En fait, ce documentaire de 15 mn, intitulé l’Innocence des Musulmans, par son caractère provocateur, le mépris souverain, les insultes proférées, dépasse
toutes les bornes de la tolérance et de la libre expression. Il traduit une tentative bien élaborée de donner un tonus à Samuel Huntington, auteur du Choc des Civilisations « Mon hypothèse, écrivait-il, est que dans ce monde nouveau, les conflits n’auront pas essentiellement pour origine l’idéologie ou l’économie. Les grandes causes de division et les principales sources de conflits seront culturelles. Les Etats-nations conduiront les premiers rôles dans les affaires internationales, mais les principaux conflits politiques mondiaux mettront aux prises des nations et des groupes appartenant à des civilisations différentes. Le choc des civilisations dominera la politique mondiale ».
Très vite, on crée des stéréotypes, de part et d’autre.
Des Infidèles impérialistes et exploiteurs contre des barbus fanatiques, suicidaires, et pour comble, sous-développés.
Le film présente les musulmans (le 1/4 de l’humanité) comme immoraux de nature et violents par vocation ; l’Islam, un cancer, une religion de haine.
Un des promoteurs du documentaire, Terry Jones, pasteur extrémiste, qui s’est autorisé l’autodafé d’un exemplaire du Coran, a déclaré non sans cynisme : « c’est une production dont l’intention n’est pas d’attaquer les musulmans, mais de montrer l’idéologie destructive de l’islam ».
Des textes nourris de ragots et de chimères sur l’islam, le prophète, et les musulmans, n’ont pas leur équivalent dans l’histoire.
Rien n’y manque : des pseudo-preuves scientifiques du Coran… à son idéologie dogmatique, intolérante et envahissante.
Pourtant la religion, dans son essence et ses principes fondamentaux affirme : « Il n’y a de Dieu que Dieu, et Mohammed est son prophète ».
L’acceptation de cette profession de foi, en plus des pratiques du culte, placent tout croyant sur la voie du Seigneur.
L’islam triomphant était tolérant, il ne persécutait pas les juifs et les chrétiens, appelés les Gens du Livre. Ils étaient placés sous le statut des dhimmis, les protégés de l’Islam et du calife qui autorise leur accès à la plupart des fonctions civiles. Dans l’Arabie, au Yémen comme dans tous les autres Etats musulmans, les communautés juives et chrétiennes prospéraient.
A Médine, sous l’autorité du prophète, les Juifs contrôlaient l’industrie du bâtiment.
Cette harmonie ne sera brisée qu’au XVe siècle avec les Croisades.
René Grousset rapporte dans l’épopée des croisades Ed .Marabout : page 46 que le grand archevêque Guillaume de Tyr, incapable de dissimuler sa réprobation de chrétien, son blâme aussi d’homme d’Etat, parla ainsi : « la ville présentait en spectacle, un tel carnage d’ennemis, une telle effusion de sang que les vainqueurs eux-mêmes en furent frappés d’horreur et de dégout ».
La chute de la mosquée Al Aqsa donna lieu aussi à un autre massacre. Les Juifs ne sont pas non plus épargnés. Ils seront brulés dans leurs synagogues où ils espéraient se soustraire à la furie de l’épée mise au service de la Croix.
Depuis les croisades, l’Islam n’a cessé de subir des attaques, mais pas seulement.
Dans le vieux continent où le gros de la diaspora juive vécut pendant 18siècles, l’antisémitisme le plus répugnant lui fut appliqué. L’humiliation des ghettos, la confiscation des biens, les cruels pogroms ; jusqu’à la Shoah, une folie meurtrière d’Hitler.
Même si l’Occident chrétien n’a pas le monopole de la violence, il a imprimé à l’Histoire son caractère guerrier le plus meurtrier. La traite des Négres, les conquêtes coloniales, les deux conflits mondiaux…
Ainsi donc abuser de la liberté d’expression, pour calomnier l’Islam, est un fantasme de l’extrémité droite et de ses suppôts qui, incapables de propositions de sortie de crise, voient dans l’Islam une menace pour la laïcité et pour les valeurs de la civilisation européenne. En France Mary Lepen fait de l’immigration, un fonds de commerce. Elle propose le renvoi des immigrés, dont les prières le vendredi, dans les rues, rappellent l’occupation nazie.
