Cheikh Diallo est mon ami. Nous éprouvons l’un pour l’autre une grande estime. Même si je ne l’épargne pas.
Alors, ce qui s’est passé, c’est que nous nous sommes rencontrés dans le couloir, et Cheikh nous a demandé à tous les deux si nous nous étions dit bonjour. Je lui ai répondu que Karim était venu me dire bonjour. Je lui ai serré la main. Par contre, j’ai refusé de serrer la main du journaliste béninois qui était avec eux pour témoigner en faveur de Karim Wade. Alors Karim m’a dit Souleymane, bonne année. Je lui ai dit bonne année. Il m’a dit tu sais que je n’ai rien contre toi, mais je suis obligé de faire ça. Je lui ai dit Karim tu t’es trompé sur moi. Peut-être qu’il s’attendait à ce que je rampe jusqu’à ses pieds pour lui demander pardon. Ce n’est pas mon genre. Quel que soit le prix à payer, je préfère mon honneur et ma dignité à l’humiliation. Il s’est vraiment trompé sur moi. Je lui ai dit peut-être de bonne foi, mais tu t’es trompé sur moi. Vous savez, tout cela peut sembler étrange, mais dès que je suis entré dans la salle pour reprendre mon interrogatoire, je suis redevenu intransigeant avec lui. Je dois maintenant préciser que j’ai utilisé parfois des mots durs, comme quand je l’ai traité de rat de galerie aux dents émaciées, ce qu’à mon avis, je ne devais jamais faire. Parce qu’il s’agit d’une attaque sur son physique. Mais pour le reste, je pense que les gens qui ont été là, ne m’ont jamais et à aucun moment entendu présenter des excuses. Ce serait manquer de respect à tous les gens qui se sont déplacés de partout, des Etats-Unis pour m’apporter leur soutien.
Comment avez-vous accueilli les informations disant que vous vous êtes incliné, presque pleurnichant pour demander pardon à Karim Wade ?
Oh, vous savez, Karim me connait. Il me connait. Si je le voulais, je rentrerais dans son avion pour Dakar. Jusqu’au soir du procès, des bonnes volontés souhaitaient un règlement à l’amiable. Une personne est venue d’eux, pour nous proposer, Bocar Moussa Bâ de African New Vision et moi, une rencontre, la nuit. J’ai dit que cela ne m’intéressait pas. On m’a dit que même la Palestine et Israël discutent, j’ai dit que cela était inapproprié. Je préfère perdre mon argent plutôt que de perdre ma dignité. Tout ce que je demande, c’est que les gens fassent preuve d’un peu de discernement. Je connais le prix de mon engagement. Je sais tout ce que j’ai enduré, tout ce que j’ai enduré depuis. Je ne peux pas l’avoir fait, refusé de présenter des excuses, un règlement à l’amiable, pour le faire devant le monde entier. Ce serait une hérésie impardonnable.
On vous a pourtant reproché l’insuffisance de vos preuves ?
Ecoutez, si on me demande un document qui prouve que le palais de la République a financé les journaux Il Est Midi, Xibaar et Sopi, qui insultaient les Sénégalais, vous croyez que c’est sérieux ? Si on me demande de prouver que j’ai rencontré Karim Wade chez lui, je suis désolé, je n’en suis pas capable. Les Sénégalais apprécieront. Tout compte fait, ce qui a affaibli ma défense, c’est que dans la principale affaire qui m’a valu la plainte, l’affaire des devises, pendant que j’étais en procès, le principal concerné discutait avec Abdoulaye Wade. Les gens doivent comprendre que nous sommes dans un état d’exception. Si je cite une seule personne dans cette affaire, je l’expose à tout. Des gens sont surveillés, contrôlés, menacés. Alors je n’ai voulu créer des problèmes à personne. J’assume seul, parce que je crois à la bonne fois de ces gens. Cela dit, j’ai dit à Idrissa Seck quelque chose que lui comprend, que moi je comprends. Vous savez, la plupart des grands combattants de ce monde ont été jugés et condamnés arbitrairement. Mais ils ont été réhabilités par l’histoire. J’ai dit au juge que le vrai procès aura lieu un jour dans mon pays, avec un peuple libéré et une justice libérée.
Tournons la page des procès et parlons un peu d’Idrissa Seck, comment avez-vous accueilli ce retour ?
Je ne veux pas faire de commentaire sur ce que je considère comme un fait divers. Cette histoire est derrière moi. Mais je me demande parfois si Idrissa Seck jouit de toutes ses facultés mentales. Je dois avouer que quand j’ai regardé la vidéo de sa conférence de presse, j’ai été choqué. La fourberie a maintenant une chefferie, et c’est Idrissa Seck son chef. Mais au vu de ce que je vois, il faut le plaindre. Il faut vraiment le plaindre. J’ai pitié de lui.
