Son calvaire commence en 2007, l’année de son mariage avec l’homme qu’elle croyait être «le prince charmant». Pourtant, durant les sept années qu’ont duré leurs fiançailles, son prétendant était aux petits soins. «Il était tendre et était prêt à tout pour me faire plaisir même s’il lui arrivait de demander des faveurs en retour. Mais comme je suis une fille bien éduquée et de bonne famille, j’ai toujours repoussé ses requêtes de faire l’amour avec moi», rapporte-t-elle, les yeux tristes.
Le mariage célébré, Eva comme l’appellent les intimes, rejoint le domicile conjugal à Rufisque (région de Dakar). Elle était loin de songer que l’enfer l’y attendait impatiemment. Des nuits de noce, elle n’en connaîtra point. Mais ce n’est que les hors-d’œuvre. Le plat de résistance sera plus corsé.
Son mari qui lui avait promis de la laisser poursuivre ses études qu’elle a arrêtées en classe de Terminale a tourné casaque. «Il s’est catégoriquement opposé à ce que je retourne à l’école», regrette-t-elle. Comme si cela ne suffisait pas, pris par on ne sait quoi, monsieur se met à lever la main sur son épouse. «Il me battait sans cesse et un jour, il n’a pas hésité à me mordre au dos», pleure Awa Sène, selon qui, son époux s’est mué en vrai «diable».
«Non seulement il me faisait l’amour très mal, ce qui faisait que je ne ressentais aucun plaisir, mais de bout en bout, il a commencé à me délaisser pour jeter son dévolu sur d’autres filles. Mais vous n’allez pas en croire vos oreilles, il amenait ses conquêtes dans notre chambre et se faisait le malin plaisir d’entretenir des rapports sexuels sur notre lit conjugal. Vous vous rendez-compte ?», chagrine-t-elle, les joues imbibées de larmes. «Et je ne devais pas lui demander des explications. Si l’envie me prenait de le faire, c’est une bastonnade à laquelle j’avais droit comme réponse. Le comble, c’est que je n’osais pas en parler à mes parents pour la bonne et simple raison qu’ils n’étaient pas pour que je me marie avec lui, surtout mon père», renchérit Eva qui ajoute : «Ses devoirs conjugaux, il ne les remplissait plus. Toutefois, il tenait à ce que je lui fasse des gâteries jusqu’à ce qu’il jouisse, par contre moi, je n’avais droit à aucun plaisir sexuel.»
Une situation qui ne pouvait perdurer. C’est ainsi que Awa a pris son courage à deux mains et a demandé le divorce au seul homme qu’elle dit avoir connu dans sa vie. Demande à laquelle il a accédé, mais c’est non sans l’accompagner de mesures draconiennes. «Il a refusé de prendre en charge notre fille au motif que c’est moi qui serais le bénéficiaire de l’argent destiné à l’enfant.»
L’enfer qu’Awa Sène a vécu chez son ex-mari n’a pas uniquement laissé chez elle des séquelles physiques. Elle en est ressortie, dégoûtée de la gente masculine. Pourtant, nombreux sont les hommes qui font le pied de grue pour l’avoir comme épouse. «Mais je n’ai plus le cœur au mariage. Je n’en peux plus car j’ai effleuré le pire. Mon ex-mari m’a poussé à haïr les hommes à jamais car il m’a promis monts et merveilles mais à la fin de la course, je me suis retrouvée au fond du puits», se résigne-t-elle, blessée dans l’âme.
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