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L'administration Trump ordonne aux procureurs, d'annuler l'inculpation du maire de New York

Rédigé par leral.net le Mardi 11 Février 2025 à 09:06 | | 0 commentaire(s)|

Le ministère américain de la Justice a ordonné lundi aux procureurs fédéraux chargés de l'enquête visant le maire démocrate de New York, Eric Adams, d'abandonner les poursuites pour corruption à son encontre, après son rapprochement avec Donald Trump.

Si ces instructions, révélées lundi soir par plusieurs médias américains, sont suivies par les procureurs, le maire pourrait être débarrassé de cette vaste affaire de pots-de-vin qui rendait sa réélection très compliquée à l'automne 2025.

Premier maire de New York inculpé dans l'exercice de son mandat, Eric Adams, figure politique atypique issue de l'aile droite du Parti démocrate, avait plaidé non coupable en septembre de corruption et financement illégal de campagne dans une affaire impliquant la Turquie.

Il avait rejeté les appels à sa démission et avait suggéré, sans preuves, que ces ennuis judiciaires étaient dus à ses désaccords sur le thème de l'immigration avec le président démocrate de l'époque, Joe Biden.

Alors en campagne, Donald Trump, inculpé dans plusieurs affaires, avait alimenté cette thèse, en disant subir le même sort qu'Eric Adams.

"Vous avez pour instruction d'abandonner" les chefs d'accusation, a écrit le N.2 du ministère, Emil Bove, aux procureurs de Manhattan, selon le New York Times qui a cité des sources proches du dossier.

"Le ministère de la Justice a réexaminé ce dossier et conclu qu'il devait être clos", a confirmé à l'AFP l'un des avocats d'Eric Adams, Alex Spiro.

Pour l'avocat, son client peut mettre l'affaire "derrière lui".

Donald Trump avait déjà fait polémique, dès son investiture, en graciant ou en commuant les peines de plus de 1.500 assaillants du Capitole le 6 janvier 2021.

- Conciliant -

L'édile, ancien capitaine de police à New York, avait été élu en 2021 sur des promesses de justice sociale et de sécurité mais sa popularité avait chuté et un éventuel procès, fixé pour l'instant en avril, lui promettrait une primaire démocrate très difficile au printemps.

Depuis l'élection de Donald Trump, Eric Adams a eu un ton de plus en plus conciliant à l'égard du président républicain et a multiplié les contacts avec ses proches.

Il a notamment reçu en décembre à New York le responsable du programme d'expulsions massives d'immigrés sans papiers promis par Donald Trump, Tom Homan.

Certains à gauche l'ont soupçonné de vouloir obtenir une faveur présidentielle en échange d'un rapprochement avec l'administration républicaine, alors que New York a accueilli sous le mandat d'Eric Adams près de 200.000 migrants, dont des dizaines de milliers sont toujours hébergés dans des hôtels réquisitionnés par la ville et n'ont pas de statut légal.

Au total, New York compte environ 500.000 sans papiers, selon des estimations.

"D'après la récente directive du ministère de la justice, le maire Adams a adopté une stratégie consistant à trahir les New-Yorkais marginalisés et les valeurs de notre ville pour éviter de rendre des comptes personnellement et judiciairement. Eh bien, cela a fonctionné", a critiqué l'un de ses opposants à gauche, Jumaane Williams.

"La personne auprès de qui il est redevable, ce qui devrait tous nous mettre en colère et nous inquiéter, c'est Donald Trump, et la pire de ses politiques", a-t-il ajouté.

"J'ai dit depuis le début que le maire était innocent et qu'il triompherait. Aujourd'hui c'est le cas", s'est au contraire félicité l'avocat d'Eric Adams.

- Pots-de-vin -

Emil Bove, ancien avocat de Donald Trump, a accusé dans sa note l'ex-procureur fédéral de Manhattan d'avoir poursuivi Eric Adams pour ses propres intérêts politiques et que l'enquête risquait de parasiter la primaire démocrate.

Il a également argué que l'inculpation avait entravé la capacité d'Eric Adams à coopérer avec l'administration Trump pour les opérations d'arrestations de migrants en situation irrégulière.

L'acte d'accusation contre Eric Adams mentionnait des faits de fraude électronique, sollicitation illégale de contribution pour une campagne électorale auprès d'une personne étrangère et l'acceptation de pots-de-vin versés par un responsable turc.

En échange, Eric Adams aurait usé de son influence auprès des pompiers de New York pour accélérer l'ouverture d'un gratte-ciel abritant la mission de la Turquie auprès des Nations unies et son consulat général.

Selon le parquet fédéral, un système de fausses certifications lui aurait aussi permis de lever 10 millions de dollars de fonds publics pour ses campagnes.



Source : https://senemedia.com/annonce-78697-l-administrati...