Pourquoi, s’il croit avoir fait le bon choix ?
Je pense qu’il s’est fait piéger encore une fois. C’est sa troisième mort. C’est moi qui ai appris à Karim Wade le retour d’Idrissa Seck au Pds, en disant justement au juge qu’au moment où je comparaissais, celui que je défendais, a rejoint le parti de Karim Wade. J’ai vu Sindiely rire. J’ai compris alors au travers de la mine de Karim Wade, qu’il était surpris. Peut-être pas de l’audience, mais de l’issue de la rencontre. Ce n’est pas seulement Idrissa Seck qui a comploté contre moi, en attendant le jour de ma comparution pour aller négocier avec Wade. Wade aussi a profité de l’absence de Karim Wade pour le mettre devant le fait accompli, et donner l’impression qu’il veut les retrouvailles, mais c’est Karim Wade qui bloque. Le président de la République a bien joué son jeu. Encore une fois chapeau, maestro ! Dieu l’a peut-être chargé de nous débarrasser des gens vicieux. En réalité, Idrissa Seck allait à ses propres funérailles.
Vous croyez que c’est quelqu’un qui est aux abois ?
Non. Je pense simplement que la volonté de le piéger était évidente. Idrissa Seck est parti à cette rencontre tout seul, alors que son parti a une direction. Il a des gens qui cheminent avec lui. La deuxième image, c’est de voir Oumar Sarr et Waly Fall derrière lui, Iba Der Thiam et Ablaye Faye devant. Ce sont des images fortes. Il est prêt à lâcher tout le monde, cet homme, pour ses ambitions personnelles. Nous ne pouvons pas faire tous les reproches que nous faisons à Karim Wade, et permettre ce genre d’issue. Ce pays ne le mérite pas. Je rappelais hier au juge la symbolique de ce 12 janvier. Le 12 janvier 1864, les français ont utilisé des moyens disproportionnés contre Lat Dior. Il s’est battu pour son honneur. Il est devenu Damel le 12 janvier 1871, en défendant les provinces du Kayor. Ce n’est pas pour rien que malgré l’avoir défait, Fadherbe a dit on les tue, on ne les déshonore pas. Eh bien, ce qui s’est passé lundi, est une honte pour ce pays. Je suis d’accord avec ceux qui sont outrés par ce que fait Idrissa Seck. C’était une théâtralisation loufoque. Pour revenir à Karim Wade, quelle sera la suite que vous donnerez à votre engagement militant ? Je l’ai dit au juge. Je lui ai dit, évidemment, en ayant conscience des risques que j’encourais, que quelle que soit l’issue de ce procès, je continuerais à me battre avec la même détermination, le même engagement. Il ne sera pas question que dans ce pays, un père parte, et qu’un fils lui succède. Je me battrai de toutes mes forces contre cette tentative. La place prise par Karim Wade dans l’appareil de l’Etat est déjà inacceptable.
source nettali
Je suis quelque part libéré, je dois avouer. C’est l’aboutissement de quatre années de procédures, d’interrogatoires, de dépenses en temps et en moyens. Ce procès m’a pris beaucoup de mon temps, de mon énergie, parce que je tenais à ce que nous le fassions. Je pense qu’un des aspects positifs, c’est que Karim Wade est venu s’expliquer devant des juridictions qui ne sont pas des juridictions sénégalaises. Même si tout son argumentaire a consisté à dire que le Sénégal est un pays organisé, un pays de démocratie, de liberté de la presse, il s’est quand même expliqué. La plupart des choses qu’il a avancées sont d’une grossièreté inouïe, mais il a répondu à des interrogatoires. J’ai relevé certaines de ses incohérences, et je pense que les gens qui étaient là ont pu se faire leur propre idée.
Et pour Sindiely Wade, que s’est-il passé ?
Pour ce qui concerne Sindiely, nous avons trouvé une entente. Je m’en félicite. Elle a écouté mon émission Degg degg. A la suite de ça, elle a demandé à ses avocats de me contacter à travers mon avocat, pour trouver une entente. Je dois dire que j’ai tout le temps regretté d’avoir tenu des propos sur elle, concernant sa vie privée. Ma mère, je l’avoue, s’en était offusquée, en me faisant remarquer qu’il s’agissait d’une femme. Je pense qu’elle est restée très distante de la gestion du pays, malgré quelques maladresses qu’on peut critiquer, par exemple sa participation à grands frais au rallye Paris Dakar. Je dois dire qu’elle a été très correcte, en me disant qu’elle me comprenait, qu’elle me croit sincère. Je pense que si elle a réagi à la suite de mon émission, c’est qu’elle a senti un fond sincère dans ce que je dis. Je lui ai présenté mes excuses. Je précise que l’initiative est venue d’elle. Mais je ne voulais pas, dans un procès, discuter de la vie privée d’une femme. Voilà ce qui s’est passé. J’ai entendu toutes sortes de commentaires. Il n’y a jamais eu ce qu’on appelle un deal. Jamais.