C’est salvateur que François Fillon, ancien premier ministre de Sarkozy, dégagé des préjugés étroits, a fait l’éloge de l’Islam qui est « culte de la paix et du dialogue ». Il ne savait pas aussi bien dire car le prophète qui est le modèle achevé de tout musulman, exalte l’amour du prochain s’inscrivant ainsi dans
Le message éternel et universel des prophètes, qui invite au respect des valeurs humaines, tel que rappelé par Isaïe (1,17), et donne tout son humanisme au Judaïsme qu’il ne faut pas confondre avec le sionisme, une idéologie du nationalisme et de la négation, qui cherche des appuis imaginaires dans l’histoire et la religion, pour légitimer l’oppression du peuple palestinien.
En Occident où les valeurs matérielles et les incertitudes spirituelles, bousculent ses racines chrétiennes, le matérialisme se pose de plus en plus en alternative. Et on accuse l’islam d’être incompatible avec la démocratie. D’autres présupposés interviennent pour nourrir des fantasmes entre l’Occident et le monde musulman.
Jean Paul II avait vite fait de rappeler (lors de la première guerre du Golfe) que ce n’est pas la guerre de l’Occident contre l’Orient ou la Chrétiènnetè contre l’Islam.
Pour tout dire, le problème est ailleurs. Il est politique.
Le monde arabe, riche de ses hydrocarbures, est l’homme malade du XXIe siècle. A La chute de l’empire Ottoman, les Arabes ont été incapables de s’unir pour empêcher les Anglais et les Français de se partager leurs territoires. De même, ils n’ont jamais réussi à faire bloc face à Israël.
La première guerre du Golfe de 1991 a marqué la mort du monde arabe en qu’entité politique.
Comme le faisait remarquer Bernard Lewis « Des Etats arabes avaient combattu un autre Etat arabe aux cotés d’une coalition occidentale… »
Depuis1948, les Arabes ont perdu toutes leurs guerres.
Avec l’avènement des néoconservateurs, conduits par George W Bush, l’instabilité constructive s’est imposée. Les Etats-Unis ont employé un éventail de mesures coercitives , allant de la force militaire pour changer les régimes hostiles en Irak et en Afganistan,en passant part une politique de la carotte et du bâton pour éviter l’ascension d’un pôle de puissance musulmane impliquée dans un conflit avec Tel-Aviv, capable de rééquilibrer un rapport de forces, aujourd’hui largement favorable à Israël .Tout ce montage médiatique contre le nucléaire iranien n’est que diversion.
Le rêve du printemps arabe qui avait suscité tant d’espoir, s’est transformé en cauchemar .En Libye, l’OTAN a installé un régime à l’Irakienne où l’appartenance ethnique comme confessionnelle prime sur les raisons politiques, idéologiques, et avec comme conséquences gravissimes pour notre sous-région, l’installation d’un Etat islamique au Nord-Mali, dont les méthodes judiciaires expéditives et moyenâgeuses, baptisées aux ingrédients de la charia, rythment le quotidien de ses habitants.
La Syrie confrontée elle aussi, aux rivalités ethno-confessionnelles, est plongée dans la guerre civile sur fond de rivalités russo-américaines.
Les masses arabes, souvent abandonnées par leurs dirigeants, les jeunes enfermés sur eux-mêmes, sans réelle perspectives d’emploi, restent ouverts à toutes les utopies.
Humiliés, ils ne peuvent pardonner à l’Amérique tout le tort subi.
Ainsi la sortie de ce film infâme a réveillé les plaies encore ouvertes. Toutes sortes de bas instincts ont ressurgi occasionnant des violences meurtrières (31 victimes).
L’humanité aspire à la paix.
Le Conseil de Sécurité doit amener l’ONU à liquider les derniers vestiges du colonialisme(Les territoires occupés de la Cisjordanie par Israël), promouvoir la bonne gouvernance, et à accompagner les mutations démocratiques des peuples.
Les Etats-Unis, première puissance mondiale, devraient être les premiers à le comprendre.
