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« L’utilisation des cauris comme moyen de divination ne fait pas de moi une païenne »

Rédigé par leral.net le Mardi 10 Mai 2016 à 11:48 | | 0 commentaire(s)|

Kiné est une jeune dame qu’on ne présente plus dans le quartier où elle habite grâce à ses dons de voyance. Cette jeune célibataire subvient aux besoins de sa famille et de ses amis grâce à ses cauris. Selon elle, c’était soit les cauris ou la mort. Cette voyante refuse systématiquement l’assimilation des cauris au paganisme.


« L’utilisation des cauris comme moyen de divination ne fait pas de moi une païenne »
« On va dire que je m’appelle Kiné, je suis Sénégalaise. J’ai commencé à utiliser les cauris lorsque j’avais 20 ans. Lorsque je suis née, la famille de ma mère disait à celle-ci qu’on m’avait échangée que je suis un enfant de djinns vu la couleur de mes yeux (elle ouvre grand les yeux) et ma façon de me comporter. J’étais violente, je ne parlais pas beaucoup, je brûlais tout ce qui m’entourait. Comme on habitait dans la maison de mon grand-père le mot d’ordre pour toute la famille, c’était de ne pas laisser traîner ni allumettes ni couteaux. Ma mère, que Dieu ait pitié de son âme, m’a amenée dans tous les coins et recoins du Sénégal pour me soigner. Ce n’est qu’à l’aube de mes 20 ans que j’ai commencé à faire des rêves étranges : un enfant toubab me réveille tous les soirs et me donne des cauris. Le matin, lorsque je me réveille, je retrouve les mêmes cauris soit sous mon oreiller ou dans mon armoire. A chaque fois, j’en parle à ma mère qui, en bonne croyante, me dit de jeter les cauris, de prier et de demander pardon à Dieu car cela était l’œuvre de Satan. Comme dans la maison il y avait une école coranique, on faisait un récital de Coran tous les mois pour moi. Mais, à chaque fois, le scenario se répétait. J’ai commencé à tomber malade et à délirer en criant que je devais prendre ces cauris parce qu’ils m’appartiennent, sinon on allait me tuer. Toute ma famille croyait que j’étais possédée. On m’amenait voir les marabouts qui me donnaient des talismans, mais je revoyais toujours l’enfant avec ses cauris. Avec une de mes grandes sœurs, on est allé dans un village, à la frontière entre le Sénégal et la Gambie, voir un marabout qui a prié pour nous et qui m’a demandée de prendre les cauris et de consulter, que c’est la volonté divine. Il a ajouté que je pourrais même mourir si je refusais de prendre les cauris. Et je ne regrette pas d’avoir suivi son conseil car, depuis que j’ai commencé, je rends grâce à Dieu. Je règle les problèmes de beaucoup de personnes qui viennent vers moi. Pour les personnes qui jettent le discrédit sur ceux qui utilisent les cauris, c’est à Dieu de les juger. Je fais partie de la lignée d’un marabout. Ici au Sénégal et partout ailleurs, il n’y a pas plus musulman que moi. Je prie régulièrement, je maîtrise le Coran, j’aide mon prochain et je ne me mêle pas des affaires des autres. Maintenant, pour ce qui est de qui va aller au paradis ou non, ou quelle prière est accepté ou non, il n’y a que Dieu qui peut le savoir ».

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