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Kolda / Plusieurs écoles sous les eaux : Plus de 1 600 élèves sont encore en vacances

Dans la commune de Kolda, plus de 1 600 élèves sont toujours en vacances, au moment où leurs camarades ont repris le chemin de l’école, depuis le 7 octobre dernier. Des écoles sont inondées et pas désherbées, des salles de classe ne sont pas encore nettoyées ni désinfectées. Les conditions d’insalubrité ne permettent pas d’accueillir les élèves dans ces établissements. Reportage de "EnQuête".


Rédigé par leral.net le Mardi 15 Octobre 2024 à 10:54 | | 0 commentaire(s)|

Des eaux stagnantes et verdâtres, une cour déserte et envahie par des herbes et des ordures dégageant une odeur nauséabonde. Des salles de classe vides d’occupants. Nous sommes à l’école d’application de Gadapara. Un établissement public implanté en plein cœur des rizières, s’est transformé en marigot, en cette saison des pluies où le ciel continue d’ouvrir ses vannes. Ici, le concept ‘’Ubbi tey Jàng tey’’ reste un simple slogan.

« Comme vous le constatez, il y a de l’herbe ici, de l’eau stagne dans la cour et le sol est boueux dans toutes les parties de l’école. Des saletés notées par-ci, par-là. Vous voyez, les sapeurs-pompiers sont en train de pomper l’eau », explique Yaya Souané. Le directeur dudit établissement ajoute qu’il faut que « la cour soit désherbée, les salles de classe désinfectées ».

« Les mauvaises conditions et le fait que chaque année, l’école est tout le temps sous les eaux. Cela fait fuir les élèves, car les parents ne peuvent accepter que les chérubins allant dans d’autres écoles aient commencé et que leurs petits restent à la maison. C’est pourquoi, chaque année, on enregistre des départs d’élèves vers d’autres établissements. Au moment où je vous parle, nous avons 15 élèves qui ont décidé de changer d’établissement. Pourtant, chaque année, la mairie et des bonnes volontés font des actions dans notre école, pour éviter ces inondations. Mais comme l’école est implantée dans les rizières, ces efforts restent sans effet. Cette école qui avait 1 000 élèves, s’est retrouvée l’année dernière avec 603 potaches. Cela s’explique par les multiples départs d’élèves. »


À la question de savoir à quand le démarrage des cours, le directeur Yaya Souané dit ne pas pouvoir le dire. « Nous ne savons pas encore quand nous allons démarrer les cours ici, car la pluie continue de s’abattre dans le Fouladou et à chaque pluie, aussi petite soit-elle, l’école est inondée. Donc, c’est un véritable casse-tête pour nous les enseignants, mais nous prenons toujours notre mal en patience. »

À l’école maternelle de Gadapara, l’insalubrité ne permet pas d’accueillir les écoliers, selon le directeur El Hadj Idrissa Niassy.

« Regardez, il y a de l’eau partout : la saleté, de hautes herbes, de la boue, tout est sale. L’environnement de l’école ne nous permet pas d’accueillir les petits dans cette école. Parce que les conditions d’insalubrité font que les enfants risquent d’être victimes de maladies, comme le péril fécal, la gale et autres. Donc, il va falloir que l’école soit nettoyée et désinfectée. Si nous parvenons à régler les mesures d’hygiène, nous pourrons accueillir les élèves. »

Les conditions d’insalubrité empêchent les élèves d’aller à l’école

À l’école élémentaire Chérif Macky Aïdara, située au quartier Bantanguel de Kolda, la situation n’est pas non plus reluisante.

« C’est une école inondée. L’accès y est difficile et les salles de classe sont pratiquement humides. Il y a une odeur nauséabonde qui se dégage. Ce qui ne permet pas de démarrer les cours. De plus, avec la pluie, la toiture de trois salles de classe ne tient plus et n’est ni changée ni réparée. Nous avons des problèmes. Ces trois classes ne peuvent être utilisées. Nous sommes une école qui reçoit 1 010 élèves ; il faudrait quand même que tout soit mis en place pour les accueillir dans de bonnes conditions », se désole César Diatta, le directeur de l’établissement.

Dans ces écoles visitées, plus de 1 600 élèves sont toujours en vacances, en attendant que la situation revienne à la normale. Des établissements sous l’emprise des eaux, malgré les efforts consentis par les élus locaux.