Et pourquoi vous n’avez pas fait la même chose pour Karim Wade ?
Mais ça n’aurait aucun sens. Si je voulais un traitement à l’amiable avec Karim Wade, je lui aurais évité le déplacement. Il n’en est pas question. Il profite d’énormes privilèges de rang, de position, de famille avec les impôts payés à la sueur de notre front. Il doit être critiquable, attaquable, ses mauvaises gestions et son comportement délinquant dénoncés s’il y a lieu. Je ne varierai jamais sur cette question. J’ai eu écho de nombreux commentaires. Le juge m’a demandé pourquoi j’ai utilisé certains mots très durs, même dans la défense des intérêts de mon pays. Je rappelle le contexte dans lequel nous nous battions. Puisque la situation du pays a empiré depuis, nous allons continuer à nous battre. Je n’ai aucune animosité vis-à-vis de Karim, je le répète. Il a été courtois. Il est venu me dire bonjour quand il est arrivé. Je lui ai serré la main. A aucun moment, je ne suis allé le voir sur son banc. Cela n’est même pas permis. Cela dit, Cheikh Diallo est mon ami. Nous éprouvons l’un pour l’autre une grande estime. Même si je ne l’épargne pas.
Alors, ce qui s’est passé, c’est que nous nous sommes rencontrés dans le couloir, et Cheikh nous a demandé à tous les deux si nous nous étions dit bonjour. Je lui ai répondu que Karim était venu me dire bonjour. Je lui ai serré la main. Par contre, j’ai refusé de serrer la main du journaliste béninois qui était avec eux pour témoigner en faveur de Karim Wade. Alors Karim m’a dit Souleymane, bonne année. Je lui ai dit bonne année. Il m’a dit tu sais que je n’ai rien contre toi, mais je suis obligé de faire ça. Je lui ai dit Karim tu t’es trompé sur moi. Peut-être qu’il s’attendait à ce que je rampe jusqu’à ses pieds pour lui demander pardon. Ce n’est pas mon genre. Quel que soit le prix à payer, je préfère mon honneur et ma dignité à l’humiliation. Il s’est vraiment trompé sur moi. Je lui ai dit peut-être de bonne foi, mais tu t’es trompé sur moi. Vous savez, tout cela peut sembler étrange, mais dès que je suis entré dans la salle pour reprendre mon interrogatoire, je suis redevenu intransigeant avec lui. Je dois maintenant préciser que j’ai utilisé parfois des mots durs, comme quand je l’ai traité de rat de galerie aux dents émaciées, ce qu’à mon avis, je ne devais jamais faire. Parce qu’il s’agit d’une attaque sur son physique. Mais pour le reste, je pense que les gens qui ont été là, ne m’ont jamais et à aucun moment entendu présenter des excuses. Ce serait manquer de respect à tous les gens qui se sont déplacés de partout, des Etats-Unis pour m’apporter leur soutien.
Comment avez-vous accueilli les informations disant que vous vous êtes incliné, presque pleurnichant pour demander pardon à Karim Wade ?
Oh, vous savez, Karim me connait. Il me connait. Si je le voulais, je rentrerais dans son avion pour Dakar. Jusqu’au soir du procès, des bonnes volontés souhaitaient un règlement à l’amiable. Une personne est venue d’eux, pour nous proposer, Bocar Moussa Bâ de African New Vision et moi, une rencontre, la nuit. J’ai dit que cela ne m’intéressait pas. On m’a dit que même la Palestine et Israël discutent, j’ai dit que cela était inapproprié. Je préfère perdre mon argent plutôt que de perdre ma dignité. Tout ce que je demande, c’est que les gens fassent preuve d’un peu de discernement. Je connais le prix de mon engagement. Je sais tout ce que j’ai enduré, tout ce que j’ai enduré depuis. Je ne peux pas l’avoir fait, refusé de présenter des excuses, un règlement à l’amiable, pour le faire devant le monde entier. Ce serait une hérésie impardonnable.
On vous a pourtant reproché l’insuffisance de vos preuves ?
