Mes vingt derniers mois ont été compliqués. Difficultés dans ma famille qui, bien que ne me concernant pas directement, m'ont énormément touché, jusqu'à affecter mon humeur, mon engagement et la qualité de mon travail. Insatisfaction professionnelle avec un contexte de travail peu porteur. Et difficultés pour ma femme, chez laquelle une maladie chronique a été découverte, qui a perdu subitement un proche collègue et a vécu son lot de difficultés professionnelles, qui l'ont entraînée dans une dépression, et qui a amorcé il y a quelques mois une psychothérapie.
Nos soirées de 2014 n'ont pas été réjouissantes, nos discussions ayant beaucoup tourné autour des sujets ci-dessus, nous apportant beaucoup de soutien réciproque. Bien sûr, nous avons maintenu notre vie sociale, tant à titre individuel qu'en tant que couple, afin de sortir de ce lourd contexte mais notre vie intime s'en est trouvée affectée, elle aussi. Ma femme et moi avons toujours eu des envies différentes: je suis très tactile, elle pas du tout, je suis plus demandeur qu'elle, j'aime la fantaisie, elle préfère le classicisme. Il faut aussi reconnaître que les enfants limitent parfois les possibilités. C'est un sujet que nous avons déjà abordé, sans pour autant que le compromis trouvé soit satisfaisant, notamment en ce qui me concerne, mais j'ai assumé mon choix, pendant toutes ces années.
Mais au cours de l'année passée, la rareté de ces moments intimes est devenue trop importante, j'ai commencé à les compter (moins d'un rapport par mois au cours du second semestre), j'ai cherché aussi à les provoquer et me suis heurté à des refus, gentils mais fermes. Alors progressivement, j'ai cessé de prendre des initiatives: ma femme reviendrait vers moi quand elle en aurait envie. Nous ne nous couchions plus à la même heure et nous réfugions dans nos petits univers respectifs (qui de la musique, qui un livre, qui une série TV...), qu'on aime retrouver quand il nous arrive d'être seuls. Et il est clair que ni l'un ni l'autre nous n'avons trouvé le ressort ou l'envie de provoquer ces moments à deux pendant lesquels nous aurions pu nous retrouver un peu.
C'est dans ce contexte que j'ai noué des échanges avec une jeune femme, au travers d'un jeu sur Internet, qui elle sortait d'une histoire d'amour achevée dans la douleur. Nous avons commencé à discuter: elle célibataire, moi papa, marié, les choses étaient claires et nous nous sommes progressivement séduits.
Ces échanges ont duré près de huit mois, jusqu'à atteindre une très grande intimité et une très grande intensité, sans pour autant nous rencontrer, voir nos visages, connaître nos identités: il s'agissait essentiellement de mots, de messages, d’emails, grâce auxquels je me suis découvert une sensualité, une poésie que je ne me connaissais pas. Nous avons progressivement ressenti l'un pour l'autre des sentiments amoureux, je trouvais avec elle quelque chose que je n'avais plus avec ma femme: de l'envie, de l'amour. Cette relation s'est arrêtée récemment, car aussi loin que nous étions allés, il était inconcevable pour cette jeune femme de rencontrer un homme marié. Je souffre encore de cette rupture.
Cette relation «virtuelle», ses hauts et ses bas, ont eu des effets sur moi et ma vie quotidienne, avec ma femme en particulier: à la rareté des moments intimes s'est ajouté un désintérêt, un éloignement progressif: moins d'échanges, moins de communication. La situation est telle qu'aujourd'hui je ne ressens plus d'envie, plus envie de l'embrasser, de la serrer dans mes bras, de lui faire l'amour. Cette distance n'étant pas soutenable, nous en avons parlé, avec ma femme, et j'ai évoqué particulièrement cette absence de désir que je ressens aujourd'hui, sans pour autant lui parler de cette «relation virtuelle». Nous allons notamment passer un week-end en amoureux, que j'appréhende, au regard de l'absence d'envie que je ressens. Aujourd'hui, je ne sais pas si cette absence d'envie est durable ou éphémère, je ne sais pas à quel point cette relation «virtuelle» m'aura fait fantasmer jusqu'à m'éloigner de ma femme et me réfugier dans cette relation fantasmée que j'ai vécue.