Fatick ,2 Octobre 2012
Mamadou N’diaye N’douck Fatick Email : m.ndiaye 33@ yahoo.fr
toutes les bornes de la tolérance et de la libre expression. Il traduit une tentative bien élaborée de donner un tonus à Samuel Huntington, auteur du Choc des Civilisations « Mon hypothèse, écrivait-il, est que dans ce monde nouveau, les conflits n’auront pas essentiellement pour origine l’idéologie ou l’économie. Les grandes causes de division et les principales sources de conflits seront culturelles. Les Etats-nations conduiront les premiers rôles dans les affaires internationales, mais les principaux conflits politiques mondiaux mettront aux prises des nations et des groupes appartenant à des civilisations différentes. Le choc des civilisations dominera la politique mondiale ».
Très vite, on crée des stéréotypes, de part et d’autre.
Des Infidèles impérialistes et exploiteurs contre des barbus fanatiques, suicidaires, et pour comble, sous-développés.
Le film présente les musulmans (le 1/4 de l’humanité) comme immoraux de nature et violents par vocation ; l’Islam, un cancer, une religion de haine.
Un des promoteurs du documentaire, Terry Jones, pasteur extrémiste, qui s’est autorisé l’autodafé d’un exemplaire du Coran, a déclaré non sans cynisme : « c’est une production dont l’intention n’est pas d’attaquer les musulmans, mais de montrer l’idéologie destructive de l’islam ».
Des textes nourris de ragots et de chimères sur l’islam, le prophète, et les musulmans, n’ont pas leur équivalent dans l’histoire.
Rien n’y manque : des pseudo-preuves scientifiques du Coran… à son idéologie dogmatique, intolérante et envahissante.
Pourtant la religion, dans son essence et ses principes fondamentaux affirme : « Il n’y a de Dieu que Dieu, et Mohammed est son prophète ».
L’acceptation de cette profession de foi, en plus des pratiques du culte, placent tout croyant sur la voie du Seigneur.
L’islam triomphant était tolérant, il ne persécutait pas les juifs et les chrétiens, appelés les Gens du Livre. Ils étaient placés sous le statut des dhimmis, les protégés de l’Islam et du calife qui autorise leur accès à la plupart des fonctions civiles. Dans l’Arabie, au Yémen comme dans tous les autres Etats musulmans, les communautés juives et chrétiennes prospéraient.
A Médine, sous l’autorité du prophète, les Juifs contrôlaient l’industrie du bâtiment.
Cette harmonie ne sera brisée qu’au XVe siècle avec les Croisades.
René Grousset rapporte dans l’épopée des croisades Ed .Marabout : page 46 que le grand archevêque Guillaume de Tyr, incapable de dissimuler sa réprobation de chrétien, son blâme aussi d’homme d’Etat, parla ainsi : « la ville présentait en spectacle, un tel carnage d’ennemis, une telle effusion de sang que les vainqueurs eux-mêmes en furent frappés d’horreur et de dégout ».
La chute de la mosquée Al Aqsa donna lieu aussi à un autre massacre. Les Juifs ne sont pas non plus épargnés. Ils seront brulés dans leurs synagogues où ils espéraient se soustraire à la furie de l’épée mise au service de la Croix.
Depuis les croisades, l’Islam n’a cessé de subir des attaques, mais pas seulement.
Dans le vieux continent où le gros de la diaspora juive vécut pendant 18siècles, l’antisémitisme le plus répugnant lui fut appliqué. L’humiliation des ghettos, la confiscation des biens, les cruels pogroms ; jusqu’à la Shoah, une folie meurtrière d’Hitler.
Même si l’Occident chrétien n’a pas le monopole de la violence, il a imprimé à l’Histoire son caractère guerrier le plus meurtrier. La traite des Négres, les conquêtes coloniales, les deux conflits mondiaux…
Ainsi donc abuser de la liberté d’expression, pour calomnier l’Islam, est un fantasme de l’extrémité droite et de ses suppôts qui, incapables de propositions de sortie de crise, voient dans l’Islam une menace pour la laïcité et pour les valeurs de la civilisation européenne. En France Mary Lepen fait de l’immigration, un fonds de commerce. Elle propose le renvoi des immigrés, dont les prières le vendredi, dans les rues, rappellent l’occupation nazie.
