Le défenseur du PSG Serge Aurier a été mis à pied par son club dimanche après la diffusion sur les réseaux d’une vidéo dans laquelle il insulte notamment son entraîneur Laurent Blanc.
Dans cette vidéo, tournée par un ami sur l’application Periscope, Serge Aurier répond aux questions des internautes. L’un d’eux lui pose notamment cette question, retranscrite par son acolyte:
Et Serge Aurier répond:
Dans un autre extrait du même genre, on entend:
Réponse d’Aurier:
Serge Aurier s’est excusé dimanche soir, notamment dans un entretien à L’Équipe, où il dit: «Je m’excuse vraiment auprès du coach (…) Je ne suis pas fier de ce que j’ai fait.»
Karim Jaafar / AFP / Getty Images
Ni le joueur, ni le communiqué du PSG, n’ont parlé d’homophobie concernant ces propos. Plusieurs médias, comme L’Équipe ou Metronews, ont fait de même, se contentant de rapporter ses déclarations.
Une ligne critiquée par Libération, qui parle de «malhonnêteté intellectuelle» car «c’est hélas parfois ainsi que les gens s’expriment».
«Il est évident que les propos de Serge Aurier ont une connotation homophobe et sexiste. On ne peut pas forcément dire qu’il est homophobe, mais les propos, si», dit à BuzzFeed Anthony Mette, psychologue du sport et auteur des Homos sortent du vestiaire.
Le psychologue s’étonne également de la réaction du PSG:
C’est d’ailleurs bien l’aspect sportif qui fait les gros titres des médias ce lundi, comme en couverture deL’Équipe.
«Il est important de nommer les choses. Or, les propos sexistes ou homophobes sont à chaque fois minorés», déplore Cécile Chartrain, présidente desDégommeuses, une association qui lutte contre les discriminations dans le foot.
Selon elle, «cela honorerait le PSG de s’en tirer par le haut. Nous proposons au club de déployer un drapeau ou une bannière arc-en-ciel contre l’homophobie pour le prochain match au Parc des Princes.»
Cécile Chartrain insiste également sur «le besoin d’aborder les choses en profondeur dans les centres de formation et auprès du grand public» et invite le PSG à travailler avec les associations qui s’impliquent sur ces sujets.
Autre argument, développé pour relativiser la gravité des propos de Serge Aurier: l’homophobie ne serait pas plus un problème dans le football que dans d’autres sports.
Et pourtant, «c’est difficile de parler d’homophobie dans le football», témoigne Alexandre Adet, président du Panamboyz United, un club de football parisien qui lutte contre l’homophobie et toutes les discriminations.
À noter que les cas de footballeurs pro qui ont parlé publiquement de leur homosexualité se comptent sur les doigts d’une main.
«Les journalistes sont aussi responsables car ils sont là pour qualifier le réel, pas le nier», ajoute Alice Coffin, co-présidente de l’Association des journalistes LGBT (AJL).
Les propos homophobes sont punis par la loi. La loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse condamne «l’injure (…) envers une personne ou un groupe de personnes à raison de leur sexe, de leur orientation sexuelle ou de leur handicap».
La peine maximale encourue pour des injures de ce type est de six mois d’emprisonnement ainsi que de 22.500 euros d’amende.
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