Je m'aperçois que, bien qu'ayant voulu être succinct, j'ai été très long, et que je n'arrive pour autant pas à sortir une problématique claire de mon message, si ce n'est la confusion dans laquelle je suis aujourd'hui".
afriquefemme
Nos soirées de 2014 n'ont pas été réjouissantes, nos discussions ayant beaucoup tourné autour des sujets ci-dessus, nous apportant beaucoup de soutien réciproque. Bien sûr, nous avons maintenu notre vie sociale, tant à titre individuel qu'en tant que couple, afin de sortir de ce lourd contexte mais notre vie intime s'en est trouvée affectée, elle aussi. Ma femme et moi avons toujours eu des envies différentes: je suis très tactile, elle pas du tout, je suis plus demandeur qu'elle, j'aime la fantaisie, elle préfère le classicisme. Il faut aussi reconnaître que les enfants limitent parfois les possibilités. C'est un sujet que nous avons déjà abordé, sans pour autant que le compromis trouvé soit satisfaisant, notamment en ce qui me concerne, mais j'ai assumé mon choix, pendant toutes ces années.
Mais au cours de l'année passée, la rareté de ces moments intimes est devenue trop importante, j'ai commencé à les compter (moins d'un rapport par mois au cours du second semestre), j'ai cherché aussi à les provoquer et me suis heurté à des refus, gentils mais fermes. Alors progressivement, j'ai cessé de prendre des initiatives: ma femme reviendrait vers moi quand elle en aurait envie. Nous ne nous couchions plus à la même heure et nous réfugions dans nos petits univers respectifs (qui de la musique, qui un livre, qui une série TV...), qu'on aime retrouver quand il nous arrive d'être seuls. Et il est clair que ni l'un ni l'autre nous n'avons trouvé le ressort ou l'envie de provoquer ces moments à deux pendant lesquels nous aurions pu nous retrouver un peu.
C'est dans ce contexte que j'ai noué des échanges avec une jeune femme, au travers d'un jeu sur Internet, qui elle sortait d'une histoire d'amour achevée dans la douleur. Nous avons commencé à discuter: elle célibataire, moi papa, marié, les choses étaient claires et nous nous sommes progressivement séduits.
Ces échanges ont duré près de huit mois, jusqu'à atteindre une très grande intimité et une très grande intensité, sans pour autant nous rencontrer, voir nos visages, connaître nos identités: il s'agissait essentiellement de mots, de messages, d’emails, grâce auxquels je me suis découvert une sensualité, une poésie que je ne me connaissais pas. Nous avons progressivement ressenti l'un pour l'autre des sentiments amoureux, je trouvais avec elle quelque chose que je n'avais plus avec ma femme: de l'envie, de l'amour. Cette relation s'est arrêtée récemment, car aussi loin que nous étions allés, il était inconcevable pour cette jeune femme de rencontrer un homme marié. Je souffre encore de cette rupture.
Cette relation «virtuelle», ses hauts et ses bas, ont eu des effets sur moi et ma vie quotidienne, avec ma femme en particulier: à la rareté des moments intimes s'est ajouté un désintérêt, un éloignement progressif: moins d'échanges, moins de communication. La situation est telle qu'aujourd'hui je ne ressens plus d'envie, plus envie de l'embrasser, de la serrer dans mes bras, de lui faire l'amour. Cette distance n'étant pas soutenable, nous en avons parlé, avec ma femme, et j'ai évoqué particulièrement cette absence de désir que je ressens aujourd'hui, sans pour autant lui parler de cette «relation virtuelle». Nous allons notamment passer un week-end en amoureux, que j'appréhende, au regard de l'absence d'envie que je ressens. Aujourd'hui, je ne sais pas si cette absence d'envie est durable ou éphémère, je ne sais pas à quel point cette relation «virtuelle» m'aura fait fantasmer jusqu'à m'éloigner de ma femme et me réfugier dans cette relation fantasmée que j'ai vécue.
Je m'aperçois que, bien qu'ayant voulu être succinct, j'ai été très long, et que je n'arrive pour autant pas à sortir une problématique claire de mon message, si ce n'est la confusion dans laquelle je suis aujourd'hui".
afriquefemme