L’hiver a fait ses premiers morts de froid en France. Un jeune homme sans-domicile-fixe de 29 ans, retrouvé inanimé le 27décembre à Douai (Nord), est décédé dans les heures qui ont suivi, vraisemblablement d’hypothermie.
Deux autres SDF sont morts dimanche soir : un homme de 50 ans est mort «manifestement» en raison du froid, dans le 12earrondissement de Paris, a indiqué mardi 30décembre la municipalité. L’homme a été trouvé «en état d’hypothermie», et a fait un malaise cardiaque alors qu’on lui fournissait les premiers soins dans le véhicule sanitaire. Selon les services de la Ville, ce sans-abri «n’a pas sollicité les services du 115», le SAMU social, qui l’avait approché quelques jours auparavant.
A Mandelieu-la-Napoule, dans les Alpes-Maritimes, un SDF belge de 46 ans est décédé sous sa tente. «Le décès est dû au froid, combiné à l'alcoolémie », a informé la préfecture.
"Chaque année, on reproduit le même scénario"
A Douai, selon La Voix du Nord, le jeune homme avait été retrouvé dans l’enceinte du lycée Châtelet de Douai. Réanimé sur place par les secours, la victime est morte quelques heures plus tard, au centre hospitalier de Douai. Le département du Nord avait été placé en vigilance orange au cours du week-end, alors que les températures chutaient fortement. La préfecture du Nord avait déclenché dès le 1erdécembre le niveau 1 du plan grand froid, qui prévoit 300 places d’hébergement d’urgence en plus des 11600 existantes tout au long de l’année.
Selon le maire (PS) de Douai, Frédéric Chéreau, ces centres n’étaient pas complets la nuit du drame. «Ce jeune homme avait refusé l’hébergement d’urgence», a-t-il assuré sur RMC mardi matin. «On n’est pas là face à un cas de surpopulation dans les centres d’accueil où ce jeune homme n’aurait pas eu de place disponible.»
Ces deux morts devraient néanmoins relancer le débat sur les capacités d’accueil des structures d’hébergement d’urgence. «Chaque année, on reproduit le même scénario, comme un boomerang qui revient en constatant qu’il y a des milliers de personnes qui ne trouvent pas où se loger, a ainsi déploré, sur France 3, lundi soir, le directeur général adjoint de la fondation Abbé Pierre, Christophe Robert. On ne comprend pas que davantage de places n’aient pas été ouvertes».
Depuis le mois d’octobre, les associations d’aide aux sans-abri et les gestionnaires de centres d’accueil d’urgence alertent sur le manque de places d’hébergement et dénoncent une politique d’ouverture de places hivernales «au thermomètre». Dans la plupart des départements, ce n’est qu’au-dessous de - 5°C que les préfectures ouvrent des places supplémentaires. Ces dernières semaines, un redoux avait conduit à refermer une partie de ces hébergements, rejetant des sans-abri à la rue.
Voir la vidéo : Ouverture de centre d’hébergement d’urgence contre le froid
"Vigilance particulière aux familles à la rue avec enfants"
Le baromètre du 115, réalisé au mois de novembre par la Fédération nationale des associations d’accueil et de réinsertion sociale (FNARS) sur 37 départements, confirme la dégradation des réponses aux demandes d’hébergement et d’accompagnement des sans-abri.
Au mois de novembre, sur les 17200 personnes qui ont sollicité le 115 pour un hébergement sur ces 37 départements, 9000 n’ont obtenu aucune prise en charge. Ils n’étaient que 4300 dans cette situation en novembre2013 sur les mêmes territoires, soit un doublement en un an. A Paris, la tendance est identique: 54% des demandes n’ont pas donné lieu à un hébergement, soit une hausse de 43% des demandes non pourvues en un an.
Ces derniers jours, en réaction à la vague de froid qui s’est abattue sur le pays, plusieurs villes de France comme Paris, Lyon, Calais ou Poitiers ont augmenté leurs capacités d’hébergement des sans-domicile-fixe. «Une vigilance particulière est portée aux familles qui se trouveraient à la rue avec des enfants, particulièrement vulnérables en période hivernale», souligne la préfecture d’Ile-de-France.
Dans son «Portrait social de la France» publié en novembre, l’Insee évaluait à 112000 le nombre de personnes sans domicile, dont 31000 enfants. Ce chiffre a augmenté de 44% entre 2001 et 2012 sur tout le territoire, mais de 84% pour la seule agglomération parisienne.
