Cette année est «l'année Jean Moulin» et c'est bien ainsi. Tous les Français savent que ce patriote exemplaire est mort, voici quarante années, sous la torture, et qu'il est mort sans parler; alors qu'il tenait tous les fils de la Résistance, personne de sa connaissance n'a été arrêté après sa propre arrestation. Beaucoup de Français savent que Jean Moulin était un préfet; qu'il avait tenu tête aux Allemands, à Chartres, en pleine déroute des armées françaises; qu'il était devenu le délégué en France du général de Gaulle, et qu'il a été le président-fondateur du «Conseil national de la Résistance». Et personne n'a oublié que ses cendres, supposées telles, ont été déposées au Panthéon, il y a vingt ans. Mais il n'est pas sûr que l'ampleur de l'œuvre accomplie par Jean Moulin dans les dix-huit mois de son Iliade soit toujours bien mesurée, et ses conséquences bien perçues. Je la schématiserai en disant qu'il a été un unificateur (de la Résistance), un organisateur (de ses services) et un promoteur (du gaullisme naissant).
Rappelons que, contrairement à l'image du résistant popularisée par le film ou par le roman, Jean Moulin n'a jamais tiré un coup de feu contre un Allemand (il a désapprouvé les attentats); qu'il est mort sans savoir ce que serait un maquis, bien qu'il ait conçu l'idée du Vercors; qu'il n'a participé à aucun sabotage, et qu'il n'a même pas écrit ou diffusé de tract clandestin. Son œuvre (...)
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Rappelons que, contrairement à l'image du résistant popularisée par le film ou par le roman, Jean Moulin n'a jamais tiré un coup de feu contre un Allemand (il a désapprouvé les attentats); qu'il est mort sans savoir ce que serait un maquis, bien qu'il ait conçu l'idée du Vercors; qu'il n'a participé à aucun sabotage, et qu'il n'a même pas écrit ou diffusé de tract clandestin. Son œuvre (...)
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