Ecoutez, si on me demande un document qui prouve que le palais de la République a financé les journaux Il Est Midi, Xibaar et Sopi, qui insultaient les Sénégalais, vous croyez que c’est sérieux ? Si on me demande de prouver que j’ai rencontré Karim Wade chez lui, je suis désolé, je n’en suis pas capable. Les Sénégalais apprécieront. Tout compte fait, ce qui a affaibli ma défense, c’est que dans la principale affaire qui m’a valu la plainte, l’affaire des devises, pendant que j’étais en procès, le principal concerné discutait avec Abdoulaye Wade. Les gens doivent comprendre que nous sommes dans un état d’exception. Si je cite une seule personne dans cette affaire, je l’expose à tout. Des gens sont surveillés, contrôlés, menacés. Alors je n’ai voulu créer des problèmes à personne. J’assume seul, parce que je crois à la bonne fois de ces gens. Cela dit, j’ai dit à Idrissa Seck quelque chose que lui comprend, que moi je comprends. Vous savez, la plupart des grands combattants de ce monde ont été jugés et condamnés arbitrairement. Mais ils ont été réhabilités par l’histoire. J’ai dit au juge que le vrai procès aura lieu un jour dans mon pays, avec un peuple libéré et une justice libérée.
Tournons la page des procès et parlons un peu d’Idrissa Seck, comment avez-vous accueilli ce retour ?
Je ne veux pas faire de commentaire sur ce que je considère comme un fait divers. Cette histoire est derrière moi. Mais je me demande parfois si Idrissa Seck jouit de toutes ses facultés mentales. Je dois avouer que quand j’ai regardé la vidéo de sa conférence de presse, j’ai été choqué. La fourberie a maintenant une chefferie, et c’est Idrissa Seck son chef. Mais au vu de ce que je vois, il faut le plaindre. Il faut vraiment le plaindre. J’ai pitié de lui.
Pourquoi, s’il croit avoir fait le bon choix ?
Je pense qu’il s’est fait piéger encore une fois. C’est sa troisième mort. C’est moi qui ai appris à Karim Wade le retour d’Idrissa Seck au Pds, en disant justement au juge qu’au moment où je comparaissais, celui que je défendais, a rejoint le parti de Karim Wade. J’ai vu Sindiely rire. J’ai compris alors au travers de la mine de Karim Wade, qu’il était surpris. Peut-être pas de l’audience, mais de l’issue de la rencontre. Ce n’est pas seulement Idrissa Seck qui a comploté contre moi, en attendant le jour de ma comparution pour aller négocier avec Wade. Wade aussi a profité de l’absence de Karim Wade pour le mettre devant le fait accompli, et donner l’impression qu’il veut les retrouvailles, mais c’est Karim Wade qui bloque. Le président de la République a bien joué son jeu. Encore une fois chapeau, maestro ! Dieu l’a peut-être chargé de nous débarrasser des gens vicieux. En réalité, Idrissa Seck allait à ses propres funérailles.
Vous croyez que c’est quelqu’un qui est aux abois ?
Non. Je pense simplement que la volonté de le piéger était évidente. Idrissa Seck est parti à cette rencontre tout seul, alors que son parti a une direction. Il a des gens qui cheminent avec lui. La deuxième image, c’est de voir Oumar Sarr et Waly Fall derrière lui, Iba Der Thiam et Ablaye Faye devant. Ce sont des images fortes. Il est prêt à lâcher tout le monde, cet homme, pour ses ambitions personnelles. Nous ne pouvons pas faire tous les reproches que nous faisons à Karim Wade, et permettre ce genre d’issue. Ce pays ne le mérite pas. Je rappelais hier au juge la symbolique de ce 12 janvier. Le 12 janvier 1864, les français ont utilisé des moyens disproportionnés contre Lat Dior. Il s’est battu pour son honneur. Il est devenu Damel le 12 janvier 1871, en défendant les provinces du Kayor. Ce n’est pas pour rien que malgré l’avoir défait, Fadherbe a dit on les tue, on ne les déshonore pas. Eh bien, ce qui s’est passé lundi, est une honte pour ce pays. Je suis d’accord avec ceux qui sont outrés par ce que fait Idrissa Seck. C’était une théâtralisation loufoque. Pour revenir à Karim Wade, quelle sera la suite que vous donnerez à votre engagement militant ? Je l’ai dit au juge. Je lui ai dit, évidemment, en ayant conscience des risques que j’encourais, que quelle que soit l’issue de ce procès, je continuerais à me battre avec la même détermination, le même engagement. Il ne sera pas question que dans ce pays, un père parte, et qu’un fils lui succède. Je me battrai de toutes mes forces contre cette tentative. La place prise par Karim Wade dans l’appareil de l’Etat est déjà inacceptable.
source nettali