Deux autres SDF sont morts dimanche soir : un homme de 50 ans est mort «manifestement» en raison du froid, dans le 12earrondissement de Paris, a indiqué mardi 30décembre la municipalité. L’homme a été trouvé «en état d’hypothermie», et a fait un malaise cardiaque alors qu’on lui fournissait les premiers soins dans le véhicule sanitaire. Selon les services de la Ville, ce sans-abri «n’a pas sollicité les services du 115», le SAMU social, qui l’avait approché quelques jours auparavant.
A Mandelieu-la-Napoule, dans les Alpes-Maritimes, un SDF belge de 46 ans est décédé sous sa tente. «Le décès est dû au froid, combiné à l'alcoolémie », a informé la préfecture.
"Chaque année, on reproduit le même scénario"
A Douai, selon La Voix du Nord, le jeune homme avait été retrouvé dans l’enceinte du lycée Châtelet de Douai. Réanimé sur place par les secours, la victime est morte quelques heures plus tard, au centre hospitalier de Douai. Le département du Nord avait été placé en vigilance orange au cours du week-end, alors que les températures chutaient fortement. La préfecture du Nord avait déclenché dès le 1erdécembre le niveau 1 du plan grand froid, qui prévoit 300 places d’hébergement d’urgence en plus des 11600 existantes tout au long de l’année.
Selon le maire (PS) de Douai, Frédéric Chéreau, ces centres n’étaient pas complets la nuit du drame. «Ce jeune homme avait refusé l’hébergement d’urgence», a-t-il assuré sur RMC mardi matin. «On n’est pas là face à un cas de surpopulation dans les centres d’accueil où ce jeune homme n’aurait pas eu de place disponible.»
Ces deux morts devraient néanmoins relancer le débat sur les capacités d’accueil des structures d’hébergement d’urgence. «Chaque année, on reproduit le même scénario, comme un boomerang qui revient en constatant qu’il y a des milliers de personnes qui ne trouvent pas où se loger, a ainsi déploré, sur France 3, lundi soir, le directeur général adjoint de la fondation Abbé Pierre, Christophe Robert. On ne comprend pas que davantage de places n’aient pas été ouvertes».
Depuis le mois d’octobre, les associations d’aide aux sans-abri et les gestionnaires de centres d’accueil d’urgence alertent sur le manque de places d’hébergement et dénoncent une politique d’ouverture de places hivernales «au thermomètre». Dans la plupart des départements, ce n’est qu’au-dessous de - 5°C que les préfectures ouvrent des places supplémentaires. Ces dernières semaines, un redoux avait conduit à refermer une partie de ces hébergements, rejetant des sans-abri à la rue.
Voir la vidéo : Ouverture de centre d’hébergement d’urgence contre le froid
"Vigilance particulière aux familles à la rue avec enfants"
Le baromètre du 115, réalisé au mois de novembre par la Fédération nationale des associations d’accueil et de réinsertion sociale (FNARS) sur 37 départements, confirme la dégradation des réponses aux demandes d’hébergement et d’accompagnement des sans-abri.
Au mois de novembre, sur les 17200 personnes qui ont sollicité le 115 pour un hébergement sur ces 37 départements, 9000 n’ont obtenu aucune prise en charge. Ils n’étaient que 4300 dans cette situation en novembre2013 sur les mêmes territoires, soit un doublement en un an. A Paris, la tendance est identique: 54% des demandes n’ont pas donné lieu à un hébergement, soit une hausse de 43% des demandes non pourvues en un an.
Ces derniers jours, en réaction à la vague de froid qui s’est abattue sur le pays, plusieurs villes de France comme Paris, Lyon, Calais ou Poitiers ont augmenté leurs capacités d’hébergement des sans-domicile-fixe. «Une vigilance particulière est portée aux familles qui se trouveraient à la rue avec des enfants, particulièrement vulnérables en période hivernale», souligne la préfecture d’Ile-de-France.
Dans son «Portrait social de la France» publié en novembre, l’Insee évaluait à 112000 le nombre de personnes sans domicile, dont 31000 enfants. Ce chiffre a augmenté de 44% entre 2001 et 2012 sur tout le territoire, mais de 84% pour la seule agglomération parisienne.