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L'Union européenne part à l'assaut des pirates somaliens

Les ministres européens de la Défense ont donné leur feu vert à une force aéronavale commune, une première dans l'histoire de l'UE. Sa mission : lutter contre les pirates qui pullulent au large de la Corne de l'Afrique.


Rédigé par leral.net le Lundi 10 Novembre 2008 à 18:33 | | 0 commentaire(s)|

L'Union européenne part à l'assaut des pirates somaliens
Nom de code: Eunavfor Atalanta. Signe particulier : première opération navale de l'histoire de l'Union Européenne. Objectif : lutter contre les pirates au large de la Somalie et dans le golfe d'Aden. Les ministres européens de la Défense ont officiellement donné leur feu vert lundi à une force aéronavale anti-piraterie commune. L'opération Eunavfor Atalanta devrait débuter dès le mois de décembre au large de la Corne de l'Afrique, a indiqué un porte-parole de la présidence française de l'UE.

Cette force prendra le relais de la «cellule de coordination» , dont la France est à l'origine avec l'Espagne. Active depuis mi-septembre, elle est chargée, comme son nom l'indique,de coordonner les moyens que les Etats membres mettent en place dans le cadre de missions nationales dans le golfe d'Aden. Une zone stratégique cruciale pour le commerce européen car située sur l'une des principales routes maritimes reliant l'Europe à l'Asie mais aussi au Proche-Orient et au Golfe.

Deux frégates françaises et un avion de patrouille espagnol participent actuellement à ce dispositif. Et ont du pain sur la planche : les pirates, souvent armés jusqu'aux dents, ont attaqué déjà 81 fois cette année, selon le Bureau maritime international. Leur cible : les 20 à 30 000 navires qui y transitent chaque année dont les pétroliers venus du golfe Persique


Quatre pays ont déjà annoncé leur participation à la future Eunavfor : l'Allemagne, la France, le Royaume-Uni et l'Espagne. Mais cinq ou six autres pays songeraient à y contribuer.

Le commandement de la force navale a d'ores et déjà été désigné : il sera britannique, avec à sa tête le vice-amiral Philip Jones. Le quartier général sera installé à Northwood, sur la côte anglaise.

Une première pour la Grande-Bretagne. Depuis l'accord franco-britannique de Saint Malo qui avait donné le coup d'envoi à la politique européenne de sécurité et de défense (PESD) en 1998, Londres avait avait paru souvent réticente à participer pleinement aux opérations militaires européennes, pour ne pas porter atteinte à la primauté essentielle à ses yeux de l'Otan. Il reste à nommer le commandant tactique de l'Eunavfor -l'Espagne s'est portée candidate- et à en adopter le concept d'opération.

Escorter les cargos de l'ONU

Eunavfor Atalanta sera, selon des diplomates, constituée d'au moins sept navires de guerre et bénéficiera de l'appui d'avions de patrouille. L'une de leurs missions sera d'escorter les cargos du Programme alimentaire mondial de l'ONU (Pam), qui acheminent une aide humanitaire vitale pour plus de deux millions de Somaliens. Mais aussi de convoyer le trafic marchand et de patrouiller dans le golfe d'Aden. Ils collaboreront sur place avec des forces de l'Otan déjà déployées.

Idéalement, Atalanta devrait être en place d'ici au 2 décembre, échéance de la résolution 1816 de l'ONU sur la piraterie. Cette résolution adoptée en juin dernier permet l'entrée de navires de guerre et l'emploi de la force pour traquer des pirates dans les eaux somaliennes considérées comme les plus dangereuses du monde.

L'envoi d'Atalanta permettra aussi une première juridique: «un cadre général» original au niveau de l'UE a été trouvé pour régler la question des personnes éventuellement appréhendées par les bateaux de la force européenne. Ainsi, un navire d'un pays de l'UE qui aura arraisonné des pirates, mais que sa législation nationale n'autoriserait pas à garder prisonniers, pourra les transférer vers le navire d'un autre pays de l'UE qui lui a le droit de les emprisonner et de les juger. Il pourra aussi les remettre à la Somalie ou un pays voisin, pourvu que la garantie soit donnée que la peine de mort ou de mauvais traitements ne seront pas appliqués aux suspects.

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