Le 26 octobre 2011, les Sénégalais se sont réveillés choqués par la mort de 2 villageois de Fanaye qui défendaient leurs terres données à Sen Ethanol, appartenant à des investisseurs italiens. Comment en est-on arrivé là ? La terre ! Oui, on a touché à ce bien précieux sans pour autant que ceux, qui y vivent, ne soient avisés. Il s'en est suivi une vague nationale et internationale d'indignation et de protestation qui ont conduit le Président Abdoulaye Wade à délocaliser le projet de SenEthanol, vers d'autres cieux. Le Sénégal venait d'entrer de plain-pied dans le débat de l'accaparement des terres par des sociétés étrangères.
Des autochtones ne voulaient pas devenir des "sans-terres" sur la terre de leurs ancêtres. Car c'est de ça qu'il s'agit. La population de Fanaye a payé le prix fort pour garder les 20 000 ha de forêts, pâturages, champs et leur mode de vie. Et l'Etat a reculé. Mais, c'était pour mieux sauter avec SenHuile, une joint-venture entre Sen Ethanol et Tampièri à Ndiael, près du Lac de Guiers. Cette insistance à autoriser ce projet a amené à se poser des questions. N'y avait-il pas d'autres intérêts en jeu ? "Les montages sont obscurs, sans aucune transparence", rappelle un expert.
En effet, selon l'ONG ActionAid, 6 millions d'hectares ont été dévorés par la culture des agro-carburants sur le continent, en moins de 5 ans. Pour dénoncer cet accaparement des terres, ActionAid a lancé une campagne européenne contre ces spoliations : "Dans notre pays, on est passé en 2008 de 168 000 ha happés par des multinationales de l'agrobusiness à plus de 844 000, aujourd'hui", énumère Mme Fatou Ngom sur Liberation.fr. Presque le quart des 3,8 millions d'ha de terres cultivables du Sénégal. Une captation obtenue avec la bénédiction de l'Etat : "Au Sénégal, les rmes ne peuvent pas acheter des terres sans passer par une joint-venture locale". Et ActionAid a produit un rapport détaillé en octobre 2014 "L'investissement SenHuile - SenEthanol à Ndiael, Sénégal : Quel avenir sans ma terre ? Des communautés mobilisées pour leurs terres", dans lequel l'ONG affirme que tous les éléments caractéristiques d'un accaparement de terres sont réunis.
Le même constat est fait par d'autres acteurs de la société civile comme Enda Pronat. Elle invite à faire l'audit des terres attribuées par l'Etat dans le cadre du Plan Retour vers la Terre (REVA, 2006) et la Grande Offensive Agricole pour la Nourriture et l'Abondance (GOANA, 2008). "L'accaparement des terres est une réalité au Sénégal. C'est pourquoi, depuis 2010, nous nous sommes lancés dans un combat contre ce phénomène. Nous voulons aller au-delà et exigeons un audit des terres attribuées dans le cadre du Plan REVA et de la GOANA", a dit Marième Sow, sa coordonnatrice, lors d'un atelier de diffusion de l'enquête "Agriculture et gestion des terres au Sénégal", réalisée par le réseau Afro-baromètre, avec l'appui d'Enda Pronat.
Ainsi, beaucoup de questions restent en suspens et rien n'a été fait pour dissiper ces interrogations. D'où l'initiative du Projet pour le Développement Inclusif et Durable de l'Agrobusiness au Sénégal (PDIDAS). Il préconise une gestion foncière partagée entre l'Etat, les investisseurs privés et les populations a n de sécuriser les exploitations familiales locales et les investissements. Reste à savoir si cet exemple sera applicable sur toutes les terres distribuées au Sénégal.
Des autochtones ne voulaient pas devenir des "sans-terres" sur la terre de leurs ancêtres. Car c'est de ça qu'il s'agit. La population de Fanaye a payé le prix fort pour garder les 20 000 ha de forêts, pâturages, champs et leur mode de vie. Et l'Etat a reculé. Mais, c'était pour mieux sauter avec SenHuile, une joint-venture entre Sen Ethanol et Tampièri à Ndiael, près du Lac de Guiers. Cette insistance à autoriser ce projet a amené à se poser des questions. N'y avait-il pas d'autres intérêts en jeu ? "Les montages sont obscurs, sans aucune transparence", rappelle un expert.
En effet, selon l'ONG ActionAid, 6 millions d'hectares ont été dévorés par la culture des agro-carburants sur le continent, en moins de 5 ans. Pour dénoncer cet accaparement des terres, ActionAid a lancé une campagne européenne contre ces spoliations : "Dans notre pays, on est passé en 2008 de 168 000 ha happés par des multinationales de l'agrobusiness à plus de 844 000, aujourd'hui", énumère Mme Fatou Ngom sur Liberation.fr. Presque le quart des 3,8 millions d'ha de terres cultivables du Sénégal. Une captation obtenue avec la bénédiction de l'Etat : "Au Sénégal, les rmes ne peuvent pas acheter des terres sans passer par une joint-venture locale". Et ActionAid a produit un rapport détaillé en octobre 2014 "L'investissement SenHuile - SenEthanol à Ndiael, Sénégal : Quel avenir sans ma terre ? Des communautés mobilisées pour leurs terres", dans lequel l'ONG affirme que tous les éléments caractéristiques d'un accaparement de terres sont réunis.
Le même constat est fait par d'autres acteurs de la société civile comme Enda Pronat. Elle invite à faire l'audit des terres attribuées par l'Etat dans le cadre du Plan Retour vers la Terre (REVA, 2006) et la Grande Offensive Agricole pour la Nourriture et l'Abondance (GOANA, 2008). "L'accaparement des terres est une réalité au Sénégal. C'est pourquoi, depuis 2010, nous nous sommes lancés dans un combat contre ce phénomène. Nous voulons aller au-delà et exigeons un audit des terres attribuées dans le cadre du Plan REVA et de la GOANA", a dit Marième Sow, sa coordonnatrice, lors d'un atelier de diffusion de l'enquête "Agriculture et gestion des terres au Sénégal", réalisée par le réseau Afro-baromètre, avec l'appui d'Enda Pronat.
Ainsi, beaucoup de questions restent en suspens et rien n'a été fait pour dissiper ces interrogations. D'où l'initiative du Projet pour le Développement Inclusif et Durable de l'Agrobusiness au Sénégal (PDIDAS). Il préconise une gestion foncière partagée entre l'Etat, les investisseurs privés et les populations a n de sécuriser les exploitations familiales locales et les investissements. Reste à savoir si cet exemple sera applicable sur toutes les terres distribuées au Sénégal.