C’est salvateur que François Fillon, ancien premier ministre de Sarkozy, dégagé des préjugés étroits, a fait l’éloge de l’Islam qui est « culte de la paix et du dialogue ». Il ne savait pas aussi bien dire car le prophète qui est le modèle achevé de tout musulman, exalte l’amour du prochain s’inscrivant ainsi dans
Le message éternel et universel des prophètes, qui invite au respect des valeurs humaines, tel que rappelé par Isaïe (1,17), et donne tout son humanisme au Judaïsme qu’il ne faut pas confondre avec le sionisme, une idéologie du nationalisme et de la négation, qui cherche des appuis imaginaires dans l’histoire et la religion, pour légitimer l’oppression du peuple palestinien.
En Occident où les valeurs matérielles et les incertitudes spirituelles, bousculent ses racines chrétiennes, le matérialisme se pose de plus en plus en alternative. Et on accuse l’islam d’être incompatible avec la démocratie. D’autres présupposés interviennent pour nourrir des fantasmes entre l’Occident et le monde musulman.
Jean Paul II avait vite fait de rappeler (lors de la première guerre du Golfe) que ce n’est pas la guerre de l’Occident contre l’Orient ou la Chrétiènnetè contre l’Islam.
Pour tout dire, le problème est ailleurs. Il est politique.
Le monde arabe, riche de ses hydrocarbures, est l’homme malade du XXIe siècle. A La chute de l’empire Ottoman, les Arabes ont été incapables de s’unir pour empêcher les Anglais et les Français de se partager leurs territoires. De même, ils n’ont jamais réussi à faire bloc face à Israël.
La première guerre du Golfe de 1991 a marqué la mort du monde arabe en qu’entité politique.
Comme le faisait remarquer Bernard Lewis « Des Etats arabes avaient combattu un autre Etat arabe aux cotés d’une coalition occidentale… »
Depuis1948, les Arabes ont perdu toutes leurs guerres.
Avec l’avènement des néoconservateurs, conduits par George W Bush, l’instabilité constructive s’est imposée. Les Etats-Unis ont employé un éventail de mesures coercitives , allant de la force militaire pour changer les régimes hostiles en Irak et en Afganistan,en passant part une politique de la carotte et du bâton pour éviter l’ascension d’un pôle de puissance musulmane impliquée dans un conflit avec Tel-Aviv, capable de rééquilibrer un rapport de forces, aujourd’hui largement favorable à Israël .Tout ce montage médiatique contre le nucléaire iranien n’est que diversion.
Le rêve du printemps arabe qui avait suscité tant d’espoir, s’est transformé en cauchemar .En Libye, l’OTAN a installé un régime à l’Irakienne où l’appartenance ethnique comme confessionnelle prime sur les raisons politiques, idéologiques, et avec comme conséquences gravissimes pour notre sous-région, l’installation d’un Etat islamique au Nord-Mali, dont les méthodes judiciaires expéditives et moyenâgeuses, baptisées aux ingrédients de la charia, rythment le quotidien de ses habitants.
La Syrie confrontée elle aussi, aux rivalités ethno-confessionnelles, est plongée dans la guerre civile sur fond de rivalités russo-américaines.
Les masses arabes, souvent abandonnées par leurs dirigeants, les jeunes enfermés sur eux-mêmes, sans réelle perspectives d’emploi, restent ouverts à toutes les utopies.
Humiliés, ils ne peuvent pardonner à l’Amérique tout le tort subi.
Ainsi la sortie de ce film infâme a réveillé les plaies encore ouvertes. Toutes sortes de bas instincts ont ressurgi occasionnant des violences meurtrières (31 victimes).
L’humanité aspire à la paix.
Le Conseil de Sécurité doit amener l’ONU à liquider les derniers vestiges du colonialisme(Les territoires occupés de la Cisjordanie par Israël), promouvoir la bonne gouvernance, et à accompagner les mutations démocratiques des peuples.
Les Etats-Unis, première puissance mondiale, devraient être les premiers à le comprendre.
Fatick ,2 Octobre 2012
Mamadou N’diaye N’douck Fatick Email : m.ndiaye 33@ yahoo.fr
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